Comment reconnaît-on un bon album d'Astérix et Obélix ?
Au sourire béat qui s'affiche sur notre tronche lorsqu'on en sort un de sa biblio pour le relire pour la 392ème fois ?
Au rire qui nous secoue devant des bons jeux de mots ?
Aux répliques que l'on sort, encore et toujours ? Farpaitement !
Qu'en sera-t-il de ce nouvel album ? Je ne peux encore rien vous dire, je ne l'ai lu qu'une seule fois et si je n'ai pas trop été déçue, il ne faut pas s'attendre non plus à une révolution ou à égaler les albums du maître Goscinny.
Les dessins sont parfaits, ils sont dans la lignée de ceux qu'
Uderzo nous donnait dans les anciens albums. le bât blesse toujours avec les scénaristes : pas facile d'égaler les meilleurs, surtout qu'ils seront jugés à l'aune de ce que les Grands ont fait avant eux.
Oublions la belle époque de Goscinny, ce temps est fini, il nous reste à relire les anciens albums et à nous éclater la rate avec les jeux de mots intemporels.
Mais où vont nos mais Gaulois dans ce nouvel album ? Très très loin à l'Est ! Carrément dans le territoire des Sarmates. Ici, les femmes se battent et les hommes restent à la maison à éduquer les enfants. Puis les emmerdes vont commencer pour eux avec l'arrivée des romains. Pour Obélix, c'est l'amusement, l'arrivée des guerriers que l'on peut baffer !
Si ce nouvel album est mieux que certains précédents, ce ne sera pas l'éclate totale tant j'ai eu l'impression que les auteurs n'avaient pas été au bout de leurs idées, survolant le tout sans jamais approfondir.
Pourtant, il y avait matière à aller creuser plus profond afin de donner un peu plus d'épaisseur à cette histoire qui semble souvent hésiter et ne pas savoir quelle direction prendre.
Manquant de dynamisme, la fin arrive un peu comme un cheveu dans la soupe, sans conclure l'album d'une manière claire. Par contre, j'ai aimé l'idée du griffon et de voir ce qu'il était en vrai.
Les jeux de mots sont présents, ils ne sont pas mal du tout, surtout avec les Scythes, mais hélas, ils sont temporels. À voir si la génération suivante les comprendra… En tout cas, moi, j'ai tout capté ! Il faudra sans doute que je relise l'album afin de bien m'en imprégner et pouvoir les ressortir sans peine, comme ceux de Goscinny avec les Ibères ou les Numides…
Finalement, je suis le cul entre deux chaises pour ce nouvel album : il a du bon et du moins bon, notamment avec le fait que rien ne soit vraiment approfondit, que tout soit survolé, que l'histoire peine à décoller et qu'elle tourne un peu en rond.
De plus, il manque les sacro-saintes scènes tirées du village, au début de chaque album. Les runnings gag du "Non, tu ne chanteras pas" ou du "Il n'est pas frais mon poisson ??", sans oublier les bagarres.
Les nouveaux auteurs font voyager Astérix, mais le must est aussi d'arriver à construire une histoire amusante et inventive sans sortir du village, comme ce fut le cas avant.
C'est donc mitigée que je ressors de cette lecture qui, à mon sens, manquait de profondeur alors qu'il y avait matière à aller plus loin. Pourtant, tout n'est pas à jeter ou mauvais dans ce dernier opus. Peut mieux faire, mais ce n'est déjà pas si mal.
Pas évident non plus lorsqu'on reprend une série alors qu'elle était au faîte des scénarios brillants et des jeux de mots drôles du temps du tandem
Uderzo/Goscinny.
La série de "Spirou et Fantasio" a, elle aussi, connu des hauts et des bas. Lorsque
Rob Vel (son créateur) l'a passée à
Franquin, elle avait été magnifiée. Après
Franquin, on a eu des hauts et des bas… Sinon, il faut faire comme
Hergé et interdire toute reprise…
Chacun trouvera ce qu'il veut dans ce nouvel album d'Astérix. Tout dépend ce que l'on cherche.
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