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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Le combat des activistes canadiens continue

Après Encabanée et Sauvagines, Gabrielle Filteau-Chiba poursuit son engagement en faveur de la préservation de la forêt canadienne. Un combat contre la construction d'un oléoduc qui va virer au drame.

Nous avions découvert Gabrielle Filteau-Chiba avec son saisissant premier roman, Encabanée, qui retraçait le choix fait par la narratrice de passer un hiver en autarcie dans la forêt canadienne. C'est là qu'elle avait croisé pour la première fois le militant écologiste Riopelle. Puis dans Sauvagines, elle a suivi le combat de Raphaëlle, agente de protection de la faune dans le haut-pays de Kamouraska. C'est dans ce second épisode qu'elle tombait amoureuse d'Anouk.
Avec Bivouac, le troisième volet de cette trilogie sur les combats écologiques – mais qui peut fort bien se lire indépendamment des deux premiers romans – elle choisit le roman choral qui va donner la parole à tous ces personnages, servis par une plume acérée.
Les premières pages retracent la fuite de Riopelle, le surnom de Robin. Il part chercher refuge dans le Maine à travers la forêt et le froid. Opposé à la construction d'un oléoduc qui dénature la forêt, il a bien essayé les recours juridiques, mais ils n'ont pas abouti ou ont été enterrés dans des procédures administratives, si bien qu'avec ses amis, il ne lui restait plus qu'à s'attaquer aux engins de chantier. Traqué par la police, il va réussir à rejoindre le refuge américain qui sert de base arrière aux militants. C'est là qu'il entreprend, avec ses pairs, de parfaire sa formation et ses connaissances en écologie et en droit de l'environnement avant de poursuivre le combat et de lancer l'opération Bivouac.
Après cette première partie, entre roman d'aventure et d'espionnage, on retrouve Anouk et Raphaëlle. Les deux amoureuses ont passé l'hiver dans leur yourte avec leurs chiens de traîneau, mais doivent désormais songer à refaire le plein de vivres. Anouk, qui doit céder à un ami une partie des chiens, ne voit pas d'un très bon oeil le voyage jusqu'à une ferme communautaire, mais elle suit Raphaëlle. En se promettant de revenir au plus vite.
À la ferme Orléane, le travail ne manque pas et elles vont très vite trouver leurs marques. Mais des dissensions vont commencer à se faire jour, notamment après la perte accidentelle d'un veau et la constatation que tout le troupeau souffre.
Le retour va alors s'accélérer, avec le projet de démolir la cabane existante pour en ériger une plus solide et plus confortable.
Tous les acteurs vont donc finir par se retrouver au Haut-Kamouraska pour mener le combat contre ceux qui abattent les arbres et mettent en péril la biodiversité et accroissent le dérèglement climatique. Une confrontation qui va virer au drame et voiler de noir ce nouveau chapitre d'une lutte à armes inégales.
En fière représentante de la littérature québécoise, Gabrielle Filteau-Chiba continue à nous régaler avec sa langue imagée et ses expressions que le contexte permet de deviner. Remercions donc l'éditeur d'avoir fait le choix de ne pas «franciser» le texte, ce qui nous permet de savourer, par exemple, cette belle volée de bois vert: «Les hosties d'enfants de chienne de mangeurs de tofu du câlisse... M'as les gargariser à l'eau de Javel pis les faire regarder pendant que je rase toute le bois deboutte.»
(Ajoutons qu'un glossaire en fin de volume permet de déchiffrer ces insultes ainsi que tous les mots québécois).
Reste ce combat désormais mené en groupe, servi par le lyrisme de la romancière. Elle nous tout à la fois prendre conscience des dangers qui menacent sans occulter pour autant les contradictions des écologistes. Mais c'est justement cette absence de manichéisme qui fait la force de ce livre, dont on se réjouit déjà de l'adaptation cinématographique, car les droits des trois volumes ont été achetés par un producteur.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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Quel plaisir de retrouver Anouk, Raphaëlle et Coyote, leur chienne ! Cette fois , les deux amoureuses vont se confronter à la vie en communauté , d'abord dans une éco-ferme communautaire puis , par la force des choses, au coeur d'une tribu de guerriers écologistes.
En effet, Gros-Pin , l'arbre préféré de Raphaëlle , est menacé d'être abattu et avec lui toute une partie de la forêt que les protecteurs de la nature voudraient protéger en en faisant une réserve faunique. Mais les intérêts économiques et politiques priment et la construction d'un oléoduc ne s'embarrasse ni de la biodiversité, ni des conséquences catastrophiques à plus long terme.
Gabrielle Filteau-Chiba, à son habitude, maitrise à la perfection l'art du récit et c'est pourquoi nous retrouvons un personnage,Riopelle, avec qui Anouk avait connu une liaison aussi brève que passionnée. L'occasion pour le lecteur de découvrir la vie de ces "eco-Warriors" qui ont fait le choix de sacrifier leur vie personnelle pour tenter de sauver la Nature. L'occasion aussi de confronter ses personnages aux fluctuations du désir et au polyamour.
La langue est toujours aussi belle, l'intensité dramatique aussi forte et le lecteur ne sortira pas indemne de cette lecture qui fait la part belle aux descriptions de le la forêt et des vies qui s'y déploient. Une réussite qui file sur l'étagère des indispensables.
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Dernier volet d'un triptyque, après "Encabanée" et "Sauvagines", nous retrouvons Anouk, entraînée dans une lutte collective pour sauver un bout de forêt, dans le Kamouraska.

Elle a passé l'hiver dans une yourte, en compagnie de son amoureuse, Raphaëlle et elles rejoignent maintenant une communauté agricole qui expérimente une nouvelle façon de vivre et travailler en totale harmonie avec la nature.

Parallèlement, nous suivons Riopelle, activiste écologiste convaincu, déjà croisé dans "Encabanée". Il est obligé de fuir après une opération pacifiste qui a mal tourné. Il pense à la "femme renard", Anouk, avec qui il a connu une brève mais intense passion. Bien sûr, nous nous doutons que la route de Riopelle et Anouk va à nouveau se croiser.

Deuxième lecture québécoise consécutive et même plaisir de retrouver une écriture particulière et des personnages attachants. de quoi se rendre compte qu'au Canada aussi, la population ne pèse pas lourd devant les intérêts économiques. La construction d'un oléoduc va détruire une partie de forêt, dont un vieux pin de 500 ans. La résistance s'organise autour de la défense du site.

Anouk et Raphaëlle passent d'abord un certain temps dans la communauté agricole, jusqu'à ce qu'Anouk comprenne qu'elle n'est pas faite pour cette vie-là et que, si Raphaëlle est la femme de sa vie, elle n'est pas pour autant prête à renoncer aux hommes. Elle non plus n'a pas oublié le bref passage de Riopelle dans sa cabane. Embrouilles en vue, à moins que ...

Dans ce roman, j'ai surtout apprécié l'aspect lutte écologiste. Voir comment les plus radicaux s'organisent, luttent, préparent leurs actions, sont toujours sur le qui-vive m'a passionnée. Ils y sacrifient beaucoup, mais sont convaincus. Les descriptions de la forêt, des animaux, de la biodiversité montrent l'urgence à les sauver tant qu'il est encore temps.

Le côté romanesque de l'histoire permet d'alléger un contexte assez désespérant, même si je l'ai trouvé parfois un peu trop envahissant. Une forte tension s'installe, la confrontation des écologistes et de la société pétrolière va virer au drame. Je n'en dirai pas plus.

La trilogie est très réussie, c'est aussi la découverte d'une belle plume et d'une autrice talentueuse. Si chaque roman peut se lire séparément, c'est mieux de les suivre dans l'ordre.
Lien : http://legoutdeslivres.haute..
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Troisième livre en pays de Kamouraska, après Encabanée et Sauvagines. Les livres forment un tout mais peuvent être lus dans le désodre (les autres ouvrages formant alors des prequels/sequels) ou rester des lectures isolées mais c'est peu probable... Quand on en a lu un, on ne rêve que d'une chose: pouvoir lire les autres. Trouvé presque par hasard ce matin chez mon libraire, dévoré aussitôt.

Beacoup de livres peuvent être qualifiés de "contemporains", l'action se passant dans un temps chronologiquement proche de la lecture. Bivouac est plus que contemporain: il est l'essence même de notre temps. Tant dans sa description des rapports entre humains que dans sa description des rapports des humains à la nature qui nous entoure.
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Comme j'ai aimé retrouver Anouk et Raphaëlle, deux héroïnes révolutionnaires, féministes, humanistes et écologistes ! Déjà subjuguée par Encabanée et Sauvagines, j'ai réitéré l'expérience de lecture et comme prévu, je me suis fait embarquer des les premières pages. On pourrait croire un troisième bouquin avec les mêmes personnages un peu redondant et pourtant, Gabrielle Filteau-Chiba réussit à innover ! Pour moi, la sphère sociale et la lutte écologique dominent dans ce livre, un peu de polyamour, chose qui me ravit car si peu de bouquins le glissent comme un sujet normal !
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Quelle plume ! Je ne suis pas ressortie indemne de ma lecture de Bivouac.

Dernier tome d'une trilogie, ce roman peut néanmoins se lire seul, je n'ai pas été dérangée dans ma lecture, même si on sent que les personnages ont un passé expliqué dans les tomes précédents (Encabanée et Sauvagines).

On suit trois personnages au Québec (c'est écrit en québécois, il y a un glossaire en fin de roman, donc ça peut être surprenant, je préfère prévenir), Riopelle, Anouk et Raphaelle. le premier est un homme qui a tout quitté pour rejoindre un mouvement de résistance pacifique, la deuxième est une femme qui a tout quitté pour s'installer en isolement dans une cabane, et la dernière est son amoureuse, ex-protectrice de la faune qui a elle aussi tout quitté pour s'extraire de ce monde violent et obsédé par le fric.

On les retrouvera en mission, en ferme communautaire, en cabane, selon les saisons et les évènements, selon les besoins aussi d'une Terre meurtrie, qu'ils veulent protéger. C'est un magnifique roman humain et écologiste, qui remet en avant la nécessité des liens et de l'amour sous toutes ses formes. Il y a une souffle poétique dans les lignes, qui prend aux tripes.

C'est violent aussi, de cette violence que le capitalisme inflige à la nature, c'est beau, de cette beauté immortelle d'une forêt, c'est profond, de cet amour qui unit les personnages, proposant une autre vision de la société et des rapports humains. C'est une merveille qui ne peut laisser indifférent.
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Après “Encabanée” et “Sauvagines”, on retrouve Anouk et Raphaëlle prêtes à aller passer l'été dans une ferme collaborative, afin de préparer les réserves pour l'hiver suivant. Mais la vie en communauté, ce n'est pas si simple pour Anouk, “aussi libre et indépendante qu'une oie sauvage” pour reprendre les mots de son ex-amant retrouvé, Riopelle. Celui-là même que les pétrolières et les compagnies forestières nomment “écoterroriste”, parce qu'il défend les forêts canadiennes avant les intérêts privés, entre autres en installant un bivouac sur le passage du futur oléoduc... La liberté de moeurs, le collectif, la sauvagerie des compagnies, les espoirs et déconvenues du combat écologique ...Un texte indispensable, engagé et poétique. Quelle finesse dans l'évocation de leurs amours ! Quelle splendeur dans la description de ces paysages du Haut Kamouraska ! Et merci de ne pas avoir “franciser” le texte pour garder en bouche ces belles expressions québécoises … Je me suis sentie bien triste, en refermant ce livre, de quitter la femme-renard et la louve!

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Magnifique découverte.
Ecriture joyeuse, forte, militante, dense et ces expressions québécoises qui chantent à les lire!! Un pur bonheur.
Je me suis promené dans ces forêts canadiennes.
J'ai pensé comme les 3 héros.
J'ai pleuré
J'ai ri
Je me suis promené sur le sentier vers le Gros Pin.
J'ai senti cette nature qui vit encore.
J'ai écouté le coeur d'Anouk battre toutes ces semaines auprès de sa blonde.
Quel magnifique roman.....
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Coup de coeur pour ce roman qui redonne foi en l'humain. Magnifique histoire d'amour, d'engagement, de partage. Ce roman est un troisième tome mais lu seul, il se suffit à lui-même. Les personnages oeuvrent au Bien sans être naïfs, s'aiment et pourtant se blessent aussi. La Nature est là, partout. Ce livre donne envie, d'être soi, d'aimer, de dire "non" quand le monde est injuste. Au fur et à mesure que l'on tourne les pages, plongés dans la si belle langue de Gabrielle Fitteau-Chiba, on regrette déjà la fin de cette échappée sylvestre. Oui, ce roman donne envie de vivre.
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Une clôture magistrale pour la trilogie entamée avec « Encabanée » !
Nos personnages doivent cette fois-ci faire face à un défi bien plus grand que tous ceux qu'ils ont connus jusqu'ici, que ce soit Anouk l'ermite, Raphaëlle la garde forestière ou Riopelle le guerrier écologique.
Un texte qui frappe fort, vivant, efficace et mâtiné d'une poésie toute singulière portée par le québécois de Kamouraska…
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