Il y a deux livres de cela, j'étudiais la théorie avec l'essai de
Jacques Baud sur le
djihad, sa signification dans l'islam, ses différentes applications, ses objectifs, ses raisons dans le monde musulman actuel et les moyens d'éviter son emploi pour des causes terroristes. Avec
de bons petits soldats de
David Finkel, je suis passé à la pratique.
David Finkel, grand reporter américain, a suivi pendant quinze mois le 2-16, 2ème brigade, 16ème bataillon, commandé par le K, le lieutenant-colonel Kauzlarich, déployé en Irak durant ce que George W Bush, alors président des Etats-Unis, avait appelé le Surge « la montée en puissance ».
Organisé chronologiquement, ce récit aborde toutes les facettes de ce déploiement. L'évolution de l'état d'esprit de ces hommes envoyés dans une guerre qu'ils pensaient justes ou tout simplement parce qu'ils servaient leur pays, mais aussi leur peur, leur doute, leur colère. On s'intéresse aux morts, aux blessés, aux familles restées en Amérique. C'est un récit brutal, dans le sens qu'il ne cherche pas à transformer la vérité, il est factuel. C'est ce qui en fait un essai très intéressant.
David Finkel ne juge pas ces hommes. Il laisse au lecteur la liberté d'en tirer les conclusions. Pour ma part, alors que je viens de refermer ce livre, je pense à l'énorme gâchis que fut cette guerre pour les Etats Unis, comme le fut le Viet Nam en son temps, et encore plus que l'Afghanistan. L'Irak fut le comble de l'inutilité, les objectifs de l'administration ne furent pas atteints et les conséquences de l'intervention renforça le déséquilibre régional. Ce fut également un gâchis humain, l'Amérique engouffrant une part importante de sa jeunesse.
Je ne peux que conclure en pensant à ceux qui ont souffert et qui souffrent encore dans leur chair et leur esprit parce que ces hommes (il n'y avait pas de femme parmi ces Rangers) faisaient leur devoir, celui d'être
de bons petits soldats, God bless America and God bless you, guys !