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EAN : 9782081491793
416 pages
Flammarion (25/09/2019)
4.22/5   44 notes
Résumé :
En 2002, la Crète fut le théâtre d'une émouvante découverte : des empreintes de pas quasi humaines, imprimées dans des roches datant du Miocène.La preuve que de grands singes bipèdes évoluèrent en Europe, bien avant l'arrivée d'Homo erectus il y a près de 2 millions d'années !Qu'il s'agisse ou non de nos ancêtres, ces primates consacrent le statut exceptionnel de notre "supercontinent", une terre de métissage au carrefour de l'Asie, de l'Afrique et de l'Amérique du ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Il m'avait été annoncé comme passionnant et c'est le cas. Ses 372 pages retracent toute l'histoire naturelle du continent européen. Vous y trouverez quelques cartes montrant l'évolution du territoire de sa période tropicale au dernier âge glaciaire, de trop peu nombreuses illustrations N&B et un cahier central en couleur. Mais la richesse du sujet et le sérieux de l'auteur, les font suivre de 352 notes bibliographiques et d'un index détaillé.

Tim Flannery nous décrit, avec beaucoup d'enthousiasme, l'évolution de la flore et de la faune dans notre petit coin du monde. Pourquoi un australien se retrouve à écrire un livre sur ce petit coin du monde si éloigné de sa terre natale ? Parce qu'il est convaincu que l'Europe, quelque soit la géographie ou son climat, a été et est encore importante dans l'évolution de la vie sur Terre. Zone d'apparition et de disparition de nombreuses espèces, mais aussi zone de métissage.

Vous apprendrez également dans les derniers chapitres l'importance que devrait jouer l'Europe dans la préservation de nombreuses espèces animales en voie de disparition : éléphants, rhinocéros, gazelles, mais aussi les grands carnassiers. Hé oui. Arguant du fait que ces animaux ont déjà vécu dans nos régions il y a quelques milliers d'années et en ont disparu suite aux activités de chasse d'une espèce devenue dominante : l'homme, l'auteur suggère que nous les réintroduisions dans un certains de parcs naturels. À condition bien sûr que les lois sur la réintroduction d'espèces disparues soient modifiées, puisqu'actuellement il n'est autorisés des réintroductions d'espèces disparues depuis moins de deux siècles. On ne pourrait légalement même pas réintroduire le Dodo sur l'île Maurice si ça nous piquait de recréer l'espèce. Vous y apprendrez aussi que contrairement à ce qu'on pourrait croire, il y a actuellement plus de grands mammifères sauvages en Europe qu'en Amérique du nord.

En bref : Un livre passionnant à lire absolument. Profitez donc de cette fin d'année pour vous le faire offrir.
Lien : http://sciences.gloubik.info..
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Tim Flannery nous raconte l'histoire des peuplements et dépeuplements des territoires européens. Ces derniers sont bien pluriels puisque depuis le Crétacé, période à laquelle débute le récit, la configuration de ce que nous appelons désormais l'Europe s'est constamment modifiée, sous les effets de la tectonique des plaques et des changements climatiques. Les cartes l'illustrant sont particulièrement utiles. L'effet de Signor-Lipps amène l'auteur à faire preuve d'une humilité trop rare dans ce genre d'ouvrage de vulgarisation, s'agissant de la chronologie des événements qu'il décrit. Cet effet - dont le nom est tiré ce ceux de ses auteurs, Philip W. Signor, et Jere H. Lipps - stipule qu'un fossile n'est généralement ni le premier, ni le dernier représentant d'une espèce, puisque l'enregistrement des disparus est incomplet.
Ce que nous montre et nous explique l'auteur reste cependant suffisamment précis et clair pour que nous comprenions les processus de peuplements décrits. Il émaille en outre son récit de nombreuses anecdotes intéressantes, notamment sur les chercheurs à l'origine de découvertes.

Ce livre est à la fois très compréhensible et très instructif. Il nous amène à réfléchir sur la place des humains sur cette planète, et sur leurs rapports avec leur environnement.
J'en recommande vivement la lecture !
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Un excellent livre qui, sur une période géologique particulièrement longue retrace l'histoire de l'Europe à la fin de l'hiver nucléaire déclenché par la chute de la météorite qui a décimé les dinosaures), d'abord archipel tropical, point central des continents en train de se former. L'auteur australien fait appel à la géologie, la paléontologie, la préhistoire humaine, pour démontrer comment l'Europe a été un des points névralgique de l'immigration des espèces mais aussi a fourni aux autres continents des réservoirs d'espèces (oiseaux, éléphants, batraciens, et mêmes homininés) au gré de la hauteur des eaux et des changements climatiques. Il démolit quelques idées reçues au passage : par exemple, compte tenu de l'origine de l'homo sapiens, on ne pouvait être que noir, et c'est en s'hybridant avec les néandertaliens, qu'on a « blanchi » !
C'est documenté et illustré de manière très précise, le livre concentrant des dizaines d'années de recherche, mais l'écriture est tellement imagée et fluide qu'on a l'impression de lire un roman : l'auteur nous emmène souvent dans « sa » machine à remonter le temps, et on fait escale avec lui au milieu de la faune et de la flore d'un lac, d'une lagune, d'un promontoire, d'une forêt, aujourd'hui devenu lieu de fouille ! L'humour est toujours présent, surtout quand il s'agit de décrire les travers des paléontologues et d'autres savants plus ou moins givrés. Un régal, je me promets de le relire.
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L'ouvrage propose une histoire géologique et paléontologique de notre continent, l'Europe, sous le regard toujours précis, mais aussi tendre d'un Australien. Voila qui est déjà original. Et un sujet d'actualité en temps de crise climatique et de crise de biodiversité où nos modes de vie et notre environnement familier sont remis en question. En effet ce point de vue historique nous montre que notre super continent est passé par des crises majeures, a subi des climats extrêmes, et connu des phases d'extinctions de faunes et flores qui semblaient pourtant devoir régner longtemps sans partage. Il n'y a pas là bien entendu matière à nous absoudre de toute responsabilité dans les crises actuelles, mais tout de même j'y trouve des leçons de philosophie qui devraient nous aider à modifier nos comportements. Par exemple l'histoire climatique nous montre que les conditions actuelles, plutôt douces, n'ont pas toujours régnées en Europe et à certaines périodes la vie pour notre espèce aurait été bien compliquée, voire impossible. Deuxièmement, l'histoire géologique prouve que si le milieu au travers de la sélection naturelle contraint le vivant à évoluer, le vivant lui-même façonne et même construit constamment le milieu physique. Notre espèce n'a donc pas été la seule à modifier l'environnement à grande échelle, rendant impossible la vie pour certaines espèces. Nous ne sommes donc ni uniques, ni les plus puissants dans l'histoire des interactions entre les organismes vivants et leur milieu, mais avons tout de même une lourde responsabilité dans le futur de la vie sur notre planète si nous continuons en en épuiser les ressources. Il y a évidemment beaucoup d'autres choses passionnantes à découvrir dans cette histoire naturelle de l'Europe : une réflexion sur le rôle de l'hybridation dans la biodiversité, une belle galerie de portraits de personnalités souvent méconnues qui ont voué une grande partie de leur vie à retracer l'histoire biologique de l'Europe, parfois en se trompant, le souvenir des rhinocéros et des mammouths qui parcouraient nos forêts il n'y a pas si longtemps…
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Une trame narrative plutôt classique pour ce voyage dans le temps à bord de la machine de H. G. Wells. Pourtant l'auteur arrive à nous rendre fascinant ce voyage de millions d'années à travers l'évolution du continent européen, carrefour de migrations et d'hybridations depuis toujours.

A travers cartes, dessins et photos, nous découvrons l'Europe, sa faune et sa flore, comme jamais plus nous les verrons. La plume de l'auteur recrée pour nous un monde disparu qui semble même parfois tout droit sorti d'un roman de science-fiction.

La faune qui a évolué sur notre continent, dans un environnement si différent du nôtre, est si abondante que les noms ne sont pas toujours faciles à retenir (le latin est une langue morte après tout...). Mais si vous lâchez la bride à votre imagination, l'univers qui s'ouvre à vous est vraiment magique.

C'est aussi l'occasion de (re)découvrir les hommes et femmes de science qui, à travers leurs recherches et leurs découvertes, ont permis à ce livre de voir le jour. A cet égard, il est intéressant de noter qu'il s'agit quelquefois d'individus fantasques (Franz Nopcsa en est une parfaite illustration) ou non dénués d'humour, parfois même malgré eux.

Cet ouvrage mérite le détour, même si la partie consacrée à nos ancêtres, Homo-sapiens et en particulier Néandertal, m'a laissée un peu sur ma faim. Mais après avoir lu Néandertal, un parent, consacré tout entier à Néandertal, cela est sans doute logique.
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critiques presse (1)
LeMonde
27 septembre 2019
Dans « Le Supercontinent », le paléontologue australien Tim Flannery retrace brillamment l’histoire naturelle de l’Europe qui a été et reste un carrefour pour toutes les formes de vie.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
Aujourd’hui, la vache n’est plus considérée comme un membre de la famille, mais comme une unité de production. Elle est souvent maltraitée, confinée à demeure dans le stand de sa laiterie mécanisée. Les mamelles de son ancêtre l’aurochs étaient si petites qu’elles étaient à peine visibles, même en période de lactation. Au cours de milliers d’années de sélection artificielle, les mamelles de la vache laitière sont devenues si grosses que leur poids fait flancher les pattes du pauvre animal. Ces bovins sont sujets à la mammite, une maladie potentiellement mortelle. Valait-il vraiment la peine de revenir sur l’accord que nous avons conclu pour la première fois il y a des milliers d’années pour un verre de lait à prix cassé ?
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Le plus bizarre de tous est Anisodon, à la fin du Miocène. Il mesure environ 1,5 mètre de haut au garrot et pèse près de 600 kilogrammes. Sa tête chevaline est perchée au sommet d’un long cou qui fait penser à celui d’un okapi. Le corps est porté par des membres antérieurs longs et solides et des membres postérieurs plus courts, ce qui donne à son dos une pente inclinée semblable à celle du gorille. Anisodon a d’ailleurs une démarche similaire à celle d’un grand singe : il marche sur ses articulations, en rabattant ses doigts vers l’intérieur pour protéger ses griffes pointues. Il se nourrit de feuillages et de graines, de fruits et de noix aux coquilles si dures qu’elles usent les dents de l’animal à un degré extraordinaire. D’un point de vue écologique, Anisodon est la réponse européenne aux paresseux terrestres de l’Amérique du Sud et aux gorilles africains.
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Les populations européennes de carnivores, de grands herbivores et de charognards sont aujourd’hui en meilleure santé qu’elles ne l’ont été depuis au moins 500 ans. Malgré ses 741 millions d’habitants, l’Europe redevient un lieu sauvage et passionnant sur le plan environnemental. Mais alors que certaines des bêtes sauvages de l’Europe ancienne sont en cours de résurrection, l’Europe « sauvage » familière des haies et des champs, célébrée dans les œuvres de Beatrix Potter, est en souffrance
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La tentative de réensauvagement de Heck met en lumière un fait très important : les Européens sont maintenant les artisans de leur paysage. Leurs désirs modèlent la terre. S’ils sont toxiques et dangereux, la nature en portera la trace. Les Européens façonnent leur environnement, et ils ne peuvent se soustraire à cette responsabilité, car même une absence de gestion a de profondes conséquences.
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Les progrès réalisés dans le domaine des analyses ADN, en particulier dans l'étude des ADN anciens, mettent en lumière un aspect jusqu'ici insoupçonné de l'hybridation (ou métissage). Il est en effet de plus en plus évident que celle-ci a joué un rôle important dans l'origine des espèces et dans leur adaptation, ainsi que nombreux exemples européens le démontrent. Mais ce qui est peut-être le plus frappant, c'est l'influence très importante exercée par l'hybridation sur l'évolution humaine en Europe. ("L'Europe des hybrides, mère du métissage")
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Video de Tim Fridtjof Flannery (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Tim Fridtjof Flannery
Tim Flannery - Climate Change & How to Save the Planet
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