Nos mondes perdus

De Marion Montaigne, j'avais beaucoup aimé son Thomas Pesquet, volumineuse Bd qui narrait le parcours de notre astronaute et héros national. Pédagogue et très amusant, on y apprenait une foule de choses et c'était passionnant.

C'est donc logiquement que j'ai lorgné vers « Nos mondes perdus » sorti récemment. L'album est tout aussi volumineux mais s'attaque à un autre sujet : la découverte de la paléontologie depuis ses balbutiements au 18ème siècle à maintenant, et parallèlement, on y découvre la passion de l'auteure pour cette matière depuis son visionnage de Jurassic Park quand elle était ado.

Comme le précédent, c'est pédagogue et très amusant, mais j'avoue toutefois avoir été un poil déçue.
Peut-être parce que l'histoire des découvreurs de ces grands animaux préhistoriques disparus brutalement m'intéresse moins que l'histoire des animaux eux-mêmes. Peut-être que le récit est moins clair que dans son précédent album parce qu'il y a beaucoup de disgressions sur le parcours personnel de Marion Montaigne et que cela casse un peu le rythme. J'ai trouvé sa lecture un peu laborieuse parfois.

Je suis moins enthousiaste même si j'ai pris du plaisir à la lecture de cette bd qui permet encore une fois de s'instruire en se marrant. On découvre comment les premiers paléontologues ont pu être gênés par leurs découvertes qui bousculaient les croyances religieuses, comment de folles interprétations ont eu cours sur la disparition des dinosaures ou comment la recherche paléontologique a pu être abandonnée au 20ème siècle parce que les guerres occupaient tous les esprits. Bref, plein de sujets passionnants que je vous invite à découvrir.

Un grand merci à Masse critique et à Dargaud !

Il y a comme un lézard !

Dans cette (imposante) BD, vous découvrirez deux informations importantes.
La première, c'est que ce n'est pas en se comportant comme les parents de Marion Montaigne qu'on aidera la France à réaliser une percée au classement Pisa ou à renforcer la présence des filles dans les matières scientifiques.
La deuxième, c'est que les dinosaures sont apparus récemment.
Paradoxal, non ?

S'agissant de la trajectoire personnelle de Marion, elle traverse ce livre entre 2 animaux disparus, procurant une sorte de respiration emplie de nostalgie et de tendresse. On comprend que passionnée par la science, elle a dû composer avec la pression de son entourage qui ne croyait pas en ses capacités.

Pour ce qui concerne l' »apparition » des dinosaures, on parle bien sûr de leur découverte par les savants, x millions d'années après leur passage. On réalise que la naissance de la paléontologie n'a pas été des plus simples. En effet, dans les débuts de cette science, il fallait confronter les découvertes aux textes de la Bible. Compliqué. Car comment Dieu aurait-il pu concevoir des animaux pour ensuite, les laisser disparaître ? C'est à peu près aussi inimaginable qu'une humanité créée à Son image, qui courrait vers l'abime environnemental en klaxonnant.

Marion Montaigne rend cette histoire (ramenée au premier plan par le film Jurassic Park), passionnante et drôle. Avec l'érudition modeste que tous les fans du Professeur Moustache connaissent bien, elle raconte le destin de ces grosses bêtes et de leurs découvertes par des individus parfois peu regardants sur les méthodes et la morale.

C'est clair, instructif et truffé de réflexions, d'apartés et digressions qui donnent le sourire et vous font croire (momentanément pour ce qui me concerne) qu'à votre tour, vous êtes devenu plus intelligent. (Comme dirait Marion, on mourra moins bête. Mais on mourra quand même)

Le dessin pourra surprendre ceux qui ne sont pas familiers de l'univers de Marion Montaigne. Ceux-là devront prendre un petit temps d'adaptation face à ce style Reiser bousculé assumé. (D'autant qu'on apprend que MM a suivi un peu malgré elle -on en revient à sa passion initiale contrariée- des études d'arts graphiques...) Il est donc volontairement bordélique, tout en restant lisible en permanence, comme un rappel de la fausse ingénuité de cette auteure vraiment à part.

Une nouvelle réussite de vulgarisation scientifique sur près de 200 pages.

Il y a fort longtemps la terre était plate et l'homme le nombril du monde voire la cerise sur le gâteau de la création. (Quant à la femme, elle était à ses pieds…Je vous rappelle c'était il y a fort fort longtemps).

Mais…GRRR…à toutes théories et croyances s'opposent fatalement un jour un os et un gros. L'homme n'était donc pas le premier sur terre et pire les études géologiques et les scientifiques le démontraient. Un monde avec des créatures étranges avait existé sans lui et avait été anéanti, perdu…Quant aux femmes, elles n'étaient pas en reste concernant ces découvertes et leurs retranscriptions. Malheureusement, elles ont été gentiment mises de côté par l'histoire.(Elles aussi anéanties, perdues). Heureusement certaines ne se sont pas découragées comme Marion Montaigne qui pour taire ses angoisses et assouvir sa soif de sciences à décider de creuser sur le sujet telle une paléontologue. (Il faut dire que traumatisée par le film Jurassik Park, le besoin de savoir si elle aurait pu être gobé par un Tyrex était très fort)
Avec ce dinodocus * (créature vertébrée munie d'une seule colonne maintenant les pages d'un ouvrage, très répandue depuis la sortie du fameux film), elle nous enseigne les origines de la recherche, les remises en questions des théories au fil des siècles et la confrontation à la théologie. Un album particulièrement riche presque trop. Il faut du temps pour l'assimiler même si l'humour allège le propos. Quant au graphisme, il est saisissant parfois caricatural et parfois extrêmement « sérieux » et précis. On voit que l'auteure a beaucoup de respect pour le travail des scientifiques.
Un roman graphique à découvrir, drôle et enrichissant.

GRRR…bonne lecture à vous.

Club N°56 : BD sélectionnée
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Toujours aussi forte Marion Montaigne !

Certes peut-être moins bien abouti que son "Thomas Pesquet" mais au final très très intéressant.

Gwen
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Quelques longueurs, mais le plaisir est là !

C'est décalé, drôle et intelligent.

J'ai souvent éclaté de rire et j'ai fini en me sentant plus instruite.

Je vous le recommande !

Virginie
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Un nécessaire achat didactique pour les futurs paléontologues...

Vincent
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Ouvrage intéressant de vulgarisation sur l'histoire de la paléontologie.

Légèrement plus brouillon que dans la peau de Thomas Pesquet du même auteur.

Sam
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Lien : https://mediatheque.lannion...

Si Marion Montaigne lit ses lignes (on ne sait jamais) on l'avait bien rencontré il y a quelques années et ca avait été un super moment , j'espère qu'elle ne me tiendra pas rigueur de savoir que je n'ai jamais eu de fascination pour les dinosaures et que je n'ai jamais vu le film Jurassic Park.
Cela ne m'a pas empêché de passer plusieurs soirs (pas le genre de BD qu'on lit en 1 heure) en tête à tête avec Nos mondes perdus, à apprendre plein de choses tout en riant beaucoup !

On a particulièrement aimé dans cette BD:
-retrouver le talent de Marion Montaigne, cette faculté qui n'appartient qu'à elle de réussir à vulgariser les choses les plus complexes
-son humour à la fois à travers des "gueules" de personnages exagérées, beaucoup d'anachronismes, des jeux avec des références actuelles (j'ai adoré lorsqu'elle transpose, par exemple, une querelle entre deux scientifiques, au cinéma avec des acteurs célèbres)
- son sens du scénario
-le fait de mêler interrogations scientifiques (Comment a t-on découvert les dinosaures ? Comment leur représentation a changé à travers l'histoire ? ) et questions existentielles personnelles
-son érudition (on a fait connaissance avec plein de scientifiques !)
-le lien qu'elle tisse entre scientifiques et artistes
-l'ambition de ce projet
Bref c'est un gros gros coup de coeur. Vraiment lisez-le même si vous n'aimez pas Crichton !

Lien : http://www.baz-art.org/archi..