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Jingo Django » est un livre nomade, qui fait voyager. Je l'ai trouvé dans une boîte à livres en Dordogne, avec le souhait de la personne qui l'a donné, de le faire voyager. Il va faire un tour dans le Nord ! J'ai beaucoup aimé ce roman d'aventure de facture classique et néanmoins absolument pas « plan-plan » ou « attendu ». Certes, on se doute quand même de la pirouette finale, mais le road-movie Westerno-Tzigane dans l'Amérique naissante, est très plaisant. Les chapitres sont courts, rythment fort bien les étapes de l'aventure, avec des rencontres positives, d'autres moins et forcément un couple de méchants à la recherche du même trésor que nos deux héros. Classique certes – comme je l'ai dit plus haut – mais furieusement efficace. Qui sont-ils, ces héros ?
Jingo Django, un orphelin abandonné par son père « boiteux » et un vagabond vaguement Tzigane (et plus si affinités), qui va le sauver de son sordide sort de ramoneurs de cheminées, pour lui faire découvrir sa véritable culture (tout en restant flou et ambigu). L'identité Tzigane est fort bien décrite, sous un soleil radieux certes, mais sans oublier l'ombre. On parle romani, on découvre les signes des cambrioleurs, les astuces des diseuses de bonne aventure, les roulottes, les chevaux et bien entendu le violon. La quête est fort bien menée, avec des rebondissements, des retournements et re-retournements de situations, qui font toujours douter de la bienveillance du bienfaiteur de Django. Les personnages sont très attachants. La roublardise n'est jamais malsaine. Elle solde le compte des riches et de leur snobisme bêtifiant. L'art demeure au coeur du propos. La seule chose qu'on ne peut pas nous voler ! Chacun cultive son talent, tout en se démenant dans ce monde de cow-boys décidément pas bienveillant du tout. le rêve américain serait-il de juste traverser ces paysages splendides ? J'ai lu très rapidement cet ouvrage. Je suis décidé à le faire découvrir à des personnes intéressées par la culture Tzigane et à d'autres. J'espère que ce livre voyagera beaucoup, car il le mérite. Sa place est sur les routes, entre des mains, sous des yeux et l'étagère ne peut être qu'une étape de repos pour ce roman voyageur.