J'apprécie
David Foenkinos. L'auteur, mais aussi l'homme. J'ai eu l'occasion de le rencontrer à la Foire du Livre de Bruxelles : il est disponible et très sympathique. Et j'aime beaucoup sa façon d'écrire. Lors d'une rencontre avec le public à laquelle j'ai assisté,
Laurent Gaudé a évoqué le fait qu'on aime un écrivain, son style, car on trouve des similitudes avec soi. Je pense en effet que la sensibilité de
David Foenkinos fait écho à la mienne.
"
Deux soeurs" ne fait pas exception, même s'il est plus sombre que les autres romans de l'auteur...
Tout est dit dans le résumé présent sur la 4ème de couverture :
“Du jour au lendemain, Étienne annonce à Mathilde qu'il la quitte. L'univers de la jeune femme s'effondre.
Dévastée, elle est recueillie par sa soeur Agathe, qui lui ouvre les portes du petit appartement qu'elle occupe avec son mari et leur fille.
Dans de ce huis clos familial étouffant, Mathilde révèle peu à peu une nouvelle personnalité, inattendue et glaçante. Il suffirait d'un rien pour que tout bascule…”
Dans ce roman aux allures d'un thriller psychologique, le romancier nous entraîne dans la chute sans fin de Mathilde dans la douleur et la désespérance, dans une plongée anxiogène dans la noirceur de l'âme où la perte de l'autre devient la perte de soi.
Tout en observant les travers de notre société contemporaine, il y explore la complexité des rapports humains, le deuil sentimental, l'abandon et la solitude mais aussi la reconstruction, et surtout ces sentiments si intenses, si fous, si éloignés et si proches à la fois : l'amour et la haine.
Le récit est constitué de deux parties : la 1ère partie est consacrée au naufrage de Mathilde - que l'on voit perdre pied suite à la rupture page après page - et à son immense douleur. Dans la deuxième, c'est son installation chez sa soeur Agathe, son mari Frédéric et leur fille Lili, qui est évoquée, avec toutes les difficultés qu'engendre la cohabitation avec une personne en souffrance.
David Foenkinos nous raconte cette histoire à la manière d'un "page turner". La pression monte doucement. Après un début un peu lent, on est petit à petit happé par ce livre à la fois addictif et inquiétant... Et, même si la fin est un peu prévisible, je l'ai trouvé très agréable et l'ai lu en quelques heures seulement.
Comme toujours, le style de l'auteur m'a séduite : sa plume vive et toute en finesse, et son art de la formule - ces quelques mots qu'on note précieusement pour pouvoir les relire plus tard.
Rien ne manque, même pas les annotations en bas de page, sortes de témoins du travail de l'écrivain...