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4,22

sur 2235 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Ken Follet est un très grand écrivain, mais il n'a jamais été meilleur que dans ses romans historiques. Ils sont documentés a souhait, ils prennent le lecteur et l'envoie dans un autre monde et dans une autre époque.
Il le prouve une fois de plus avec ce petit pavé.

On plonge a nouveau dans le monde de Kingsbridge, et l'auteur n'a pas hésité une seconde pour nous rappeler qui était nos bâtisseurs préférés.
On s'immerge dans ce monde ou les guerres de religions font rages. Les fanatiques d'hier sont comme ceux d'aujourd'hui sans état d'âme, rien ne compte pour eux que leur foi et leurs idées.

Je crois que le talent de Ken Follet repose essentiellement sur un travail incroyable des personnages. Dès les premières pages ils nous paraissent antipathiques ou alors extrêmement sympathiques, ou même parfois ambigu, mais surtout leur côté humain ressort de façon intrinsèque. Bien évidemment , son travail est également remarquable en ce qui concerne le côté historique et sa façon de décrire les lieux... sans oublier la guerre maritime entre les espagnols et les anglais qui est juste magistrale

Ce qui m'a également bluffé tout au long de ma lecture c'est que l'auteur arrive a garder une neutralité incroyable entre les deux factions religieuses. Et ça, lors de la lecture d'un roman comme celui ci , ça n'a pas de prix.

Je savais que Ken Follet était une valeur sûre....je me suis juste régalée avec ce roman.
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J'avais beaucoup aimé le premier volume des piliers de la terre, m'étais sentie plus mitigée pour le deuxième volume (un monde sans fin), et j'ai adoré ce troisième volet que je ne peux m'empêcher de recommander.

Je suis de suite entrée dans l'histoire grâce à l'un des personnages principaux : Ned Willard qui vient retrouver à Kingsbridge, celle qu'il aime et qu'il souhaite épouser, sauf que son entourage en a décidé autrement, dès le début, on sent une inimitié entre les partis, on imagine alors que l'auteur promet une suite certainement mouvementée…

Les personnages, nombreux sont assez rapidement présentés et le lecteur se fait alors le juge des actions et des décisions de chaque camp. Il faut dire que nous sommes en 1558, que des foyers protestants se cachent pour célébrer leur culte (messe en anglais, prise de parole par les fidèles durant le culte, partage de communion, rejet des reliques et représentations divines) en opposition aux pratiques catholiques.
Marie Tudor sévit alors et envoie au bûcher ceux qu'elle déclare hérétiques à l'instar des inquisiteurs qui sévissent un peu partout en Europe. Mais Marie la sanglante meurt et c'est Elisabeth Ière qui lui succède, un règne long qui explique en grande partie pourquoi aujourd'hui le royaume uni est en majorité protestante.

Le roman est extrêmement bien documenté et moi qui avais fait une grosse impasse sur les guerres de religions au collège, je dois dire qu'après cette lecture, la question protestante, de même que les liens entre les souverains, la famille de Guise et les intrigues de la cour de France comme d'Angleterre n'ont plus de secret pour moi.

Il est intéressant de voir comment la question protestante est traitée suivant le pays ou l'on se trouve, car Ken Follet ne se contente pas de raconter l'histoire du protestantisme en Angleterre, il fait voyager ses personnages en les mettant en relation avec des Espagnols, des Français, développe une action dans les pays bas et même sur mer et dans les îles du "Nouveau Monde".

Par ailleurs ce roman semble très complet et aborde divers thèmes qui méritent que l'on y intéresse : la condition de la femme, le protocole à la cour, la clandestinité des protestants, les combats navals, les services secrets de l'époque, la question de l'esclavage, le commerce… des sujets variés sont abordés , ce qui a pour effet de ne jamais laisser le lecteur s'ennuyer avec de quelconques longueur ni d'avoir envie de sauter des pages.


Les personnages, comme dans les premiers volumes, sont soit attachants, soient odieux, et alors que dans le premier tome si ma mémoire ne me trahit pas , on suit les actions d'un individu à la méchanceté sans limite, dans ce troisième volet, on peut affirmer qu'ils sont plusieurs, ces personnage à qui, tout au long du roman, on souhaite vraiment le revers de fortune tant il sont prêts à tout pour parvenir à leurs fins. Je vous laisse les découvrir.

Deux parcours très intéressants de personnalités historiques qui m'étaient inconnues : Marie Stuart et Elisabeth première, constituent un point de départ pour approfondir la connaissance de ces femmes. Parallèlement à ma lecture, je n'ai pu m'empêcher de consulter quelques documents sur les personnages du roman qui ont existé : William cécil, les ducs de Guise, les rois qui se sont succédé, et quelques autres qui interviennent en fin de roman. Et encore un fois j'ai pu constater combien ce roman était fidèle à l'histoire.

La question protestante me paraissait compliquée, et grâce à cette pépite, je me sens aujourd'hui plus cultivée sur cette période de l'histoire que je ne connaissais pas et c'est avec beaucoup de plaisir que j'ai appris.

Lien : http://1001ptitgateau.blogsp..
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J'avais lu des critiques un peu négatives sur le dernier Follett. J'ai donc attaqué cette brique avec un peu d'appréhension… vite dissipée.
Certes, la forme n'étonne plus. Les destins de familles rivales se croisent et se décroisent de génération en génération, dans un schéma très Capulet contre Montaigu.
Certes, pour des raisons bassement mercantiles, Follett fait un lien assez artificiel entre les Piliers de la Terre, son grand succès, et cette Colonne de feu. La ville d'origine des personnages reste Kingsbridge et de vagues liens familiaux unissent les familles nobles et de commerçants du XVI éme siècle à leurs ancêtres du temps des constructeurs de cathédrale.
Ce Follett cependant est beaucoup plus ouvert sur le monde  : Séville, Anvers, Paris sont parmi les principales étapes de la vie des personnages. Un voyage dans le livre.

Là où le Siècle enchaînait les principaux événements historiques sans autre lien que l'ascension, ou la chute, d'un des héros, Une colonne de feu traite dans son ensemble de la montée du protestantisme et des guerres de religions. Sous toutes ses formes et dans les principaux pays européens concernés, à l'exception notable de l'Allemagne. Cette approche constitue d'ailleurs le point fort de ce livre : une présentation chronologique croisée de l'irruption des idées de la Réforme dans chacun des pays et des réactions des pouvoirs de l'époque. L'ouvrage démarre avec l'Angleterre ultra catholique de la reine Marie (« Bloody Mary »), fille de Henry VIII, qui envoie au bûcher les hérétiques protestants (qui ne l'étaient pas sous Henry et ne le seront pas sous Elisabeth...). Pauvres anglais qui, d'un monarque à l'autre, ont du de génération en génération suivre, de gré ou de force, les revirements religieux de leurs souverains.

Les deux principaux personnages (fictifs) de cette oeuvre sont Ned Willard, fils de commerçant, maître espion plein d'humanité, et Rollo Fitzgerald, catholique buté, tout axé sur sa réussite sociale. Une opposition qui va durer des décennies.

Ce Follett coule tout seul, comme une belle leçon d'histoire. Tous les évenements majeurs de l'époque y passent : la Saint-Barthélémy, l'Invincible armada, le destin tourmenté de Marie Stuart...
Quelques sous parties expliquent les progrès de la fonderie, le commerce triangulaire, le rôle des services secrets sous Elisabeth 1ere. Les amateurs de marine à voile auront même de belles pages sur le fonctionnement des navires de l'époque.

Franchement le lecteur amateur d'histoire ne peut lire ces neuf cent pages qu'avec le plaisir de retrouver les grands moments d'un siècle très influencé par la religion. Une bien agréable lecture.
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Râââ Lovely ! exulterait peut être, comme moi, Alfaric... 
Nous sommes en Angleterre, en 1558, deux siècles après "Un monde sans fin". Marie Tudor, la catholique et sanglante fille du terrible Henry VIII règne. 
A Kingsbridge, une descendante du bâtisseur Merthin, Alice Willard, de religion "tolérante", est ruinée par le jeune mais procédurier et catholique fanatique Rollo Fitzgerald, aidé par l'évêque non moins sectaire. 
Les fils d'Alice, Ned et Barney Willard, écoeurés, quittent Kingsbridge : l'un répond à la sollicitation de William Cecil, conseiller de la princesse Elisabeth Tudor, et l'autre court l'aventure maritime.... 

Ahhh, que je rêve de porter un pourpoint à crevés jouant des effets de la lumière, pour suivre Ned, Barney, Margery, Sylvie Palot, espionner Rollo et Pierre Aumande... surprendre le sourire de la princesse Elisabeth au bain.... 
Que je rêve, avec eux de suivre, comme dans un film, la St Barthélémy, ou de l'assassinat du duc de Guise devant Henri III ! .... de suivre en direct-live le combat gigantesque de la flotte anglaise contre l'Invincible Armada ! 

Rien à ajouter, sinon un style toujours génial. Mon pote Ken est en super forme, élaborant des stratégies pour placer ses héros fictifs aux moments clefs de l'Histoire d'Angleterre et de France. Il connaît très bien celle-ci.
Je crois avoir relevé deux erreurs, cependant : je pense qu'Henri II est un Valois et non un Guise. 
Et il est probable qu'on franchisse les contreforts du Jura et non des Alpes pour le trajet Paris-Genève.
.
Mais il y a toujours de l'action... Et quand il n'y en a plus, il y en a encore : créations d'enjeux, de tensions, rebondissements incessants... 
Un « page-turner » qui n'a rien des thrillers commerciaux ordinaires, car on s'instruit : 
-- j'ai enfin compris où passait une grande partie de l'or péruvien ! 
-- j'ai inversé mon jugement sur Elisabeth Tudor et sur Marie Stuart
Another brick in my History Wall ! 

...Euh....La colonne de feu ???? Vous avez une idée ?
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Voilà comment un destin peut tourner en eau de boudin !

" Pourtant , reprit l'évêque , il semblerait que tu aies soudainement oublié tout ce qu'on t'a appris . "
(...)
_ Récite-moi le quatrième commandement , Margery . "
Elle marmonne : " Tes père et mère , tu honoreras . "
(...)
_ Il est de ton devoir sacré de respecter leur volonté .
_ Que dois-je faire ?
_ Tu dois cesser de pécher . Tu dois obéir . Je te demande d'aller parler à ton père maintenant , reprit Julius .
(...)
_ Je vous demande pardon , Père , je suis désolée .
(...)
Elle murmure enfin : " J'épouserai le vicomte Bart de Shiring .P. 114

La messe semble dite pour la petite Margery qui devrait oublier à jamais son grand amour ... Ned .
Lui et sa famille sont de riches commerçants protestants ; elle et les siens sont des aristocrates catholiques puritains .
Découragé et dégoûté , Ned va fuir cette ville remplie de si beaux souvenirs , Kingsbridge , témoin de la vie de ses aïeux bâtisseurs qui , eux aussi , ont connu tant de malheurs .
Il se met au service de la reine Elisabeth I qui est conseillée par le grand trésorier William Cecil et surtout protégée par Francis Walsingham , son maître-espion qu'il va seconder .

De nombreuses critiques , subtiles , astucieuses et pleines de charme tracent avec vérité et parfois drôlerie - notamment celle de Denis 76 , grand fan de Ken Follett - cette effroyable période qui apporte cependant de la majesté et du respect à des gouvernantes d'un pays , à des reines , ces femmes exceptionnelles .

Elles m'ont terriblement fascinée ces reines de France et d'Angleterre sans omettre Marguerite de Parme , tapie dans leur ombre .
De vraies " mecs " Elisabeth et Catherine qui , à peine sorties du ventre de leur mère ont subi les pires misères .
Elles ne se sont pas abandonnées à leur triste sort ,elles ont lutté . Elles ont exploité tous les filons qui donnaient un bon dirigeant par l'étude et le sport , comme les hommes , sans rechigner .

Si Elisabeth a recouru à la surveillance grâce à l'équipe spécialisée et efficace de son maître-espion , spécialement représenté par Ned , ici dans le roman , Catherine n'avait rien à lui envier avec " son escadron volant ", composé de jolies femmes instruites qui attiraient les hommes importants , lors de somptueuses fêtes .
Peu importait la religion , seuls le sexe et l'amour comptaient .

Ces cheffes machiavéliques , imparfaites , implacables , rusées mais diplomates ont bataillé ferme pour unifier leur peuple , installer la paix et surtout essayer d'instaurer une certaine liberté de pouvoir croire en Dieu , chacun à sa façon .
Quel beau cadeau de tolérance .

Difficile , encore une fois , de résister à la plume enchanteresse de Ken Follett qui m'a tenue en haleine trois jours dans ce monde insensé , atténué par les belles histoires d'amour .
J'étais dans la mélasse avec mes souveraines , emportée dans son manuscrit : il ne me faut pas plus pour être dans la mollesse et me sentir au paradis .

Quelques sources ( wikipedia , l'histoire par les femmes , point de vue /histoire , Franck Ferrand , plume d'histoire )

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Quel conteur, mais quel conteur !
L'auteur nous plonge dans la vie de personnages fictifs comme de personnages réels pendant la période allant de 1558 à 1620.
Un énorme travail de recherche a été effectué pour restituer aussi bien cette période troublée. Il ne se ressent absolument pas à la lecture tant l'écriture est fluide.
C'est un récit foisonnant qui aborde de multiples thèmes comme le commerce, la condition féminine, les débuts de l'espionnage en Angleterre, les aléas des voyages maritimes, l'esclavage etc. Mais le thème principal est la guerre, ouverte ou larvée, qui oppose catholiques et protestants.
Il fourmille de détails sur les us et coutumes de l'époque, en France comme en Angleterre, aux Pays-Bas comme en Espagne, en passant par l'Ecosse.
Malgré ces presque mille pages, je ne me suis ennuyée à aucun moment.
Je suppose qu'il en sera de même pour vous si vous tentez ce voyage au long cours.
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D'habitude lors de ces énormes pavés, j'entrecoupe avec une bande dessinée.
Mais là, l'histoire m'a tellement passionné que je ne me suis concentré que sur cette lecture.

J'ai appris énormément de choses sur la guerre des religions, sur les rois et les reines gouvernant la France, l'Espagne, l'Angleterre et l'écosse. Même si le récit est romancé les faits historiques, eux sont réels.
J'ai été outré lors des conflits civils, moi qui suis athée, j'ai eu du mal à comprendre leurs haines les uns envers les autres.
Malgré tout, j'ai admiré leurs courages, leurs convictions et leurs combats pour être reconnu autant que croyances ultimes.

J'ai adoré le personnage principal Ned, j'ai apprécié également qu'à la fin de certains chapitres, il se raconte. J'ai eu ainsi l'impression de partager sa vie.

Une seule chose me chiffonne, c'est qu'il me reste qu'un livre de cette saga « le crépuscule et l'aube » à lire. (je les ai lu dans l'ordre de sorties). La ville de Kingsbridge me manquera terriblement.

Un auteur qui me fait naviguer dans des mondes inconnus, et qui reste pour moi incontournable.

Bonne lecture 
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Voilà un livre que je suis heureuse d'avoir terminé. Non qu'il m'ait ennuyée, bien au contraire, mais 920 pages d'un roman historique, c'est beaucoup pour moi qui ne suis pas particulièrement adepte du genre. Cependant, Ken Follett a réussi avec brio à m'entraîner à la suite de ces personnages dans un roman éblouissant.
L'action débute à Kingsbridge au 16ème siècle, et Ken l'auteur mêle la grande Histoire et la fiction.
La grande Histoire avec trois reines, dont Elisabeth 1ère qui a fondé le premier service d'espionnage et Marie Stuart.
La fiction avec le jeune Ned Willard qui, à Noël 1558, revient à Kingsbridge, où tout a changé.
Dans cette ville déchirée par les religions, il y a Margery Fitzgerald, celle qu'il voulait épouser mais qui n'est pas de la même religion que lui.

Une colonne de feu dépeint une époque violente et complexe, mais surtout passionnante. J'ai aimé la personnalité de Ned Willard, cheville ouvrière des « services secrets » d'Elisabeth qui porte l'intrigue et nous rend familiers ces conflits vieux de plusieurs siècles qui ont agité les grandes puissances européennes.
Plus de neuf cents pages de détails foisonnants qui donnent à voir sans ennuyer et permettent de cerner des personnalités lointaines dans le temps et presque étrangères tant les mentalités ont changé.
Car malgré les siècles, la tolérance religieuse reste un thème encore et toujours d'actualité.

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Ken Follett Rex ! Je crois qu'on était nombreux à attendre "Une colonne de feu" avec impatience, et ça y est - j'ai fini ma lecture hier soir avec ce mélange d'exaltation après avoir lu un bon "pavé", et de tristesse de quitter les personnages auxquels je me suis attachée au fil des pages.


Retour donc à Kingsbridge, en cet an de grâce 1558. La "sanglante" Marie Tudor est au pouvoir, l'Angleterre est revenu au catholicisme et les protestants sont persécutés. On découvre l'amour impossible de Ned Willard, protestant, et la catholique Margery , mariée contre son gré au comte de Shiring, Bart. Par les manigances de familles rivales, la mère de Ned, Alice, une riche négociante, est ruinée. Ned saute alors sur l'occasion pour devenir l'assistant de William Cecil qui a pour but d'appuyer la succession de la jeune princesse "bâtarde" Elisabeth au trône d'Angleterre.


Le plateau de jeu tourne et nous sommes en France catholique, pour faire connaissance de Pierre Aumande, un parvenu sans scrupules qui réussit à se hisser au service de la puissante famille de Guise, en dénonçant les protestants clandestins. On rencontre la courageuse Sylvie, qui fait le commerce de livres interdits venant des Pays-Bas, mais aussi de Marie Stuart, reine d'Ecosse et brièvement aussi la reine de France. Après le décès prématuré de son royal mari, elle devient une persona non grata à la cour de France et retourne pour régner en Ecosse et peut-être plus...



Le plateau tourne encore une fois et nous sommes à Séville en Espagne très catholique, pour suivre les aventures de Bartley, frère de Ned, de son cousin Carlos, le fondeur, et son ami-esclave Ebrima.


Les cartes sont distribuées et les destins commencent à s'entremêler. Marie Tudor meurt et Elisabeth accède au trône. Même si, en monarque tolérante, sa devise est plutôt "ni Rome, ni Genève", le pays bascule quand même encore une fois dans le protestantisme. L'équilibre est difficile à tenir entre l'Angleterre, l'Espagne et la France. Menacée par Marie Stuart, qui, appuyée par les puissances catholiques prétend au trône, Elisabeth donne après des années d'hésitation enfin l'ordre d'exécuter Marie... et se met sur le dos la célèbre Armada espagnole...


Il est impossible d'explorer toutes les facettes et les innombrables personnages de ce roman extrêmement bien ficelé, qui se déroule sur une période très longue. Intelligemment, Ken Follett l'introduit par une brève période d'"avant-Elisabeth" et nous mène jusqu'au règne de Jacques Ier, pour bien situer l'époque élisabéthaine dans le contexte historique, politique et religieux. Rien ne manque. On y parle même de la conspiration des poudres de Guy Fawkes et le livre finit avec le départ de Mayflower. Quoi vouloir de plus ?


Une chose marrante - et encore une fois bravo à la finesse de Ken Follett - je me suis attendue à tout moment de rencontrer Shakespeare, car le théâtre y est mentionné plusieurs fois et Follet dit lui-même que les pièces de Shakespeare étaient pour lui une mine d'or sur la vie quotidienne de la renaissance. Et non ! Nous avons "Ralph Roister Doister" de Nicholas Udall, la première "vraie" comédie anglaise, nous avons la très populaire "Gammer Gurton's Needle", et bien sûr, nous avons l'indispensable "morality-play""Everyman", ce cauchemar de tout étudiant en littérature anglaise. Mais à la fin de livre, Ned, alors octogénaire, avoue qu'il y a "un auteur de pièces qu'il affectionne particulièrement, mais dont il oublie toujours le nom..."


Bref, un roman parfait ! Si vous voulez prolonger un peu le plaisir, achetez le numéro d'octobre de la revue Historia, vous aurez un entretien avec Ken Follett, dossiers sur Marie Stuart, Elisabeth Ière, la police secrète de Walsingham et encore plus !
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Troisième volet (et peut-être pas le dernier..) de la magistrale fresque historique entamée avec "Les piliers de la Terre" qui nous contait l'édifice d'une cathédrale dans Kingsbridge, ville imaginaire du sud de l'Angleterre, nous sommes ici plongés avec "A column of fire" dans l'Angleterre du 16ème siècle, au moment où des tensions religieuses extrêmes entre protestants pro Elisabeth 1ère et catholiques pro Marie Tudor et ensuite pro Marie Stuart vont s'affronter de manière atroce et entraîner d'autres pays dans l'escalade de violence, comme l'Espagne et la France. Un contexte historique et religieux très tendu, qui, comme le souligne l'auteur Ken Follett dans une interview récente (il s'exprime d'ailleurs remarquablement bien en français!) qui, donc, n'est pas sans résonance avec l'actualité que nous vivons en ce début du vingt et unième siècle.
Ce roman, au travers de l'histoire de plusieurs familles, en Angleterre, aux Pays-Bas, en Espagne et en France, nous montre comment l'Europe toute entière a été gagnée par ce climat d'intolérance religieuse et de guerre civile.
Deux camps qui s'affrontent: les Willard, d'un côté, commerçants prospères malgré des revers, qui vont choisir le camp protestant plus propice à leurs affaires et aussi plus conforme à leurs aspirations religieuses et de l'autre côté les Fitzgerald, soucieux de protéger les acquis de la noblesse conservatrice à laquelle ils viennent d'accéder. En France, une jeune femme, libraire protestante va traverser le chemin de Ned Willard. Tous deux auront comme ennemis la redoutable famille catholique intégriste de Guise et l'un de leurs rejetons illégitimes, Pierre Aumande de Guise, prêt à tout pour s'insinuer dans les bonnes grâces de cette puissante famille.
Quelle fresque!! Tout y est: la répression anti-protestante de la redoutable reine d'Angleterre Marie Tudor appelée aussi "Reine Sanglante" (bloody Mary...) fille du non moins redoutable Henri VIII et de Catherine d'Aragon, sa première épouse. On assiste aussi à l'arrivée au pouvoir ô combien difficile de la reine Elisabeth 1ère, menacée par l'Espagne et les ambitions de sa cousine Marie Stuart, qui va revenir de France après son veuvage de François II. Elisabeth attendra près de vingt ans avant de faire exécuter sa cousine Marie Stuart, tant l'idée d'exécuter une reine lui répugnait. La France à son tour va connaître la violence avec en point d'orgue cet horrible massacre de la Saint Barthélémy en août 1572. Ken Follett a tant de talent que l'on a l'impression de vivre avec ses personnages.
C'est toute l'histoire de l'Europe qui se dessine ici.
920 pages que l'on avale quasiment d'une traite.
Une fresque qui rappelle un peu le cycle "Fortune de France" de Robert Merle, avec ici l'avantage que l'histoire se déroule sur plusieurs pays d'Europe.
Un livre par ailleurs féministe puisqu'il met en lumière l'action politique de trois femmes qui auront marqué cette époque ô combien troublée: Elisabeth 1ère pour l'Angleterre, Catherine de Médicis pour la France et Marguerite de Parme, gouvernante des Pays-Bas.
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