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EAN : 9782072524875
461 pages
Gallimard (30/01/2014)
3.74/5   93 notes
Résumé :
Peter Miller, jeune journaliste allemand en quête d'une bonne histoire, tombe par hasard sur le témoignage d'un Juif rescapé des camps. Celui-ci vient de se suicider après avoir reconnu au détour d'une rue Eduard Roschmann, autrefois surnommé le Boucher de Riga.
Comme de nombreux criminels nazis, Roschmann s'est volatilisé à la fin de la guerre grâce au réseau Odessa. Au péril de sa vie, Peter Miller se lance à sa poursuite, bien décidé à dévoiler l'un des se... >Voir plus
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L'Histoire (avec un grand H) est toujours quelque chose de fascinant ; parce qu'elle restitue le passé celui de l'humanité, et donc le nôtre, et que cette connaissance du passé devrait, en principe, nous faire réfléchir sur le présent et encore plus sur l'avenir ; elle est fascinante aussi par l'imaginaire qu'elle suscite, par les prolongements, réels ou supposés qu'elle crée dans la tête des utopistes, des rêveurs et des romanciers : à mi-chemin de l'Histoire et de la fiction, les écrivains, les artistes, les cinéastes ont remodelé le monde, lui donnant parfois une autre réalité, aussi plausible que la vraie, tellement même qu'on y croit parfois plus que la vraie, véritable et véridique.
J'en veux pour témoin Odessa. ODESSA (Organisation der ehemaligen SS-Angehörigen, Organisation des anciens membres SS), cet organisme secret destiné à l'exfiltration, puis à la réintégration des anciens nazis, n'existe pas. Elle est toute droite (et même extrême-droite) sortie de l'imagination de Frederick Forsyth (né en 1938), à qui on doit aussi « Chacal » (1971), qui racontait la préparation d'un attentat contre le Général de Gaulle, ou encore « Les Chiens de guerre » qui relatait un coup d'état en Afrique.
« le dossier Odessa » est l'histoire de Peter Miller, un jeune journaliste allemand que rien de prédisposait à une telle aventure. le jour de l'assassinat de Kennedy (22 novembre 1963, est-il besoin de le rappeler), il s'arrête pour digérer la nouvelle, et tombe par hasard en possession du journal d'un vieux juif, Simon Tauber, survivant du camp de Riga. Peter décide de mener son enquête sur ce camp et en particulier son directeur, Eduard Roschmann, le « Boucher de Riga ». Il ne sait pas dans quoi il met les doigts : cette enquête le mène droit vers ODESSA, une association d'anciens SS, Simon Wiesenthal et la quête des anciens tortionnaires nazis, et il n'est pas au bout de ses surprises.
« le dossier Odessa » est un modèle de thriller. On y croit de bout en bout. Forsyth mêle si habilement la réalité et la fiction qu'il nous est difficile de faire la part des choses, et on avale tout, avec délectation, et aussi angoisse, pour faire bonne mesure. Car si on part du principe que l'histoire est vraie (et l'auteur ne nous détrompe pas, bien au contraire) ça fait froid dans le dos, la guerre est finie depuis 18 ans (un peu plus aujourd'hui, je sais), mais « les assassins sont parmi nous » (pour reprendre le titre du premier film allemand réalisé après la guerre).
Il y a bien eu des exfiltrations d'anciens nazis. Mais elles n'ont jamais fait l'objet d'une organisation unique, encore moins dans le but d'une re-création du parti nazi hors d'Allemagne. Il y a bien eu des chasseurs de nazis tels Simon Wiesenthal. Et il est avéré que certains nazis notoires comme Mengele ou Bormann ont trouvé refuge ailleurs (probablement en Amérique du Sud). Mais dans le même temps, l'imaginaire collectif s'est emparé de ce sujet : « Marathon man » de William Golding, (mis en scène par John Schlesinger), « Ces garçons qui venaient du Brésil » de Ira Levin (mis en scène par Franklin Shaffner), « Music box » (film de Costa-Gavras) ou le sulfureux « Portier de nuit » de Liliana Cavani, brodent sur le thème du nazi impuni et retrouvé. Avec toujours cette interrogation : est-ce bien sûr que c'est fini, cette horreur ?
« le dossier Odessa », pour sa part, a fait l'objet d'une excellente adaptation en 1974, réalisée par Ronald Neame et interprétée brillamment par Jon Voight (Peter Miller) et Maximilian Schell (Eduard Roschmann).
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En novembre 1963, au moment où John Fitzgerald Kennedy est assassiné, Peter Miller, jeune journaliste allemand ambitieux, par le jeu du hasard, entre en possession du journal d'un Juif rescapé du camp de concentration de Riga et qui vient de se suicider. Peu de temps avant sa mort, l'homme avait cru reconnaitre dans une rue de Hambourg Eduard Roschmann, le Boucher de Riga, criminel nazi en fuite, son bourreau. Flairant le scoop, Miller décide d'enquêter sans soupçonner qu'il va devenir une cible pour Odessa, organisation mise en place à la fin de la guerre pour permettre aux SS de disparaître et d'échapper à la justice.

Réédition d'un roman des années 1970 d'un auteur, Frederick Forsyth plus connu sans doute pour leurs adaptations cinématographiques (Le dossier Odessa, donc, mais aussi le Chacal et Les chiens de guerre) que pour ses romans eux-mêmes, le dossier Odessa révèle, outre un certain charme désuet, une intrigue plus conséquente et fine qu'on aurait pu le croire de prime abord.
En premier lieu parce que Forsyth pose de manière frontale à travers le personnage de Miller, journaliste efficace mais jeune homme superficiel, enfant durant la guerre, la question de la responsabilité du peuple allemand dans le génocide des Juifs et des Tsiganes et la difficulté dans les années suivant la défaite, à appréhender cette responsabilité. Entre laisser la justice des Alliés trancher, admettre une responsabilité collective, nier cette responsabilité en la rejetant sur un groupe identifié ou en tentant à tout prix d'effacer cette tâche pourtant indélébile en acceptant de fait de laisser des criminels réintégrer la société au prix d'un silence mal assumé par les autorités et la population, les choix ont été multiples. Forsyth les explore avec Miller, appuyant souvent là où cela fait mal, sans pour autant fermer la porte à l'idée d'un éventuel sursaut moral que son héros incarne ou, à tout le moins, paraît incarner.
Ensuite parce que Forsyth s'appuie sur une riche documentation qui lui permet de fondre la fiction dans la réalité (à moins que ce ne soit le contraire) avec une évidente réussite.
Le tout appuyé par une action qui ne cesse de rebondir et de s'accélérer jusqu'à des derniers chapitres de pur suspense.

Bien entendu, le dossier Odessa n'est pas exempt de défauts, à commencer par l'inconséquence de Peter Miller qui, poussée parfois un peu trop loin – en particulier une grossière imprudence – peut légitimement laisser le lecteur circonspect, et un final où les coïncidences sont certainement trop heureuses. Mais, par ailleurs, ces défauts participent aussi de ce qui fait le charme désuet dont nous parlions en introduction du Dossier Odessa, typique du roman d'espionnage grand public des années 1960-1970 .
Mêlant ainsi action, même peu crédible, et documentation solide habilement intégrée à l'intrigue (ce qui nous change un peu des chapitres semblant tirés de Wikipédia qui phagocytes parfois les romans actuels), Forsyth nous offre un livre prenant et qui sait allier le divertissement à un questionnement autrement plus sérieux. Une véritable curiosité qui vaut le détour pour les amateurs de romans d'espionnage.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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e Dossier Odessa raconte l'enquête du journaliste allemand Peter Miller qui tente en 1963 de retrouver la trace d'Edouard Roschmann, criminel Nazi disparu dans la brume après la guerre grâce à Odessa, un réseau secret voué entre autre à la réhabilitation d'anciens officiers SS et à leur réintégration dans les structures de la nouvelle république fédérale créée en 1949. Sa démarche le mènera jusqu'aux entrailles d'Odessa dans une tentative d'infiltration quasi-suicidaire.
Encore un thriller captivant de Forsythe qui aborde un thème terrifiant !
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Peter Miller est journaliste "Freelance". le jour de la mort de J.F. Kennedy il est au volant de sa voiture, une magnifique Jaguar (qui aura un rôle important dans l'intrigue) quand l'assassinat du Président américain est annoncé à la radio. A Hambourg comme ailleurs le monde s'arrête. Un attroupement fait penser à Miller qu'il peut y avoir là matière à article ou, pourquoi pas, scoop, lié ou pas à la mort de Kennedy. Ce n'est qu'un vieux juif qui s'est suicidé. Intrigué, Miller récupère un journal écrit par cet homme racontant sa captivité et l'horreur du camp de Riga sous le commandement de Eduard Roschmann, SS, surnommé le bourreau de Riga.
Peter Miller se met, alors, à courir dans tous les sens après ce Roschmann. Car il court le Miller après qui, on sait, mais après quoi ? C'est difficile à appréhender. de Hambourg à Munich, Nuremberg, Francfort, Cologne, Stuttgart, etc, toutes les grandes villes allemandes y passent.
A force de recherches il arrivera à trouver sa cible pour un dénouement inattendu au premier abord.
A vrai dire j'avais vu le film éponyme et de Forsyth également et je savais qu'elle était l'origine de sa quête. Il est vrai qu'il y a un indice dévoilé à la lecture du journal que, si je ne connaissais pas l'histoire, je n'aurais pas remarqué.

C'est une période difficile pour les allemands qui se cherchaient des excuses avec la main ouverte et les doigts sur les yeux, Miller n'est en rien dans cette mouvance n'étant pas né pendant le IIIème Reich, Forsyth dénonçant haut et fort l'intégration des anciens nazis dans la grande industrie allemande d'après guerre et à des postes importants, allant même jusqu'à mêler Miller à une tentative de vente de missiles, par un groupuscule néonazi, à l'Egypte, dans le but de déclarer la guerre à Israël.
Il y a des moments assez drôles malgré tout avec un superman allemand grand pourfendeur de trublions tel Miller, loupant, lamentablement sa cible, qui, à la fin, se balade avec une bombe sous sa voiture qui explosera, certes, mais au moment où Miller ne sera pas dans la Jaguar.
Il sera dit, comme le souhaitait le vieux juif, le Kaddish sur sa tombe.
Le film m'avait plu et était bien passé, le livre se lit bien et n'est pas dénué d'intérêt.
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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OdeSSa : organisation d'entraide, d'exfiltration et de protection des anciens SS après-guerre, à l'échelle planétaire.
Peter Miller est un journaliste allemand indépendant auquel on a confié un document rare : le journal d'un juif allemand qui vient de se suicider. Nous sommes en 1963. Suite à cette lecture, Miller entreprend de chercher et retrouver le SS qui a dirigé le ghetto de Riga pendant la guerre et que le vieux juif allemand a aperçu sortant de l'opéra de Hambourg…
Polar très documenté. J'apprends par Wikipedia que « Odessa » est un nom inventé par Frederick Forsyth mais qu'il fut ensuite adopté pour désigner les réseaux d'exfiltration nazis. Simon Wiesenthal lui-même a conseillé l'auteur pour son roman (paru en 1972).
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
L'individu mis en état d'arrestation, Eduard Roschmann, a été reconnu dans les rues de la ville par un rescapé des camps de la mort qui a affirmé que Roschmann avait été commandant de son camp de déportation en Lettonie.
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Il semble que chacun se souvienne de façon très précise de ce qu'il était en train de faire le 22 novembre 1963 à l'instant précis où fut annnoncée la mort du président Kennedy.
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Vidéo de Frederick Forsyth
COBRA : Le spécialiste britannique du roman d'espionnage, Frederick Forsyth, décrit avec brio dans Cobra l'ultime guerre que le président des États-Unis a décidé de lancer contre les trafiquants de cocaïne.
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