Troisième publication pour
James Franco après un recueil de nouvelles et un roman. Cette fois, c'est la poésie. On ne peut pas nier le besoin de diversité de sa plume. Je ne m'y connais pas assez en poésie pour discuter la forme mais j'en ai suffisamment fait l'expérience pour savoir qu'elle peut s'extirper hors des structures classiques. C'est ce qu'il se passe ici.
L'ensemble est introspectif sans être véritablement égocentrique. En parlant de lui, il pose quelques sujets sur le tapis qui parleront, ou non, au lecteur. Il puise son inspiration dans sa jeunesse, sa famille (plus particulièrement ses deux frères qui font l'objet d'un poème chacun), ses amis (notamment Lana del Rey qui incarne aussi une sorte de muse) et sa célébrité.
Le plus intéressant, voire le plus touchant, parmi ses textes sont très certainement ceux où il s'expose le plus parce que plus inspirés et d'une certaine manière plus vrais. L'ensemble révèle une dualité à la frontière de la schizophrénie en la personne de James Franco qui se scinde douloureusement entre personnalité publique et personnalité inconnue, entre masque et masqué jusqu'à provoquer une confusion chez l'autre mais confusion salvatrice pour lui.
Poèmes mais également auto-interview amusante entre les deux facettes Straight James (l'homme) et Gay James (l'artiste) qui discutent autant ses projets que sa fascination pour l'homosexualité, le queer, ce monde encore en marge de la société ; le tout en analysant et critiquant l'imposture des étiquettes que les gens s'acharnent encore à apposer de force sur leurs semblables.