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EAN : 9782840496854
112 pages
Seguier Editions (03/05/2018)
3.5/5   6 notes
Résumé :
Toni Servillo n’est pas un acteur comme les autres. Pas seulement parce que, depuis son apparition sur les écrans italiens en 1992 (avec Mort d’un mathématicien napolitain de Mario Martone), il a acquis une stature de star internationale, consacrée par le film culte La Grande Bellezza de Paolo Sorrentino en 2013. Venu du théâtre napolitain, héritier de la comedia dell’arte, il est capable de camper des personnages archétypaux aussi différents qu’un écrivain dandy, d... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Il était fortement attendu sur la Croisette, dans la sélection officielle du Festival de Cannes : et pourtant, Loro, le nouveau film de Paolo Sorrentino, qui raconte la vie personnelle de Silvio Berlusconi, n'a pas été sélectionné par Thierry Frémaux et le comité de sélection de Cannes.

Dans ce long-métrage en deux volets, Toni Servillo incarne avec son charisme indéniable le plus fantasque des hommes politiques italien pour une interprétation des plus hypnotisantes, comme il a pris l'habitude de le faire depuis une vingtaine d'années.

Pour Hélène Frappat, qui vient de consacrer un livre à l'acteur, Toni Servillo le nouveau monstre (on note la référence du titre aux films de Dino Risi (Les Monstres - 1963 et Les Nouveaux monstres - 1977), ce nouveau rôle de Servillo s'inscrit de façon totalement cohérente dans sa filmographie globale, tant tous les personnages qu'incarnent l'acteur, qui a pris l'habitude d'entrer dans l'inconscient de l'homme de pouvoir se confondent pour faire de Toni Servillo un "monstre" au sens étymologique du nom.

En effet, selon les arguments- particulièrement judicieux- d'Hélène Frappat, "le monstre ne rapproche pas mais éloigne il ne ressemble, ni ne rassemble". A Hollywood, on appelle ce type d'acteur, séparé du public par son "rayonnement mystérieux", une star ; en Italie, un monstre. "D'un monstre, on ne retient d'ailleurs jamais un personnage, ni même un film, mais plutôt le film continu que la constellation de ses rôles dessine."

Dans ce très bel objet critique qui va au bout de son idée, tout au long de sa centaine de pages, l'auteure nous explique que le monstre est ainsi toujours associé à une unique fonction, et en l'occurence pour Toni Servillo, il s'agit de celle du pouvoir. "Il a interprété toutes les formes du pouvoir humain", qu'il soit frivole (La Grande Bellezza), violent (Gomorra, Une vie tranquille, Un Tigre parmi les singes), en mutation (Il Divo et Loro).

Servillo, que Hélène Frappat a tendance dans son ouvrage à comparer à Isabelle Huppert, autre actrice monstre- qui ont partagé ensemble l'affiche du film de Marco Bellochio "La Belle endormie", ne suscite pas contrairement aux comédiens lambda un phénomène d'identification auprès des spectateurs, mais au contraire un processus de répulsion et d'attrait qu'on peut ressentir pour les monstres.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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J'imagine tout à fait ce que Jep Gambardella aurait mis à Hélène Frappat s'il l'avait croisée au cours d'une de ses soirées romaines dans le film "La Grande Belleza" !
Sur une centaine de pages, une petite dizaine nous en apprennent un peu sur le génial Tony Servillo. C'est dire ma déception car j'adore cet artiste.
Après nous avoir assommés de raisonnements étymologiques voire psychanalytiques sur la notion de Personne et de Monstre, concluant que Servillo donnait à voir des êtres qui nous éclairent mais auxquels on ne peut s'assimiler, Hélène Frappat s'égare. De digressions en répétitions, elle finit par nous éloigner de son sujet confondant l'homme et les rôles qu'on lui donne, qualifiant de "monstre du pouvoir" l'acteur qui a tant incarné d'homme d'influences.

Rien sur ce regard malicieux, cette distanciation complice avec le spectateur semblant lui dire : "regarde mais ne soit pas dupe". Rien sur ce souvenir de l'enfant espiègle qui fait signe aux adultes pervertis du fond de sa propre personne, sur cette tendresse amusée et féroce, sur ces oppositions assumées, sur cette dualité constante que l'acteur sait faire passer à travers ses personnages.
On aimerait, j'aimerais m'assimiler à ce Gambardella pour son élégance, son cynisme, sa verve... en cela, il n'est pas plus un monstre que Servillo ne l'est. L'essence de l'acteur italien quel qu'il soit, du cinéma italien en général, est justement ce regard ironique, presque caricaturiste, cette autodérision sur tous les excès de ce pays et en ce sens Servillo est souvent d'un grande sobriété de moyens.
Je n'écris pas que cet essai, trop intellectuel pour moi, soit totalement inintéressant mais il passe à côté de trop de points qui auraient pu l'être comme par exemple l'exceptionnel collaboration de l'acteur et du metteur en scène Paolo Sorrentino, sûrement l'un des plus intelligents et des plus créateurs de forme depuis Fellini.
En tout cas un grand merci au créateurs de Babelio et aux Editions Séguier pour l'envoi de cet essai dans le cadre de l'Opération Masse Critique.
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Je m'attendais à une biographie de l'acteur italien Toni Servillio, un peu dans le style de celle écrite par Olivier Minne sur Louis Jourdan, publiée chez Séguier l'an dernier. Et je me suis retrouvée à lire un essai assez complexe sur le cinéma italien et sur la figure du monstre. Hélène Frappat nous offre une dissertation intéressante et érudite, mais mes lacunes en histoire du cinéma, a fortiori italien, ne m'ont pas données la possibilité de saisir toutes les nuances de ce texte. de ces 128 pages, j'ai surtout retenu le parallèle que l'auteure fait entre Toni Servilio et Isabelle Huppert, deux monstres de cinéma.
Et l'envie de me plonger dans la filmographie de l'acteur.
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En dix très courts chapitres érudits, Hélène Frappat dresse un portrait de l'acteur italien, un nouveau monstre du grand écran.
Ce portrait trop rapide de Servillo nous le livre dans toute sa complexité et sa générosité, mais surtout dans son art qu'il maîtrise, en napolitain, à la perfection et qui nous permet de nous y identifier. Ou pas.
Cette biographie qui file nous donne envie de revoir certains flms de Servillo, de retourner à Rome sur les pas de Jep Gambarella!
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
En 2013, sur la scène d’Hollywood- sur-Tibre élargie au plateau des oscars hollywoodiens, La Grande Bellezza résuma en un film les présages que Toni Servillo annonçait depuis plus de vingt ans. Depuis son apparition au cinéma dans Mort d’un mathématicien napolitain de Mario Martone, cet acteur-monstre n’a cessé de réaliser, clandestinement, le « Servillo-film » au sein duquel ses masques et métamorphoses revêtent une unique fonction. Parce que l’infinité de ses rôles renvoie une semblable obsession, Toni Servillo est plus qu’un acteur : un monstre.
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Ce livre repose sur une intuition : Toni Servillo n'a jamais appartenu à la catégorie des acteurs, mais il est né au cinéma, avec son monologue concluant Rasoi de Marion Martone, comme monstre.
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Le corps de Toni Servillo mute au gré de tous ces films, politique, historique, animalier, comique, d'horreur, de science-fiction... Tu sei futuribile !
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La fonction "Pouvoir" consiste aussi à donner un visage aux manifestations épochales du mal.
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Vidéo de Hélène Frappat
Guillaume Erner revient sur le Complément d'enquête visant les comportements de Gérard Depardieu auprès des femmes, sur et en dehors des tournages. Comment le cinéma français a-t-il évolué face aux violences sexistes et sexuelles depuis le lancement du mouvement #MeToo en 2017 ?
Guillaume Erner reçoit la journaliste Marine Turchi qui a enquêté pour Mediapart et a recueilli de nombreux témoignages accusant Gérard Depardieu de violences sexuelles.
Ainsi que la romancière et essayiste Hélène Frappat, qui vient de faire paraître un essai intitulé "Le Gaslighting ou l'art de faire taire les femmes", une réflexion en forme d'enquête qui se situe à la croisée du traité féministe, de la critique et de la philosophie politique.
#depardieu #violencessexuelles #femme ___________ Découvrez tous les invités des Matins dans "France Culture va plus loin" https://www.youtube.com/playlist?list=PLKpTasoeXDroMCMte_GTmH-UaRvUg6aXj ou sur le site https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/l-invite-e-des-matins
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