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EAN : 9782356440983
314 pages
Enrick B. Editions (23/10/2015)
2.83/5   3 notes
Résumé :
Que signifie être âgé ? Vieux, sénior, troisième âge, tous ces termes renvoient à une réalité bien confuse. La plupart des études sur le vieillissement portent sur des problématiques de santé liées à l'âge. Pour autant, vieillir se résume-t-il uniquement à voir sa santé décliner et ses possibilités se restreindre ? Qu'en est-il des personnes qui avancent dans les années en conservant une vie active et créative ? C'est la question que pose Anna Freixas Farré, observa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Merci à l'opération Masses Critques de Babelio, et aux Enrick B. Editions pour l'envoi du livre : Si fraîches : les nouvelles femmes âgées du XXIème siècle. D'Anna Freixas Farré.
J'ai coché ce livre lors du dernier M.C. auquel j'ai participé, car je suis arrivée à l'âge respectable du demi siècle, et un essai-témoignage sur les femmes dites âgées du 21ème siècle m'attirait.
Je me plonge pleine de bonne volonté dans cet ouvrage relativement volumineux (314 pages), prête à découvrir comment l'avancée en âge se vit dorénavant par « Les nouvelles séniors du 21ème siècle (qui) sont les filles du rock'n'roll et du féminisme, et qui, du haut de leurs soixante, soixante-dix ou quatre-vingts ans, font voler en éclats une multitude de modèles dépassés. Elles sont indépendantes, actives, exigeantes, rompant ainsi l'image de la femme sage et fragile. »
Au début, je remarque les nombreuses références sur des travaux et écrits divers de nombreuses femmes du monde entier sur l'avancée en âge, il y a même un glossaire à la fin. Bien. Et puis Farré est une féministe de la première heure. Bien.
Mais déjà, je note des erreurs de traduction, des boulettes énervantes. du coup je me dis que si on déconne déjà avec des petits mots comme « pour » et « par », on peut aussi bien déconner sur la traduction d'autres mots plus importants. Ça me gêne.
Bon, je continue ma lecture, et je m'aperçois d'un coup (je suis longue à la détente) que Anna Freixas Farré est espagnole, et qu'elle me parle des femmes vieillissantes madrilènes ou sévillanes, et bon, la culture ibérique, que j'apprécie, n'est pas vraiment la même que la française. Et tout particulièrement au niveau des femmes : on n'a pas eu le franquisme en France, on a eu deux guerres qui ont fait que les femmes ont été au travail vite fait, bien avant que les espagnoles s'émancipent, elles qui étaient retranchées à la maison, pratiquement emprisonnées par les hommes de la famille.
Non, la culture n'est pas la même, et l'écart se creuse plus on remonte dans les générations… Quand Farré me parlent de ces femmes de 60 ans qui se réveillent après le franquisme, ça ne me parle pas… C'est intéressant, mais je le savais déjà.
Et puis au fil de ma lecture, je suis assommée par la redondance du propos : oui, les vieilles ont changées, oui, les femmes se sont réveillées, oui, les femmes veulent du temps libre pour elles, oui, les femmes veulent pouvoir vivre en paix leur vieillesse comme elles l'entendent. Bien. Mais quand on le répète à chaque chapitre sur plusieurs pages, c'est redondant. Et chiant.
Alors, elles sont où les mamies rock'n'roll ? Elles sont où ces femmes qui dépotent, qui brisent les codes de la vieille vieillesse ? Hein ?
Pour Anna Farré, les vieilles dames rock'n'roll vivent parfois ensembles, aiment la liberté, font attention à leur santé, font des sorties natures, lisent, écoutent de la musique, se retrouvent pour rigoler et manger et font encore parfois l'amour en attendant sereinement la mort… D'accord. Mais qu'est-ce qu'il y a de nouveau là-dedans ?!
De plus, ce livre est frustrant, les infos fourmillent, mais sous forme de références, et les rares fois où l'on pourrait profiter de l'expérience d'autres intervenants, le texte correspondant est simplement manquant. Faute de translation encore ?
En même temps, j'aurais du m'en douter, que ce livre serait ennuyeux et d'un ton professorale un peu trop répétitif, comme si il fallait bien intégrer que vieillir, c'est chouette. Il est écrit par une ancienne prof. Et j'ai bien senti le prof qui m'assène sa leçon.
J'ai aussi l'impression qu'Anna Farré aime s'entendre parler. Elle expose longuement sa vision d'une vieillesse idyllique, revient sur le phénomène de l'âgisme et de la médecine anti-vieillissement, puis revient sur la vieillesse idyllique, passe par la beauté, la médecine, la liberté, les liens, la sexualité, tout ça en disant que chacune devrait appréhender les choses de façon sereine, mais qu'il y a toujours des cas pour qui ça ne sera pas si facile, alors que pour d'autres, comme elle et ses copines, c'est tranquille, tout roule, elles sont ensembles, elles sont fortes et passent au-dessus de tout. En gros, tu viens d'un milieu socio-culturel élevé et aisé, tu t'en sortiras mieux que si tu viens d'un milieu prolo. Non ? c'est pas vrai ?
Bref, ce livre m'a paru lourd, redondant, indigeste, plein de portes ouvertes à enfoncer, d'images d'Epinal, de clichés. le propos était intéressant à la base, mais l'état des lieux se révèle pauvre et facile. J'ai eu tout du long l'impression de relire de choses que j'avais déjà lu précédemment, dites différemment.
Bref, redondant et ennuyeux. Onanisme intellectuel. (je croyais que ça n'existait que chez les hommes… ;)
Les seules choses positives sont les nombreuses références qui aiguillent, elles, vers des ouvrages de poids, et qui donnent même des pistes artistiques.
(Avec le lien ci-dessous, vous pouvez lire une citation qui étaye ma critique un peu dure, vous pourrez ainsi vous faire un début d'avis.)

Ah, encore un truc positif au final : après avoir lu ce que sont censées être les nouvelles femmes âgées, fraîches et tout et tout, je constate que JE suis une vieille rock'n'roll, une vraie, une bad'ass, et pas une vieille de pacotille comme Anna Farré et ses copines, parce que moi, à 50 ans, toute cassée par le travail manuel (aide à domicile pendant des années, venant d'un milieu prolo), je suis artiste peintre et je me reconvertis dans le tatouage. ça c'est rock'n'roll bébé...)

Lien : http://www.babelio.com/livre..
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Voici un livre que toutes les femmes qui se sentent « trop vieilles » devraient lire car il s'adresse à elles. le sujet parait rugueux : la femme âgée et son invisibilité dans la société contemporaine ; qui a envie d'entendre parler de (sa) vieillesse ? Pourtant, les femmes n'ont jamais vécu aussi longtemps et ne disposent d'aucun modèle pour se diriger sur ce tiers supplémentaire de vie qui leur est octroyé. Anna Freixas féministe espagnole, docteur en psychologie à la retraite tente d'apporter des pistes de réflexion pour que la vieillesse des femmes ne soit pas pensée par d'autres que par elle-même. En effet, pendant des années les femmes occidentales ont supporté la théorie de la superwoman "belle, sexy, travailleuse, épouse, mère, fille" en vieillissant elles doivent devenir de super randonneuses actives et infatigables. L'impératif de beauté inatteignable et d'activité épuisante les poussent à consommer du cosmétique, du chirurgical, du médical … et à engager une course à l'apparence qui pour certaine devient un projet de vie destructeur ; « paraître jeune » mince, sexy, active, connectée n'apporte pourtant aucun sens à cette étape de la vie (sans doute qu'aux autres étapes de la vie non plus).

Dans notre société où dominent des relations de pouvoir, c'est l'homme, adulte, blanc, hétérosexuel et diplômé qui se place en haut de l'échelle. La femme âgée, elle, disparait progressivement du paysage et devient invisible ; encore plus selon sa classe sociale, son ethnie, son orientation sexuelle. Résister aux stéréotypes liés à la vieillesse des femmes afin d'aborder cette étape de la vie avec ses propres modèles, c'est le sujet de ce livre.
Si l'ouvrage supporte quelques critiques (traductions de qualité moyenne, redondances et lourdeurs, exemple venant surtout de la société espagnole) il mérite cependant le détour. Personnellement, je n'avais lu d'essai féministe sur la vieillesse. Autant, les ouvrages sur les revendications d'égalité, de liberté sexuelle, d'insoumission à un modèle de société masculin… sont très accessibles autant la vieillesse des femmes semble un sujet peu vendeur.

Le corps vieillissant de la femme fait l'objet d'un tel rejet qu'il finit par être vécu par les femmes elle-même comme une maladie, faisant culpabiliser celles qui ne peuvent « bien vieillir » comme la société le souhaite. L'égalité impose de ne plus cantonner, mentalement et physiquement, les femmes (mais pas uniquement à mon avis) par l'imaginaire entourant la vieillesse. Freixas démontre longuement (trop parfois) que les femmes sont les championnes des réseaux, des relations, de la solidarité, qu'elles savent trouver des solutions au quotidien, qu'elles s'impliquent dans de nombreux secteurs et qu'elles humanisent une société qui ne fonctionnerait pas sans leurs actions (non rémunérées). Freixas conclut en disant qu'il est nécessaire de « créer des cartes mentales inédites pour notre nouvelle vie de personne âgée. Marcher d'un pas ferme sans nous rapetisser, nous rider, sans demander d'autorisation. » Se délester des dictats afin de vivre cette nouvelle vie sans attendre car « plus tard pourrait s'avérer trop tard ».
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Les opérations Masse Critique donnent la possibilité de découvrir des livres que je n'aurais pas forcément lus sinon, donc merci à ses promoteurs (Babelio, éditeur).
Le thème des "nouvelles femmes âgées du XX1ème siècle" a attisé ma curiosité ... je n'avais pas encore envisagé cet angle de vision d'une partie de la société.
Le livre aborde différents aspects de cette problématique : on y retrouvera aussi bien le poids de la culture et de l'éducation reçues qui donnent un statut "spécifique" au fait d'être "femme" et non "homme", l'évolution du corps et de la santé, les occupations (foyer / travail / loisirs ), les relations .... avec un regard sur les évolutions qui ont pris corps au XXème siècle.
Ce que j'ai trouvé d'intéressant :
- c'est l'occasion qu'offre ce livre de re - "survoler" le XXème siècle (encore bien proche) vécu côté "femmes" car condensé en un ouvrage et me reposer des questions par rapport à ce que j'avais moi-même repéré/vécu dans ce siècle sur ce sujet
- l'ouverture au questionnement ouvert par le titre et l'un des constats fondamentaux (valable aussi bien pour les hommes que pour les femmes d'ailleurs) ... ma génération vit plus longtemps que les 2-3 générations précédentes (parents/(arrières) grands-parents), que faire de ce "surplus" de temps, quelles seront mes conditions de vie, etc.

J'ai eu plus de difficultés avec le style d'écriture (ou la traduction ?) ... on est dans de la réflexion/ des données ce qui est parfois moins "amusant et léger" à lire qu'un roman (ça je m'en doutais en postulant pour ce livre) mais j'ai à plusieurs reprises eu l'impression que la même information était dite et redite ... bref, que ça n'avançait pas. Personnellement, je crois que, parfois, des données d'étude (chiffres / tableaux) auraient même mieux illustré et conforté le message que simplement des phrases citant des études certes menées par des sources différentes mais apportant la même information.
Il y a aussi le décalage culturel. On aime ou on n'aime pas .... mais le contexte est celui de l'Espagne et son histoire (incluant le franquisme). Si cela m'a appris quelques éléments sur l'Espagne (intéressant), ce n'est pas l'histoire de mon pays et je me demandais parfois si cela ne générait pas un décalage gênant parfois la bonne compréhension de certains propos du livre, les références, bien que proches, n'étant pas celles de mon pays. Là aussi, cela implique un exercice de lecture différent (plus attentif) et parfois un (léger) recalage de compréhension dû à un contexte historique et culturel un peu différent de celui qui m'est naturel.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
La sexualité et ses manifestations plurielles changent tout au long de la vie en fonction de la situation personnelle, émotionnelle, conjoncturelle et physique. Nous pouvons ainsi affirmer que la sexualité "n'est pas", mais qu'elle "devient". L'expression de la sexualité évolue au fil des ans pour devenir sensuelle, au-delà les urgences parfois. On apprend à apprécier d'autres choses, d'une sexualité plus calme et plus tranquille. Les baisers, les étreintes, le contact de la peaux, les caresses, la proximité dans la relation et l'autoérotisme occupent un nouvel espace qui dépasse la stricte génitalité si prisée à une autre époque.

(note de KrisPy : je n'ai fait aucune faute, j'ai recopié à l'identique ce qui est inscrit dans le livre. C'est comme ça tout du long, des fautes bizarres, des mots qui manquent... et toujours, ce sens aigüe de la généralité. voir ma critique)
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