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EAN : 9782081385689
159 pages
Flammarion (24/08/2016)
3.4/5   57 notes
Résumé :
Le père d'Hannah est un survivant des camps de concentration. Il fait partager chaque jour à sa famille sa souffrance et les atrocités qu'il a vécues : les baraquements, la faim, les tortures, les maladies, le travail forcé ... Peu à peu, cet univers de mort et de douleur s'empare de la vie de la jeune Hannah qui tente de dire l'indicible avec ses mots d'enfant, légers comme des bulles.

Hannah parviendra-t-elle à arracher son père à la nuit de ses sou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Ce n'est pas facile d'avoir un père différent des autres, surtout lorsqu'il a eu "le camp". Parce que le camp, c'est comme les microbes : il s'insinue partout, même dans le foot et le Petit chaperon Rouge.
C'est un petit livre saisissant. Il est découpé en très courts chapitres indépendants, presque en petites scènes de théâtre. Mais surtout, c'est la vision des camps par trois enfants, avec le prisme de l'enfance et de la naïveté, presque. Ils ne comprennent pas tout, les personnes autour d'eux non plus (la maîtresse d'école par exemple). le contraste rend cette période de l'histoire encore plus absurde et barbare.
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Le père de la narratrice est un rescapé des camps de concentration, il a "eu le camp" comme d'autres ont eu la varicelle, la grippe... Face à ses trois enfants, Simon, Max et la narratrice âgée de 10 ans, il ne peut s'empêcher de raconter inlassablement ses souvenirs terribles de cette période jusqu'au dégoût et jusqu'à provoquer des cauchemars chez ses enfants, notamment Max qui ne comprend pas toujours ce besoin d'en parler toujours. Il raconte la faim, la maladie, les conditions de détention abominables, les privations, l'amitié parfois, la mort. Comment vivre parmi les souvenirs obsédants de ce père dont qu'une moitié ne semble être revenue de là-bas ?
Je suis très intéressée par cette période de la 2nde Guerre Mondiale et je lis beaucoup d'ouvrages ayant trait à cette période. Je ne connaissais pas Mon père couleur de nuit que j'ai gagné à un concours sur Internet, ni cette collection "Étonnants classiques" qui a pour but de mettre à disposition des collégiens des livres dont le thème s'inscrit dans le programme du Brevet des Collèges. Je reconnais que si le thème de cette autobiographie familiale m'a plu, le livre en lui-même m'a laissé une impression plus mitigée. J'ai d'ailleurs eu du mal à écrire un résumé de ce livre car les souvenirs du père sont fragmentaires, écrits sous la forme de courts chapitres indépendants et il n'est pas facile de leur donner une vraie unité. Tous les aspects de la vie du camp sont bien abordés sans ménager le lecteur, de façon à ce qu'il connaisse ce qu'il s'est passé. Je pense que cette lecture, si elle peut être abordée par des collégiens de 3ème par exemple, peut être présentée sous la forme du chapitres choisis et non en lecture intégrale pour les raisons évoquées ci-dessus. En revanche je trouve cette collection au prix très modique (3,80€ pour ce roman) intéressante par la présence de lectures complémentaires autour du même thème (dont je retiendrai La douleur de M. Duras et Qui compte le plus de Juifs de Carl Friedman), de photos d'origine, d'éclairages professionnels, de pistes d'étude, de questionnaires à destination des élèves, de lexique.
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A la manière d'un journal intime, le lecteur pénètre dans la famille d'une fillette dont le père est un survivant des "camps". Dans l'intimité familiale, pour répondre aux questions de ses enfants et parce que "le camp" est omniprésent dans la vie du père, il raconte crûment, brutalement parfois, et, par la voix de la fillette, le lecteur comprend comment, pourquoi, toute la famille vit avec ces souvenirs et ce traumatisme, une vie à part, différente de celle des autres, isolés.
Le texte est court, simple, percutant, manie tous les ressorts de l'émotion, jusqu'à l'humour même, mais qui permet de révéler encore mieux toutes les conséquences de la Shoah et toute l'absurdité du nazisme.
Parce que le lecteur est guidé par la fillette, il est au sein de la famille, dans ce qu'elle a de plus intime, quotidien, ce qui ne peut que faire naître l'empathie.
Pour accompagner le texte, un excellent dossier est posé en amont, lui aussi profond et accessible, y compris au jeune lecteur.
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Hannah est persuadée que le camp est un état, comme une maladie ou un accident. Elle ne comprend d'ailleurs pas très bien pourquoi ni comment son père a attrapé le camp. Par contre, ce qu'elle sait, c'est qu'il est différent des autres pères. C'est sans doute pour cela qu'il a eu le camp. A la maison, tout le monde le trouve normal. Même s'il a contracté quelques tics avec son camp. Parce que le camp a non seulement marqué son visage, mais aussi ses doigts qui martèlent en permanence les rebords de la fenêtre, une table ou le bras d'un fauteuil. Ses pieds aussi ont été marqués par le camp. Ils ne le laissent jamais en paix.

Le quotidien des camps, Jochel - le père d'Hannah - le fait vivre tous les jours, dès le petit-déjeuner à sa petite famille. Même ses rêves, ou plutôt ses cauchemars, sont imprimés de la vie du camp. Chaque nuit, il reconstruit une usine à lui tout seul. Il est capable de tout, le père d'Hannah, même de faire des ustensiles de cuisine et de les cacher sous ses aisselles. Il a rencontré tant d'hommes qui - comme lui - avaient le camp, qu'il a appris des tas de chansons.

http://dunlivrelautre.over-blog.org/article-16788943.html
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Il y a un vrai décalage entre la facilité à lire le récit (chapitres courts, dialogues) et la difficulté à appréhender ce qui est réellement dit, à propos de la vie dans les camps, des séquelles. Jochel, le père, celui qui témoigne de ce qu'il a vécu, ne cache rien, n'élude rien, tous les détails sordides, la mort omniprésente, l'horreur la plus totale, tellement glaçante que c'est presque incroyable. Et tous ses souvenirs il les transmet à ses enfants. de la matière brute. Je ne sais pas comment peuvent réagir de jeunes lecteurs (ce roman est proposé aux collégiens) car en lectrice adulte je suis passée par beaucoup d'émotions. Heureusement cette édition donne beaucoup d'informations sur le contexte historique, mais je crois qu'un accompagnement est vraiment nécessaire tant les faits sont traumatisants.
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
" Si Dieu existe, dit Max, pourquoi n'a-t-il rien fait ?"
Mon père, qui a fini de manger, allume une cigarette.
" Qu'est-ce que tu veux dire ? demande t-il en rejetant la fumée par les narines.
- Il aurait pu retenir les trains ? Il aurait pu faire disparaître le camp d'un revers de main. Pourquoi n'a-t-il rien fait pour vous ?
- Dieu n'est pas un homme à tout faire, dit mon père en souriant. Imagine qu'il nous obéisse au doigt et à l’œil, ce serait une belle pagaille !
- Tu n'es pas en colère après lui ?
- Quelquefois.
- Pourtant tu continues à croire en lui ?
- On pourrait dire ça comme ça.
- Mais c'est idiot !" dit Max d'une voix suraiguë. Mon père soupire.
" On ne peut pas accuser Dieu. Ce n'est pas lui qui a crié Sieg Heil (Victoire) lorsque Adolf Hitler est arrivé au pouvoir. Dieu n' a pas applaudi quand l'Europe a été foulée aux pieds. C'était l’œuvre de gens comme toi et moi. Ce sont les hommes qui ont conduit les trains, ce sont eux qui ont inventé les chambres à gaz. Bien sûr, c'est Dieu qui avait créé ces hommes, mais il les avait dotés du libre arbitre. Ils pouvaient faire ce qu'ils voulaient et voilà qu'ils ont eu envie de génocides.
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"il y avait sûrement des Polonais qui n étaient pas comme ça ? Demande Max d un ton presque suppliant.
- Oh, sans doute, dit mon père, mais ils se sont bien cachés ceux-la, car je n en ai jamais rencontré n seul.
- C est horrible ! Dit Max. Vous étiez plus morts que vivants et vous continuiez à vous haïr comme chiens et chats." Mon père ferme les yeux.
" Sans la liberté et l égalité, soupire t-il, pas de fraternité non plus, visiblement."
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Il ne le nomme jamais par son nom. Ca s'appelait Trebibor, Majdawitz, Soblinka ou Birkenhausen. Il dit "le camp" comme s'il n'en avait existé qu'un seul. "Après la guerre, dit-il, j'ai vu un film sur le camp. Des prisonniers étaient en train de se faire frire un œuf pour le petit-déjeuner". De la paume de la main, il se frappe le front. "Un œuf ! dit-il d'une voix acérée. Dans le camp !". Le camp est donc un endroit où on ne se fait pas d'œufs.

Plus encore qu’un endroit, le camp est un état.
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Finalement les Indiens ont été expulsés et mis dans des réserves: des ghettos, où ils tombèrent malades de tristesse. C'est alors qu'un pasteur blanc arriva et leur distribua des bibles.
"Vous êtes malades? dit le pasteur. Il faut prier Jésus.
- Nous adorons déjà un Dieu, expliquèrent les Indiens. C'est le Grand Souffle. C'est grâce à lui que le soleil se lève et que l'herbe pousse.
- Jésus est plus puissant, dit le pasteur, Jésus guérit.
- Ah oui? demandèrent les Indiens. Est-ce qu'il ne pourrait pas vous guérir? Vous faites de fausses promesses, vous nous volez nos terres, vous profanez nos tombes et exterminez notre peuple. Vous êtes bien plus malades que nous".
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Il ne le nomme jamais par son nom. Ca s'appelait Trebibor, Majdawitz, Soblinka ou Birkenhausen. Il dit "le camp" comme s'il n'en avait existé qu'un seul. "Après la guerre, dit-il, j'ai vu un film sur le camp. Des prisonniers étaient en train de se faire frire un œuf pour le petit-déjeuner". De la paume de la main, il se frappe le front. "Un œuf ! dit-il d'une voix acérée. Dans le camp !". Le camp est donc un endroit où on ne se fait pas d'œufs.
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