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Sophie Aude (Traducteur)
EAN : 9782916589091
134 pages
Cambourakis (07/11/2007)
3.42/5   12 notes
Résumé :
« Une histoire bien compliquée », ainsi que l’annonce le narrateur : truffé de surprises narratives, ce court roman est en quelque sorte le reflet de l’agitation, de l’effervescence et de l’angoisse des années qui précèdent et suivent la Première guerre mondiale en Europe centrale.

C’est en même temps l’histoire très simple de l’inépuisable amour d’un homme, solitaire malgré lui, pour une femme aussi adorable qu’infidèle, aussi vive qu’insaisissable, ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
L'histoire d'une solitude est une histoire bien compliquée, nous dit le narrateur. Cela débute par la charmante escroquerie d'une blonde Erzsébet que l'on oubliera malgré l'amour qu'elle inspira. On l'aimera lorsqu'on la retrouvera brune prénommée Erzsike (connue également sous le nom de Téresz). Et cet amour perdurera après le départ de celle qui s'appelait en fait Julia.

Dans cette narration à la première personne du singulier, qu'importe l'identité de la femme aimée. Ce qui importe est le fait d'aimer.
Füst épluche l'âme de son célibataire qui trompe sa solitude par des obsessions diverses et périodiques: le Caravage (il est historien d'art), un chien, sa mère (redoutable). Comme Zweig, Milan Füst fait se gratter son pitoyable héros qui ratiocine à loisir, cherchant à justifier un goût pour une solitude qui ne sera jamais que subie.

Ecartelé entre l'héritage germanique d'une mère aussi fielleuse qu'idiote et étouffante et l'héritage hongrois plus gai mais moins reluisant d'un père débauché, notre petit baron se cogne dans les murs de l'existence.
A trop se blesser au réel, il se réfugie dans l'imagination et tente de se convaincre qu'il aime mieux son Erzsike dès lors qu'elle l'a quitté. Les désillusions de la vie en couple s'évanouissent; et reste cet amour absolu pour cette femme qui n'aura jamais livré ses mystères.
"Et moi de tout mon coeur aujourd'hui encore je lui crie tu étais adorable, belle et inoubliable (…)"

Ce long monologue élégant et retors, plein d'interpellations du narrateur à lui-même, dense et tourmenté, sautant d'obsession en obsession, enchevêtre assujettissement et lucidité. Et pragmatisme: « Tant pis, – me dis-je – et trois fois tant pis. La vie est orageuse, il faudra bien en passer par là aussi ».
Mais foin de cet essai d'adaptation. La solitude peut être douloureuse.
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L'histoire commence par une escroquerie. Une jeune femme se présente chez le narrateur, qui vit avec sa mère, prétend avoir des relations communes, et demande le prêt d'une somme d'argent. La mère y consent, et la demoiselle disparaît sans plus donner de nouvelles. le narrateur va la retrouver un peu plus tard.

Entre temps sa mère, qui s'est remariée l'a abandonné, et il s'est engouffré dans le travail (il est historien d'art). Puis la première guerre mondiale s'est déclarée et il s'est retrouvé dans l'armée. Il s'en est pris à un sous officier, et sur le point d'être jugé, il retrouve la jeune fille du début, qui semble occuper une position stratégique dans l'administration militaire, et qui lui vient en aide. Ils finissent par se mettre en ménage. Mais la mère n'a pas dit son dernier mot.

Le titre résume assez bien le livre, c'est l'impossibilité pour le narrateur de vivre avec d'autres êtres, de partager, de sortir de lui-même. La mère est une sacrée personnalité, qui a marquée son fils d'une manière définitive, et qui aux moments clés, où quelque semble se mettre en place, revient saccager la vie de son fils, et ce qui pourrait être possible avec d'autres qu'elle. Tout cela est raconté avec un certain décalage, ironie, humour qui met à distance, évite les épanchements, comme les évite le narrateur. Amusant et désespérant à la fois.
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L'histoire d'une solitude est un roman au éditions Cambourakis. Evidement j'ai envie de dire, tellement la qualité est bonne.
Un homme nous raconte l'apres 1ère guerre mondiale en Hongrie. Il fait parti des aristocrates et va donc de retrouver chez les hussards avec qui ça ne va pas si bien de passer. Il finira en prison, fera une rencontre amoureuse, une amitié animale "pure et sincère" et aura des relations particulières avec les colonels.

Sa mère, omniprésente dans sa vie et son histoire donne un petit coté humoristique par moment et allège le roman.

Une belle découverte dont j'ai du mal a parler mais que j'ai aimé.

Roman rapide a lire et en dessous de 10€ !

Bonne lecture.
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Füst est un Hongrois à la plume très décontractée. Il raconte l'histoire d'un amour curieux avant la guerre de 14. Une jeune fille a grugé la famille du narrateur, elle le retrouve à l'armée où elle lui évite une sanction importante, devient son amante et le quitte sans justification. Simplicité extrême de moyens, ton de la conversation, l'art d'exprimer l'absurde et le désespoir sans avoir l'air d'y toucher. Un passage très émouvant décrit l'amour d'un chien errant pour le narrateur, sorte de parallèle implicite avec l'amour entre les humains. Au bénéfice du chien, naturellement.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C'est une histoire compliquée que celle-ci et le lecteur croira peut-être que j'ai compilé Dieu seul sait quelles choses disparates, pourtant je garantis à chacun qu'il n'est ici question que d'une seule et même chose, ainsi qu'il en ressortira peut-être.

C'était bien avant la Première Guerre. Un dimanche matin, ma sublime mère entre chez moi en me disant qu'une très jolie demoiselle me demande.

Ma sublime mère ! Elle qui avait jusqu'à présent jeté dehors toutes les demoiselles, si tant est qu'il s'en présentât qui me cherchent. Qui à l'âge de trois ans déjà m'instruisait à la manière allemande en me disant : tu ne seras jamais amoureux, toi, j'espère. S'abêtir pour un joli minois...Un homme a d'autres devoirs en ce monde. - Et ainsi de suite : - Méfie-toi encore plus des jolies filles. Ce sont des saletés vaniteuses et égoïstes, oh ma petite ride, oh mon bonnet, - vraiment, as-tu besoin de ça ? Et à quoi est habitué ce genre de créatures ? à ce que tout le monde se mette à plat ventre devant elles, toi aussi, tu veux te mettre à plat ventre ?
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Je le répète nous étions alors, Péter et moi, dans un amour fou. C'est à peine s'il est possible d'exprimer la nature de ce sentiment. D'ailleurs, je crois me rappeler que Bismarck a lui aussi dit quelque part qu'on ne peut aimer ainsi qu'un chien, les hommes, jamais. Et il avait raison. Avec les humains, il y a toujours un problème : la jalousie, la rancoeur, de trop grandes différences en ceci ou en cela...les relations humaines sont à la rigueur sur le mode du : et pourtant je l'aime. Péter et moi, en revanche, nous en étions au : je l'aime et c'est tout.
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Retiens bien, petit, que c'est toujours la plus grande passion qui détermine quel tournant prendra ta vie. Moi, apparemment, la solitude et l'imagination sont mes plus grandes passions. C'est pour cela que je vis si seule. Il y en a qui aiment beaucoup l'argent, mais ils voient un jour une petite gourgandine de Boriska dans quelque cabaret, et cette Boriska va commencer à jeter par les fenêtres leur cher argent, et ils devront encore faire bonne figure... puisqu'ils disent qu'eux, ce n'est pas du succédané de café qu'ils veulent, mais de la vraie vie, pas comme moi.
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Pour être plus précis, il semble que quiconque connaît bien la vie et y a bien réfléchi soit capable de rire aussi froidement, même si c'est à sa propre existence ou à sa propre mort qu'il pense.
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Il y a des gens qui choisissent le succédané de café, et ainsi pour toute chose en ce monde (...) Il y a des gens, disons, qui n'aiment que l'imagination ou les fantasmagories, page 69
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