Chronique vampirique : Blanche-Neige, rouge sang

Vous cherchez des réécritures modernes de mythes ou de contes de fées, mais vous en voyez tellement passer que vous ne savez pas quoi choisir ? Allez voir ce que fait Neil Gaiman, c'est probablement le maître en la matière : il réussit merveilleusement à retourner des histoires sans les vider de leur charge symbolique.

Cette réinterprétation de Blanche-Neige renverse les rôles habituels : on est du point de vue de la reine, qui cherche à protéger son royaume de l'abominable créature qu'est sa belle-fille. L'histoire reprend tous éléments connus du conte, sous une forme plus ou moins altérée... C'est beaucoup plus trash/érotique/horrifique que la version Disney, mais sans sombrer dans la vulgarité. le tout donne d'intéressantes pistes de réflexions, notamment sur le rôle du Prince...

Les illustrations de Colleen Doran à couper le souffle : elles rendent superbement le contraste entre la luminosité de la reine et la noirceur de Blanche-Neige. Les images sont très riches en détails et en couleurs, mais jamais saturées, grâce aux aplats et au trait net et bien délimité. On a presque l'impression d'admirer des vitraux par moments.

Magnifique !

Une version érotico-horrifique de Blanche Neige, racontée du point de vue de la sorcière. Ce volume est l'adaptation BD d'une nouvelle de Neil Gaiman.

Le titre français gâche un peu la surprise que c'est une histoire de vampire, mais le tout reste très excellent.

On y retrouve aussi Collen Doran (qui a récemment illustré Chivalry de Gaiman) dans un dessin cette fois moins inspiré des grandes fresques médiévales que des gravures du 19e.

Une réécriture vampiro-érotique de Blanche-Neige! Dans cette version, la "méchante" reine a de très bonnes raisons de vouloir faire assassiner sa belle-fille! J'aime les réécritures de contes un peu tordues, et j'en ai eu pour mon compte avec cet album. J'ai apprécié le côté "épouvante" davantage que l'aspect érotique, qui n'apportait pas grand-chose à l'histoire, selon moi. Je dois dire que j'ai même ressenti un certain malaise : une protagoniste enfant dans une nouvelle érotique – illustrée de qui plus est! –, c'est non!

Cela étant dit, il y a de très bonnes idées dans cette remouture. Les illustrations détaillées style "Art Nouveau" et la mise en page sans cases sont vraiment magnifiques. On dirait des vitraux! J'ai trouvé que la coloration "à la Marvel" ne faisait pas vraiment hommage à la qualité du dessin. C'est un peu dommage, mais ça reste un très bel album.

Attention : absolument pas pour les enfants!

J'avais hâte de lire ce comics et je n'ai pas été déçue !

J'avais repéré en ligne les illustrations magnifiques de Colleen Doran pour un autre ouvrage créé avec Neil Gaiman, Chivalry (pas encore traduit en français, comme j'ai hâte aussi !!), d'où ma joie quand les éditions Black River avaient annoncé la publication de ce titre.

Ici, point de conte pour enfants, nous sommes dans la revisite adulte et un peu trash/sanglante de l'histoire de Blanche Neige, la princesse la plus pure.
J'ai beaucoup aimé le retournement de l'intrigue, l'idée est simple et paraît évidente en fait, et ça fonctionne très bien. le scénario est convenu (on connaît tous la fin du conte) mais ça n'empêche pas de prendre extrêmement de plaisir à la lecture, grâce aux bons mots de ce cher Neil Gaiman.

Et que dire des illustrations de Colleen Doran, si ce n'est que c'est l'un de plus beaux livres que j'ai eus dans les mains de ces dernières années ? C'est même dommage que le format soit si petit, que ces planches ne bénéficient pas d'un plus grand format car ce serait amplement mérité (mais je comprends, c'est le format de la collection). Quelle explosion graphique, quelle beauté, quel chef d'oeuvre ! Les mots semblent même faibles pour exprimer toute la maestria graphique (et des couleurs) de la dessinatrice. de toute beauté !

J'espère donc que les éditions Black River traduiront ensuite Chivalry :)

En attendant la sortie prochaine de ma revisite de la Reine-Sorcière (la fameuse Méchante Reine de Blanche-Neige), j'ai enfin plongé dans celle de Neil Gaiman, illustrée par Colleen Doran. À l'origine une nouvelle au sommaire du recueil Miroirs et fumées, Snow, Glass, Apples est ici présentée sous la forme d'un roman graphique.

J'ai longtemps hésité avant de craquer, car je savais qu'il s'agissait d'une revisite très sombre de Blanche-Neige. Un ami l'ayant lu m'avait même avoué qu'il en avait frissonné, et il est bien moins sensible que moi ! Mais j'ai fini par me laisser tenter, d'autant que j'adore le style de Colleen Doran !

Côté forme, cette adaptation graphique de la nouvelle de Neil Gaiman est de toute beauté – les dernières pages comportent d'ailleurs des esquisses et explications de l'artiste quant à ses choix et influences. J'ai adoré le rappel aux mouvements Arts & Crafts et Art Nouveau (ce sont mes mouvements artistiques préférés, avec le Préraphaélisme). Colleen Doran revendique un hommage à Henry Clarke, son style dans ce roman graphique me rappelait aussi celui de Kay Nielsen (qui a illustré des contes) ainsi que celui d'un vieil album de la Belle au Bois Dormant qui me suit depuis l'enfance.

Parlons à présent du fond ! Neil Gaiman nous narre le conte du point de vue de la Reine-Sorcière, qui se place ici comme un personnage certes ambigu, mais solaire, à l'opposé de Blanche-Neige, véritable monstre. Une revisite vampirique qui n'est pas nouvelle : Tanith Lee l'avait déjà fait avec la nouvelle Rouge comme le sang (Red as Blood), que je vous recommande. Mais là où Tanith Lee terminait son texte sur une note lumineuse, avec un prince dans la figure d'un sauveur, Neil Gaiman opte pour l'interprétation littérale de l'horreur suggérée dans le conte. Dans son texte, le prince est nécrophile, et forme donc un pendant pervers au monstre qu'est Blanche-Neige.

Plusieurs scènes érotiques parsèment le texte, certaines lumineuses, d'autres pas du tout, selon qu'elles mettent en scène la Reine ou Blanche-Neige. Cependant, je dois dire que, bien que le roman graphique s'adresse à un public averti du fait des scènes érotiques ou violentes comme de la noirceur des thématiques, il reste abordable. Ce n'est pas aussi trash que je l'avais crains.

Si j'ai apprécié cette revisite très sombre du conte, je suis cependant restée frustrée par le fait que l'histoire n'est qu'effleurée, au lieu de creuser davantage les thèmes abordés, une frustration sans doute due au format court du texte originel. Par ailleurs, j'ai trouvé qu'elle tirait parfois trop sur la corde de l'érotisme sanglant, comme pour choquer inutilement.

Cela reste malgré tout une revisite intéressante du conte, quoique très sombre, où l'image magnifie le texte, ce que ne détrompent pas les nombreux prix reçus par l'ouvrage !

À réserver pour un public averti, toutefois.

Cette lecture s'inscrit dans le cadre du Cold Winter Challenge, menu Hiver sombre, catégorie Nuit du solstice.
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