Citations sur Avant l'été (47)
Pour lire vraiment, il faudrait connaître le chemin fait par l'auteur, ce qu'il veut, ce qu'il cherche, ce qu'il nous cache, il faudrait connaître toutes les idées qu'il a abandonnées en cours d'écriture, là où il a hésité, où il a changé de direction, les demi-mots, les brouillons, ce qu'il a vécu pendant qu'il écrivait [...] On lirait vraiment si on connaissait tout cela, mais on ne le sait pas, alors souvent on s'ennuie.
Un jour, tu m'a dit que vivre, c'est faire un voyage plus ou moins long dans un wagon, le train roule, des gens montent, ils sont nos frères, nos sœurs, nos enfants, nos maris, nos amis, et dans le même temps certains en descendent, ils étaient nos voisins, nos oncles, nos tantes, nos frères, nos sœurs, nos enfants aussi... Un jour, nos parents descendent et ce jour-là, on perd un peu de nous. Heureusement, le voyage continue. Et un jour, c'est à notre tour de descendre.
Je lui prends la main. Je lui montre par la porte entrouverte les tableaux du chemin de Croix, le Christ sous le poids, et puis le Christ cloué, Marie-Madeleine, les apôtres, Judas...
- Imagine, je dis à voix basse.
- Quoi ?
- Que ce soit vrai, l'histoire.
Juliette hausse les épaules.
- Tu y crois, toi ?
- Je ne sais pas... Si un jour j'y crois, ce sera en direct, pas en passant par des curés.
J'ai fait une erreur fondamentale dans ma vie, j'ai parfois cru que le bonheur était à demain, et j'ai attendu demain [..] J'ai perdu tant de jour à attendre demain. Alors que demain était là, dans mes mains, dans la beauté des fleurs, dans l'air que je respirais
- J'ai fait un erreur fondamentale dans ma vie, j'ai parfois cru que le bonheur était à demain, et j'ai attendu demain. (...) J'ai perdu tellement de jours à attendre demain. Alors que demain était là, dans mes mains, dans la beauté des fleurs, dans l'air que je respirais.
Le chagrin, c'est comme la joie, vif, mais ça ne dure pas, alors que la tristesse est un état qui s'installe sur la longueur.
page 37.
"Lady Di, c'est son modèle de femme idéale, plus tard elle la fera peindre en grandeur nature, dans son tailleur à carreaux, sur la porte latérale de son fourgon.
- Tu te rends compte qu'elle a le même âge que nous...
- Compare pas c'est une princesse.
Je me fiche d'elle : avec la main, je fais le petit salut princier.
-Et nous, Jess, on est quoi? elle demande.
J'hésite
-Nous je sais pas. On est des gens.
J'ai lu que quatre-vingts pour cent de ce que l'on est nous est transmis par nos parents. Il reste vingt pour cent. Vingt pour cent qui dépendent essentiellement de nous, ce n'est pas beaucoup mais c'est notre liberté. Avec ces vingt pour cent, on peut aller partout, quand ça nous chante, avec qui on veut.
Madame Barnes disait qu'il faut toujours avoir une valise prête, que tout ce à quoi on tient doit pouvoir tenir dans cette seule valise.
page 539.
Il ne faut jamais laisser croire qu'on va être là si on sait qu'on n'y sera pas.
page 427.