La beauté des jours

Jeanne, la quarantaine, vit de manière ordinaire, dans un quotidien rythmé par les habitudes et la routine. Une sécurité réconfortante. Mais, il y en Jeanne un appétit sourd de vivre autre chose. Et lorsque l'occasion se présente, elle s'autorise à imaginer faire un pas de côté.
L'autrice arrive avec son style à faire ressentir au lecteur la routine et le poids des habitudes, mais aussi la banalité de la vie d'une femme ordinaire.
Avec des répétitions, des phrases courtes et des chapitres rapides, on assiste au défilé des journées, qui se ressemblent, aux rituels aussi.
Un peu dubitative au début, j'ai pourtant continué jusqu'au bout avec envie.
La fascination de Jeanne pour l'art et plus particulièrement pour Marina Abramovitch, une artiste aux performances particulièrement malfaisantes, était intéressante à découvrir et à mettre en parallèle de sa vie bien rangée.
Le fait qu'elle se permette de vivre ne serait-ce que quelques heures ou jours pour mieux accepter la vie qu'elle a choisie est assez touchant. Son parcours est intéressant à suivre et assez émouvant.
Une bonne lecture donc.

Livre délicat qui raconte la vie toute simple d'une femme qui vit à la campagne. Eloge des touts petits "riens" qui émaillent sa vie de tous les jours.
Je n'étais pas très enthousiaste au départ et je n'ai pas regretté d'avoir suivi le conseil de lecture d'une libraire.
C'est un pur moment de bonheur.

Finalement, Jeanne va se retrouver nue dans un chambre d'hôtel contre Martin, son premier amour manqué d'enfance.
Voilà, vous savez.
Evènement furtif au beau milieu du fil des jours de la campagne et de leurs rituels bien huilés ; remplis par la vie de famille, les amies, l'art, la flanerie ; enfin la vie tout court.
Ecriture dépouillée, délicate et intimiste pour décrire la beauté des jours.
A la japonaise.
J'aime.
Attention : roman très ennuyeux, diront les fous d'actions et de rebondissements en tout genre.

Le récit d'une vie tranquille. Ça se lit tout le seul. Ça s'oublie vite. L'auteur cherche un peu trop à se créer un style et, ça alourdit, ça fait forcé avec, par exemple, de curieuses inversions :

Une chevelure folle, on aurait dit.
Une bonne odeur pourtant, elles avaient
Un terrible ossuaire, ça faisait
Même au bowling, elles sont allées
Il y a des hommes qui rendent belles les femmes
six ou sept ans, elle avait
Folle de joie, elle était
du Parkinson, on aurait dit

ou
il crawlait en intensif
toujours au même endroit, ça faisait charnier
des tomates qu'on appelle cerises (tomates cerise)

Les personnages de la mémé, Suzanne, Rémy et Zoé sont intéressants. Un peu de remplissage, du déjà dit et du non dit.

Des mots à la mode qui tape sur les nerfs :
les tops, le pressing, un poster (une affiche), tomber en amour (tomber amoureuse)
convoquer la mort, du coup, au final

Cinquante ans, le temps des questions et des regrets. Ai-je réussi ma vie? N'ai-je pas loupé quelque chose? Faut-il changer, maintenant que les enfants sont partis? Tant de questions posées ici sans mélo, sans drame. C'est une histoire tranquille, douce comme l'habitude. A chaque phrase, nous sommes bercés par la routine et en même temps on sent la mélancolie que dégage le personnage principal, l'équilibre instable sur lequel il est posé.
Je ne suis pas fan de tous ces romans qui décrivent dans le moindre détail les actions du personnage. Mais je dois avouer qu'ici, ce procédé est manié avec beaucoup de talent. Il participe vraiment à l'atmosphère que veut donner l'auteur.
Si j'ai aimé ce livre. Je n'ai pas toujours était d'accord, ni aimé son personnage. J'en ai un peu "marre" de ces femmes qui se lassent de leur mari et de leur vie. Je me suis fâché en lisant que Jeanne cherchait à s'échapper d'un mariage heureux avec homme qui n'était pas mauvais et l'aimait. Je comprendrais peut-être plus tard.

Par contre comme je le disais, j'aime les romans qui me questionnent et qui m'apprennent des choses.
Ici le parallèle avec l'artiste Marina Abramovic est super intéressant, presque obsédant. Pendant ma lecture, je n'ai pas arrêté de chercher les performances de l'artiste sur le net; donnant une nouvelle dimension à ma lecture. A l'heure où j'écris, je viens de cliquer sur Amazon pour me procurer l'autobiographie de l'artiste.
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Une vie monotone et pourtant , même dans cette vie quotidienne morne ,il peut arriver un petit bonheur , puis deux qui resteront des moments forts mais qui ne bouleverseront pas pour autant une vie bien rangée...

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interview de Claudie Gallay
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