AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,2

sur 191 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Faber, Basile, Madeleine : trois enfants nés dans les années 80, un trio inséparable depuis la cour de récréation de l'école primaire de Mornay, trois gamins unis à la vie à la mort qui se rêvaient un avenir brillant, qui ne voulaient pas d'une vie de français moyens, dans une ville moyenne d'un pays moyen. Emportés par la fougue de Faber, le génial, le flamboyant, le surdoué, le meneur d'hommes, les trois amis grandissent, s'impliquent dans les grèves lycéennes, se cherchent et cherchent un combat à mener. Mais les années 2000 sont peu propices à la lutte et la vie les rattrape. Faber se radicalise, quitte la ville; Madeleine et Basile rentrent dans le rang.
Quand bien des années plus tard, Faber revient à Mornay, il n'est plus que l'ombre de lui-même, Madeleine s'ennuie dans son couple et dans son travail, Basile est professeur dans leur ancien lycée. Leurs rêves se sont perdus en route mais il reste des comptes à régler…


Un livre qui aurait pu être fabuleux mais laisse une impression de gâchis. A la juste description d'une ville, certes fictive mais comme il en existe tant en France (centre historique, quartiers aisés, cités périphériques, etc.) s'ajoutent une histoire d'amitié forte, la personnalité charismatique de Faber, héros tout-puissant, deux fois orphelins, se trimbalant une aura sullfureuse. Mais ce qui se voulait le roman d'une génération, perdue de vivre dans un pays libre et démocrate, tourne très vite en eau de boudin. Faber est finalement un héros sans envergure qui peine à trouver une cause pour laquelle se battre et ses exploits sont peu glorieux. Ses deux comparses passent de timorés à frustrés et n'ont que très peu d'intérêt. Mais le pire du roman, c'est sa fin. Si jusqu'alors le roman se lisait sans passion mais sans ennui, la fin bat des records de complaisance. Tristan GARCIA y met en scène un personnage qui porte le même prénom que lui, ce n'est sans doute pas un hasard mais alors qu'est-ce? Une lubie narcissique et nombriliste ? Quoi qu'il en soit, le procédé enlève toute crédibilité à un récit qui en manquait déjà cruellement…
Faber, destructeur peut-être, mais qui ne casse pas trois pattes à un canard.
Commenter  J’apprécie          361
Palinodie et complaisance pour tenter d'insuffler vie à un génie du mal nain de jardin.

Publié en août 2013 et complaisamment acclamé par une part non négligeable de la presse "littéraire", le cinquième roman de Tristan Garcia (le premier que je lisais) m'avait attiré sur la foi d'une quatrième de couverture habilement rédigée et d'un "pitch" bien relayé en amont, autour de la question de l'intelligence, de l'engagement et du désarroi d'adolescents de la "classe moyenne" dans la France contemporaine.

Hélas, trois fois hélas, cela faisait bien longtemps que je n'avais pas lu un livre aussi vide, aussi frelaté, et aussi insultant vis-à-vis d'un minimum d'intelligence, de sensibilité et de culture de la part de ses lecteurs "potentiels".

Le héros, Faber, orphelin d'origine maghrébine, vivant dans une petite ville de province, est censé incarner, auprès de celui et celle qui deviennent très vite ses meilleurs amis d'enfance, une sorte d'intelligence suprême qui va se dévoyer et les entraîner dans sa chute...

En fait d'intelligence suprême, l'auteur nous montre essentiellement un garçon fin, observateur des rapports sociaux de cours de récréation (thème qui n'a jamais été montré, avec talent et authenticité, ni en littérature, ni en bande dessinée : Vargas Llosa, Musil, Golding, Card, Gide, Bioy Casares, Sempé, Cauvin ou encore Zep en conviendront aisément), qui devient un lycéen lecteur précoce de livres "politiques", fréquentant des étudiants plus âgés que lui (chose rarissime et exceptionnelle, comme chacun sait), tout en devenant un véritable "génie du mal" (dont le symbole sera longtemps d'avoir remplacé le lithium d'un professeur bipolaire par un placebo - oui, monsieur !) et en atteignant bientôt le point culminant de sa carrière : l'occupation de son lycée, pendant les grandes grèves de 1995, avec l'aide d'élèves du "technique" et de "gars de la cité". Iconoclaste en diable, ce garçon, on vous l'avait bien dit...

L'histoire est donc d'une rare banalité, et absolument pas à la hauteur de l'ambition affichée. Pire encore, la narration est noyée dans une perpétuelle afféterie de détails censés "matérialiser" le texte, mais qui prennent très vite l'allure (et ne la quittent plus) de laborieuses énumérations de mobilier d'intérieur, de noms de rues, d'enseignes de boutiques, pour un "effet de réel" du pauvre, qui, très loin de Brett Easton Ellis ou de Houellebecq, ressemble surtout à un pitoyable remplissage.

Le contraste entre les ronflements des absolus affichés ("destructeur", "génie du mal", "entraînant les autres dans sa chute", "méritant la mort") et la réalité décrite pourrait (on l'espère un moment) constituer une sorte de gigantesque "second degré" (l'aspect outré des 30 premières pages, les seules du livre à proposer quelque chose d'intéressant, était en ce sens prometteur, avant de s'effondrer, très vite, comme un soufflé assez lamentable). Les dernières pages et leur sentencieuse "leçon" dissiperont toutefois définitivement ce (très) mince espoir.

Tristan Garcia a donc réussi la prouesse de créer un personnage mythique : le "génie du mal de jardin", qui est (pour ne prendre qu'un exemple parmi les myriades possibles) au "Démon" de Selby ce que le véritable nain de jardin est à la mythologie scandinave et aux contes de Grimm et d'Andersen.

J'avoue pour finir ne (réellement) pas parvenir à comprendre comment un texte aussi vide, aussi frelaté, dont les effets sont si basiques et si honteusement pompés partout, le talent en moins, parvient à retenir une attention positive de la part d'une partie non négligeable de la critique littéraire "officielle". Mystères de l'édition et du médiatique contemporains...

Je suis rarement aussi dur avec un livre. J'ai aussi rarement eu autant le sentiment d'avoir été "trompé" sur un contenu.
Commenter  J’apprécie          3311
Difficile de rédiger une critique sur ce livre qui ne m'a pas conquise. Je crois que je ne suis pas parvenue à comprendre où tout celà voulait nous conduire. Rapports complexes entre trois personnages, un dominant et deux qui sont sous influence et qui ne parviendront pas à se soustraire de cette influence. Un personnage central, diabolisé, diabolique ou pas... Personnage insaisissable à la fois intelligent et incompréhensible. Enfin bref, le sentiment d'un cafouillis inextricable. Je suis allé au bout mais je n'ai pas accroché!
Commenter  J’apprécie          30
C'est le roman d'une génération, celle de l'auteur né en 1981 comme les trois personnages de son roman qui sont probablement autant de figures et de tendances de son époque, à 12 ans près ma génération d'ailleurs.

Le roman débute par le désenchantement d'un âge adulte décevant et peu à peu les trois personnages, Faber, Madeleine et Basile vont raconter l'histoire, chacun selon son prisme, de leur jeunesse et de leur rencontre lorsqu'ils étaient en CE2. Faber le destructeur dit le titre, à rebours du sens latin du nom. Pourtant lorsque Faber débarque dans la classe où Madeleine et Basile sont persécutés, l'une parce qu'elle voudrait jouer au foot mais se fait insulter, l'autre parce qu'il est faible et sert de cible aux méchancetés d'un petit caïd, il est d'abord leur sauveur et l'amitié qui lie ces trois êtres est solaire et porteuse. Mais Faber est comme un diamant noir, un passé trouble entoure cet orphelin et l'adolescence amplifiera cette part sombre qui fascine et peut détruire.

J'ai bien aimé ce roman qui mêle littérature fantastique, roman policier, récit d'adolescence, alterne présent et passé et les différents points de vue. Seule la dernière partie, faisant intervenir un quatrième personnage portant le prénom de l'auteur, m'a semblé plus artificielle et moins convaincante.
Lien : https://dautresviesquelamien..
Commenter  J’apprécie          30
Dommage, dommage, dommage !
Un joli thème de départ ( le mal être d'un individu différent dans une société qui cherche ses repères.)
Dommage donc de l'avoir traité de façon essentiellement négative , voire glauque. Une grosse déception .....
Commenter  J’apprécie          20
Insipide, creux, sans intérêt.
De jeunes lecteurs peuvent peut être s'identifier aux personnages exaltés.
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (380) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (2 - littérature francophone )

Françoise Sagan : "Le miroir ***"

brisé
fendu
égaré
perdu

20 questions
3671 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , littérature française , littérature francophoneCréer un quiz sur ce livre

{* *}