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EAN : SIE172379_135
(30/11/-1)
3.1/5   5 notes
Résumé :

Poème du Cante Jondo
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Avez-vous déjà essayé d'élaguer les branches d'un chêne avec un bistouri ? Où de tailler la haie de votre jardin avec une lame de rasoir ? Ce n'est peut-être pas exactement l'outil approprié, non ? Et si je vous dit maintenant que je souhaite employer la poésie pour parler des horreurs et de la barbarie d'une guerre civile, vous me diriez quoi ?

C'est bien tout le problème ici. La poésie ne me semble pas le moyen approprié d'évoquer ce que Federico García Lorca souhaite dénoncer. On ne fait pas du beau avec de l'horrible. Pourquoi pas dans ce cas-là imaginer des petits sonnets pour dénoncer les camps d'extermination ou les charniers. Sans aucunement dénier le potentiel lyrique de l'auteur, le théâtre, dans lequel il savait également briller me semble un moyen beaucoup plus pertinent pour aborder l'Andalousie de l'entre-deux-guerres et la guerre civile espagnole.

Nous avons donc ici un ensemble de 55 poèmes tous assez courts et ayant une structure comparable à ceux que l'on rencontre dans ses Chansons, mais avec, évidemment, un propos tout autre.

Federico García Lorca y célèbre, ou en tout cas y dépeint l'Espagne du sud, celle qu'il nous livrait aussi dans Noces de Sang. L'Espagne rurale, rude et brûlante. Parfois, ce sont aussi des incursions dans les grandes Villes d'Andalousie que sont Séville, Cordoue, Grenade ou Malagá.

Ici, il est question de l'âpre vie des gens, de la noirceur crépusculaire, d'une célébration triste de l'Andalousie, de ses meurtres incessants et sans nombre, et c'est insupportable, très pénible à lire.

Certes, et avant toute chose, je tiens à préciser que toute poésie pâtit de la traduction et celle-ci ne déroge pas à la règle. Je m'interroge même sérieusement sur la pertinence éditoriale de toute traduction en matière de poésie, tellement liée à la langue dans laquelle elle a été fondue puis coulée dans un moule si particulier et non transposable.

Mais, outre ce débat que je n'ouvrirai pas maintenant, il n'est question dans cet ensemble que de meurtres, que de coups de couteau, que de massacres ou de viols, que de sang, que de règlements de comptes, que de gens bafoués, que de morts injustes et inutiles. C'est déprimant au possible et ça s'accorde si mal avec ma conception de la poésie et du lyrisme !

Désolée, Señor Gacía Lorca, mais cette Andalousie-là, cette poésie-là ne me fait pas du tout rêver, elle ne m'enchante pas, telle que la fine dorure, telle que la broderie de mots qu'elle est censée être, telle que l'invitation à la rêverie, à l'enivrement et à l'extase qu'elle est censée être.

Les coquelicots qui fleurissent sur les chemises blanches, ça va cinq minutes, mais à longueur de poèmes, ça finit par faire beaucoup de boudin et la charcuterie, c'est pas trop mon truc !...

Je ne suis donc pas convaincue (et suis même convaincue du contraire) que l'écrit poétique soit le meilleur médium pour véhiculer et soutenir la lutte politique ou la contestation sociale, telles que les pratique souvent l'auteur. Mais ce n'est, bien évidemment, que mon avis, c'est-à-dire, très peu de chose.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
CAVALIER : Ils vendent des couteaux. C'est leur métier.
AMER : Grand bien leur fasse.
CAVALIER : Des couteaux d'argent et d'or.
AMER : Un couteau n'a qu'à être un couteau.
CAVALIER : Erreur. [...] Les couteaux d'or vont au cœur tout seuls. Ceux d'argent tranchent le cou comme un brin d'herbe.
AMER : Ils ne servent pas à couper le pain ?
CAVALIER : Les hommes rompent le pain avec leurs mains.
AMER : C'est vrai !
CAVALIER : Tu veux un couteau ?
AMER : Non.
CAVALIER : Je te l'offre.
AMER : Je ne l'accepte pas.
CAVALIER : Tu n'auras pas d'autre occasion. [...] Les autres couteaux ne valent rien. Les autres couteaux sont mous et prennent peur du sang. Ceux que nous vendons sont froids. Tu comprends ? Ils entrent, cherchent l'endroit le plus chaud et s'y arrêtent.

DIALOGUE D'AMER, Une Campagne.
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Videos de Federico Garcia Lorca (30) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Federico Garcia Lorca
Découvrez l'émission intégrale ici : https://www.web-tv-culture.com/emission/sylvie-le-bihan-les-sacrifies-53498.html Elle est présente en librairie depuis plusieurs années et Sylvie le Bihan a prouvé la qualité de sa plume même si elle reconnait elle-même ressentir encore le syndrome de l'imposteur quand elle voit ses livres en vitrine. En 2013 parait son premier ouvrage, « Petite bibliothèque du gourmand », une anthologie de textes littéraires autour de l'art culinaire, un livre préfacé par son mari, le chef Pierre Gaignaire.
Elle est présente en librairie depuis plusieurs années et Sylvie le Bihan a prouvé la qualité de sa plume même si elle reconnait elle-même ressentir encore le syndrome de l'imposteur quand elle voit ses livres en vitrine.
En 2013 parait son premier ouvrage, « Petite bibliothèque du gourmand », une anthologie de textes littéraires autour de l'art culinaire, un livre préfacé par son mari, le chef Pierre Gaignaire.
L'année suivante, choisissant la plume romanesque, elle signe « L'autre », récompensé au festival du 1er roman de Chambéry, histoire saisissante sur le pervers narcissique. le livre est fortement remarqué. Dès lors, Sylvie le Bihan devient un nom qui compte. « Là où s'arrête la terre », « Qu'il emporte mon secret », « Amour propre » ont crée autour de la romancière un lectorat fidèle qui se retrouve dans ses intrigues, dans les sujets abordés, dans la fragilité des personnages, dans la subtilité de son écriture
Voici son nouveau titre, « Les sacrifiés ». Et quelle réussite ! Sylvie le Bihan choisit cette fois-ci la fresque historique et nous entraine dans l'Espagne des années 30, celle qui de l'insouciance va sombrer dans la violence et la guerre civile. Juan est le personnage central de cette histoire de soleil et de sang. Il est encore gamin quand on lui fait quitter son village d'Andalousie pour devenir le cuisinier du célèbre torero Ignacio Ortega. Dès lors, dans l'ombre, le jeune Juan va découvrir une nouvelle vie de luxe et d'insouciance où les stars de la tauromachie côtoie tous les artistes de l'époque. Fasciné, il va surtout devenir le témoin d'un trio exceptionnel, celui que forment, entre amour et amitié, le sémillant torero Ignacio, la belle danseuse Encarnacion et le fragile poète Federico Garcia Lorca. Mais bientôt, le ciel d'Espagne vire à l'orage. Juan et tous les protagonistes de cette histoire vont être balayés par le vent de l'Histoire.
Là est la force du livre de Sylvie le Bihan. A l'exception du personnage fictif de Juan, tous les autres sont authentiques. Au prix de plusieurs années de travail et de recherches, elle leur redonne vie dans ce roman foisonnant, flamboyant, douloureux, qui résonne étrangement avec notre époque contemporaine et interpelle : qui sont les sacrifiés d'aujourd'hui ?
Hommage à l'Espagne et à son histoire, hommage à la littérature et à Federico Garcia Lorca, Sylvie le Bihan signe un livre au souffle puissant, parfaitement construit, à l'écriture remarquable, un livre que vous refermerez le coeur déchiré
C'est un coup de coeur ;
« Les sacrifiés » de Sylvie le Bihan est publié aux éditions Denoël.
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