Ce n'est pas lui faire offense que de dire que
Danino Garnault est déjanté. Un gentil déjanté, d'accord, mais quand même.
Ceux qui, comme moi, le suivent sur les réseaux sociaux connaissent le personnage.
Alors quand ce bon vieux Daniel (ça c'est pour le titiller) décide de passer de l'autre côté de la barrière, d'abandonner son costume de lecteur et chroniqueur pour prendre la plume (et là, rien qu'avec ce mot, vous n'imaginez même pas les fantasmes que je déclenche chez lui) il faut s'attendre à tout.
Je lui tire mon chapeau, parce qu'ils sont nombreux à rêver de se lancer dans l'écriture sans pour autant en avoir le cran. (Et dans ceux qui osent, il en est qui ne devraient pas... oui, je sais, je suis méchant).
Mais bref, revenons à notre écrivain en herbe (là encore je sens son esprit en fusion), pour démarrer cette carrière qui pourrait l'emmener, qui sait, vers les plus hautes récompenses littéraires (Je vais le refroidir tout de suite, qu'on n'appelle pas le 18 quand il sera trop tard, c'est pas avec
Pulsions qu'il va décrocher le Goncourt, ou alors c'est que le Covid aura fait des ravages dans le cerveau du jury) donc, Monsieur Garnault s'attaque au polar, un genre qu'il connaît bien.
Danino reste Danino. Il ne va pas nous faire du classique. On n'est pas chez
Ellroy, Hammett ou
Simenon.
On serait plus chez Dard.
Sa Tata Bergamote (avouez que le surnom, quelle classe pour un commandant de la police nationale) c'est la version Béru en string.
Un langage fleuri (alors là, c'est carrément un parterre), des tenues à faire bander un eunuque (j'avoue je me lâche, c'est pour faire du Garnault) et un comportement que l'on pourrait qualifier de provocant, mais le mot est trop gentil pour qualifier les faits et gestes de la fliquette. Vous en connaissez beaucoup des policiers qui, même dans les romans, mettent
la main dans le froc des mecs qu'elle interroge ? Et quand je vous dis ça, c'est pas pour chercher les clés dans les poches, mais bien au niveau de la braguette que ça se passe.
Vous l'aurez compris, quand Nicole Salon (c'est le vrai nom de l'enquêtrice) veut des résultats, elle met le paquet...
Alors qu'elle sort à peine de l'hôpital où elle était soignée après avoir survécu à une explosion dans laquelle son partenaire a perdu la vie, la voici plongée dans une série de meurtres.
Sous les ordres de son chef Pierre Tournois et avec ses équipiers favoris Sylvie et Paul (Je vous laisse le plaisir de découvrir les charmants surnoms dont l'auteur les affuble), Nicole ne tarde pas à retrouver ses marques.
Attention bandits, le fauve est lâché... va y avoir du lancer de culottes et faut pas se retrouver dessous quand ça tombe, madame ne fait pas dans la dentelle.
Danino Garnault dans toute sa splendeur et dans tous ses excès. J'avoue même qu'à un moment, j'ai failli lâcher le bouquin. Trop c'est trop. le bougre s'est fait plaisir, pour un peu, ça tournait au plaisir solitaire. C'est peut-être bon pour lui, mais moi, j'aime moins le côté voyeur.
Ce livre a les défauts de la jeunesse (de la carrière d'auteur, pas de l'âge....) et il peut agacer parfois mais je me suis payé de bonnes tranches de rigolade quand même.
Si vous avez envie de sortir des sentiers battus, de vous lancer dans un polar différent pour public averti, si vous pensez que vos chastes oreilles peuvent résister à un certain langage, si vous êtes déjanté, si vous aimez Richard Gotainer (j'avoue que la playlist est à la hauteur), faites vous un petit kif... ça s'appelle
Pulsions c'est de Danino Garnault.