"Les mômes qui se piquent deviennent tous habitués au bonheur et ça ne pardonne pas, vu que le bonheur est connu pour ses états de manque. [...] Mais je tiens pas tellement à être heureux, je préfère encore la vie. le bonheur, c'est une belle ordure et une peau de vache et il faudrait lui apprendre à vivre."
Ouaih, il est comme ça "Momo", ce petit gars de Belleville que tout le quartier reconnaît.
Avec sa gouaille et ses mots enfantins au début du récit, il dépeint la vie avec philosophie. Celle qu'il n'a pas choisie, celles de ses contemporains également, tous plus hétéroclites les uns que les autres.
Il nous raconte l'Amour (avec un grand A)pour sa nourrice décrépite et attendrissante, Madame Rosa. Cette ex-gagneuse pas très belle et juive qui l'a bien malgré elle, recueilli.
"Les kilos en trop de madame Rosa était une vraie source de difficultés, de peine dans la vie quotidienne."
"Sa santé n'était pas bonne non plus et je veux vous dire dès le début que c'était une femme qui aurait mérité un ascenseur. "
Avec un souci, du détail, Émile
Ajar (plus tôt
Romain Gary) nous entraîne dans l'enfance et l'insouciance, mais toujours protégé par des regards bienveillants.
Un conte tendre sur des sujets toujours actuels tels la drogue, le racisme, l'amitié, l'amour, la prostitution et oui, car le livre est drame, la fin de vie.
Ce livre a été félicité par un "Goncourt 1975" pour
Ajar, qui avait déjà été primé en tant que Gary avec "
Les racines du Ciel" en 1956.
Deux adaptations ont été faites au cinéma. La première avec
Simone Signoret (multi primée)en 1977 et la seconde plus récente avec
Sophia Loren en 2020.
Je reste cependant sous le charme de la première version à jamais.
Car on a certainement comme disent les vieux, "toute
la vie devant soi" !
Et vous, vivez-vous L'AMOUR les yeux fermés ?