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3,79

sur 802 notes
Depuis quelques jours je tourne autour des livres de la rentrée littéraire, je sais, j'avais dit que j'allais attendre mais bon j'ai été tellement bien conseillée !

Quand j'ai commencé ma lecture, j'ai cru que je n'allais pas y arriver, non pas que cela soit compliqué mais j'avais tout oublié de l'Antiquité et me retrouver à jongler avec les noms de l'entourage d'Alexandre le grand, j'en ai perdu mon latin, enfin si je puis dire.

Mais très vite, les pions se mettent en place, l'écriture est prodigieuse, ça me change de ce que j'ai pu lire dernièrement. le style est puissant, vous éprouvez la quête de pouvoir, la culpabilité, les souffrances, les sacrifices.

Un texte qui se dévoile par trois voix : Alexandre qui vit sa fin, Drypteis la noblesse d'un destin et Ericléops la fidélité fraternelle. J'ai été particulièrement touchée par le personnage de Drypteis, son courage, son envie de ne pas participer à l'Histoire et dans le même temps faire le choix de respecter le destin qui est le sien.

Je l'ai lu en un souffle, ne pouvant le refermer, luttant contre le sommeil fascinée par ce texte.

Pour le prix d'un livre, vous remontez le temps, vous voyagez aux cotés de héros aux destins tragiques dans des contrées aux paysages somptueusement décrits. Si vous trouvez moins cher ailleurs…

En somme, un énorme coup de coeur ! Merci à ma libraire :)
Lien : http://metaphorebookaddict.w..
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Depuis longtemps j'aime la voix de Laurent Gaudé car, pour moi, sa plume est à lire à haute voix, justement.

J'ai acheté ce court roman (récit?) au détour d'une foire aux livres sans savoir de quoi ça parlait, me disant juste qu'un livre de Laurent Gaudé ne pouvait pas être mauvais.

Quand je l'ai sorti, récemment, de ma PAL et que j'ai lu la quatrième de couverture, je me suis dit "ouch... Alexandre le Grand... Bon ben oui pourquoi pas", et je me suis laissée porter.

J'ai aimé mais davantage pour la qualité d'écriture que pour l'histoire en elle-même. Laurent Gaudé est un conteur qui sait m'enchanter.

A lire pour la beauté de la langue
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Pour seul cortège est une sorte de long poème épique à la gloire d'Alexandre. le grand, celui qui a conquis le monde et assis sa gloire à Babylone. Celui qui de sa vie n'a eu peur de rien, celui qu'on craignait, mais qu'on admirait, Alexandre le tout puissant qui a vécu au IVe siècle avant notre ère et dont on connait encore les exploits. Sauf qu'Alexandre vient de mourir au milieu des rires de ses proches et après avoir dansé. Il faut faire vite, tous se pressent autour de la royale dépouille pour préparer la suite. La suite, l'héritage, bien sûr, car cet empire immense créé à la force de l'épée va bien devoir revenir à quelqu'un. Mais les rivalités éclatent alors qu'il est à peine froid et déjà le sang coule. C'est la curée… et trahison et vengeance, bassesses et mensonges sont désormais monnaie courante parmi ses plus fidèles qui s'étripent. La dépouille d'Alexandre part alors pour un immense voyage, son dernier cortège qui le conduira aux confins du pays, traversant toutes ses terres.

Dryptéis, femme de sang royal et soeur de la femme d'Alexandre, sort de son refuge loin des bruits du monde pour suivre son destin, et accompagner le corps de celui qui tua son père Darius. Elle va se joindre aux pleureuses et suivre cet étrange cortège funéraire, digne, forte, portant la douleur comme une beauté face à ceux qui la croisent. Pour tenter aussi de repousser la nouvelle guerre qui menace, pour garder dans le coeur des hommes le souvenir d'Alexandre. Dans le même temps, un messager étrange se hâte vers la ville mythique, une figure revenue d'entre les morts qui sème la peur sur son passage. Alexandre pourra-t-il reposer en paix ?

Une fantastique force tragique illumine ce roman qui une fois de plus m'a laissée béate d'admiration. Plusieurs voix participent à la narration, donnant encore plus de souffle à ce récit qui nous emmène loin et nous envoute. Quel talent de narrateur, quel souffle mystique, quelle écriture ! Je suis totalement séduite par la plume de Laurent Gaudé qui sait rendre aussi bien la violence que la tendresse, la folie que la beauté des hommes. Ambition, amour, devoir, fidélité, autant de sujets chers à l'auteur que l'on a déjà aperçus dans plusieurs de ses romans, et notamment dans le superbe La mort du roi Tsongor. Ce texte d'ailleurs rappelle l'histoire de Tsongor, celle de sa mort et du chaos qui a succédé et les deux se répondent, s'appellent, se complètent même si les époques et les lieux n'ont rien en commun. Superbe !
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Alexandre le Grand se meurt. Tous ses généraux sont à son chevet. Dryptéis, fille de Darius et veuve d' Héphaistion, est rappelée pour aller chercher sa mère, grande pythie, afin de connaître le sort de l'empereur. Alexandre le Grand est mort…. Il n'est pas enterré que ses fidèles généraux se déchirent le royaume. Elle décide alors de suivre le convoi mortuaire qui doit parcourir l'empire parmi les pleureuses.

Laurent raconte l'épopée qui suivit la mort d'Alexandre le Grand. Nous pleurons avec Dryptéis lorsqu'elle doit abandonner son fils pour mieux le sauver. Nous la suivons avec les pleureuses accompagnant le convoi funéraire à travers tout l'empire. Nous avons peur lorsque le convoi est attaqué par des soldats. Auparavant, nous avons supplié Alexandre de ne pas mourir sans avoir reçu son fidèle Ericléops revenant au galop du lointain orient……

Les fidèles ne seront pas ceux à qui l'on peut penser de prime abord. Ils ne sont pas du premier cercle mais participeront, au péril de leurs vies, à la grandeur d'Alexandre.

Laurent Gaudé sait nous envoûter, nous embarquer dans ses histoires. La construction, en petit paragraphes et la lisibilité font que l'on passe d'Ericléops à Alexandre en passant par Dryptéis avec une très grande facilité sans que cela nuise à la compréhension.

Nous passons de l'histoire à la légende. Que nous ayons de l'empathie pour Alexandre le sanguinaire, que nous ne puissions démêler la vérité historique de la fiction ne me hérissent pas tant la légende est bien contée. La fin est à l'unisson du reste : splendide.

Laurent Gaudé a su faire parler les âmes d'Alexandre, Dryptéis, Ericléops… pour un livre magnifique. Un coup de coeur pour moi.

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« Pour seul cortège » nous offre le dernier voyage d'Alexandre le Grand, un voyage qui le conduira aux portes de l'éternité.
Le soir où ce conquérant, si puissant qu'il avait étendu son empire de la Macédoine à l'Asie, est terrassé par un mal inconnu, la panique s'empare de ses sujets. Maladie ? Empoisonnement ? Les rumeurs vont bon train, et déjà l'on s'inquiète de savoir qui succèdera à ce grand chef. Alors, quand Alexandre accepte de rendre son dernier souffle, un terrible conflit de succession s'engage, fragilisant par des guerres intestines un royaume qui, déjà, s'était construit dans le sang. Fort heureusement pour l'âme d'Alexandre, Dryptéis, la « reine des vaincus », est là pour conduire le cortège qui mènera la célèbre dépouille à Olympias, en Macédoine. Mais certains en ont décidé autrement…
Laurent Gaudé le dit lui-même, « Pour seul cortège » n'est pas un roman historique. Son désir n'est pas d'être dans l'exactitude des faits, mais dans l'épique, le flamboyant. Plus qu'une simple figure historique, Alexandre est un mythe et mérite d'être traité comme tel. Ce sont les voix de Dryptéis, la mère sacrifiée, et d'Ericléops, le valeureux messager, que l'on entend. Ces voix puissantes et déterminées, dont l'éloquence captive immédiatement le lecteur. C'est à travers elles que l'on découvre le portrait d'un homme ivre de batailles, de conquêtes, de gloire, de liberté et d'immensité. Ce sont cette femme et cet homme qui seront les derniers à accomplir la volonté d'Alexandre et ce par-delà la mort, au moment où le reste du royaume est trop occupé à s'entre-déchirer. Trahisons, bravoure, loyauté, batailles, repentir sont les ingrédients de ce roman épique magnifiquement réalisé, dans lequel on suit la dernière chevauchée d'Alexandre le Grand vers la paix éternelle. Un texte sublime, poignant, servi par une écriture puissante qui exacerbe tous les sentiments, à la façon des plus grandes tragédies. En un mot : grandiose !
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Laurent Gaudé a une plume unique et un vrai talent pour décrire de pareilles épopées... en l'occurrence, ici, ce récit fantastique s'intéresse à la mort d'Alexandre le Grand, l'homme qui "ne savait pas mourir". Par sa plume extrêmement poétique, l'auteur m'a entraînée à la découverte de cet empire si vaste. J'ai été particulièrement émue par le personnage de Dipteis, d'une noblesse de caractère sans faille (une vraie "reine") et la démesure de certaines scènes (le nombre de pleureuses et le cortège royal). La scène finale, incroyablement belle m'a donnée des frissons.
Je recommande cette lecture pour ceux qui ont aimé l'Illiade et l'Odyssée, les Héros de Laurent Gaudé n'ayant rien à envier à ceux d'Homère
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Alexandre souverain d'un immense royaume s'effondre en plein banquet. Il ne se relèvera pas, et agonisera dans la douleur.
Des cavaliers viennent chercher Drypteis. Son beau-frère Alexandre est au plus mal. Quand son père a été assassiné à la chute de son empire, Drypteis est partie loin du royaume, avec son fils pour vivre en paix. Elle est chargée d'amener son aïeule, diseuse de mort, sur ordre du conseil.
Mais qu'a vraiment Alexandre ? A-t-il été empoisonné ? Est-il épuisé ? Personne ne sait, mais il se meurt. « Il a fini sa vie… mais cet homme ne sait pas mourir », dira la diseuse de mort, après avoir vu Alexandre. Tous se demandent qui prendra sa place après sa mort, alors que chacun se partage déjà une partie du royaume. Alexandre veut voir une dernière fois son armée. Tous défilent dans sa chambre, hommes femmes et enfants. Tous pleurent, Drypteis aussi. Puis, des femmes voilées de noir, arrivent comme des ombres pour s'occuper de lui. Ce sont elles qui préviendront l'empire de l'issue final. Lorsque l'une d'elle sort de la chambre, tous savent qu'Alexandre est mort. La nouvelle se répand très vite, les généraux sont déjà réunis.
Tout va très vite. le char royal est prêt pour transporter le cercueil d'Alexandre, richement décoré. le cortège de femmes, d'hommes et de pleureuses vont accompagner Alexandre jusqu'à sa tombe. le voyage durera des semaines. Drypteis se mêle à la foule des femmes. Elle sait qu'elle ne reverra pas son enfant avant la fin du voyage. Femmes et bêtes sont épuisées, mais sont remplacées à l'entrée de chaque ville. Drypteis est épuisée, elle a peur de devenir folle, mais elle le fait pour Alexandre. Elle doit porter la douleur de son souverain, comme tout le monde. le cortège traverse le combat sauvage de ceux qui veulent la dépouille, et les richesses d'Alexandre. Drypteis sait qu'elle risque sa vie.
le cortège arrive enfin au lieu désiré. Drypteis repart avec un simple cercueil dans lequel gît la dépouille d'Alexandre. le cortège procède à l'inhumation du souverain, qui est remplacé par un esclave. Drypteis est accompagnée d'un esclave à la langue tranchée, afin qu'il ne parle pas. Drypteis doit garder le secret. L'esclave aura pour mission de la tuer, lorsqu'ils arriveront aux tours du silence. Elle se doute qu'elle va mourir, mais ce qu'elle ne sait pas c'est qu'un messager d'Alexandre va la rejoindre, afin de la sauver. Arrivera-t-il à temps pour la sauver ???

Après avoir lu ‘'Le soleil des Scorta'', que j'ai fortement apprécié, un autre livre de Laurent Gaudé s'imposait. Ayant choisi par hasard ‘'Pour seul cortège'', j'ai été surprise de ce thème, ne connaissant pas trop l'auteur. Dans ce livre, j'y ai retrouvé le style très bien écrit, les superbes descriptions dont on ne lasse pas : l'agonie d'Alexandre, la tristesse du peuple, mais aussi les stratagèmes des généraux qui se disputent la place, et bien sûr, le long cheminement du cortège... Cet auteur a le génie du détail, je dirais, poétique, qui nous fait aimer automatiquement son livre.
Dans ce livre Laurent Gaudé entre totalement dans la peau de chaque personnage. Il décrit très précisément la douleur et l'agonie d'Alexandre, ce qu'a vécu et ce que ressent Drypteis en la présence d'Alexandre vivant et mort.
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Dans le même genre épique que La mort du roi Tsongor, Laurent Gaudé nous replonge dans l'histoire des derniers jours d'Alexandre le grand, les derniers jours et plus encore car le cortège dont il est question dans le titre est celui du cercueil du grand chef de guerre qu'il était!

Pour seul cortège est un roman de voix, une fresque de succession où les personnages qui entouraient Alexandre dans ses conquêtes révèlent leur ambitions dès sa mort survenue et son corps pas encore enfoui sous la terre. Chacun, devenant lui-même, lâche, traitre, fidèle ou héros.

L'épique devient rapidement mythique. Les voix des vivants s'entremêlent à ceux des morts. Et la quête de l'entourage pour honorer la mémoire du défunt touche au sublime. Avec une fin sublime d'intensité, j'ai pris un grand plaisir à la lecture de Pour seul cortège et le style de Laurent Gaudé ajoute au charme de l'histoire.
La suite sur le blog…
Lien : http://livrepoche.fr/pour-se..
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Epopée polyphonique, puissante incantation, Pour seul cortège nous emmène au-delà de la véracité historique, dans les entrailles profondes de l'humanité, au bord d'un mysticisme enfouï, où l'hybris, démeusuré, est rattrapé par un Destin funeste...

C'est avec panache qu'il pose la question de la condition humaine, à travers un couple mythique reconstitué au coeur d'une étrange procéssion funèbre ; et, au-delà de la vie, au-delà de la mort, ces deux visages antinommiques repousseront les limites de la liberté de l'Homme.

Il y a quelque chose d'oedipien dans leur errance, dans leur soubresaut final, dans leur sens du devoir, du dévouement, et dans leur entêtement à refuser de rester, même après leur mort, le jouet pitoyable des dieux de l'Olympe. La procession d'Alexandre semble déjà grosse d'une nouvelle religion qui verra bientôt le jour...
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Au bout de 30 pages j'ai failli refermer le livre me disant c'est n'importe quoi, illisible. Puis n'ayant rien d'autre à lire j'ai persévéré et grand bien m'en a pris. Une vraie épopée, celle d'Alexandre le Grand que nous suivons avec le cortège des pleureuses revisitant ainsi son histoire, sa grandeur et sa mort. Un récit écrit à plusieurs voix, celle d'Alexandre d'abord vivant, mourant, mort qui voit son empire se déliter en proie aux ambitions de ses compagnons d'arme. Par la voix de Dryptéis, fille de Darius et belle-soeur d'Alexandre qui l'accompagnera jusqu'à sa dernière demeure. Par la voix du chevalier décapité Ericléops qui a parcouru les confits de l'Inde pour défier le roi de ce royaume au nom d'Alexandre; Par les voix de Tarkilias et Aristonos ses gardes du corps fidèles qui iront jusqu'au bout de leurs forces pour que l'âme d'Alexandre reste à jamais sur ses royaumes conquis et à conquérir.
Il faut se laisser bercer par cette épopée, accepter que les morts parlent, communiquent au delà des étendus, j'ai retrouvé le plaisir de mes lectures L'Iliade et l'Odyssée.
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