Billie

Evidemment ca se lit en une traite, évidemment ce n'est pas un GRAND livre bien cultureux mais un bon moment de lecture, une intrigue agréable et un ton qui change.

2 heures d'une lecture surprenante, du moins si on passe le cap des 50 premières pages où j'ai eu envie de hurler à la protagoniste "apprends à parler"!! Forcement, l'auteur nous livre son personnage tel quel,vulgaire, sans grande instruction mais qui avec ses mots nous parle de douleur, d'une enfance pourrie et de son amour pour son meilleur pote, sa vie quoi. L'écriture est moins chargée en expression populaire à partir du milieu ce qui rend l'ouvrage plus lisible, quelques longueurs mais un livre plein de promesses et de sentiments forts malgré un ton qui reste léger. J'ai passé un bon moment.

Oui, oui, j'entends les critiques : quel langage ! Je dois bien avouer que ça m'a fait hésiter un moment avant d'acheter ce livre ! Bon, il n'y a pas de « plus que parfait », la grammaire et la syntaxe des propos de Billie sont approximatifs, mais c'est le « parlé » de tous les jours ! D'autant plus que la narratrice vient d'un quartier où l'éducation des enfants n'est pas la priorité numéro 1 !

Réunis par « On ne badine pas avec l'amour », les héros, Billie et Franck, ont en commun l'humiliation, le rejet, et connaissent parfaitement les ravages de ces fléaux. Deux éclopés de la vie, comme aime à les décrire Anna Gavalda, qui vont sans prétention, prendre soin l'un de l'autre, et se donner les meilleures chances de leurs vies.

Billie n'a pas fait beaucoup d'étude, trop occupée à sauver sa peau, et à s'éloigner au plus vite de sa famille, qui aime à coup de baffes, même si pour cela, il faut passer par la casse « fille facile ». Franck lui, doit faire avec une violence toute autre. Il est gay et c'est impardonnable pour les autres collégiens ainsi que pour son papa, si difficile à vivre, que sa maman sombre dans la dépression chaque jour un peu plus et se shoote aux médicaments la rendant totalement indisponible.

C'est Billie qui nous raconte leurs parcours respectifs, allongée auprès de Franck qu'elle pense être dans le coma suite à une mauvaise chute dans une grotte. Elle déroule leurs routes parallèles, et au final on comprend que c'est, comme bien souvent, un coup d'« aile de papillon », ou en l'occurrence un coup de fusil, qui fait que leur vie est féérique ou merdique….

Il est certain que ce n'est pas le meilleur Anna Gavalda que j'ai pu lire (en même temps, la barre est haute après « Ensemble c'est tout » ou « Je l'aimais »). L'histoire est néanmoins plaisante à lire, même si elle a un petit goût de déjà vu et peut donc bien attendre sa parution en version poche.
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Un peu décevant... J'aurai mieux fait d'attendre le livre de poche !