Billie

Il n'est pas toujours simple quand nous aimons par dessus tout un auteur de rester objectif et de donner une opinion juste une fois la lecture achevée, lorsque celle-ci ne nous a pas transportée, « comme avant »...
Parmi les lecteurs assidus, et fans absolus, il y a ceux qui ne lui passent rien (à l'auteur) et qui n'attendent que « la perfection ou le pilon ». Ils deviennent alors bien souvent plus incisifs et durs que de raison. C'est que quand l'admiration est à son comble, la déception amplifie, déforme les sentiments et les exacerbe, au point de ne laisser aucun filet pour amortir la chute !
Il y a aussi ceux qui lui pardonnent tout, et argumentent jusqu'au désespoir pour transformer un raté en un essai qui frise le génie, à l'originalité si novatrice, qu'elle ne sera évidence que pour les générations futures. « Trop en avance sur son temps. » CQFD
Puis il y a les autres. Ceux qui hésitent entre le silence de la gêne allié à une certaine politesse, et préfèrent reposer ledit livre sur l'étagère, en espérant qu'il ne laissera qu'un si vague souvenir, qu'ils arriveront à en oublier les manques et les quelques échappées, tuées dans l’œuf juste avant l'envol...

Peut être que dans une vie de lecteur ou de lectrice « bien remplie » nous passons tous, bon an mal an, par ces trois « phases » ?
Aujourd'hui, c'est ce que m'inspire Billie d'Anna Gavalda : Dés les premières pages lues, devant mon incapacité à faire miens ses personnages, je lui murmurais tout bas (à Anna) : « non pas ça ! Tu ne m'as pas fait cela !! J'y crois pas ? » Et de reposer avec force et détermination le petit livre sur l'étagère de ma bibliothèque. Pour le reprendre quelques temps plus tard, en m'écriant intérieurement de la manière la plus enjouée possible « allez Anna, cela va aller, là, on y croit, je suis avec Billie et Franck dans la galère, et l'ami Musset va nous sortir de là ! Ils va les réunir ces deux-là, à la vie, à la mort ! Même si je ne suis pas ENCORE convaincue, je te soutiens et j'y crois, car ne pas y croire, ce serait tout foutre en l'air, moi et ma belle admiration pour toi ! Et ça, moi vivante, c'est pas PEN-SA-BLE !! »
Et petit à petit, je suis arrivée à la fin, sans vraiment m'en apercevoir et j'ai pensé que cela aurait pu être grand, que cela aurait pu être sublime, mais que voilà ! C'était juste plaisant. Et que c'était déjà cela !
Puis se dire qu'aimer lire une auteure contemporaine, c'est aussi ça : accepter de la suivre sur les sentiers qu'elle a décidé d'emprunter et sur lesquels nous n'aurions jamais mis les pieds sans elle, accepter qu'elle nous embarque parfois sur des chemins qui nous égarent au risque de nous perdre.

Et se réjouir à la prochaine lecture, de sillonner de nouveau côte à côte...

D'emblée, le lecteur est saisi par la voix de Billie, son franc parler, sa gouaille, son insolence. Elle s'adresse à Franck avec vivacité et causticité. Ces deux-là sont en bien mauvaise posture ; ils se trouvent dans une sorte de crevasse au beau milieu du Parc national des Cévennes. Tombés, roulés, sonnés. Franck perd connaissance, la nuit arrive avec son lot d'étoiles et de bruits effrayants. Pas moyen de bouger pour l'instant, Billie veille sur Franck, inquiète.
Elle pense alors à sa vie jusqu'ici, elle rumine, elle refait le chemin à l'envers. Une étoile qui scintille peut-être plus que les autres attire son attention, elle devient la confidente de Billie, la seule à écouter son long monologue. C'est que le parcours a été chaotique depuis son enfance passée dans une caravane de gitans, la misère, une mère qui l'abandonne, un père qui reste mais qui la bat, une affreuse belle-mère. Sordide.
À quinze ans, au collège, sa rencontre avec Franck va la bouleverser. Un tirage au sort, la pièce d'Alfred de Musset On ne badine pas avec l'amour, la douceur de ce garçon – lui aussi isolé parce qu'homosexuel, –, le verre de grenadine du mercredi chez la grand-mère de Franck... une parenthèse dans sa vie misérable.
Il parvient à apaiser cette jeune fille au tempérament bouillonnant, il pense que les choses ne sont pas immuables, que la vie peut être belle...
Mais Franck part faire ses études, Billie, elle, reste au même endroit. Ils se perdent de vue. Elle fait ce qu'elle peut pour avancer, mais on est loin des grandes enjambées. Elle enchaine les petits boulots, se prostitue. C'est l'enlisement.
Le destin les fait se rapprocher à nouveau, et là ils ne se lâcheront plus. Pour garder leur équilibre, ils ont besoin l'un de l'autre, sinon ils flanchent. L'amitié qui les unie permet à ces deux êtres malmenés par la vie de les rendre plus forts. Un avenir meilleur se lève mais ce ne sera pas un fleuve tranquille. Il leur faudra s'armer de courage et de persévérance mais chacun finira par trouver sa voie.
Un roman bref et pourtant dense, tendre, violent, généreux, drôle, caricatural parfois, mais plein d'humanité et d'espoir. le parti pris d'une écriture « orale » et d'un vocabulaire très imagé – voire vulgaire – , donne de l'intensité, de l'épaisseur à l'histoire, et rend les personnages extrêmement attachants. Il y des bons sentiments, quelques facilités, un happy end surprenant mais on se laisse emporter par le flot de paroles de Billie. Une fille inoubliable.

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Voilà, voilà, voilà... que dire à propos de Billie ? D'un point de vue littéraire, malheureusement : pas grand chose ! Qu'à cela ne tienne, osons le parallèle musical.
A travers les 213 pages de ce livre, je ne suis sentie comme empêtrée dans une des chansons du groupe Fauve. Vous savez, ce collectif dont on entend pas mal parler ces derniers mois : chansons parlées, textes noirs, nerfs à vif, cracher des mots pour vider sa colère...

Pour preuve 2 citations : 1 de Gavalda, 1 de Fauve :
" Toi, petit, on te connaît, tu sais... Si si, on te connait... Ça fait un moment qu'on t'observe et on a noté que t'étais obsédé par la beauté... Toute ta vie, t'as fait que ça : la chercher, la servir et l'inventer. Eh ben, tiens... regarde... regarde pour ta peine... regarde-toi dans ce miroir... ce soir on te reverse enfin tes intérêts... Ta copine, elle, elle est vulgaire, elle fait que de cracher partout et de jurer comme une vieille radasse "

" Oh qu'est-ce que tu fais ? Arrête ! Qu'est-ce qu'il te prend de faire des trucs pareil ? Pourquoi tu te fais du mal comme ça ? Qu'est ce qui ne va pas ? Parle-moi, tu sais que tu peux tout me dire. Mais nan mais c'est des conneries tout ça tu le sais. Regarde-moi dans les yeux. Regarde-moi. On s'en branle, c'est pas important. Moi je te trouve magnifique. Depuis la première fois que je t'ai vu.
D'ailleurs, je ne m'en suis toujours pas remis. Et puis comment je ferais sans toi moi ? "

Pas évident de qui dire qui a écrit quoi, non ? L'un pourrait être la suite de l'autre ! Et pourtant, j'apprécie Fauve car je trouve une cohérence entre les rythmes et le trash des paroles : des mots au service de la colère. Et pourtant, je n'ai pas apprécié Billie : l'auteure ne m'a amenée nul part. Sensation de mots crachés... au service de quoi... je n'ai pas encore trouvé.

Billie est le premier livre de Anna Gavalda que j'ai pu lire, même connaissant les autres ouvrages de l'auteur, ceux-ci ne m'ont jamais vraiment attiré plus que ça. Alors voilà, j'ai décidé de m'y mettre !

Billie est une jeune fille qui a vécu dans une famille difficile, un jour elle se lit d'amitié avec Franck grâce à une pièce de théâtre ( On ne badine pas avec l'amour de Alfred de Musset ) donnée par son professeur de français. Les deux jeunes gens au caractère très différent se lie d'amitié qui au final se quittent et se retrouvent tout au long du livre.
Ici, Anna Gavalda nous offre un exercice de style très travaillé et entremêlés. Billie est à la fois une fille des rues qui jure et qui se bat à coup de poings mais elle reste à la fois une fille qui a un minimum de culture avec une boule de sentiments en elle.

Ce que je penses du livre, globalement, ce n'est sûrement pas le meilleur roman que j'ai lu de ma vie mais il a un petit quelque chose qui fait qu'il n'est pas mauvais du tout. Cela reste une bonne histoire qui nous montre la difficultée de la vie pour certaines personnes mais c'est aussi une belle amitié qui nous fait voir qu'avoir un ami fidèle suivant notre vie est important.

Après de gros coups de coeur et des déceptions quand aux livres d'Anna Gavalda, je me suis laissée tenter par ce livre bien que la couverture ne m'attirait pas vraiment mais il fallait trouver une lecture pas trop rebutante dans le cadre du challenge Variétés : Livre qui a reçu de mauvaises critiques. Mission accomplie et cela n'a pas été une corvée.

Alors qu'ils sont blessés au fond d'un ravin, Billie, tout au long d'une longue nuit de peur, raconte son histoire d'amitié entre elle et Franck et son parcours difficile.
Billie a eu une enfance plus que défavorisée dans ce qu'on appelle poliment le quart-monde, plus familièrement « la zone » : le chômage, la saleté, les brimades, l'alcool, le manque de tendresse etc…
Elle se lie d'amitié avec Franck, garçon à l'écart des autres parce qu'un peu différent (homosexuel) avec une mère déconnectée, shootée aux antidépresseurs et un père complètement « bargeot ».
Chacun à sa façon grâce à leur amitié profonde va sauver l'autre de son passé, de ses entraves et démons.

J'ai aimé que ce soit Billie qui parle avec son langage un peu châtié, « pas très français » comme elle le dit à un moment, cru mais tellement représentatif.
J'ai aimé la force et le courage de ces deux jeunes pour s'en sortir.
Ce livre a une résonnance particulière car je retrouve dans les personnages un peu de mon père et de sa famille (et je peux dire que les personnages ne sont pas si caricaturaux que ça…) la force et le courage qu'il a eu pour en sortir et les démons qui le hantent toujours maintenant car on ne sort jamais indemne d'une telle enfance. Les blessures sont toujours prêtes à se ré-ouvrir comme on le voit à la manière dont Billie réagit quand un père donne une tape dans la nuque de son fils.

Certes ce n'est pas le roman du siècle mais une bonne lecture.

Une histoire d'amour entre deux écorchés de la vie.Le style de Gavalda est particulier,un langage inventé et simple,un ton optimiste dans les méandres sombres de la vie,on aime ou on n'aime pas,moi j'aime.

La sortie du dernier roman de Anna Gavalda est forcément attendue car l'auteure a séduit dans ses 5 premiers romans.
Billie ne déroge pas à la règle avec une campagne marketing importante pour générer le buzz.
J'y ai donc succombé car en général lire du Gavalda, c'est lire une belle histoire remplie d'émotions, d'une fluidité et d'une beauté lyrique reconnue... bref un moment qui détend et à coup sur un bon moment.
Et pourtant on referme la dernière page de Billie et on dit "mouais..."
Mouais c'est une jolie histoire moderne (l'homosexualité et tous ses a priori dans la société, la religion, le quart monde, la pauvreté, etc...) et écrite en utilisant les codes du moment (la série américaine en plusieurs saisons, le mariage pour tous, le parler argotique et jeune, ...). Mais même si certains diront "voila un auteur qui sait se renouveler et parler comme son temps", personnellement je n'ai pas accroché.
cette écriture hard et parfois vulgaire, ce n'est pas du Gavalda! Oui c'est Billie, une jeune fille pauvre, perdue, désoeuvrée, "la racaille des morilles" qui parle et donc parle comme dans "la vraie vie".
Certes l'histoire d'Amour, la vrai, celle
avec les sentiments et pas avec le sexe (j'allais écrire la baise pour rester dans le ton du roman), est belle avec Franck, un homosexuel.
Mais ça manque d'émotions, de ferveur... C'est long et souvent répétitif... Alors que cet amour traverse et survit à bien des épreuves!
J'avoue je suis un peu déçu!
Le roman se lit vite, s'apprécie dans l'ensemble, d'ou mes 3 étoiles. Mais je m'attendais à mieux. Cela aurait pu être une belle leçon de vie...

Les personnages d'Anna Gavalda sont attachants car on les a tous croisés au moins une fois.
Au début j'ai été déçu par l'écriture, le ton et puis... je me suis laissée emporter par l'histoire de cette amitié qui permet aux deux héros de vivre, d'affronter les misères.
Ce n'est pas une grande écriture mais c'est un beau chemin parcouru avec Billie et Franck.
Mais je n'ai pas compris pourquoi il a fallu qu'Anna Gavalda encre son histoire sur des souvenirs.
Un beau conte toute fois, avec une fin que je n'ai pas vraiment apprécié mais qui en ravira plus d'un.

Au début, j'ai été surprise par le style particulier employée par l'auteure : assez familier, parler « jeune », langage de la rue. Elle nous plonge ainsi au coeur de la vie de deux adolescents : c'est Billie qui parle à sa « bonne étoile », une nuit particulière durant laquelle l'inquiétude la pousse à faire le bilan de sa jeune vie.
C'est l'histoire d'une rencontre fondatrice entre deux adolescents fragiles, malmenés par la vie : Billie, milieu pauvre socialement et culturellement, pas d'amour ni d'équilibre familial, des coups, des humiliations et Frank, rejeté par son père car il est gay….
Une fois habituée à ce style particulier, j'ai beaucoup aimé… avant de me lasser devant un roman qui reste très « adolescent », à la limite de la mièvrerie parfois..Mais aussi avec certains passages merveilleux !
Ce livre me laisse donc une impression très mitigée : c'est un mélange déroutant de personnages attachants pour une histoire assez convenue sur les thèmes du mal-être adolescent, de la résilience, de la difficulté à se construire.

Je l'ai lu d'une traite...une soirée et une partie de la nuit
Et j'ai vu défiler sous mes yeux toute la tristesse et le chagrin de deux êtres que la vie a écorchés vifs et qui sans cesse avec courage tentent de survivre, de s'épauler et peut être même de se reconstruire.
Ca pourrait être moi ou toi, ou les deux, ils suffit juste de naître dans une de ces familles misérables ou le mot bonheur n'a pas encore été inscrit nulle part.
je crois que pour apprécier cet ouvrage il faut avoir déjà bien souffert soi même, car le langage de la peur, la définition de la misère et le carnage de la douleur dans la survie ne peuvent s'imaginer tellement c'est irréel lorsque l'on a toujours eu chaud au coeur.