Troie, Tome 1 : Le Seigneur de l'Arc d'Argent

Le prologue s'ouvre avec Gershom, sur le point de se noyer après un naufrage, et secouru par le Xanthos, navire sur lequel il n'avait pas voulu s'embarquer, le navire d'Hélicon.

Hélicon, c'est Enée, et c'est un sacré personnage, commerçant et guerrier ambitieux et redoutable, fils de coeur, pourrait-on dire d'Ulysse.

Les Mycéniens ont juré la mort d'Hélicon, qui a tué un de leur héros, Alectruon. En fait, les Mycéniens sont des traîtres et des pirates, et Hélicon échappera plusieurs fois à leurs lames, notamment grâce à Argurios, au grand dam de celui-ci ! Argurios a embarqué sur le navire d'Hélicon, et l'a escorté au palais de Kygorès, le Roi gras de la Baie de la Chouette bleue. En chemin, ils sont tombés dans une embuscade, tendue par des Mycéniens, et Argurios a combattu aux côtés d'Hélicon car son code de l'honneur le lui dictait, devenant ainsi, par la version de son compatriote Kolanos, traître aux yeux de son roi, Agamemnon.

Ils repartiront de la baie avec une belle scène de bataille navale, et à au bord du Pénélope, le vaisseau d'Ulysse, Andromaque, sortie du temple de Théra où elle coulait des jours heureux pour épouser Hector, fils de Priam, en lieu et place de Paleste, sa soeur décédée.

Hélicon et Andromaque se sont croisés, et sont tombés amoureux au premier coup d'oeil, mais, honnêtes et droits, ils n'envisagent pas une seconde de se soustraire à leurs devoirs.

Après avoir déposé Andromaque à Troie, chacun est raparti chez soi, Hélicon avec de terribles nouvelles : son Royaume a été attaqué par les Mycéniens, son petit demi-frère, le roi, tué abominablement, et sa belle-mère, seconde épouse de feu son père le roi Anchise, a été violée. Hélicon part donc en quête de vengeance. Déjà qu'il avait du mal à digérer l'assassinat de son ami et second Zidantas !

Et puis tout ce petit monde se retrouve à Troie, suite à l'annonce du décès d'Hector, pour célébrer comme il se doit ses funérailles, l'Empereur Hittite ayant personnellement ramené ses cendre à son père Priam.

Et là, tout notre petit monde va se retrouver pris dans la tourmente d'un coup d'état fomenté par un des fils de Priam avec l'aide du décidément détestable Kolanos !

J'ai adoré cette première partie de la trilogie. Hélicon, Andromaque, Gershom, Ulysse, difficile de dire qui est mon préféré ! Et que dire de la petite Cassandre ? Des amours d'Argurios et de Loadicée, et de Xander, cet enfant embarqué dès le début à bord du Xanthos et dont on suit le destin en pointillés au travers des événements…

Et puis Gemmell est tellement doué pour raconter les batailles ! La bataille navale de la Baie de la Chouette, les échauffourées sur les chemins, et la bataille de Troie à la fin ! Un pur régal !

De Gemmell, j'avais déjà lu l'intégrale du cycle de Drenaï. Pour moi, c'était en quelque sorte le prototype de la fantasy "moyenne". Divertissant, pas désagréable, mais pas exempt des défauts trop souvent inhérents au genre : un style plutôt faible, des héros surpuissants, un manichéisme appuyé, entre autres.

Avec "Troie", Gemmell réalise un progrès considérable. Je ne sais pas si cela est dû à l'évolution de son style au fil des années, à un effort particulier pour ces ouvrages, ou à une traduction de meilleure qualité, mais sa plume, sans être transcendantale, est nettement plus subtile et agréable.

Ce récit, se rapprochant davantage de la revisite historique romancée que de la pure fantasy, évite la plupart des écueils auxquels je m'attendais. L'histoire, ambitieuse, revisite les guerres de Troie sans simplifier à l'excès pour le lecteur qui aurait omis les cours de mythologie ou de grec. Les personnages, bien que très nombreux, bénéficient cette fois d'une psychologie plutôt crédible et le piège du manichéisme est presque totalement évité.

Si Gemmell ne parvient pas totalement à se défaire de deux défauts que je reprochais à son cycle de Drenaï - des descriptions de combats parfois exagérées et une romance trop appuyée - ils sont ici moins prégnants et aisément compensés par le plaisir que l'on trouve à découvrir comment Gemmell joue avec la mythologie (le Cheval de Troie, Ulysse...). La volonté d'ancrer la mythologie dans une réalité souligne le goût évident de l'auteur pour ces époques qu'il narre.

Agréable à lire, captivant du début à la fin, et certainement ambitieux, "Troie" surclasse pour moi, et de loin, un cycle de Drenaï parfois trop simplifié et si souvent encensé. Une vraie bonne surprise.

une version de la guerre de trois qui se rapproche plus du roman d'aventure que celui du mythe. j'ai tout aimé dans ce livre, l'histoire, les personnages, le style, le realisme du conte même si on connaît la fin. je l'ai lu pour la 2eme fois avec le même plaisir.
je recommande cette sage pour passer un bon moment .

De Troie nous connaissons son sanglant Cheval qui mena à sa perte la cité. Mais dans le seigneur de l'arc d'argent, la guerre est encore une ombre à l'horizon. 

La tension entre les puissances grecques ne cesse de croître et c'est à l'abri des regards que les complots se préparent. Dans cette atmosphère d'attente, notre aventure débute.


Andromaque est la fiancée de l'héritier troyen Hector. Elle est belle, forte et effrontée. Son caractère bien trempé m'a charmée et j'ai adoré cette facette du personnage que je ne soupçonnais pas. Elle incarne une belle figure féministe qui change de l'habituel point de vue d'Achille ou d'Ulysse. 


Quant à Enée, il est prince de Dardanie et ami d'Hector. Animé par le besoin d'être toujours victorieux, il franchit régulièrement la frontière entre les actions justes et mauvaises. le passage le plus marquant est la bataille navale entre ses guerriers et les mercenaires mycéniens. Ce moment développe de manière très intéressante le caractère incernable du prince.


Ces deux protagonistes sont très marquants et ils donnent à l'histoire un tournant épique. C'est une lecture dont je garderais un bon souvenir. A voir si je poursuis la trilogie en sachant que ce tome se suffit à lui-même.

David Gemmell, c'est l'une des claques de mon adolescence avec son cycle du Lion de Macédoine qui m'avait fait découvrir la fantasy historique avec perte et fracas. J'ai donc mis longtemps à retourner vers lui de crainte de ne pas revivre la même sublime expérience que cette oeuvre qui fait partie de mes meilleures lectures de tous les temps.

Après avoir exploré la vie d'Alexandre le Grand et de son père Philippe de Macédoine, c'est à la guerre de Troie ou plutôt à la ville de Troie que l'auteur s'est intéressé dans les années qui ont précédé sa mort au début des années 2000. Et cette fois, il ne s'attache pas à de grandes figures mais plutôt à des figures méconnues. Il ne s'attache pas à des grands moments connus de ce mythe mais aux petites escarmouches qui le précède. Cela rend la lecture passionnante.

Même si c'est une lecture dense et parfois exigeante, j'ai beaucoup aimé plonger dans le tableau de cette Antiquité revisitée par l'auteur. On y découvre un univers où mythe et réalité se côtoient et mélangent au point de fonder une nouvelle réalité. Il n'y a pas de magie mais plutôt des prophéties. Il y a beaucoup de politique et d'histoires de coeur tragiques. Il y a des drames à n'en plus finir et des âmes courageuses pour les traverser. C'est sombre, fort, puissant et rempli de nuances.

Nous traversons ce temps en nous mettant dans les pas et les voiles de personnages comme Helicon, Enée de son vrai nom, que nous connaîtrons plus tard pour d'autres exploits. Pour l'instant, c'est un peu un prince volontairement en exil qui vogue sur les mers et va se retrouver pris dans des jeux de pouvoirs et de guerre. A ses côtés, nous allons également croiser la belle et farouche Andromaque au destin bien précaire mais qui ne se laissera pas faire. Elle côtoiera Cassandre et ses prédictions, Priam et sa folie de pouvoir ou encore Argurios le guerrier légendaire de l'époque. Tous vous tisser une toile mythique mais différente du mythe qu'on connaît.

Ce qui m'a plu dans cette histoire, c'est que nous sommes à Troie sans être à Troie. Nous ne sommes pas dans la guerre qu'on connaît mais plutôt dans les nombreux événements qui se produisent avant et qui mêlent nombres de fils politiques et sentimentaux complexes qui vont potentiellement y mener, même si on a l'impression que cela n'a rien à voir. L'auteur ne nous parle que fort peu de dieux et autres divinités. Il nous parle plutôt de Thraces, Hittites, Égyptiens, Mycéniens, ce sont des histoires de peuples parfaitement humains et d'ambitions parfaitement humaines qui se jouent, se nouent et se dénouent.

Le fait de toucher aussi à des personnages méconnus des mythes troiens m'a plu également car l'auteur ne cherche pas la facilité. Il écrit ainsi sa propre histoire en s'insérant dans les vides et propose une vision plus nuancées et réalistes des relations en jeu. Son portrait des femmes est en cela souvent à contre courant pour l'époque, il est assez moderne et rappelle ce qui a été fait depuis par Madeline Miller et Pat Baker, et je l'en remercie. Il nous montre des femmes fortes, intelligentes, qui savent utiliser les armes à leur disposition pour lutter à leur façon contre le destin qui leur est imposé. Ce ne sont pas des petites choses fragiles à défendre mais de vraies compagnes avec qui se battre et lutter.

Maintenant, si je compare au Lion de Macédoine, je suis un peu déçue. Je n'ai pas ressenti l'émotion des destinées de Philippe et Alexandre ici avec Helicon et Andromaque. Je suis longtemps restée sur ma faim en matière d'aventure épique. J'ai trouvé de nombreuses longueurs, certes sûrement nécessaire à la construction de l'univers et de l'ambiance, mais qui m'ont plombé le rythme. Ce n'est que dans les derniers chapitres alors que la menace est inévitable et qu'il faut bien que tous ces fils aboutissent à quelque chose que le rythme s'accélère, que la tension monte et qu'on vit une petite explosion narrative, enfin ! Et là, nous avons un grand moment, LE grand moment que tout le monde attendait et que l'histoire et la destinée méritait. Là, j'ai retrouvé le David Gemmell que j'aime.

Alors si vous vous lancer dans Troie, ne vous attendez pas à une écriture dans la même veine que le Lion de Macédoine. C'est un Gemmell plus posé et mature qu'on découvre ici, qui prend le temps de tisser une toile politico-sentimentale complexe aux multiples nuances souvent grises comme l'âme humaine avec des personnages qui ne brillent pas mais transpercent le coeur à l'image d'Andromaque.
Lien : https://lesblablasdetachan.w..

C'est le cinquième livre que je lis de David Gemmell et je n'ai jamais été déçu par ses récits.
Une fois encore, j'ai été pris par cette lecture avec ses personnages héroïque, hommes et femmes confondus.
De plus ses héros ne sont jamais totalement irréprochables, il y a toujours des failles et c'est ce qui rend les lectures intéressantes.
Et il est très facile de se projeter dans les univers qu'il nous décrit. Les explications sont simples, efficaces.

J'ai pris peut être un peu de temps pour poster cette chronique, d'une part car la rentrée est chargée et d'autre part car cette lecture diffère de ce que j'ai l'habitude de lire chez Gemmell. Cela ne veut en aucun cas dire que je n'ai pas apprécié car ce fut une excellente lecture proche du coup de coeur.

Ci-dessous quelques éléments d'appréciation pour vous décider:

- Je pense qu'il est important de souligner dès le début que le style diffère des autres « classiques » de Gemmell comme Légende ou Waylander (de l'univers Drenaï). En quoi ? Eh bien je trouve l'auteur plus posé, l'intrigue plus réfléchie et menée plus lentement. Dans le cycle Drenaï, on sent rapidement la direction que va prendre l'histoire alors qu'à la fin de ce premier tome, je me demande encore comment les cartes seront rebattues par la suite. Je dirai également que l'on joue moins sur le côté « bourrin » mais sur plus de romance et de complot. Cela n'enlève en rien le talent de l'auteur car j'ai franchement adoré découvrir l'univers de Troie.

- On retrouve cependant tout ce qui fait Gemmell à savoir des scènes de combat époustouflantes, notamment le final qui équivaut au classique « siège » concluant les romans de l'auteur. Un des points communs entre toutes les oeuvres est la volonté de l'auteur de promouvoir la justice. Les gentils finissent toujours par gagner, malgré parfois de lourdes pertes au compteur. le bien triomphe ainsi toujours du mal, une manière pour nous lecteurs de nous projeter dans un monde un peu idéaliste mais nous permettant de nous projeter en tant que héros d'un soir.

- Les personnages sont toujours au centre des intrigues de Gemmell: variété des tempéraments, des caractéristiques physiques, de leurs objectifs et de leur passé. Tout est programmé pour que vous passiez un bon moment surtout dans cet opus. Dans le top 3 cette fois-ci : Hélicon, prince obnubilé par la vengeance et constamment malmené, vous verrez sa carapace se briser progressivement. Andromaque: livrée à sa destinée mais forte tête et bien décidée à garder la latitude dont elle dispose (le genre de personnage féminin que j'adore). Argurios: combattant émérite, droit dans ses bottes, même trop droit tournant un peu en caricature le personnage (mais qui se rattrapera).

Ce tome 1 tourne énormément autour d'Helicon et d'un message fort: la vengeance n'engendre que la vengeance. Une très belle découverte qui se conclut par un cliffhanger très difficile à vivre pour le lecteur 😂 et qui me poussera à lire la suite rapidement.

Je le conseille à toutes les personnes amoureuses de l'action, de l'aventure et des histoires grecques et/ou romaine !

Je le conseille plutôt pour les ados (12ans) car certains passages ne sont pas faciles à comprendre et il y a aussi des passages avec quelques insultes ou des choses pas très pour les enfants, bref je le conseille !

J'aime bien le caractère d'Ulysse, ses expressions et son humour !!


Bonne journée/soirée

Ce début de trilogie met en scène certains personnages connus de la guerre de Troie mais ne s'y intéresse pas directement, du moins dans cet épisode. Par contre , au travers de péripéties enlevantes, les caractères des principaux acteurs se dessinent avec force et nuances, ce qui promet toute une suite. Les portraits d'Hélicon et d'Andromaque en particulier sont finement ciselés et la courte apparition de Cassandre est particulièrement frappante.

Gemmel nous présente ici ce qui s'annonce comme une grande épopée, bourrée d'action, mais révélant aussi les grandeurs et bassesses de l'âme humaine. Jusqu'ici il frôle avec une grande saga historique sans s'y sentir enfermé ni en la trahissant cependant. Les motivations et états d'âme des protagonistes sont clairement exposées, le rythme est soutenu et, malgré le nombre de personnages, tout est facile à suivre tellement l'écriture est limpide et efficace. Les acteurs de ce drame se demandent ce que leur réservent les dieux, moi je me demande ce que nous réserve l'auteur !

Amateur de Mythologie et de Fantasy, j'ai adoré Troie. David Gemmel nous plonge dans l'ère des héros grecs, en détaillant l'avant guerre de Troie puis dans la suite, la guerre en elle même. Pour ce faire il utilise un style que j'aime beaucoup et qui est souvent utilisé en Fantasy (Bonjour Trône de fer!) de se mettre à la place d'un protagoniste différent à chaque chapitre. Je sais que certains ont du mal avec cela mais personnellement j'aime beaucoup le fait de comprendre la psychologie de chaque personnage en détail et d'avoir plusieurs points de vue d'une même scène. J'ai aussi apprécie le fait de redécouvrir certains héros de la mythologie un peu différent du mythe et avec des secrets ou traits de caractère nouveaux (Achille, Hector...)
Vraiment un incontournable de la Fantasy pour moi, Gemmel était vraiment un maitre en la matière.