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Pour tout dire, j'attendais avec impatience la sortie de ce troisième volume de « L'histoire de le Ve République » vue par Frantz-Olivier Giesbert et sous-titré « Tragédie Française » ; après « le sursaut » et « La belle époque »…

Impatience, du fait que la période couverte m'est complétement contemporaine. J'ai voté pour une première fois en 1981, et depuis n'ai pas manqué de suivre toutes les turpitudes de nos chers élus.
Fidèle à son habitude, F.O Giesbert passe en revue l'époque via ses différentes fonctions journalistiques, et surtout via lui-même : si ce volume, plus que les deux précédents, a quelque chose à voir avec l'intime, il s'agit plutôt de celui de l'auteur que celui de la Ve République. Serait-ce le sens caché de ce titre ? En effet, rien ne nous sera épargné ; histoires de coeur, maladies, etc.

Malgré tout, une lecture agréable. L'homme a du style, du vocabulaire et de l'autodérision, quand ce n'est pas de la contrition. Ajoutons à cela que le récit est parsemé des tubes des différentes époques. Pour exemple : 1995 reste pour moi l'année ou de grandes grèves ont tenté de renverser le gouvernement Juppé ; alors que dans mon entreprise, la reconduction de la grève pour le lendemain était décidée « à l'unanimité des grévistes », représentant en gros 20% des effectifs, les grévistes… Tout ça sur l'air de « pour que tu m'aimes encore » de Céline Dion, oeuvre de Jean-Jacques Goldman

Un récit également parsemé d'une galerie de portraits au vitriol doublés d'un solide manteau pour l'hiver, entre autres pour les plus chaudement vétus, M. Aubry, E. Balladur.

Par ailleurs, une fascination pour F. Mitterrand qui ne se dément pas même après le « tournant de la rigueur » de 1983 qui mit fin au « changer la vie », cher à la campagne électorale des socialistes de l'époque.

"Regarde
Quelque chose a changé
L'air semble plus léger
C'est indéfinissable
...
Un homme
Une rose à la main
Nous montre le chemin
Vers un autre demain. " Barbara, Pantin

Je dis fascination quand une part importante du bouquin, la moitié environ, est consacrée à la période 1981-1995. Les présidences des suivants, que ce soit J. Chirac, N. Sarkosy, F. Hollande n'étant que survolées. Quand à E. Macron, l'exercice est en cours…

J'apprends ici que l'auteur, en 1995, manque le Goncourt de deux voix face à Andreï Makine. « La souille ». Une référence au « Vendredi ou les limbes du pacifique » de M. Tournier ? A voir. Bouquin acheté, et commencé dès ce matin, à suivre…
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Parce qu'il nous parle d'une époque qui nous est plus familière (1981-2022) et que son auteur, né en 1949, a accumulé une expérience considérable de journaliste politique, le dernier volet de la trilogie consacrée à la Ve République, « Tragédie française » est certainement le plus réussi et le plus touchant.
Comme dans ces opus précédents, Franz-Olivier Giesbert mêle faits politiques, anecdotes intimes sur les puissants et digressions personnelles souvent poignantes, notamment sur sa mère.
Dans une écriture enlevée truffée de formules savoureuses et de mots qui obligent à avoir un dictionnaire près de soi (quelques exemples : patafar, mirliflore, fourrier, barnabite, vérbigération, componction, subclaquant, coquebin, harpailler, ramentevoir, nonchaloir, coquecigrue), ce récit d'une France qui s'enfonce dans le déclin fait le portrait des cinq présidents de la République qui se sont succédé durant les quarante dernières années.
Si ces croquis sont souvent vachards pour les politiques qui, selon lui, ont participé à « l'affaissement économique », au « délitement sociétal », à la « crise de la volonté politique », ils sont aussi empreints d'une certaine tendresse pour les hommes qui ont incarné le pouvoir. Seul le chef de l'État actuel échappe à sa complaisance
François Mitterrand fut victime d'un péché d'orgueil pensant qu'il pouvait table rase du passé. le résultat est qu'il se heurta aux réalités économiques. FOG ne cache pas sa responsabilité dans la montée du FN. Pestiféré durant le premier septennat, il finit « par tout lui pardonner » parce qu'il incarnait l'esprit français.
Jacques Chirac, celui qui ne s'aime pas, presque attendrissant avec ses blessures .
Nicolas Sarkozy pour lequel FOG a ressenti une véritable haine avant de partager avec lui une forme de complicité liée à leurs amours malheureuses.
François Hollande auquel il reconnaît un certain savoir-faire en matière de politique étrangère.
Emmanuel Macron sur lequel les qualificatifs bien tranchés pleuvent : « prince de l'évitement », « président Narcisse », « tempérament égocrate », « court-termiste », « destructuré », « discontinu ».
Dans l'entourage de ceux qui ont décroché le Graal, d'autres personnalités sont soit dézinguées, soit encensées.
Du côté des premiers, on trouve :
Pierre Bérégovoy : « à force d'être suffisant, il avait fini par se croire nécessaire » écrit l'auteur à son propos. « Affairiste de poche » poursuit-il.
Laurent Fabius : « il exsude un mélange d'ennui et de suffisance intestinale » ; « il pense pauvre et parle plat ».
Édouard Balladur, le traître.
Lionel Jospin avec sa « moraline plein la bouche » et qui a agi en couard au moment de l'affaire du port du voile à Creil en 1989.
Martine Aubry, une femme « rongée par la haine » et une « girouette qui se prend pour le vent ».
Bernard Kouchner : « professionnel du Bon Coeur » qui dénigrait ses collègues « avec une méchanceté de satrape » dont le surnom « Bernard-Koutecher-au-Gabon » laisse entendre un appât du gain certain.
Du côté des seconds : Hubert Védrine, Erik Orsenna, Régis Debray...
Au-delà des politiques, FOG dresse le panthéon personnel de ses admirations – Claude Perdriel, patron du « Nouvel Obs », Robert Hersant, celui du Figaro, François Pinault, propriétaire du « Point » - et de ses amitiés dont l'une des plus étonnantes fut celle qu'il entretint avec Pierre Mauroy qui fut un authentique défenseur de l'intérêt général.
Quoi qu'on pense du regard de l'auteur, force est de constater qu'il constitue un témoignage important sur les quatre décennies qui viennent de s'écouler.
Et même si la situation est grave selon le journaliste, l'espoir demeure.
Lien : https://papivore.net/littera..
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Je me souvenais de son précédent ouvrage lu à la même époque l'année dernière où je ne pouvais m'arrêter de tourner les pages. Ce fut la même expérience cette fois-ci encore: j'ai dévoré son livre en quelques heures. On y retrouve le style, la qualité d'écriture, les phrases percutantes. le contenu est toujours aussi riche en anecdotes politiques ou personnelles qu'un non-initié trouve croustillantes. A titre personnel, je trouve ses analyses justes et pertinentes. Il fait quelques mea-culpa qu'on peut lui pardonner car il est toujours difficile d'être clairvoyant au milieu de la meute. Une belle idée cadeau pour Noël !
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Critiques acerbes, pointe de cynisme, verve, anecdotes truculentes, ce livre se lit rapidement et avec le sourire. J'ai trouvé les propos de FO Giesbert très intéressants et instructifs mais je suis convaincue que la politique est réservée à un monde particulier qui me désole.
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Tragédie Française, Franz-Olivier Giesbert
(tome 3 de la trilogie “Histoire Intime de la Ve République”)
La seule raison pour laquelle j'ai commencé par le tome 3 de cette trilogie, c'est que j'ignorais qu'il s'agissait d'une trilogie. Je lirai les deux premiers plus tard, je rangerai tout ça dans ma cervelle ensuite.
Je lirai plus tard quel est la finalité des deux premiers tomes, mais le but de celui-ci est clairement de trouver une explication à la situation compliquée de l'état français.
Le récit commence à l'aube de l'élection du 10 mai 1981, avec la victoire du socialiste François Mitterrand et de l'Union de la gauche. Il s'attarde évidement sur le lâchage des communistes, de l'engouement des premiers mois de l'arrivée de la gauche au pouvoir, avec son train nationalisations des grosses entreprises. Ensuite, les nombreux revirements, le lent abandon des classes ouvrières au profit des nouveaux Français, ce qui consacré la gauche caviar (ou bobo, c'est selon).
Vient ensuite l'avènement de Chirac, éternel batailleur et avide du pouvoir présidentiel, mais qui s'est éteint petit à petit tout au long de ses douze ans qu'a duré sa présidence. Chirac, contrairement à son prédécesseur, ne s'aimait pas et cela a plombé sa vision du pouvoir et safaçon de l'exercer. Avec bien sûr cette cohabitation “accidentelle” avec la gauche et l'arrivée de Jospin à Matignon.
Giesbert est ensuite plutôt clément avec Sarkozy et Hollande, dont il nous présente des mandats bien moins dramatiques que l'opinion et les médias français nous présentaient à l'époque. Cela restera à analyser, par la lorgnette de la postérité.
Il n'y a finalement que Macron qui en prend pour son grade. J'espère que Macron lira ce livre, il lui reste trois ans à l'Elysée pour redresser un bilan très mitigé. Ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les chiffres que FOG publie dans ce bouquin.
Justement, Tragédie Française n'est pas constellé de chiffres ou de déballages de situations politico-politiciennes et c'est ce qui le rend très agréable à lire, pour peu qu'on s'intéresse à la politique. L'auteur mêle sa propre trajectoire au récit en détaillant sa carrière de journaliste politique avec des passages aux prestigieux Nouvel Observateur, Le Figaro et le Point et en évoquant ses différentes rencontres dans ce milieu. Il parle aussi des amitiés qu'il a pu se faire parmi les hommes politiques qui ont marqué cette époque.
Cela se lit vraiment comme un roman, ce qui est très naturel car Giesbert est aussi un romancier émérite (même si personnellement je n'ai pas lu ses fictions). Mais il a un vrai talent, parfois empreint de lyrisme, même dans cet essai politique et c'est très bienvenu.
Tout journaliste politique possède une orientation politique. Ici, FOG prétend être de centre droit ne crachant pas sur la gauche. Cela se vérifie dans la lecture, car l'intérêt du pays est à tout moment l'élément conducteur et majeur de sa pensée et de son intention. Quand la gauche gouverne de façon responsable, il le reconnaît. Aucun règlement de comptes ici, du moins pas d'ordre personnel.
Quelques hommes se font toutefois lourdement dézinguer, mais pour leur action (ou inaction). Bérégovoy, Balladur, Fabius, Jospin, Aubry, Lang essuient les plâtres. Ils sont dépeint comme responsables du marasme et de la décrépitude française. Vous me direz que Giesbert est finalement bien ancré à droite... Est-ce sa faute qu'à chaque arrivée au pouvoir, la gauche a tapé les caisses de l'Etat? le but était de réduire la fracture sociale, mais elle s'est accentuée. L'auteur ne fait que constater les dégâts, toujours en s'appuyant sur les chiffres du PIB, du chômage ou de la dette publique. Finalement, c'est Hollande qui s'en sort le mieux, à gauche.
Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié ses analyses qui me semblent pertinentes.
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Ce livre est passionnant. Certainement pas pour les analyses économiques qu'on peut y trouver, l'auteur semble n'avoir d'autres connaissances en la matière que celles que l'on peut glaner aux Universités d'été du MEDEF. C'est-à-dire pas grand-chose.
Coté politique, c'est un peu mieux : Giesbert pense maitriser le sujet parce qu'il pochtronne depuis cinquante ans, grâce aux fonctions qu'il a exercées successivement au Nouvel Obs, au Figaro et au Point, avec la plupart de ceux qui croyaient compter en la matière. En ressort une image intimiste, plus charnelle, humaine pour tout dire, c'est-à-dire assez originale par les temps qui courent, du pouvoir.
Mais l'intérêt principal de l'ouvrage tient à sa méchanceté. FOG est une langue de vipère. Quand il exécute quelqu'un, et il exécute beaucoup, ce n'est jamais d'une phrase. Il broie, il mache, il hume, et y revient par plaisir. Même quand il aime son sujet, comme avec Chirac ou Mitterrand, c'est toujours plus aigre que doux. Et quand il le déteste, les aphorismes sont assassins.
Sur Macron, le plus féroce peut-être : « la preuve vivante qu'un cerveau de bonne qualité ne sert à rien s'il n'est pas juché au sommet d'une colonne vertébrale ».
Sur Bérégovoy : « affairiste de poche » ; « à force d'être suffisant, il avait fini par se croire nécessaire. »
Sur Laurent Fabius : « il pense pauvre et parle plat ».
Fermez le ban.
Reste que Franz-Olivier Giesbert écrit bien. Il écrit même très bien. Au point qu'avec lui, la mauvaise foi et le parti-pris deviennent un style.
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Je termine, avec la lecture de ce tome 3, la lecture de la trilogie rédigée par "FOG" à propos de l'histoire politique de la 5ème République.
Sa plume est extrêmement plaisante (le vocabulaire qu'il utilise est un pur bonheur, varié, parfois désuet, mais toujours instructif!) et mêle intimement son histoire personnelle et la grande Histoire, ce qui permet de "donner vie" à cette dernière et de rappeler que l'histoire n'est pas qu'un vieux propos fossilisé figurant dans de poussiéreux manuels scolaires.

Ce fut un REGAL et, à titre personnel, j'ai eu un faible pour le second et le troisième tome, probablement parce que je suis fort peu au fait des événements liés à la guerre d'Algérie et que je ne suis pas certaine d'avoir tout saisi...

Je conseille à tous la lecture de ces livres qui offrent un grand moment de douce nostalgie sur fond de craintes relatives par rapport à l'avenir de cette belle nation française...!
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Ce livre se lit bien, il est assez dense. Cependant je ne l'ai pas trop apprécié : l'auteur est trop donneur de leçon à mon goût, et très négatif. Il éreinte à peu près tout le personnel politique qu'il évoque et qu'il a côtoyé. À tel point que cela manque vraiment de nuances. La tragédie française dont il est question, cela semble être réellement le poids de la dette publique qui semble l'alpha et l'oméga de cette critique.
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Il a parfois une vision très personnelle des choses (il n'a pas été journaliste politique pour rien), mais dans l'ensemble j'ai apprécié et en même temps découvert l'auteur Giesberg.




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Une chronique s'étalant de 1981 à nos jours particulièrement intéressante quand on a vécu cette période.
Franz Olivier Giesbert nous fait revivre ces années au fil de ses échanges avec les présidents, premiers ministres et autres politiciens qu'il a pu rencontrer.
Avec son écriture dynamique, pleine de verve et son vocabulaire émaillé de mots peu usités (penser à avoir un dictionnaire à proximité) ce livre est une vraie mine d'informations.
FOG nous fait découvrir la vie politique française en coulisses et nous donne également un aperçu de de celle de nos élites.
Dans ses jugements, péremptoires, de ceux qui nous gouvernent, ils sont de 3 types:
- Ceux qu'il déteste: Jossepin, Fabius, Aubry, Bérégovoy, Macron.
- Ceux qu'il n'appréciait pas mais avec qui il s'est réconcilié: Mitterrand, Sarkozy, Hollande, Chirac…
- Ceux qu'il aime: Mauroy, Hersant, Minc, Perdriel…
Et enfin un juge très sévère de lui même.

En conclusion, un livre qui se lit presque comme un roman et qui aide à mieux comprendre notre époque.

Et bonus… J'ai appris que le vrai nom de Louis de Funes était Louis de Funes de Galarza originaire d'un famille Catalane….





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