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Histoire intime de la Vᵉ R... tome 3 sur 3
EAN : 9782072969300
512 pages
Gallimard (02/11/2023)
4.1/5   81 notes
Résumé :
Dans Le Sursaut, j’ai raconté le redressement gaulliste de 1958, et dans La Belle Époque, la gestion de « mère de famille » des années Pompidou et Giscard. C’était un autre siècle. Mais les décennies suivantes, que j’essaie de faire revivre ici, celles de Mitterrand, Chirac, même Sarkozy et Hollande, nous paraissent elles aussi lointaines, avec leurs promesses et leurs ombres : bicentenaire de la Révolution, chute du Mur, 11 Septembre, irruption des « lieux de mémoi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Pour tout dire, j'attendais avec impatience la sortie de ce troisième volume de « L'histoire de le Ve République » vue par Frantz-Olivier Giesbert et sous-titré « Tragédie Française » ; après « le sursaut » et « La belle époque »…

Impatience, du fait que la période couverte m'est complétement contemporaine. J'ai voté pour une première fois en 1981, et depuis n'ai pas manqué de suivre toutes les turpitudes de nos chers élus.
Fidèle à son habitude, F.O Giesbert passe en revue l'époque via ses différentes fonctions journalistiques, et surtout via lui-même : si ce volume, plus que les deux précédents, a quelque chose à voir avec l'intime, il s'agit plutôt de celui de l'auteur que celui de la Ve République. Serait-ce le sens caché de ce titre ? En effet, rien ne nous sera épargné ; histoires de coeur, maladies, etc.

Malgré tout, une lecture agréable. L'homme a du style, du vocabulaire et de l'autodérision, quand ce n'est pas de la contrition. Ajoutons à cela que le récit est parsemé des tubes des différentes époques. Pour exemple : 1995 reste pour moi l'année ou de grandes grèves ont tenté de renverser le gouvernement Juppé ; alors que dans mon entreprise, la reconduction de la grève pour le lendemain était décidée « à l'unanimité des grévistes », représentant en gros 20% des effectifs, les grévistes… Tout ça sur l'air de « pour que tu m'aimes encore » de Céline Dion, oeuvre de Jean-Jacques Goldman

Un récit également parsemé d'une galerie de portraits au vitriol doublés d'un solide manteau pour l'hiver, entre autres pour les plus chaudement vétus, M. Aubry, E. Balladur.

Par ailleurs, une fascination pour F. Mitterrand qui ne se dément pas même après le « tournant de la rigueur » de 1983 qui mit fin au « changer la vie », cher à la campagne électorale des socialistes de l'époque.

"Regarde
Quelque chose a changé
L'air semble plus léger
C'est indéfinissable
...
Un homme
Une rose à la main
Nous montre le chemin
Vers un autre demain. " Barbara, Pantin

Je dis fascination quand une part importante du bouquin, la moitié environ, est consacrée à la période 1981-1995. Les présidences des suivants, que ce soit J. Chirac, N. Sarkosy, F. Hollande n'étant que survolées. Quand à E. Macron, l'exercice est en cours…

J'apprends ici que l'auteur, en 1995, manque le Goncourt de deux voix face à Andreï Makine. « La souille ». Une référence au « Vendredi ou les limbes du pacifique » de M. Tournier ? A voir. Bouquin acheté, et commencé dès ce matin, à suivre…
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Parce qu'il nous parle d'une époque qui nous est plus familière (1981-2022) et que son auteur, né en 1949, a accumulé une expérience considérable de journaliste politique, le dernier volet de la trilogie consacrée à la Ve République, « Tragédie française » est certainement le plus réussi et le plus touchant.
Comme dans ces opus précédents, Franz-Olivier Giesbert mêle faits politiques, anecdotes intimes sur les puissants et digressions personnelles souvent poignantes, notamment sur sa mère.
Dans une écriture enlevée truffée de formules savoureuses et de mots qui obligent à avoir un dictionnaire près de soi (quelques exemples : patafar, mirliflore, fourrier, barnabite, vérbigération, componction, subclaquant, coquebin, harpailler, ramentevoir, nonchaloir, coquecigrue), ce récit d'une France qui s'enfonce dans le déclin fait le portrait des cinq présidents de la République qui se sont succédé durant les quarante dernières années.
Si ces croquis sont souvent vachards pour les politiques qui, selon lui, ont participé à « l'affaissement économique », au « délitement sociétal », à la « crise de la volonté politique », ils sont aussi empreints d'une certaine tendresse pour les hommes qui ont incarné le pouvoir. Seul le chef de l'État actuel échappe à sa complaisance
François Mitterrand fut victime d'un péché d'orgueil pensant qu'il pouvait table rase du passé. le résultat est qu'il se heurta aux réalités économiques. FOG ne cache pas sa responsabilité dans la montée du FN. Pestiféré durant le premier septennat, il finit « par tout lui pardonner » parce qu'il incarnait l'esprit français.
Jacques Chirac, celui qui ne s'aime pas, presque attendrissant avec ses blessures .
Nicolas Sarkozy pour lequel FOG a ressenti une véritable haine avant de partager avec lui une forme de complicité liée à leurs amours malheureuses.
François Hollande auquel il reconnaît un certain savoir-faire en matière de politique étrangère.
Emmanuel Macron sur lequel les qualificatifs bien tranchés pleuvent : « prince de l'évitement », « président Narcisse », « tempérament égocrate », « court-termiste », « destructuré », « discontinu ».
Dans l'entourage de ceux qui ont décroché le Graal, d'autres personnalités sont soit dézinguées, soit encensées.
Du côté des premiers, on trouve :
Pierre Bérégovoy : « à force d'être suffisant, il avait fini par se croire nécessaire » écrit l'auteur à son propos. « Affairiste de poche » poursuit-il.
Laurent Fabius : « il exsude un mélange d'ennui et de suffisance intestinale » ; « il pense pauvre et parle plat ».
Édouard Balladur, le traître.
Lionel Jospin avec sa « moraline plein la bouche » et qui a agi en couard au moment de l'affaire du port du voile à Creil en 1989.
Martine Aubry, une femme « rongée par la haine » et une « girouette qui se prend pour le vent ».
Bernard Kouchner : « professionnel du Bon Coeur » qui dénigrait ses collègues « avec une méchanceté de satrape » dont le surnom « Bernard-Koutecher-au-Gabon » laisse entendre un appât du gain certain.
Du côté des seconds : Hubert Védrine, Erik Orsenna, Régis Debray...
Au-delà des politiques, FOG dresse le panthéon personnel de ses admirations – Claude Perdriel, patron du « Nouvel Obs », Robert Hersant, celui du Figaro, François Pinault, propriétaire du « Point » - et de ses amitiés dont l'une des plus étonnantes fut celle qu'il entretint avec Pierre Mauroy qui fut un authentique défenseur de l'intérêt général.
Quoi qu'on pense du regard de l'auteur, force est de constater qu'il constitue un témoignage important sur les quatre décennies qui viennent de s'écouler.
Et même si la situation est grave selon le journaliste, l'espoir demeure.
Lien : https://papivore.net/littera..
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Tragédie Française, Franz-Olivier Giesbert
(tome 3 de la trilogie “Histoire Intime de la Ve République”)
La seule raison pour laquelle j'ai commencé par le tome 3 de cette trilogie, c'est que j'ignorais qu'il s'agissait d'une trilogie. Je lirai les deux premiers plus tard, je rangerai tout ça dans ma cervelle ensuite.
Je lirai plus tard quel est la finalité des deux premiers tomes, mais le but de celui-ci est clairement de trouver une explication à la situation compliquée de l'état français.
Le récit commence à l'aube de l'élection du 10 mai 1981, avec la victoire du socialiste François Mitterrand et de l'Union de la gauche. Il s'attarde évidement sur le lâchage des communistes, de l'engouement des premiers mois de l'arrivée de la gauche au pouvoir, avec son train nationalisations des grosses entreprises. Ensuite, les nombreux revirements, le lent abandon des classes ouvrières au profit des nouveaux Français, ce qui consacré la gauche caviar (ou bobo, c'est selon).
Vient ensuite l'avènement de Chirac, éternel batailleur et avide du pouvoir présidentiel, mais qui s'est éteint petit à petit tout au long de ses douze ans qu'a duré sa présidence. Chirac, contrairement à son prédécesseur, ne s'aimait pas et cela a plombé sa vision du pouvoir et safaçon de l'exercer. Avec bien sûr cette cohabitation “accidentelle” avec la gauche et l'arrivée de Jospin à Matignon.
Giesbert est ensuite plutôt clément avec Sarkozy et Hollande, dont il nous présente des mandats bien moins dramatiques que l'opinion et les médias français nous présentaient à l'époque. Cela restera à analyser, par la lorgnette de la postérité.
Il n'y a finalement que Macron qui en prend pour son grade. J'espère que Macron lira ce livre, il lui reste trois ans à l'Elysée pour redresser un bilan très mitigé. Ce n'est pas moi qui le dit, ce sont les chiffres que FOG publie dans ce bouquin.
Justement, Tragédie Française n'est pas constellé de chiffres ou de déballages de situations politico-politiciennes et c'est ce qui le rend très agréable à lire, pour peu qu'on s'intéresse à la politique. L'auteur mêle sa propre trajectoire au récit en détaillant sa carrière de journaliste politique avec des passages aux prestigieux Nouvel Observateur, Le Figaro et le Point et en évoquant ses différentes rencontres dans ce milieu. Il parle aussi des amitiés qu'il a pu se faire parmi les hommes politiques qui ont marqué cette époque.
Cela se lit vraiment comme un roman, ce qui est très naturel car Giesbert est aussi un romancier émérite (même si personnellement je n'ai pas lu ses fictions). Mais il a un vrai talent, parfois empreint de lyrisme, même dans cet essai politique et c'est très bienvenu.
Tout journaliste politique possède une orientation politique. Ici, FOG prétend être de centre droit ne crachant pas sur la gauche. Cela se vérifie dans la lecture, car l'intérêt du pays est à tout moment l'élément conducteur et majeur de sa pensée et de son intention. Quand la gauche gouverne de façon responsable, il le reconnaît. Aucun règlement de comptes ici, du moins pas d'ordre personnel.
Quelques hommes se font toutefois lourdement dézinguer, mais pour leur action (ou inaction). Bérégovoy, Balladur, Fabius, Jospin, Aubry, Lang essuient les plâtres. Ils sont dépeint comme responsables du marasme et de la décrépitude française. Vous me direz que Giesbert est finalement bien ancré à droite... Est-ce sa faute qu'à chaque arrivée au pouvoir, la gauche a tapé les caisses de l'Etat? le but était de réduire la fracture sociale, mais elle s'est accentuée. L'auteur ne fait que constater les dégâts, toujours en s'appuyant sur les chiffres du PIB, du chômage ou de la dette publique. Finalement, c'est Hollande qui s'en sort le mieux, à gauche.
Pour ma part, j'ai beaucoup apprécié ses analyses qui me semblent pertinentes.
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Je me souvenais de son précédent ouvrage lu à la même époque l'année dernière où je ne pouvais m'arrêter de tourner les pages. Ce fut la même expérience cette fois-ci encore: j'ai dévoré son livre en quelques heures. On y retrouve le style, la qualité d'écriture, les phrases percutantes. le contenu est toujours aussi riche en anecdotes politiques ou personnelles qu'un non-initié trouve croustillantes. A titre personnel, je trouve ses analyses justes et pertinentes. Il fait quelques mea-culpa qu'on peut lui pardonner car il est toujours difficile d'être clairvoyant au milieu de la meute. Une belle idée cadeau pour Noël !
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Ce livre est passionnant. Certainement pas pour les analyses économiques qu'on peut y trouver, l'auteur semble n'avoir d'autres connaissances en la matière que celles que l'on peut glaner aux Universités d'été du MEDEF. C'est-à-dire pas grand-chose.
Coté politique, c'est un peu mieux : Giesbert pense maitriser le sujet parce qu'il pochtronne depuis cinquante ans, grâce aux fonctions qu'il a exercées successivement au Nouvel Obs, au Figaro et au Point, avec la plupart de ceux qui croyaient compter en la matière. En ressort une image intimiste, plus charnelle, humaine pour tout dire, c'est-à-dire assez originale par les temps qui courent, du pouvoir.
Mais l'intérêt principal de l'ouvrage tient à sa méchanceté. FOG est une langue de vipère. Quand il exécute quelqu'un, et il exécute beaucoup, ce n'est jamais d'une phrase. Il broie, il mache, il hume, et y revient par plaisir. Même quand il aime son sujet, comme avec Chirac ou Mitterrand, c'est toujours plus aigre que doux. Et quand il le déteste, les aphorismes sont assassins.
Sur Macron, le plus féroce peut-être : « la preuve vivante qu'un cerveau de bonne qualité ne sert à rien s'il n'est pas juché au sommet d'une colonne vertébrale ».
Sur Bérégovoy : « affairiste de poche » ; « à force d'être suffisant, il avait fini par se croire nécessaire. »
Sur Laurent Fabius : « il pense pauvre et parle plat ».
Fermez le ban.
Reste que Franz-Olivier Giesbert écrit bien. Il écrit même très bien. Au point qu'avec lui, la mauvaise foi et le parti-pris deviennent un style.
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Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
Le bourgeois ne veut pas d’ennuis. C’est pourquoi il se dit de gauche ou, mieux, d’extrême gauche. « Le Monde » lui donne chaque jour les « analyses » qui collent à son personnage et qu’il se croit obligé de clamer plus ou moins fort comme une récitation. Inutile de penser par soi-même. Pour donner l’impression d’être intelligent ou informé, il lui suffit de reprendre avec un air pénétré les oracles du journal.
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La tyrannie est une prison intérieure où la lumière n'entre jamais. Ce qui finit toujours par la perdre.
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En prenant le contrôle du cerveau des socialistes, l’extrême gauche se comporte comme le ver, de la famille des nématomorphes, qui infecte le système nerveux des criquets ou des sauterelles pour les amener à se suicider dans l’eau des mares, où ce parasite pourra enfin forniquer et se reproduire à loisir. Cette même extrême gauche a une obsession qu’on pourrait qualifier de léniniste : anéantir la gauche démocratique en la soumettant à son terrorisme intellectuel. Longtemps, alors que le communiste massacrait les humains par dizaines de millions, en Chine ou en Union Soviétique, leurs ancêtres avaient déjà réussi à discréditer tout mal-pensant en le traitant d’ « anticommuniste », insulte qui, dans les années 1970, disqualifiait Soljenitsyne, Koestler, Orwell, Leys, Revel ou Aron.
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Si la France était une personne, comme disait Michelet, elle devrait aussi entendre parler tout le temps dans sa tête les voix de ses grands héros : Clovis, Aliénor d’Aquitaine, Saint louis, Jeanne d’Arc, La Fayette, George Sand, Victor Hugo, Jean Jaurès, Georges Clémenceau, Colette et, bien sûr, le général de Gaulle. Compte tenu des caractères des uns et des autres, ça bourdonnerait, ça tintouinerait même beaucoup. Mais j’ai beau orienter mon oreille dans toutes les directions, aucun son ne parvient jusqu’à moi. Il est vrai que ces personnages ne font plus que des apparitions fugitives dans les manuels scolaires, quand ils n’en ont pas été rayés. Aujourd’hui, ce ne sont que des ombres muettes et démantibulées qui s’effacent peu à peu, au fond des ténèbres, comme si nous avions décidé, nous autres Français, de n’être plus réduits qu’à nous-mêmes.
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Comme une grande partie de ma génération, je croyais que le monde avait été créé pour lire ou écrire et que les livres nous étaient aussi nécessaires que l'air, le vin, le ciel, la mer, la beauté, sans lesquels l'existence est une erreur.
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