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3,62

sur 733 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une dame centenaire, qui tient un restaurant à Marseille, et qui derrière une vie de restauratrice réputée autant par ses talents culinaires, que par la longévité de son existence, -laquelle peut très certainement s'expliciter par son tempérament hors du commun- ; cache les secrets d'une vie tourmentée, que les deuils du sang versé nés des tourments de l'Histoire de ce terrible XXème siècle, n'auront pas épargnée.
La cuisinière aura connu les massacres du génocide arménien, le viol de son corps d'enfant, l'exil, la fuite, la peur, la deuxième guerre mondiale et tout son cortège d'indicibles horreurs, jusqu'aux drames éclos sous l'ère maoïste, après une vie menée en Amérique.
Elle a aimé, a été aimée, a eu des maris, des enfants, elle les a tous pleurés. Son destin a été une mare de sang et de larmes, qui n'a jamais pu éteindre le feu de son ventre ni celui de son âme. Toujours elle a su renaître face à ses morts qui l'ont brisée, et pourtant consolidée.
Bien sûr, comme tout grand goûteur des parfums de l'Existence, elle a une potion magique, un élixir de jouvence, qui à défaut de lui apporter la jeunesse éternelle, lui procure tout du moins une vieillesse qui se prolonge continûment, et qui lui permet, encore, de sentir la morsure d'un regret, lorsque se colle à sa rétine, l'enviable jeunesse d'un mâle aguicheur… Son secret ? Elle tue. Elle tue ceux qui lui prennent ses aimés. Elle venge ses morts en toute bien-pensance. Elle échange le sang des innocents contre celui des salauds. A chaque fois qu'elle fait s'éteindre une de ces vies-là, elle reprend un surplus d'énergie, un sursaut comme une libération, un prétexte à renouveler son parcours, elle étend alors, un peu plus ses racines sur cette terre qui lui a mangé (et si constamment), les fruits qu'elle y aura fait pousser.
Ce livre n'est en rien un ode à la vengeance meurtrière, ces meurtres sont des symboles qui tentent à prouver qu'il faut tout faire pour faire reculer les monstres et cultiver la vie, en dépit de tout, des autres comme de soi. Que l'amour, le sexe, le partage, le don de soi sont les seuls atouts qui peuvent nous rendre dignes d'avoir été et d'avoir remporté le pari d'avoir vécu notre vie. Car notre héroïne ne fait pas que se venger, elle venge également tous ceux qui n'ont pas pu se relever et renaître de leurs douleurs…
Cette odyssée est aussi l'occasion pour nous, de croiser des personnalités comme Jean-Paul Sartre (non dénué de ses petitesses), Simone de Beauvoir, Nelson Algren, et Félix Kersten (avec sa si délicate position et opposition), jusqu'à ces âmes noires qui auront piqué le monde d'une vaste peste brune. Mais c'est aussi l'occasion pour F.O.G., de faire entendre sa voix sur ces personnes, de livrer quelques points de vue mordants et sans concession, sur le métier d'écrivain, sur certains de ses collègues et leurs travers… Pour toutes ces raisons, et pour bien d'autres encore, ce roman est vraiment à lire…
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Je n'aime pas du tout Franz-Olivier Giesbert, je le trouve pédant, prétentieux, arrogant...mais je dois bien avouer que sa plume est agréable. Il nous brosse ici un siècle d'histoire (très rapide tout de même) et n'épargne rien à son personnage principal. Même si son récit est invraisemblable, certaines réflexions de l'auteur donnent à réfléchir et son appréciation sur les intellectuels comme Sartre, Simone de Beauvoir... est frappée au coin du bon sens.
Un petit bémol pour les passages un peu crus qui n'apportent rien si ce n'est de flatter notre côté voyeur.
Lien : http://ratdebiblio.overblog...
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Un avis partagé .... Un plaisir de lire qui s'est amoindri au fil des pages.
J'ai vraiment accroché sur la première partie, puis, j'ai trouvé le tout assez fouillis. Peut-être beaucoup trop d'évènements majeurs de l'Histoire qui se déroulent ici : l'Arménie de 1915, l'Allemagne nazie, la Chine de Mao. Des faits historiques d'une importance capitale que Rose, l'héroïne, vit dans la promiscuité des "grands décideurs".
Bon, du coup, ça perd en crédibilité, ces 1 000 vies en une seule ...
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Rose a plus de 100 ans, c'est une cuisinière reconnue qui tient toujours boutique à Marseille. Elle décide d'écrire ses mémoires et ainsi nous fait revisiter le siècle dernier du génocide arménien à nos jours.
Cette sacrée bonne femme, qui juge comme un charretier, a tué , rencontré les "grands de ce monde" que ce soient Himmler bien sûr comme le titre du livre l'indique, mais aussi Jean Paul Sartre, Simone de Beauvoir et son amant américain, voyagé de Turquie en France, Allemagne, Etats-Unis, Chine. On parle aussi de cuisine dans ce livre à travers les repas servis à ces différents personnages, d'hygiène de vie, de philosophie, de littérature.
Un livre un peu fourre tout, totalement farfelu et irréaliste, certes bien écrit mais où l'on s'ennuie assez vite quand on a compris la mise en place et les propos de l'auteur.
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Sous titre possible : Elle boit pas, elle fume pas, elle cause pas mais elle flingue ! (mix de titres empruntés à Michel Audiard, années 70!) Pourquoi ai-je pensé à ces films hilarants ? Parce que la cuisinière d'Himmler qui baise aussi bien qu'elle cuisine, traverse ce roman comme un vrai courant d'air dévastateur, surmontant les sévices des régimes totalitaires en n'y laissant que sa pudeur derrière laquelle elle n'a jamais eu l'intention de s'abriter. On peut rire si on arrive à faire abstraction des vraies horreurs qui se sont perpétrées au long des 105 ans de ce cordon-bleu unique et incomparable !!!
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Etant donné le nombre de critiques qui existent déjà sur ce livre, je ne vais pas ajouter un résumé à ceux qui existent déjà. Je me contenterai de livrer ici mes impressions.

C'est le premier roman de Franz-Olivier Giesbert que je lis, et je dois dire que son style m'a plu. C'est alerte et bien ciselé, et ça se lit facilement.

Au niveau du récit, j'ai été quelque peu mal à l'aise au début en raison de la froide distance avec laquelle sont racontées toutes les vicissitudes que rencontre Rose. Mais il est vrai qu'elle déteste verser dans la pleurnicherie, et cette distance m'est apparue plus logique au fur et à mesure de mon avancée dans la narration.

En fait, une fois terminé, il m'a semblé évident que Rose n'est que l'incarnation de la petite histoire dans la grande, et qu'elle ne sert que de fil conducteur à la description de toutes les exactions du XXe siècle. Une sorte de Forrest Gump littéraire, en quelque sorte. Et que par-delà L Histoire, qui ne retient que les grands évènements sans tenir compte des êtres humains, Rose représente la vie dans toute sa splendeur, avec tous ses plaisirs quotidiens, le sexe et la nourriture, et tous ses malheurs engendrés par le destin.

Je ne sais pas si je retiendrais longtemps l'histoire de Rose, mais le livre m'a donné l'envie et la curiosité d'aller me renseigner sur certains pans de l'histoire du XXe siècle que je ne connais pas en détail : le génocide arménien, le nazisme ou le maoïsme, tous ces moments où des êtres humains ont arbitrairement décidé du sort d'autres êtres humains.

Au final, ce livre est un hymne à la vie. Nul ne sait ce que l'avenir et le destin réserve à chacun d'entre nous, mais il nous appartient de vivre, de profiter de chaque instant, en essayant de passer entre les fourches caudines de la grande Histoire.

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Une autre façon de "raconter" l'histoire du 20 éme siècle.
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Rose 105 ans, vieille restauratrice marseillaise, reçoit un jour une lettre d'une certaine Renate Froll qui va lui donner l'occasion de revenir sur sa vie en écrivant ses mémoires. Un siècle de vie qui épouse un siècle d'Histoire.


Rose est née en Arménie en 1907, très jeune elle subit le génocide arménien et est obligée de fuir son pays. Elle trouve un jour une salamandre qui deviendra sa confidente et sa conscience. Elle est capturée et mise dans le harem de Selim Bey qui la traitera bien même si elle devient son esclave sexuelle. Donnée par Selim Bey à un de ses amis patron de cargo, elle profitera d'une escale à Marseille pour s'échapper. Après avoir vécu dans la mendicité elle est finalement adoptée par une famille de paysans des Alpes de Haute Provence, qu'elle y rencontrera son mari .


Installée à Paris, le couple vit grâce à un Oncle de son mari en faisant des recherches sur un livre que celui-ci veut écrire sur un auteur anti-sémite. Bien que dégoûtés par ce travail, il s'y résolve le temps de mettre assez de côté pour que Rose puisse ouvrir son restaurant La Petite Provence.


En suivant l'histoire de Rose, des gens qu'elle va rencontrer et dont elle va vouloir se venger, ce roman nous permet de traverser un siècle d'histoire de l'humanité, du génocide arménien à la deuxième guerre mondiale en passant par la chine communiste . La vengeance est un moteur pour cette femme à la vitalité exceptionnelle qui fait penser par moment à Calamity Jane. Un roman passionnant plein d'humour et de truculence qui nous montre que l'homme est l'animal le plus cruel et que l'histoire ne lui apprend rien.

"Les humains sont comme les bêtes d'abattoir. Ils vont à leur destin, les yeux baissés, sans jamais regarder devant ni derrière eux. Ils ne savent pas ce qui les attend, ils ne veulent pas savoir, alors que rien ne serait plus facile : l'avenir, c'est un renvoi, un hoquet, une aigreur, parfois le vomi du passé."
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"La cuisinière d'Himmler" m'a laissé une impression mitigée.
J'ai aimé cette traversée du XXème siècle riche en détails ainsi que le franc parlé de Rose qui rendent le récit dynamique et intéressant.

Les innombrables épreuves que Rose a enduré permettent à l'auteur une vue d'ensemble des différentes époques et massacres du siècle dernier. C'est à la limite du crédible mais soit. Malgré une grande force de caractère et un goût pour la vengeance, j'ai trouvé Rose passive dans bien des situations, ce qui la rend complice et m'a dérangée.

Un autre bémol concerne le titre accrocheur du livre qui ne reflète pas vraiment son histoire. Himmler fait tardivement son apparition pour seulement une centaine de pages sur 400.
Malgré tout, "La cuisinière d'Himmler" reste un roman puissant qui vaut le coup de s'y plonger ne serait-ce que pour la belle plume de Franz-Olivier Giesbert dont je garde de jolies citations.
Lien : https://www.instagram.com/fa..
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Je ne sais pas dire si j'ai aimé ce livre. Il m'a marqué, indubitablement, et je l'ai dévoré en 24h. Mais sous sa croûte d'humour truculent et de grossièreté bête, sous la pulsion de vie qu'on ressent tout le long du roman comme fil conducteur, il y a une tristesse infinie, une amertume insondable, qui persiste dans la bouche même après la fin du livre, comme lorsqu'on vient de vomir.

L'auteur dit qu'il a voulu donner à son livre « la joie de vivre et de survivre » pour thème principal ... Mais, en ce qui me concerne, ce n'est pas du tout ce que j'ai ressenti.
Oui, le sexe, élément récurrent tout au long du livre, peut donner la sensation d'une certaine jubilation du personnage-narrateur, et encore... La nourriture est très peu présente, curieusement, dans les descriptions, à part lorsqu'elle est préparée pour les autres... La vengeance, enfin, donne un peu le change de la jubilation, mais lorsqu'on creuse un peu elle s'avère être plutôt une compulsion inhibitrice d'angoisse qu'une véritable joie.

Bref, en ce qui me concerne, l'objectif est manqué. J'ai fini ce livre en n'ayant pas ri, en n'ayant pas ressenti de joie et en n'ayant pas appris grand chose de crédible sur l'histoire.
Je mets tout de même trois étoiles pour l'originalité du personnage et parce que, il faut le dire, on tombe dans la narration si facilement qu'on termine le livre sans se rendre compte qu'on vient de bouffer presque 400 pages.
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