533 notes, 112 critiques et 196 citations lors du début de ma lecture.
Il faut dire que la poussière était tombée sur la couverture depuis le temps que ce livre traînait.
Je ne sais pas pourquoi j'ai tant attendu ... la couverture me semble mauvaise, l'intrigue ne m'amuse guère, l'auteur me semble être un galant au verbe raffiné trop raffiné peut être ?
Une mollesse intellectuelle me l'a fait saisir avec l'envie d'un simple roman de littérature.
Je me retrouve face à un texte rempli de bons mots, plein de bonnes intentions plutôt banales déjà mille fois lu, je vous laisse le choix "mourrir n'est pas disparaître, mais, au contraire, renaître dans la tête des autres" ... "c'est le destin de l'espèce humaine que de laisser la bêtise et la haine mener ses pas au dessus des charniers que les générations d'avant n'ont cesse de remplir" ...
Quelques belles évocations "le jour de ma naissance, les trois personnages qui allaient ravager l'humanité étaient déjà de ce monde : Hitler avait dix huit ans, Staline, vingt huit et Mao, treize. J'étais tombé ans le mauvais siècle, le leur." Ou
"Merde, tu retourneras à la merde, c'est ce que les prêtres auraient dû nous dire au lieu de parler tout le temps de poussière qui, elle, n'a pas d'odeur. Il faut toujours qu'ils embellissent tout." Ou
"L'Amérique est un pays où on n'arrête pas de refaire sa vie jusqu'à sa mort. C'est pourquoi elle a fini par se croire éternelle. C'est sa faiblesse. C'est aussi sa force." Ou
"Pour un camus qui a vraiment résiste, combien de
Sartre ôu de vide qui se sont pris pour le vent mais n'étaient que la girouette ?"
Une lecture où l'on ne se départ jamais d'un tendre sourire tranquille, la grande Histoire rattrapée par la petite histoire d'un siècle autour de la vie d'une simple cuisinière qui nous laisse en souvenir quelques recettes pour nous appâter.
Malgré la cruauté des faits évoqués, nous survolons les catastrophes du siècle, nous nous adaptons au pire, quelques chagrins vite oublier pour sortir de l'ornière, un petit meurtre pour assouvir notre soif de vengeance et on repart !
Des jugements péremptoires sur les éminences intellectuelles de l'époque ... à juste titre ou pas ?
Lecture légère, malgre l'âpreté de l'histoire, c'est bien le paradoxe de ce livre.