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sur 1033 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Panturle et Arsule, dévorés par le même désir, le chaud que le printemps leur a semé au ventre, Panturle et sa chèvre Caroline, seuls dans le village abandonné et mourant, Arsule attelée telle une mule à la carriole du rémouleur Gédémus, misérable errance sur le plateau sauvage.

Il m'a semblé que pour ce dernier opus de la trilogie de Pan, Giono était un peu en manque d'inspiration. Contrairement aux deux premiers où il savait croquer la nature en quelques mots qui me régalaient, ici, il en fait des tonnes, (une page rien que pour raconter le ruisseau) et si on ajoute une construction déstructurée de cette maigre histoire, tel un Van Gogh, il semble toucher à la folie.
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Panier pattes en rond, écoutons au coin du feu l'ami Jean gazouiller la renaissance du village d'Aubignane...
C'est la deuxième fois qu'en ouvrant un Giono il me faut passer le barrage filtrant d'une préface défendant et réhabilitant le bonhomme contre ses accusations de collaborationnisme. Je n'ai pas creusé mais m'est avis que l'on a affaire à un cas beaucoup plus subtil et atypique que ça. J'en veux pour preuve cette langue incroyable, terrienne, d'une oralité chargée de poésie, qui puise dans les sucs les plus essentiels de la nature et sort des tripes. Drôle aussi, et délicieuse. Mais aussi d'une sensualité presque brutale.
Et c'est par cette écriture que l'on entre sans retenue dans le paysage de Regain, dans cette terre âpre mais gorgée de sève qui ne se donne aux hommes que si Pan le veut. Panturle le veut aussi, mais il lui faut une femme pour cela. le vent la lui apportera, pour féconder cette terre.
J'ai adoré cette histoire immersive, chargée de symboles et gorgée de sensations, où le rapport à la terre est quasiment sexuel comme dans La Terre de Zola. Ce serait dommage de m'arrêter sur ce point d'orgue d'une trilogie dont j'espère goûter ave autant de plaisir les deux premiers volets.

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C'est le troisème roman de Giono dans la trilogie "Pan". Je n'ai pas lu les deux autres.
Il exalte l'amour de la terre et retrace le destin de tous ces villages qui se meurent.
On y retrouve tous les symboles associés à la ruralité: le blé, le pain.
Une tragédie également avec unité de lieu (le village d'Aubignane), unité d'action (le renouveau de a terre cultivée) et unité de temps (le cycle des saisons agricoles). Un peu tiré par les cheveux mais cela y ressemble grandement tout de même.
Un côté ethnographique avec la description, sans misérabilisme d'un monde rural maintenant disparu mais je peux comprendre,qu'on peut trouver cela quelque peu ennuyant par le manque d'action.
J'ai d'ailleurs eu un peu de difficultés au début avec le côté très littéraire de l'écriture et cette accumulation de nom ou surnom complètement étranger.
Mais au final, on ressent la puissance de la Terre et des vies simples de ceux qui la cultive et j'ai dévoré le roman, emporté par le souffle de l'écriture de Giono.
A découvrir ou redécouvrir

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En fille du sud, "regain" a longtemps été pour moi uniquement le titre du roman emblématique de Jean Giono. Adolescente, J'en avais saisi le sens par association d'idées, puis cette fois-ci j'ai découvert qu'il y avait bien un nom commun derrière ce mot qui pour moi représentait tout un monde cher à mes yeux, un univers intime.
Préparez-vous à sentir la chaleur du midi vous accabler, à croiser ces nomades pittoresques, le rémouleur, le puisatier, à guetter les cailles et surtout à avoir le visage fouetté par le mistral, personnage à part entière du roman. Toute la nature par ailleurs prend vie et joue son rôle. C'est un véritable conte terrien, on entend le patois toutes les lignes, la terre rocailleuse, les relations rugueuses mais aussi la vie qui jaillit, la nature qui prend le dessus. Et c'est bon. comme les draps blanc rêches qui sont ressortis de l'armoire par la femme qui s'installe chez Panturle.
« ça fait chaud dans tout son corps comme si d'un coup, l'été avec toutes ses moissons se couchait sur elle ». Oui ne faire qu'un avec le pays et s'y laisser engloutir
Un drôle de conte contemporain par les temps qui courent en chantant le retour à la terre, mais des décennies avant notre époque. On assiste ainsi aux prémices de la renaissance de ce village, avec les essentiels, une pomme d'automne à savourer, la moisson, la promesse d'une naissance…
Enfin il y a la langue de Giono si riche et crue, qui s'accorde avec ce récit de reviviscence d'un homme, d'un village, qui suit le rythme de la Nature. Ses images suffisent et les figuiers, la grangette, les genévriers s'animent et deviennent les éléments d'un seul monde tangible et poétique.
« alors on s'en est allé hors de la bonne route, dans des quartiers perdus où le ciel était collé si fort contre la terre qu'il fallait forcer de la tête pour passer entre les deux ».
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En Provence, le village d'Aubignane se meurt. Ils ne sont plus que trois à y vivre : le vieux Gaubert, Panturle et La Mamèche. Après le départ de Gaubert et la disparition de la Mamèche, partie chercher une femme pour Panturle, celui-ci reste seul. Jusqu'à l'arrivée de Gédémus, l'aiguiseur, et d'Arsule.
Ce roman chante la Provence à travers la langue, les paysages, les parfums.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire et je n'ai commencé à m'y plonger qu'à l'arrivée d'Arsule.
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Nous suivons dans ce dernier volet de la trilogie de Pan qui se situe toujours dans la région de Manosque, quatre personnages.

Le gars Panturle et une veuve piémontaise, la Mamèche qui essaient de préserver la vie d'Aubignage, un hameau perdu de montagne que ses habitants ont abandonné petit à petit faute de pouvoir vivre de leur récolte et que le vieux forgeron quitte aussi. La Mamèche propose de se mettre à la recherche d'une femme pour Panturle pour faire renaitre le village, elle disparaitra tandis que Gedemus et Arsule, un couple d'itinérant essaie de s'installer dans la région.

Panturle réussira finalement à obtenir une belle récolte de blé sur le plateau aidé par les anciens d'Aubignage, s'unira avec Arsule et lui donnera un enfant. le personnage principal incarne Pan et la fertilité et son foyer conjugal attire une autre famille qui s'installe dans le voisinage pour faire vivre la terre d'Aubignage.

Le personnage principal aura suivi sa conviction, ordonné la nature pour en profiter pleinement en occupant la place qui lui incombe et atteindra la plénitude.

La construction est plus originale que les deux précédents en ce qu'on suit l'histoire divisée en deux parties, racontée par des narrateurs, la description des actions des personnages qui s'entrecroisent et le monologue intérieur de Panturle.

C'est cet opus avec Colline qui fait le plus référence au panthéisme. Comme souvent chez Giono, les phrases sont construites avec des mots simples mais vous imprègnent de leur sens douloureux ou émouvant en donnant vie souvent aux éléments naturels.
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J'avais déjà lu ce roman classique pendant mes études. Je n'en gardais peu de souvenirs à part qu'il se déroulait à la campagne , en Provence.
L'histoire est simple mais racontée de façon poétique.C'est vraiment un hymne à la nature , à la renaissance de la terre. Les descriptions des paysages sont tellement belles que limite j'entendais les cigales . C'est une bonne re- lecture.
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Jean Giono c'est juste beau. C'est une langue pas ordinaire et paradisiaquement juste. Des histoires simples. Ca parle de la vie. D'un Terrien à des Terriens.
Notez que j'ai lu assez peu de cet auteur et que ce livre-ci n'est pas mon préféré.
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Ce livre a l'odeur de mes livres d'enfance , ceux pris à la bibliothèque quand j'étais enfant.

Il sent l'ancien temps, comme le temps que Jean Giono nous décrit là.

Une écriture qui rend hommage à la nature, à celle que les paysans façonnaient à la sueur de leur front il y a longtemps mais peut être pas tant...

Je pense ainsi à mon grand-père maternel, ouvrier agricole ayant vécu quand on travaillait la terre avec les chevaux, quand on aiguisait sa faux sur sa pierre.

Mon grand-père tuait les lapins et en vendait même parfois la peau. Je l'accompagnais sur la terre pour ramasser les patates et mes souvenirs remontent en vagues nostalgiques comme une mer de blé aux touches rouges des coquelicots et bleus des bleuets.

Un livre, un classique, une écriture qui rend hommage à la terre et aux gens qui la vénèrent et qui en ont besoin.

Un autre temps mais une ode à la nature et à ce qu'elle nous offre.

Des portraits tout en humilité et en fragilité mais aussi en force et en adaptabilité.

Une rencontre d'amour ♥ Arsule et Panturle pour un regain.


Une très belle lecture.
Il est toujours agréable de découvrir des classiques.
Je suis heureuse de l'avoir lu,
il m'a emmené au coeur de la terre dans toute sa poésie.
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Cette histoire de renaissance d'un village abandonné traduit plus le désir de Giono qu'une réalité au moment où il l'écrit . Personnellement , c'est la première partie que je préfère , et de loin, la deuxième me paraît un peu trop convenue même si elle est optimiste ce qui n'est pas si courant chez Giono. Mais l'évocation de la progressive solitude et de la régression de Panturle dans son village déserté , le personnage de Mamèche , cette vieille femme demi sorcière qui se met en tête de lui trouver une femme , la traversée d'Arsule et de Gédémus du plateau pendant la nuit , c'est du très grand roman ! L'ambiance de sauvagerie et de mystère qui est crée laisse à tout moment un basculement dans la folie . Et pour avoir passé la nuit à la belle étoile sur le Contadour j'atteste de la puissance évocatoire du verbe de Giono.

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