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sur 1029 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pan est le dieu des bergers. Dans le sud de la France, au début du XXè siècle, Panturle est un pauvre berger. Dans son village d'Aubignane, tout le monde est parti, il ne reste que lui.
C'est, je pense, un roman d'atmosphère.
C'est un classique qui crie l'amour de la Terre cultivée et les Paysans.
Ce livre est aussi une ode à une région : la Provence.
J'ai d'abord un peu modifié ma « patate de sensibilité», comme l'écrit Nastasia. Je m'explique :
Je l'ai lu en 2015. A cette époque, je sortais d'une longue période de lecture de thrillers, j'aimais l'action et les rebondissements ! Quand j'ai lu « Regain », j'ai trouvé ça très « mort » : 2 étoiles !
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Mais aujourd' hui, je m'aperçois que :
c'est un hymne à la lenteur ;
mais je me rappelle, en le relisant, comme on est bien à la campagne… ;
mais c'est très bien écrit, une sorte de poésie en prose, un hymne à la douceur et à la lenteur campagnarde, avec des mots choisis pour la Nature que j'adore, le vent, les plateaux, les arbres morts, les genévriers…
Cependant, sur le même sujet, je préfère « La billebaude » d'Henri Vincenot, qui va plus loin que Jean Giono, et soutient une belle philosophie rurale contre les folies du progrès.
Cette lenteur, le covid nous y a convié, démontrant que non seulement les soignants, mais aussi les agriculteurs étaient indispensables à la vie.
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Et c'est aussi et surtout un hymne au troc et à l'autarcie.
Comme chez Vincenot, les agriculteurs du début du XXè siècle vivent de peu, vivent presqu'en autarcie, vivent de troc, et ça, j'aime bien ! Ils n'entrent pas dans cette société de consommation qui va pourrir, à mon avis, les citadins et même aussi les ruraux.
Le troc, l'autarcie, j'aime !... car …
Le troc, ce serait la grève de l'argent, de la banque et des riches : les riches seraient obligés de bosser vraiment à la production ;
l'autarcie, c'est le contraire de la dépendance : jadis, on était pratiquement indépendant, tout le monde bossait, le chômage n'existait pas.

A 17 ans, je voulais faire le concours de l'ENSA, parce que j'étais amoureux de ma prof de bio, et j'avais vraiment bien aimé les deux stages effectués dans une ferme à » traire les vac », à tourner la baratte à beurre, à monter les bottes de paille dans le chariot, et aussi à conduire la moissonneuse !
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Ce livre a donc gagné une étoile par rapport à 2015, car je pense mieux apprécier la poésie du livre qu'à l'époque.
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Jean Giono (1895 - 1970) écrivain et scénariste français, d'une famille d'origine piémontaise, a écrit un grand nombre de ses ouvrages dans le cadre du monde paysan provençal et plus particulièrement autour de sa ville natale de Manosque. Son roman, Regain, paru en 1930 est le dernier d'une trilogie intitulée Pan, dont les deux autres volets sont Colline et Un de Baumugnes.
Il ne reste plus que trois habitants à Aubignane : Panturle, Gaubert le vieux forgeron et la Mamèche, une vieille Piémontaise qui y a vu mourir son mari et son enfant. le forgeron quitte le hameau lui aussi, pour terminer sa vie près de son fils à la ville, quant à la Mamèche elle disparaît après une discussion avec Panturle, un homme encore dans la force de l'âge qui lui avoue que la solitude commence à lui peser et qu'une femme à ses côtés lui redonnerait espoir.
Panturle se retrouve définitivement seul, dernier habitant de ce lieu abandonné de tous, vivotant de sa chasse. Jusqu'à l'arrivée inopinée d'un rémouleur égaré, Urbain Gédémus, et d'une jeune femme qui l'accompagne, Arsule, tirant sa carriole et lui tenant compagnie. Entre Panturle et Arsule l'attrait physique est immédiat et ils se mettent en ménage à l'insu de Gédémus qui reprend la route, croyant Arsule partie.
La présence d'une jeune femme à ses côtés rend Panturle plus exigeant sur ses conditions de vie. La femme embellit le maison et lui se lance dans les travaux agricoles, allant jusqu'à semer du blé au prix d'efforts physiques énormes. Les mois passent, les récoltes donnent leurs fruits, le couple vit mieux. le bouche à oreille répand la nouvelle, la terre d'Aubignane est bonne pour la culture, quand le livre se clôt, Arsule est enceinte et une jeune famille vient s'installer dans une maison du village. Panturle a des voisins et Aubignane va renaître.
Sans être un chef-d'oeuvre, ce court roman de Giono est un très joli livre aux accents de poésie bucolique qui nous renvoie aux temps anciens où la terre était le bien le plus précieux pour les hommes. Alors que le village d'Aubagne semblait condamné à l'abandon et à la mort certaine, le courage et la volonté d'un homme, Panturle, associé à la rouerie ultime d'une vieille femme mourante, la Mamèche, permettront de redonner la vie à ce coin de terre perdue. Car la Mamèche qui avait disparu, n'était pas si loin, elle se profilait dans la lande pour effrayer et détourner de leur route le rémouleur et sa compagne, afin de les rabattre vers Aubagne et Panturle. La Mamèche interférant sur le cours du destin, pour que l'homme et la femme se rencontrent sur cette terre, paradis en devenir, qui fera du chasseur un agriculteur. Une de ces bonnes vieilles ruses comme on en trouve dans les mythologies grecques et romaines.
Un beau roman, plein d'une naïve innocence, écrit avec des mots et des tournures du vieux temps qui nous font revivre une époque faite de simplicité et de rudesse mais aussi de vérités basiques, donc essentielles.
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Ce grand classique a été lu au collège, c'est à dire il y a de ça un bout de temps déjà pour la récente trentenaire que je suis, et on ne dira jamais combien il est troublant de se replonger dans les lignes qui ont bercé les débuts émus de votre scolarité, et de voir à quel point elles nous apparaissent différentes.

Un professeur de lettres et de français dont le souvenir m'est cher disait toujours qu'il n'y avait de lecture que dans la relecture, la première lecture s'apparentant plus souvent à un déchiffrage, voire défrichage.

Giono donc, et les saveurs de la campagne provençale. Panturle, un paysan bourru, se retrouve seul dans un village perdu dans l'arrière pays provençal, agrippé à une terre âpre et avare, et apparemment voué à la ruine : Aubignane. le forgeron est parti vieillir chez son fils et "la Piémontaise" a mystérieusement disparue.

Mais la solitude lui pèse, et menace de le rendre fou. Jusqu'à ce qu'Arsule, une femme jeune, perdue, échoue à Aubignane, le rencontre. Dès lors, il l'installe chez elle. C'est alors que Panturle deviendra cultivateur plutôt que chasseur, dans l'espoir de faire du pain afin de nourrir sa « famille ». le blé qu'il cultive va faire parler de lui, et un "regain" de vie animera de nouveau le village.

Assez vif, coloré, authentique et émaillé de termes patois, le récit vous transporte dans l'ambiance désormais lointaine mais toujours aussi charmante propre à la Provence du début du siècle et, d'une certaine manière, arrive encore à vous toucher avec des personnages simples, enracinés sur leur terre, mais malheureusement parfois caricaturés (bien que ce ne soit pas Pagnol non plus).

Les souvenirs d'enfance pèchent par leur traîtrise. Lorsque vous retournez sur les lieux chéris, bien souvent, vous les trouvez soudainement bien plus petits, plus fades et étriqués que votre mémoire ne le suggérait. Préserver le souvenir d'un écrivain que vous avez lu dans votre enfance (souvenir qui d'ailleurs finit par avoir plus d'importance que l'objet sur lequel il s'est cristallisé) suppose parfois de ne pas le relire..
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Giono Jean
Regain
C'est à Aubignane, en Provence, un hameau perdu et désert, ils ne sont plus que trois, Gaubert, le forgeron, mais qui va retrouvé son fils, la vieille Mamèche et Panturle ; lorsque Mameche apprend le départ de Gaubert, c'est sa désolation, elle qui a déjà perdu son mari et son enfant. Alors elle voudrait que Panturle trouve femme. Mais elle disparait
Arsule est une fille de joie, elle en a assez et rencontre le rémouleur Gedemus, ils partent ensemble et dans la cabane où ils logent, ils ont peur, ils voient des ombres, ne serait-ce pas Mamèche ? inquiet il partent et vont vers Aubignane
Il n'y a que Panturle qui tombe amoureux d'Arsule, il la voudrait comme femme. Un soir il tombe à l'eau et à son réveil il trouve Arsule, il n'en peu plus et ils deviennent amant, elle quitte donc Gedemus.
Du coup Panturle revit, il monte un soc, achète du blé et un cheval, il faut faire revivre ce hameau, ils s'enrichissent grâce à la vente de ce blé à la foire.
Un jour un couple vient s'installer au village, ils ne sont plus seul et Arsule attend un enfant, la vie va reprendre dans ce hameau.
Come d'habitude Giono par moment se perd dans des description interminables sur la nature, certes c'est superbement écrit, mais un peu lassant quand même
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Regain est un des tomes de la trilogie de pan.
C'est beau, bien écrit, solaire… Ca se lit aisément, on rentre bien dans le récit. Ici le dieu Pan, le Dieu Champêtre, est un Dieu bienveillant, contrairement à Colline où c'était un Dieu qui déchaînait les éléments contre les hommes.
Après si cette critique doit être une critique subjective où on donne son avis comme on veut, je n'ai pas du tout aimé ce livre. D'abord le style de Giono, qui au début, notamment dans Colline, me paraissait superbe, m'a finalement ennuyée (je rappelle que c'est subjectif comme critique !) Mais décidément trop de description de l'air, des éléments, chargés d'odeurs, le sang qui sent l'aubépine, l'air qui sent les pois et le vin, les cuisses des femmes comme de l'eau… Ca donne un peu la nausée à la fin surtout que c'est sans arrêt.
Ensuite l'histoire : Panturle est le seul habitant d'un village de Provence qui se meurt. Les deux autres habitants partent successivement, la solitude lui pèse évidemment. Vient une femme, de façon presque surnaturelle, à moitié nue dans un champ, qui se tient les « mamelles » sorties du corset entre les mains, et qui ne demande pas mieux que de rester avec lui, et de lui faire un descendant.

Pas sûr que Bourdieu ( le bal des célibataires, crise de la société paysanne en Béarn), aurait vu la fin comme ça, mais Giono n'est pas tenu au réalisme me direz-vous. Enfin voilà, je n'ai pas énormément accroché, je reconnais que je n'ai certainement pas su apprécier l'oeuvre à sa juste valeur mais la femme est trop traitée comme un brave animal rempli d'instincts pour que ça puisse me plaire (surtout que je l'ai lu juste après Un de Baumugnes, où ce trait est encore plus marqué).
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Jean Giono, grand écrivain français, nous offre dans cette trilogie de Pan, une plongée dans le monde provençal paysan par ses trois romans :
Colline paru en 1929
Un de Baumugnes paru en 1929
Regain paru en 1930

Regain, c'est le village d'Aubignane et la désertification, les paysans partis à la ville avec l'espoir d'une vie meilleure. c'est aussi le combat de la survie pour ceux restés au village : la chasse, la cueillette et la culture des terres arides pour survivre.

Il suffit d'une femme pour tout faire renaître...

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Une meilleure lecture que le Moulin de Pologne .. Cela valait finalement la peine de donner une seconde chance à l'auteur avec ce deuxième roman.

Lecture faite après un court passage en Provence, où j'ai découvert la vieille ville abandonnée d'Oppède. Echo lugubre avec ce récit d'un village qui se dépeuple ...
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Dès les premières pages, l'écriture m'a frappé; pas de l'argot, pas vraiment du vieux français non plus sauf quelques mots ou expressions. J'ai beau chercher, je ne trouve toujours pas pourquoi, mais je me suis retrouvé comme dans de vieux films avec Jean Gabin! le rythme est particulier, d'une belle lenteur,
Giono excelle à nous faire sentir la nature tel qu'en témoignent ces deux extraits:
L'ombre marche sur la terre comme une bête: l'herbe s'aplatit, les sablonnières fument. L'ombre marche sur des pattes souples comme une bête. La voilà froide et lourde sur les épaules. Pas de bruit. Elle va son voyage. Elle passe. Voilà.
Il y a d'abord un grand peuplier qui s'est mis à leur parler. Puis, ça été le ruisseau des Sauneries qui les a accompagnés bien poliment en se frottant contre leur route, en sifflotant comme une couleuvre apprivoisée; puis, il y a eu le vent du soir qui les a rejoints et qui a fait un bout de chemin avec eux, puis il les a laissés pour de la lavande, puis il est revenu, puis il est reparti avec trois grosses abeilles. Comme ça. Et ça les a amusés.
Mais le procédé est utilisé quasi ad nauseam, ce qui en diminue l'impact; dommage.
Quant à l'histoire en soi c'est très dépouillé, simple, à la limite un peu trop même. J'aurais aimé par exemple que la relation entre Arsule et Panturle soit approfondie, qu'on étoffe la période de solitude de Panturle, que les personnages de la deuxième partie ne soient pas qu'esquissés... Par contre plusieurs thèmes sont habilement suggérés ou soulignés: la terre nourricière, l'énergie exponentielle du couple, la valeur de l'effort, les vertus de l'entraide, etc.
En somme c'est une lecture qui m'a plus dépaysé qu'autre chose. Je suis content de l'avoir fait, mais je ne revisiterai pas cet auteur!
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Dans ce tome, l'isolement, la solitude, la nature, son respect sont encore présentés au grand jour. L'histoire est très jolie, très simple, perdue en pleine campagne avec Panturle et Arsule. Seul bémol, certains personnages ont parfois plus d'un nom, ça m'a un peu mélangé au départ…
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De Jean Giono, on connaît surtout le hussard sur le toit – évoqué ici. Dès ses premières oeuvres, l'écrivain dessine les paysages qui sont les siens : la région de Manosque. En 1929, il publie Regain, l'histoire de la renaissance d'un village moribond, renaissance d'un monde.

Dans le village d'Aubignane, il n'y a plus que trois habitants : Gaubert, « la Mamèche », et Panturle. Rapidement, les deux premiers partent et Panturle se retrouve seul. Sa rusticité est celle du chasseur, qui devient presque une bête. Il vit au sein d'une nature personnifiée : les collines sont « velues », la terre « gémit », le vent « prend son élan » et « plaque sa grande main tiède ».

Une femme, amenée en secret par « la Mamèche », arrive au village. Arsule apporte avec elle une humanité féconde, celle qui sème le grain et récolte le blé, tout autant que l'amour. « La terre d'Aubignane redeviendra de la terre à homme », prédit un vieillard voisin, qui n'est autre que Gaubert. le lieu imaginaire, la narration au présent et les symboles de la fondation bâtissent un mythe primitif, celui de la civilisation.

Suite de la critique sur le blog :
Lien : http://carnetsdimelda.wordpr..
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