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4

sur 1029 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
La Provence bien sûr, un village mort, les maisons sont abandonnées, en ruine souvent, la terre est en friche. N'y reste plus qu'un irréductible Panturle qui vit surtout du produit de sa chasse. Et puis arrive une femme qui va changer sa vie, c'est le retour à la terre, à la culture. le blé va pousser, la vie va revenir dans ce hameau perdu et déshérité. Un beau roman champêtre aux accents et parfums de Provence. Une écriture simple, sans fioriture, tout comme l'histoire contée dans Regain.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Probablement le meilleur livre de Giono que j'ai lu jusqu'à présent. Vous allez sans doute vous poser la question pourquoi je lis encore des romans qui ont été écrits en cette moitié de XXe siècle alors qu'il y en a encore des milliers à découvrir et qui sortent régulièrement. Eh bien voilà, j'ai décidé de lire cet ouvrage pour plusieurs raisons. La première étant que, faisant partie d'une association qui s'intéressent de très près à cet auteur puisque nous allons réaliser un livre de peintures (qui sera probablement publié début 2014) sur les paysages chers à Giono, je me devais de le lire. D'ailleurs, nous nous sommes rendus à Vachères pour peindre le clocher bleu et qui fait que lorsque l'on se trouve devant lui, "il est toujours midi".
La seconde raison qui m'a poussé à vouloir découvrir cet ouvrage est que le président de l'association avec lequel nous faisons ces stages a lui-même adapté ce roman en pièce de théâtre et le joue régulièrement sur des scènes (amateurs bien entendu) et enfin la troisième raison est tout simplement que l'action se déroule chez moi, en pleine Provence.

Bon, revenons maintenant à ce qui vous intéresse vous : tout d'abord, il faut que vous sachiez que Regain" est le troisième tome de la "trilogie de Pan' mais que, si comme moi, vous décidez de commencer par ce tome-ci sans avoir lu les deux premiers ("Colline" et "Un de Baumugnes") au préalable, vous ne serez nullement perdu. le décor : un petit village perdu :celui d'Aubignane où ne vivent plus que trois habitants. Après le départ ou le décès de deux d'entre eux ne résidera plus que Panturle, un pauvre paysan pour qui la vie paraît bien triste jusqu'au jour où arrive dans sa vie une femme. Cette dernière, Arsule, anciennement connu sous le nom de Mademoiselle Irène, a quitté le vieux Gédémus avec qui elle a fait tout le trajet jusqu'à Aubignane et avec lequel elle a vécu pendant deux ans afin de recommencer (pour la troisième et dernière fois) une nouvelle vie !

Voilà en ce qui concerne la situation, la présentation des personnages principaux (retenez simplement Arsule et Panturle) ; pour ce qui est de l'action, il s'agit simplement de la rude vie à la campagne (eh oui, désolée pour ceux où celles qui s'attendaient à quelque chose de plus mouvementé) et, pour moi qui ai eu des grands-parents paysans qui, toute leur vie, se sont tués à la tâche en cultivant leurs terres, je peux vous assurer que l'action est bel et bien là !
A cela, n'oublions pas de rajouter les magnifiques descriptions de la Provence et je vous assure que, vu à travers les yeux de Giono, cela vaut le détour ! A découvrir !
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Ce livre a l'odeur de mes livres d'enfance , ceux pris à la bibliothèque quand j'étais enfant.

Il sent l'ancien temps, comme le temps que Jean Giono nous décrit là.

Une écriture qui rend hommage à la nature, à celle que les paysans façonnaient à la sueur de leur front il y a longtemps mais peut être pas tant...

Je pense ainsi à mon grand-père maternel, ouvrier agricole ayant vécu quand on travaillait la terre avec les chevaux, quand on aiguisait sa faux sur sa pierre.

Mon grand-père tuait les lapins et en vendait même parfois la peau. Je l'accompagnais sur la terre pour ramasser les patates et mes souvenirs remontent en vagues nostalgiques comme une mer de blé aux touches rouges des coquelicots et bleus des bleuets.

Un livre, un classique, une écriture qui rend hommage à la terre et aux gens qui la vénèrent et qui en ont besoin.

Un autre temps mais une ode à la nature et à ce qu'elle nous offre.

Des portraits tout en humilité et en fragilité mais aussi en force et en adaptabilité.

Une rencontre d'amour ♥ Arsule et Panturle pour un regain.


Une très belle lecture.
Il est toujours agréable de découvrir des classiques.
Je suis heureuse de l'avoir lu,
il m'a emmené au coeur de la terre dans toute sa poésie.
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Panturle et Arsule, dévorés par le même désir, le chaud que le printemps leur a semé au ventre, Panturle et sa chèvre Caroline, seuls dans le village abandonné et mourant, Arsule attelée telle une mule à la carriole du rémouleur Gédémus, misérable errance sur le plateau sauvage.

Il m'a semblé que pour ce dernier opus de la trilogie de Pan, Giono était un peu en manque d'inspiration. Contrairement aux deux premiers où il savait croquer la nature en quelques mots qui me régalaient, ici, il en fait des tonnes, (une page rien que pour raconter le ruisseau) et si on ajoute une construction déstructurée de cette maigre histoire, tel un Van Gogh, il semble toucher à la folie.
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Panier pattes en rond, écoutons au coin du feu l'ami Jean gazouiller la renaissance du village d'Aubignane...
C'est la deuxième fois qu'en ouvrant un Giono il me faut passer le barrage filtrant d'une préface défendant et réhabilitant le bonhomme contre ses accusations de collaborationnisme. Je n'ai pas creusé mais m'est avis que l'on a affaire à un cas beaucoup plus subtil et atypique que ça. J'en veux pour preuve cette langue incroyable, terrienne, d'une oralité chargée de poésie, qui puise dans les sucs les plus essentiels de la nature et sort des tripes. Drôle aussi, et délicieuse. Mais aussi d'une sensualité presque brutale.
Et c'est par cette écriture que l'on entre sans retenue dans le paysage de Regain, dans cette terre âpre mais gorgée de sève qui ne se donne aux hommes que si Pan le veut. Panturle le veut aussi, mais il lui faut une femme pour cela. le vent la lui apportera, pour féconder cette terre.
J'ai adoré cette histoire immersive, chargée de symboles et gorgée de sensations, où le rapport à la terre est quasiment sexuel comme dans La Terre de Zola. Ce serait dommage de m'arrêter sur ce point d'orgue d'une trilogie dont j'espère goûter ave autant de plaisir les deux premiers volets.

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Quelques villages perchés bien réels (Sault, Banon, Vachères …), d'autres fictifs, reimaginés, que l'on croit reconnaitre (Simiane, Ongles , Revest du Bion…) composent le décor pittoresque de ce roman pastoral dans lequel Giono raconte la Terre, qui se meurt, abandonnée, désertifiée par ses habitants. Ceux qui restent, bien peu, très peu, sont endurcis jusqu'à la corne, violents, jamais méchants car chez eux, demeurent un petit bout de chair fragile, une parcelle d'âme encore tendre, un coeur qui ne s'est pas complétement fermé, sclérosé et qui vont permettre de reprendre souffle, d'y repuiser vie.
Dans Aubignane, ne restent, après le départ de Gaubert, 80 ans, qui fut forgeron que Panturle, un sauvage, un peu fada, qui vit de braconnage et la vieille Mamèche qui quitta un jour son Pièmont natal ( un clin d'oeil aux origines paternelles de Giono ) pour connaître ici une vie de malheur .
Mamèche veut trouver une femme à Panturle. C'est pourquoi, à son tour, elle abandonne sa bicoque. Effectivement, une femme va arriver. .
Grâce à Arsule, Panturle se sociabilise, reprend goût à la vie,Il va devenir père. Grâce à sa vitalité retrouvée, à son labeur , la terre se régénère, redevient nourricière ,le village lui aussi reprend vie et se repeuple petit à petit .
Un roman métaphorique , tout en force, une plume qui raconte ce pays qui avait pour nom "Basses Alpes" ( appellation modifiée en Alpes de Haute Provence car jugée désobligeant), austère et rigoureux , plein de lumière , de vent ,d'humanité de fraternité.

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Je viens de terminer "Regain" de Jean Giono, livre que j'ai beaucoup aimé. L'histoire est singulière : Aubignane est un petit village du Sud de la France qui se vide complètement de ses habitants, seulement trois d'entre eux y demeurent : Gaubert, un vieil homme ; Panturle, resté au village en souvenir de sa mère et La Mamèche, rongée par la tristesse après avoir perdu son mari ainsi que son fils. le jour où Gaubert décide de partir puis lorsque la Mamèche disparait, le village sera à jamais changé par le temps mais surtout grâce à un personnage si généreux et bon envers la terre mais aussi envers son village chéri...

J'ai vraiment dévoré ce court roman, que j'ai lu dans la lignée de "L'Homme qui plantait des arbres", autre roman de Jean Giono, en effet, je ne suis pas du tout déçue - au contraire ! "Regain" est une délicieuse histoire qui pousse le lecteur à réfléchir sur le sens de la vie et qui nous montre que le bonheur existe...

Pour conclure, je garderai un excellent souvenir de ces personnages terriblement attachants (Panturle, Arsule, la Mamèche et bien d'autres encore) et bien évidemment, de cette hsitoire sublimement écrite par l'un des plus grands auteurs du XXème siècle.

A lire absolument !!
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S'appuyant sur la doctrine du Panthéisme où Dieu est tout, Jean Giono a bâti sa trilogie de Pan (Un de Baumugnes, Colline et Regain) dans laquelle la nature, à la fois belle et cruelle, s'unifie en un seul Dieu.
Dans Regain, point de menace d'incendie ou de sècheresse comme dans Colline, mais la désertification d'un village qui se meurt.
Plus mythe que roman, ce récit se scinde en deux parties: mort et renaissance.
Du puisatier enseveli dans son puits, de son petit empoisonné par la cigüe, à la mère du Panturle "morte du mal"; Aubignac "a l'air tout mort".
Le départ de "La Marèche" et de Gaubert, le forgeron, isolent le Panturle du monde.
Il est seul, "cet homme énorme", ce "morceau de bois qui marche". Il est seul et parle seul, ou à son feu ("Ah! Tu as fini?") ou à sa chèvre Caroline ("Cabro, cabro"). Et la violence monte dans cet homme sans femme. Un coup de pied à sa biquette, un attrait irrésistible pour le sang du renard dépecé.Au fur et à mesure que son animalité prévaut, la nature, elle, s'humanise: "le dernier doigt du soleil lâche le pin", "le vent soulève le ciel comme une mer"...
Arrive alors une femme, Arsule "aux grands yeux de paquerette", une actrice recueillie par Gédémus le rémouleur.Ils s'arrêtent là et elle va rester, s'intégrer au lieu car "la peau de Panturle c'est une écorce", "son poignet est noué comme un noeud d'arbre", "son coeur est un beau fruit sur des feuillages" et ce sera le regain et le bonheur de l'homme "tout embaumé de joie" face au ventre gonflé d'une promesse de vie.
Des auteurs tels que Sartre, Céline et Simone de Beauvoir, ont par la suite décrié la nature, mais lorsqu'on lit L'homme qui plantait des arbres c'est un message écologique que délivre Jean Giono. Il a voulu inciter l'homme à préserver le monde naturel et retourner aux vraies valeurs de l'amour simple,du travail de la terre, de l'amitié et de l'entraide.
J'aime ses images poétiques sublimes: "le vent soulève le ciel comme une mer", "le soleil accroché au pin résiste", son langage familier qui sonne vrai "Marie couche toi là" même s'il est virulent dans la bouche de Gédémus et s'avère faux par la suite. J'aime Giono car il est toujours vivant dans les coeurs.
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Dernier volet de la trilogie "Pan", "Regain" conte le destin d'un village quasiment abandonné au début du récit puisqu'il n'y reste plus que deux habitants, Panturle et une vieille Italienne desséchée qu'on nomme "la Mamèche. Gaubert le forgeron vient en effet de se décider à quitter Aubignane pour aller vivre plus bas, chez son fils, Joseph.

Ce départ plonge la Mamèche en une sorte de fureur. C'est à Aubignane en effet qu'elle a tout perdu : son mari, le puisatier italien et leur fils, empoisonné pour avoir, à trois ans, mangé de la ciguë. Tout ce sang versé n'aurait donc servi à rien ?

La vieille femme se met en tête de trouver une femme à Panturle et, ainsi, de redonner vie au village. Un matin, elle s'en va donc et son chemin ne va pas tarder à croiser la carriole du rémouleur Gédémus, qu'accompagne la pauvre Arsule qu'il traite à la fois comme sa maîtresse et comme une bête de somme. La Mamèche mettra tout en oeuvre pour les égarer et les amener non loin de la maison de Panturle ...

Par le style, "Regain" est plus assuré que "Colline" où l'auteur faisait peut-être un peu trop d'efforts dans la simplicité. Ici, le ton s'est affermi et l'on sent bien qu'il a pris sa vitesse de croisière. A nouveau, le vent qui souffle face à Gédémus et Arsule est comparé à l'élément liquide, source de toute vie, et le roman déborde d'une sensualité faunesque qui, dans "Colline", n'en était encore qu'au premier stade.

A noter que ce roman a servi de base au film éponyme de Marcel Pagnol où, face à Gabrio dans le rôle de Panturle, Orane Demazis tenait celui d'Arsule en compagnie d'un Fernandel réjouissant de veulerie et de faconde dans celui de Gédémus le rémouleur. ;o)
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En Provence, le village d'Aubignane se meurt. Ils ne sont plus que trois à y vivre : le vieux Gaubert, Panturle et La Mamèche. Après le départ de Gaubert et la disparition de la Mamèche, partie chercher une femme pour Panturle, celui-ci reste seul. Jusqu'à l'arrivée de Gédémus, l'aiguiseur, et d'Arsule.
Ce roman chante la Provence à travers la langue, les paysages, les parfums.
J'ai eu un peu de mal à entrer dans cette histoire et je n'ai commencé à m'y plonger qu'à l'arrivée d'Arsule.
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