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sur 1679 notes
Livre minuscule d'une soixantaine de pages chacune partageant sa petite surface avec le texte et l'image.
Une voix, celle de Giono, qui rencontre l'homme, par le grand hasard, lors de ses promenades en Haute-Provence. C'était avant la guerre de 14. L'homme, berger solitaire, en pleine maturité de l'âge, accueillant, taciturne, semait des glands, tous les jours, sur des kilomètres qu'il parcourait à pied avec patience, détermination, conviction et une tonne de sérénité. Il plantait des arbres, des milliers. La terre ne lui appartenait pas, il la traversait et la nourrissait. Pendant la guerre, après, pendant la deuxième guerre et après.
Deux mains et un coeur, suffisant pour faire naître, dans une trentaine d'années, une forêt "naturelle" que tout le monde avait mis sur le compte des "malices naturelles de la terre"! Personne ne pensait à un humain, encore moins aux déboires, à l'adversité, à la solitude totale et au désespoir qui s'invitait souvent tout seul à table.
Un homme, une force paisible, constante, confiante, un homme au rythme de la nature, respectueux de ses règles et lois, vivant avec elle et pour elle.
Dieu pouvait bien se demandait s'il était le plus fort.
Ecriture sobre, d'une émotion contenue, d'une reconnaissance infinie devant le minuscule géant.
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Elzéard Bouffier, un berger de Haute Provence, fait revivre sa région en plantant des arbres pendant près de 35 ans, de 1913 à 1947. Son action solitaire, opiniâtre, patiente et pleine d'humilité amène finalement à la reforestation d'une région qui était devenue désertique. Au-delà des conséquences sur la flore et la faune, le geste quotidien du berger a un impact sur la société environnante et sur l'économie locale, permettant aux villages voisins de freiner la désertification, voire même d'accueillir de nouvelles familles : c'est la notion d'écologie et de développement durable qui fait ici son apparition.
La nouvelle d'une quinzaine de pages a été écrite en une seule nuit en 1953. C'est un très beau texte qui a paru d'abord en anglais, puis dans de nombreuses traductions avant d'être finalement publié en français vingt ans plus tard en 1975.
Jean Giono rédige ce quasi manifeste écologiste à la suite d'une commande-concours du magazine américain Reader's Digest, sur le thème «Le personnage le plus extraordinaire que j'ai rencontré». Mais une incompréhension naît entre le journal qui souhaite un récit tiré du réel et Giono qui fait oeuvre de fiction.
Le message du texte est très positif. Comme Elzéard Bouffier, chacun d'entre nous peut, par un travail tenace et persévérant qui respecte l'homme et les valeurs humaines, avoir une action positive et efficace sur l'environnement et contribuer à l'harmonie. La nouvelle met aussi en avant les valeurs liées au travail et à la vie rurale. Du fait de ce message positif et de sa brièveté, le texte a été assez vite considéré comme relevant de la littérature de jeunesse, bien que Giono ne l'ai pas écrit en ce sens.
Une très belle lecture.
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Jean Giono en créant et en donnant vie à la belle personne qu'il aurait aimé rencontrer dans sa vie parle de lui dans un tête à tête avec nous, ses lecteurs. Nous le rencontrons et en rencontrant ainsi un auteur, nous nous rencontrons nous même, par ce que ce berger, devenu planteur d'arbre, provoque en nous. Vivre en accéléré dune vie qui s'étale de 1914 à 1957.

Un homme plante des arbres, et la nature change ! Est-ce que nous sommes prêts aujourd'hui à replanter des arbres ? A vivre autrement ?

On pourrait penser qu'il y a peu de figures féminines dans cette nouvelle, mais il y a les brebis, il y a la terre et il y a les jeunes familles qui reviennent après que la terre se soit régénérée par les arbres.

Petite nouvelle à lire presque comme une prière rurale, la prière que notre monde renaisse !
Lien : https://tsuvadra.blog/2019/1..
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Provence, début du XXème siècle. le narrateur, un jeune homme venu découvrir les jolies terres du Sud de la France se perd au milieu des villages sans vie, n'ayant plus d'eau. Toutefois, il rencontre un berger de cinquante ans qui l'invite à dormir dans sa demeure. Peu à peu, le narrateur découvrira la personnalité inoubliable de cet homme si généreux qui, pour passer son temps, plante chaque jour une centaine de glands. En échappant aux deux Guerres mondiales, de majestueux chênes commencent à pousser et ce berger si exceptionnel permettra à ces villages abandonnés de retrouver la vie et surtout leurs habitants heureux.

Quelle jolie fable ! L'auteur nous indique que l'on peut trouver des exceptions parmi la condition humaine : des hommes généreux, qui, par leurs bonnes actions, contribuent au bonheur d'autres personnes. Cette petite nouvelle est tout simplement merveilleuse et le style de Jean Giono m'a profondément marqué ; ainsi je poursuis le cycle "Jean Giono" en lisant "Regain", qui, je ne doute pas, me laissera un excellent souvenir de cet auteur si touchant...

A lire absolument !!
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En 2015, près de chez moi et de la tristement célèbre forêt de Sivens, nous avons été commémorer le premier anniversaire du décès de Rémi Fraisse et les organisateurs de ce rassemblement nous ont distribué à chacun une poignée de glands à semer sur cette terre dévastée par les tractopelles et autres outils de chantier. Je ne suis pas retourné précisément à cet endroit mais je suppose que depuis, la nature a repris ses droits et que de beaux chênes commencent à coloniser la parcelle. C'est d'emblée ce souvenir qui m'est venu en lisant cette nouvelle de Jean Giono.
A la manière du facteur Cheval qui, à chaque tournée rapporte quelques pierres pour construire son édifice, le vieil Elzéard, berger dans la garrigue, va, pendant près de quarante ans, planter des arbres. Sur 11 km de long et 3 km de large, il va inlassablement reconstituer une belle forêt sur la garrigue provençale, celle-ci va retenir l'eau et faire couler les rivières desséchées. Ainsi les vieux villages désertés vont peu à peu voir des habitants s'y installer. le vieux solitaire qui parlait peu car il n'en voyait pas la nécessité avait ainsi donné un sens à sa vie et trouvé le moyen d'être heureux.
Cette lecture fait suite au conte philosophique de Clarissa Pinkola Estès intitulée le jardinier de l'Eden et on trouvera de nombreux points communs entre les deux oeuvres : des hommes simples sans beaucoup de connaissances mais avec du bon sens paysan, un amour pour la terre nourricière, une lutte contre le manque de respect pour dame Nature.
“On décida de faire quelque chose et, heureusement, on ne fit rien” nous dit Giono dans les dernières pages.
Il faudra 40 ans pour que la parcelle de zone humide de la forêt de Sivens dénaturée par les bulldozers se reconstitue.
Chapeau Monsieur Giono.

Challenge Riquiqui 2022

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Eloge de la lenteur, de la nature, de l'humble patience, autour de l'évocation d'un personnage d'une simplicité lumineuse dont la vie a du sens.
Et tout cela en seulement quelques pages, pendant que passent deux guerres.
Un bijou qui me réconcilie avec Jean Giono après l'expérience malheureuse du Hussard.
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« Quand on se souvenait que tout était sorti des mains et de l'âme de cet homme - sans moyens techniques - on comprenait que les hommes pourraient être aussi efficaces que Dieu dans d'autres domaines que le destruction. »
Cette courte nouvelle est d'une grande puissance et véhicule un sentiment de bien être et d'espoir en l'espèce humaine.
J'aimerai croire que ce berger a existé, que cette générosité et sa constance dans l'effort et le labeur puisse être transmis.
Cette nouvelle a résonné particulièrement en moi et je suis étonnée de ne la découvrir qu'aujourd'hui, moi qui m'ulcère de voir qu'au 21ème siècle on continue à arracher le vert à tour de bras pour le remplacer par du béton, et qui a un niveau bien moindre plante des arbres dans le maquis incendié près de chez moi. Je ne suis pas douée, pour l'instant seuls un avocatier et quelques tiges d'olivier ont survécu ! Mais je suis une utopiste et j'aurai au moins fait ce petit geste.
C'est un très beau manifeste en faveur de la nature, en prendre soin aura des répercussions sur la vie en général, l'action d'Elzéard Bouffier change ce coin aride et abandonné en une localité repeuplée et économiquement saine.
Nouvelle à faire lire à tous les maires et élus de France et d'ailleurs.
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Lors de la lecture d'Un de Baumugnes l'année passée, j'avais décidé de poursuivre la découverte de Jean Giono, auteur provençal par excellence aux côtés de Marcel Pagnol. C'est ainsi que j'ai lu la nouvelle L'homme qui plantait des arbres, écrite en 1953 pour un concours du magazine américain Reader's Digest.

Elle présente l'écologie et le développement durable à une époque où ce n'était pas un sujet prédominant, en se fondant finalement sur le bon sens paysan.

Un berger solitaire, Elzéard Bouffier, ramasse des glands, les sélectionne, pour les replanter, ce qui permet de reboiser une zone désertique en retenant l'humidité et l'eau et ainsi de repeupler des villages abandonnés. L'arbre est source de vie.

Cette nouvelle est inspirante, très courte et recommandée apparemment par l'Education Nationale.

L'oeuvre de Jean Giono est le thème du club de lecture de mon village ce mois-ci, ce qui m'a poussée à lire un peu plus attentivement sa biographie et bibliographie.

Je continuerai donc sans doute l'année prochaine la trilogie de Pan avant de poursuivre par Un roi sans divertissement, dans les Chroniques, pour explorer aussi ses réflexions les plus sombres sur l'Homme, après ses livres sur la nature.
Décidément, un auteur vers lequel j'ai envie de revenir !

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Si vous êtes un(e) inconditionnel(le) de Jean Giono (ou pas) : un merveilleux conte philosophique que j'ai abordé en version audio...

Si vous désirez entendre cette nouvelle, allez sur Internet : vous y trouverez plusieurs versions audio avec voix masculine ou féminine. A vous de choisir... (j'aime bien cette version avec Philippe Noiret-lecteur : https://www.youtube.com/watch?v=n5RmEWp-Lsk)
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Court récit exquis. Giono, chantre de la Provence, raconte la vie intense d'un berger. Loin de l'agitation consumériste urbaine qui se profile dans les années 50 en France, et dans le monde, Giono raconte la vie d'un pâtre dans la première moitié du 20ème siècle. le brave homme va son chemin et se donne pour objectif de repeupler en arbres les contrées sèches, désertiques et déboisées. Là sont l'intensité de sa vie, ses grands projets, ses petits gestes. Il a le don de parler à la nature, aux pierres, à la terre, il dit ce qu'il fait et fait ce qu'il dit sans pour autant vouloir faire la morale à quiconque. Il est simplement heureux de semer la vie sur son passage. Pour son plaisir et celui des enfants des arrières petits enfants.... Bref, une histoire de transmission et d'amour de la nature. A lire, quelque soit l'âge.
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