Livre minuscule d'une soixantaine de pages chacune partageant sa petite surface avec le texte et l'image.
Une voix, celle de
Giono, qui rencontre l'homme, par le grand hasard, lors de ses promenades en Haute-
Provence. C'était avant la guerre de 14. L'homme, berger solitaire, en pleine maturité de l'âge, accueillant, taciturne, semait des glands, tous les jours, sur des kilomètres qu'il parcourait à pied avec patience, détermination, conviction et une tonne de sérénité. Il plantait des arbres, des milliers. La terre ne lui appartenait pas, il la traversait et la nourrissait. Pendant la guerre, après, pendant la deuxième guerre et après.
Deux mains et un coeur, suffisant pour faire naître, dans une trentaine d'années, une forêt "naturelle" que tout le monde avait mis sur le compte des "malices naturelles de la terre"! Personne ne pensait à un humain, encore moins aux déboires, à l'adversité, à la solitude totale et au désespoir qui s'invitait souvent tout seul à table.
Un homme, une force paisible, constante, confiante, un homme au rythme de la nature, respectueux de ses règles et lois, vivant avec elle et pour elle.
Dieu pouvait bien se demandait s'il était le plus fort.
Ecriture sobre, d'une émotion contenue, d'une reconnaissance infinie devant le minuscule géant.