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EAN : 9782072929915
48 pages
Gallimard (15/10/2020)
4.22/5   20 notes
Résumé :
L'émotion désordonnée avec laquelle les Etats-Unis et la plupart des grands pays d'Europe occidentale ont réagi à l'épidémie de Covid-19 restera dans l'Histoire comme un bel exemple de psychose collective. Dans l'adoration de ce nouveau veau d'or qu'est le "principe" de précaution, nous avons foulé aux pieds les valeurs les plus sacrées pour lesquelles se sont battus nos aînés. Renaud Girard et Jean-Loup Bonnamy livrent ici une réflexion d'ensemble largement nourrie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Les auteurs analysent avec une salutaire distanciation (de rigueur pour un tel sujet) ce qu'ils nomment à juste titre la "dictature de l'émotion". Cette émotion qui s'est dangereusement substituée à la raison et à la lucidité et régit hélas nos vies depuis un an et demi, précisément parce qu'elle est amplifiée par les médias d'information spécifiquement français (mais pas que).
Les chiffres et statistiques sont utilisés ici non pas pour nourrir une quelconque théorie du complot, mais pour analyser la situation au prisme de la relativité (ce que ne font pas les médias qui amplifient la psychose évoquée dans le titre) et il faut dire le soulagement éprouvé à la lecture de cette analyse frappée au coin du bon sens.
Tout est d'ailleurs dit dès la page 11 : "Entre ne rien faire et mettre tout à l'arrêt, il existe un juste milieu, qui est d'ailleurs la seule attitude rationnelle et efficace : les mesures ciblées".

Les auteurs mettent l'accent sur l'obsession du "principe de précaution", que notre peur panique de la maladie et de la mort a poussé à son paroxysme, pas toujours pour le meilleur et avec les effets délétères que l'on connaît (on y apprend avec stupéfaction qu'en juin 1944, malgré les combats et les bombes, les épreuves du baccalauréat se sont tenues en Normandie !...).

Confrontées à la Covid-19, les logiques hygiénistes de nos sociétés occidentales ont surréagit, et entraîneront de lourdes conséquences économiques, sociales et politiques pour une partie de l'Europe : la "catastrophe" n'est pas derrière nous, elle nous atteindra de plein fouet dans les mois et années à venir.

Malgré tout, il ne s'agit pas d'un pamphlet à charge : des pistes sont suggérées que les médecins médiatisés et les hommes politiques effarouchés (mais cet effarouchement, est-il désintéressé ?...) seraient bien avisés de suivre pour nous éviter de sombrer dans une psychose collective qui fonctionne en circuit fermé.
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Ah voilà enfin une voix dissonante dans cette crise sanitaire où personnellement, je suis fatiguée de voir toutes les discussions orientées vers le nombre de morts, les indicateurs si subjectif et négatifs partagés par le gouvernement, la privation, à priori normale, de libertés et les injonctions sanitaires.

Je ne dis pas que nous ne vivons pas une crise sanitaire, mais nous oublions sans doute toutes les crises survenues avant, comme le rappellent si bien les auteurs du texte ainsi que tous les oubliés de cette crise, entre autres la petite mort sociale de tous les petits commerces, restaurateurs, professionnels de la culture.

En plein deuxième confinement, ce tract, que je n'avais pas acheté par hasard, apparaît comme une bouffée d'air, un autre mode de pensée, un petit vent de liberté.

J'aime à penser que le confinement, si liberticide n'est pas une solution viable et pérenne. Je partage les idées de Renaud Girard et Jean Loup Bonnamy qui mettent en garde sur les dérives et paniques liées à la crise sanitaire, de la surreprésentation des médecins auprès du pouvoir et sur un virus qui, finalement, n'est pas si létal.

J'ai beaucoup aime la lecture de ce tract peut être parceque messieurs Girard et Bonnamy partagent mes idées de liberté et certainement aussi, comme le dit si bien Étienne Klein, car il est plus facile d'aller dans le sens de ce que nous croyons vrai...

Si vous n'êtes pas convaincus par ces quelques lignes, je vous invite à lire ce tract, rapide et facile à lire pour se faire une autre idée de cette crise, avec un point de vue moins "bien pensant" que la majorité des idées partagées dans les médias.
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Gros travail de relativisation, comparant les chiffres de contraction et de décès dus à la Covid entre les différents pays, les alignant aussi sur l'âge, très important, des morts.
Relativisation aussi au vu de l'hécatombe d'anciennes épidémies ou catastrophes plus mortelles : canicule de 2003, variole, choléra, Ebola, grippe espagnole, grippe de Hong Kong (hiver 1968-1969, un million de morts dans le monde), faim (neuf millions par an !), cancer, sida, etc.
Les auteurs interrogent l'efficacité du confinement, fustigent la surmédiatisation du phénomène, tout en martelant que la létalité du virus est inférieure à 0,5%.
Salutaire réaction à froid.
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Je répète mot pour mot ce que je viens d'écrire à propos de Ces casseroles qui applaudissent aux fenêtres, de Iegor Gran : en ces temps troublés (quelle autre expression trouver ?), se confronter à des points de vue vigoureux ET argumentés est salutaire, quoique inconfortable. Ce "tract Gallimard" co-signé d'un grand reporter chroniqueur au Figaro et d'un philosophe, deux normaliens, attaque frontalement le "mur du confinement".
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Ça commence mal, avec le sempiternel raisonnement que nous avons lu 100000 fois partout sur les réseaux sociaux : "seulement XXX morts", le XX étant à remplacer par le total des victimes du covid-19 du moment, suivi de la litanie des décès plus nombreux, pour d'autres causes : cancer, pollution, faim, etc. de ce "seulement" résulte mécaniquement la contestation du confinement, postulé inutile par construction puisque le nombre de décès précité inclut forcément ledit confinement.
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Ça se poursuit avec plus de crédibilité, sans cependant convaincre tout à fait. Schématiquement : le confinement serait inutile, et surtout trop dramatique sur le plan économique. Selon les auteurs, tests, traçage et isolement auraient suffi… sans qu'ils en tirent toutes les conséquences – on songe à la bronca des "seniors" si on leur avait demandé de s'enfermer pendant que les autres Français poursuivraient leurs activités…
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Deux points m'ont interpellé : le confinement aurait été décidé entre autres raisons pour "imiter la Chine", ce qui est plausible… N'aurait-on pas entendu : "Quoi ? La France protège MOINS ses citoyens que la dictature chinoise ?!" Autre point, résumé dans cet intertitre du tract : le Déclin des Occidentaux, tout leur fait peur. Comme dirait un écrivain que j'estime beaucoup : "Ils exagèrent… mais il y a de ça !"
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Post scriptum : les essais sur la pandémie vieillissent vite. Celui-ci, publié en septembre, décompte les décès au début de ce mois-là, soit 30000 personnes – nous sommes à plus du double en ce début janvier. Page 13, les auteurs sous-entendent qu'une "deuxième vague" serait beaucoup moins grave, tandis que page 39, ils écrivent : "Depuis trois mois, presque plus personne ne meurt de la Covid en Europe, région où l'épidémie est retombée d'elle-même". C'était… avant ;-)
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C'est limpide et visible aux yeux de toutes et de tous : ce virus n'est qu'un des révélateurs de nos sociétés radicalement pathogènes.
Il imposerait donc des mesures en profondeur visant la nourriture empoisonnée produite à échelle sur-industrielle, la pollution planétaire démente (8 millions de morts par an), les "rythmes" épuisants et déprimants d'un travail contraint et dénué de sens auquel sont astreints la plupart d'entre nous, la destruction de la biodiversité qui fait s'effondrer les barrières d'espèces, l'hypnose marchande qui falsifie nos regards, nos relations, nos désirs...
Il n'en est rien : les dominants ont la ferme intention de tout continuer sur le fond, en nous injectant autoritairement et à doses répétées n'importe quoi qui nous pousse à continuer l'infernale production du Mirage.
La vidéo ci-dessous démonte radicalement ce vaste biais systémique qu'aura constitué la dire pandémie.

https://youtu.be/8Vb2qzJ1YPA
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Nous vivons désormais dans un monde régi par des logiques hygiénistes et prudentielles. Nous, les Occidentaux modernes, nous nous faisons une idée très étrange de la vie humaine : pour nous, l'Homme serait un être individualiste et rationnel, qui cherche toujours à gagner davantage d'argent et à maximiser son confort. Nous sommes devenus indifférents à nos traditions. Nous valorisons le pacifisme et la tolérance. Nous cherchons à refouler la mort et la violence. Nous donnons de plus en plus d'importance à l'éducation alors que paradoxalement le niveau réel des élèves s'effondre, car nous n'avons plus le sens de l'exigence et de la discipline nécessaire à toute vraie instruction. Nous nous intéressons de plus en plus à l'écologie alors que nous n'avons jamais été aussi éloignés de la Nature qu'aujourd'hui.
Les cinq piliers de notre imaginaire social sont : le droit, le marché, l'assurance, la technologie, la pharmacie. Notre culte pour les sorties, les fêtes, les vacances et le tourisme complète le tableau. Or, cette vision que nous nous faisons de l'homme est erronée puisqu'elle ne concerne même pas 5 % des êtres humains de la planète. Et dès qu'une menace semble surgir, comme la Covid-19, nous sommes désemparés. [...]
Avant les épidémies étaient reçues avec fatalisme, car elles semblaient inéluctables. Mais plus nous avons développé nos moyens médicaux, plus nous avons vaincu d'épidémies (nous avons par exemple éradiqué la variole), plus les épidémies qui résistent à notre volonté nous paraissent insupportables. Le professeur de philosophie suisse Enzo Santacroce voit dans le confinement une ambition quasi prométhéenne : « Ces mesures de prudence résultent d'un orgueil à rester maître, à vouloir éradiquer la mort et la souffrance de la condition humaine, des réalités aujourd'hui intolérables, mais qui étaient encore acceptables en 1968 au moment de la grippe de Hong Kong.» Et tant pis si, pour cela, il faut mettre l'économie en veille, comme en manière de pénitence.
Le fait qu'une maladie aussi peu mortelle ait pu paralyser le monde est inquiétant. Que ferons-nous le jour où nous serons confrontés à une maladie nouvelle aussi contagieuse (voire davantage) mais avec une létalité beaucoup plus élevée (par exemple de 20 ou de 40 %) ?
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Si nous sommes bien plus émus par la Covid-19 que par des maladies plus mortelles, c'est aussi parce que nous estimons qu'elles ne peuvent pas nous toucher. Quel Français pense sincèrement qu'il peut être atteint par la lèpre ? Le coronavirus, lui, pourtant bien moins dangereux, nous interpelle parce qu'égoïstement nous sentons qu'il peut nous contaminer. Quand de graves épidémies touchent des pays pauvres, nous nous en moquons. Mais quand le riche Occident est touché, même par une maladie bien moins grave, nous exigeons que le monde s'arrête.
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Videos de Renaud Girard (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Renaud Girard
Presque sept ans après le lancement de l'opération Serval devenue Barkhane, l'intervention française reste débordée par les groupes djihadistes, et est de plus en plus critiquée sur place. Faut-il privilégier la diplomatie ? Qu'est-ce qui justifie une intervention ? Pour en parler Emmanuel Laurentin reçoit Renaud Girard (correspondant de guerre et chroniqueur international du Figaro), Marc-Antoine Pérouse de Montclos (directeur de recherche à l'Institut de recherche pour le développement) et Niagalé Bagayoko (politologue, présidente de l'African Security Sector Network).
Le Temps du débat d'Emmanuel Laurentin – émission du 20 décembre 2019 À retrouver ici : https://www.franceculture.fr/emissions/temps-du-debat
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