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EAN : 9782367935096
480 pages
L’Atalante (21/02/2019)
3.6/5   45 notes
Résumé :
Dans un pays de lacs et de montagnes où personne n'est censé savoir ce qu'il y a sur l'autre versant, vivait Barnabéüs, ensorceleur des choses menues. Son échoppe ne payait pas de mine, mais il s'était taillé à force de labeur une bonne réputation dans le quartier. On le faisait venir pour poser un sort de serrure ou pour inverser le cours d'une source, afin que l'eau monte à l'étage. Voilà bientôt trois mois qu'il avait pris sa retraite et entrepris la rédaction de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
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Après le Sang des 7 rois, saga en sept tomes déjà parue chez les éditions L'Atalante, Régis Goddyn poursuit l'aventure de la fantasy avec L'Ensorceleur des choses menues !

À la rencontre des mages et ensorceleurs
Deux personnages improbables se rencontrent dès les premières lignes. D'un côté, Barnabéüs, ensorceleur des choses menues, vient de prendre sa retraite, réfléchit beaucoup à l'approche de la fin et compte débuter la rédaction de ses mémoires. Lui qui n'est jamais parti de Kiomar-Balatok a toujours rêvé, ambitionné de découvrir autre chose que son quotidien assez misérable. Or, Prune, une jeune femme assez mal vue, lui réclame de l'aider à partir pour Agraam-Dilith, la cité blanche, la cité où se rendent les mages pour transmettre leur pouvoir à leur descendance, afin de retrouver celui qui lui était promis en mariage. En effet, s'il y a bien une règle qui tient Kiomar-Balatok et ses alentours, c'est celle qui prévaut à la réglementation des sorts et des aspects magiques. Les mages sont rares, descendants des premiers fondateurs de la ville, et ne peuvent transmettre leurs connaissances (et leur fonds de commerce) qu'à un seul de leurs enfants, l'aîné le plus souvent. Barnabéüs, lui-même, a pâti de cette tradition, car sa mère lui a préféré son frère cadet et lui a dû se résoudre à quitter le domicile familial afin de s'établir à son compte, ne vivant que de l'usage de quelques sorts menus. Ces ensorceleurs menus sont des petits artisans de la magie, réparant une porte, orientant une source d'eau pour quelques semaines ou créant de petites sources de chaleur. Leur quête prend très vite une tournure étrange, car ceux qu'ils rencontrent sur la route de la cité légendaire sont le plus souvent menaçants et le voyage-même entre les cités voisines semblent être particulièrement mal vu quand on n'est pas marchand de profession.

Un « buddy roman » de fantasy
L'Ensorceleur des choses menues est clairement un roman initiatique. Étonnamment, cela n'est pas forcément (ou en tout cas pas seulement) la jeune femme qui est là pour apprendre : Barnabéüs est le véritable héros de ce récit. Au fond, cet ensorceleur des choses menues n'est qu'un menuisier et il va accéder à des connaissances dont il n'a pas du tout idée au début de son voyage. Pour ne pas créer uniquement un long voyage fait de soubresauts pensés pour faire apprendre aux personnages un élément après l'autre, l'auteur opte pour un style assez descriptif, mais porté par un humour ténu et bienvenu, grâce à quelques situations avant tout cocasses. Ici un ensorceleur est forcé d'utiliser ses sorts de menuisier pour créer un radeau, là les deux personnages, dont l'âge les sépare largement, se font surprendre dans des positions incongrue. La dynamique des deux personnages principaux évolue beaucoup au cours du roman (attention aux soubresauts de l'intrigue qui met à mal leur dualité) et relève presque des dynamiques propres aux « buddy movies » : ces deux « potes » de circonstances, très différents l'un de l'autre, mais réunit dans des situations cocasses et dans un but commun. Et en l'occurrence, ce « duo de choc » vaut le détour ! Ils ont évidemment des débuts compliqués, mais ils finissent par s'entendre pour au moins faire un bout de chemin ensemble. Pour continuer sur le style littéraire, pour ceux qui ont déjà lu le Sang des 7 Rois, il est possible de déceler à nouveau certains passages assez longuets dans les descriptions, à cause d'une narration légèrement ampoulée par moment. Ces passages sont alourdis par le fait que l'auteur explique sûrement trop les réactions de ses personnages et les situations en elles-mêmes, peut-être est-ce par peur que son propos sous-entendu ne soit pas assez lisible, mais cela aurait pu être allégé. Cela n'enlève pas à l'ensemble du récit qu'une fois lancé, l'intrigue se laisse découvrir avec envie, il faut se laisser porter par l'esprit de ces deux personnages.

Un foisonnement thématique
Dès les premiers mots, Régis Goddyn place directement son récit dans une orientation très paternelle. Ces premiers mots sont particulièrement touchants et on peut tout à fait imaginer que cela renvoie à quelque chose de très personnel. Pour autant, on ne s'arrête pas à cela : les thématiques sont très variées, elles foisonnent vraiment mais elles fonctionnent par spirales (elles reviennent régulièrement, presque alternativement selon un ordre précis) : la trame principale est le combat à la fois conjoint et personnel des deux héros contre une autorité qui leur dicte une certaine conduite, mais c'est aussi l'occasion de parler sexisme, patriarcat, xénophobie, répartition des pouvoirs et surtout « transmission intergénérationnelle ». Cette variété va même jusqu'à mettre en scène un aspect inattendu : une certaine tension sexuelle entre ce grison qui n'a jamais digéré l'abandon de sa famille et de tous ses avantages et cette jeunette qui a déjà tout compris de ses atours ; même cet aspect revient régulièrement et finit par trouver sa propre conclusion. En tout cas, une fois compris l'enjeu principal et saisi l'intrigue véritable, l'intrigue centrale se joue sur la transmission du pouvoir à travers les âges : à quel prix peut-on conserver son pouvoir politique et économique au sein de sa dynastie ? le constat est diablement intéressant et bien transcrit dans ce monde de fantasy par des sacrifices imposés à ceux qui veulent garder le pouvoir, sacrifices qui servent de métaphores aux horreurs acceptées par nous-mêmes dans notre monde capitaliste libéral. Là où les choix finaux sont un peu plus gênants, c'est que d'un point de vue social, l'impression progressive qui s'impose est de voir s'affronter une haute bourgeoisie et une petite bourgeoisie et le « peuple » est clairement oublié et mis de côté, car il ne comprendrait rien. Certains passages à la toute fin du roman laisse en suspens des sous-entendus bien peu démocratiques sans les désamorcer par un avis en contrepoint. Ce sentiment m'avait déjà titillé au cours de la lecture de la Voie Verne.

Régis Goddyn a donc écrit une fantasy assez fraîche et plus accessible que sa précédente série le Sang des 7 Rois. Quelques aspects peuvent être gênants, mais cela permet malgré cela de développer une réflexion intéressante.

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Ce livre, je le disais précédemment, est un pavé de près de 500 pages. Mais lorsque l'on arrive à la fin, on a l'impression d'en avoir lu plus de 1000, tellement il est riche, dense, complexe. Et quand on essaye de faire un bilan des thèmes abordés, force est de constater que ce livre aborde pratiquement tous les thèmes de la vie. Ce livre est, transposée dans un univers de fantasy, une allégorie de la vie, de ses difficultés, de ses pièges, de ses joies.

De quoi parlons-nous ? Dans la société qui nous est présentée, les différents groupes sociaux sont organisées selon un ordonnancement strict, que personne ne remet en question. Une aristocratie de mages accapare le pouvoir, qui se transmet de génération en génération. Des nécromants, qui traînent une sinistre réputation, semblent avoir trouvé un modus vivendi avec les mages. Et puis le peuple, qui aspire uniquement a être heureux – mais peut-il l'être dans cette situation ? -.

Prune, c'est le révélateur. Elle-même est mise en mouvement par l'amour, en tout cas c'est ce qu'elle pense. Mais quelles sont ses véritables motivations ? Si l'on voulait faire les malins, on pourrait se demander de quoi Prune est le nom…

En réalité, et on avait déjà vu cela dans la saga le sang des 7 rois, aucun personnage n'est totalement bon. Ils sont tous humains, c'est à dire faillibles, cassés – à un titre ou un autre -, et leurs motivations n'ont pas cette pureté que les romans de cape et d'épée portent au pinacle. Barnabéüs suit Prune parce qu'il rêve secrètement – même s'il n'oserait même pas se l'avouer – qu'elle s'intéresse à lui, la jolie jeune fille qui accorderait ses faveurs au vieillard. Prune pense qu'elle ne peut pas vivre sans Arlanis, son promis, et que la vie ne vaut pas la peine d'être vécue sans lui… mais finit par transiger avec ses convictions. Telle autre à le goût du pouvoir ; tel marchand n'hésite pas à être égrillard…

Et puis, dans le fond de l'histoire, se pose une question majeure, énorme, lourde, écrasante. Jusqu'où serions-nous prêts, chacun, à aller, pour du pouvoir, de l'argent, l'immortalité ?

Il est évidemment facile, du fond de son fauteuil, alors que nous n'avons ni le pouvoir, ni l'argent, ni l'immortalité, d'affirmer de façon péremptoire que, nous, jamais ! Jamais nous n'accepterions de sacrifier d'autres vies pour la nôtre. Sauf que… emportés par le poids d'un système, écrasés par des coutumes et des habitudes… qui sait ? Qui peut dire ?

Ce livre est une ode à la vie, imparfaite, précaire, injuste. D'ailleurs, quand il décrit les relations entre Prune et Barnabéüs, pendant leur voyage, qui les amène à une promiscuité qui n'est simple à gérer ni pour l'un ni pour l'autre, ses remarques sont très justes (p. 186).

« Prune doutait finalement que Barnabéüs ait profité du spectacle de son corps se contorsionnant dans les grottes, mais d'y penser l'avait mise de mauvaise humeur. Selon les moments, elle ne savait si elle devait le considérer tel un homme ordinaire, un vieillard lubrique ou un grand-père protecteur. Sans doute était-il un peu tout cela à la fois, juste un humain empêtré dans ses contradictions, lesquelles renvoyaient Prune à ses propres failles ».

Ce livre est aussi un appel à la curiosité. Ne vous laissez pas dicter ce que vous devez penser, croire. Allez voir. Vérifiez. Soyez libres. Et, sachant que Monsieur Goddyn est enseignant, je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est ce qu'il essaye de transmettre à ses élèves, en plus de l'écrire dans ses livres… Là aussi, une citation (p. 209) :

« – Êtes-vous certain que la porte est verrouillée ?

Barnabéüs la regarda, surpris, puis il actionna le mécanisme. le pêne glissa et elle s'ouvrit. »

Ce n'est pas parce que vous pensez que votre adversaire a fermé la porte que c'est le cas. Ne vous laissez pas aller à penser compliqué là où les choses peuvent être simples… Bref, une saine lecture, non ?
Lien : https://ogrimoire.com/2020/0..
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Salut les Babelionautes
J'avais découvert Régis Goddyn avec son heptalogie le Sang des 7 Rois, ou il mêle habilement la Fantasy et la Science-Fiction, donc quand je l'ai rencontré aux Imaginales 2019 on en a discuté.
Et devant lui en sus des sept tomes cité plus haut il y avait ce livre au titre curieux " L'ensorceleur des choses menues ".
Bien entendu je me le suis offert et fait dédicacé, et c'est seulement maintenant que je l'ai entamé.
Avec ce nouveau roman de Fantasy de Régis Goddyn j'ai découvert que l'on peu écrire de la Fantasy sans tous les poncifs du genre (quête, apprentissage de la magie, Guerrier invincible, etc. etc.)
Et je n'ai pas pus le lâcher avant de l'avoir fini, pourtant le récit commence doucement dans un monde ou la magie comporte deux niveaux, les Hauts Mages et les ensorceleur.
De plus ce n'est pas un jeune mais un vieux ensorceleur, prés a prendre sa retraite, qui en est le principal personnage.
Au crépuscule de sa vie, qui n'a pas était de tout repos, il va pour aider une jeune fille, bouleversé les règles établies.
S'ensuivra un voyage a travers cet Univers un peu particulier, imaginé par l'Auteur, qui ébranleront ses croyances et mettront en lumière les mensonges dont on la affublait toutes sa vie.
Il deviendra par nécessité celui par qui le changement se produit, pas parce qu'il est un mage puissant ni un guerrier, il est perclus de rhumatisme et a du mal a marcher, mais il est malin comme un singe et doté d'une roublardise digne de Machiavel.
J'ai vraiment aimé ce vieux qui ne s'en laisse pas compter et le style de magie pratiquée dans l'Univers de Régis Goddyn.
je surveillerai ses prochains ouvrages qui seront encore meilleurs quand on sait qu'a part sa participation a deux Anthologie regroupant des Nouvelles et une BD c'est seulement sa deuxième oeuvre.
Merci Monsieur Goddyn !!!!!!!
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Avec L'ensorceleur des choses menues, Régis Goddyn n'en est pas à son premier coup d'essai. En 2013, il signe un premier roman le Sang des 7 rois qui lui assure un succès immédiat.

Explorateur d'un genre aux limites continuellement repoussées, il revient ici avec un roman de fantasy sans épées ni chevaux comme l'annonce les éditions L'Atalante dans la quatrième de couverture.
Bien loin des sentiers battus, Régis Goddyn n'avait pas envie de nous raconter une énième histoire de jeunes gens prenant les armes contre une terrible menace afin de sauver le monde. Non, ici, il s'est attelé à écrire un récit très différent.

Dans L'ensorceleur des choses menues, on entre dans l'univers de Régis Goddyn en suivant un duo de personnages étonnants, formé d'un vieil ensorceleur et d'une toute jeune jeune fille. Ensorceleur de choses menues à la retraite, Barnabéüs Grodalem n'aspire qu'à s'enfermer dans son cabinet d'écriture pour rédiger ses mémoires. L'âge se faisant bien sentir dans ses articulations, il ne se sent plus la force d'arpenter les rues de Kiomar-Balatok pour vendre ses petits services d'ensorceleur. Mais voilà qu'une jeune fille du nom de Prune force sa porte pour lui solliciter de l'aide. Elle souhaiterait qu'il l'accompagne dans sa quête pour retrouver son promis parti avec son père à la cité blanche des mages d'Agraam-Dilith afin d'en devenir un lui-même. Seulement aucun des deux n'est revenu de l'expédition. Une situation inacceptable pour Prune qui se retrouve ainsi sans avenir. Alors faisant fi des traditions de sa caste et de la loi, Barnabéüs enfreint un peu les règles et décide tout de même de suivre la jeune femme dans sa mission désespérée. Or, comme seuls les mages ont l'autorisation de voyager, ils sont très rapidement pris en chasse par des spadassins, bien déterminés à les arrêter. Embarqué dans une course-poursuite dont l'issue est plus qu'incertaine, Barnabéüs regrettera-t-il son choix d'être parti à la recherche de cette chimère?

Amateur du genre, Régis Goddyn rencontre d'abord la fantasy en la lisant puis se lance tout naturellement dans l'écriture de ses propres histoires inscrivant de grands destins héroïques dans des univers imaginaires très marqués. La plume de ce jeune auteur de fantasy est une invitation au voyage et au dépaysement. Pourquoi dépaysant, d'ailleurs? Dans L'ensorceleur des choses menues, il choisit tout de même un vieillard pour héros. Improbable personnage qui suit poussivement la jeunesse de Prune. Il me rappelle Philippe Gardeval, un très célèbre Sénéchal (héros de Grégory Da Rosa qui lui aussi n'avait pas hésité à donner la parole à un homme vieillissant). L'auteur fait d'ailleurs constamment référence à cette dualité vieillesse/jeunesse. Remise en question perpétuelle de la légitimité de Barnabéüs d'être là aux côtés de Prune pour la protéger. Après tout, il est gros, ses articulations sont usées si bien que son image de protecteur en prend un sacré coup. Bref, il manque sérieusement de crédibilité. Et pourtant, il est détenteur d'un grand savoir. Arrivé à un âge aussi vénérable avec une carrière d'ensorceleur derrière lui, il dispose de plus d'un atout dans son sac dont Prune compte bien se servir. On comprend d'autant mieux les motivations de cette dernière. En effet, si pour une raison ou une autre le fiancé n'était pas retrouvé, elle pourrait s'assurer un avenir en devenant ensorceleuse à son tour - du moins si, Barnabéüs daignait lui enseigner les sorts qu'il connait. Etant vieux et sans descendance, le vieil ensorceleur apprécierait sans doute d'en faire son apprentie. Voici l'autre thématique largement explorée par l'auteur : celle de la transmission d'un héritage afin qu'il soit préservé dans le temps. Préservation et conservation, voilà deux sujets auxquels notre société moderne est attachée.

Auteur d'une fantasy plus intimiste, calquée sur le modèle du huit-clos, Régis Goddyn n'en oublie pas de nous rappeler les choses qui comptent, tout en nous entraînant aux confins d'une aventure pavée de mystères... plus d'infos sur Fantasy à la carte




Lien : https://fantasyalacarte.blog..
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Cette histoire est un voyage. Une aventure, une quête, une route longue, sinueuse et dangereuse. C'est une épopée de fantasy sans cheval ni chevalier, sans honneur, mais avec un code de conduite, tout de même, on n'est pas des sauvages.

Nos deux héros, disparates, (l'une jeune et pleine de vie, l'autre vieux qui n'attend plus rien de sa vie bien remplie) partent explorer le monde alors que rien dans les conventions ne l'autorise... Ma foi, rien ne l'interdit non plus.
Chacun sa quête, chacun sa volonté de braver ainsi les règles tacites qui régissent un monde entravé, enclavé, où chaque chose et chaque être est à sa place et c'est très bien ainsi.
Ce point de départ, je l'ai adoré. Ce côté téméraire-mais-pas-trop de l'ensorceleur est un trait de caractère trop peu rencontré dans des récits de fantasy.

Une fantasy en deux parties, dont le tournant arrive sans crier gare. Soit on réagit au quart de tour et on suit la route avec lui, soit on se prend la falaise dans la mouille.
Je crois que je me situe entre les deux : j'ai pas raté le virage mais ma joue s'est éraflée sur la falaise.

Comprenez : l'univers dans lequel Barnabéüs et Prune évoluent est creusé, parfois un peu fouillis, et les longueurs de la quête m'ont un peu tassée dans mon fauteuil. On nous balance quelques indices sur la finalité de la chose, indices qu'on grapille avec avidité comme s'ils étaient des miettes de pain et qu'on était au cachot depuis vingt ans. Et les rouages mettent du temps, beaucoup de temps, à créer la machinerie.

Certains aiment ça, moi j'ai pas la patience.

Maintenant que l'heure de l'analyse vient, le moment de poser des mots sur mon ressenti, je ne sais pas bien où j'en suis.
Tout le long, je me suis demandé si Barnabéüs était un vieux lubrique manipulateur ou un coeur sincère ; tout le long, je me suis interrogée sur le motif réel de la volonté intrépide de Prune.
J'en ai une petite idée maintenant, mais je crois que je me suis surtout languie de ces non-dits qui ne percent jamais vraiment.

Ce qui m'a fait rester, c'est l'appel au voyage ! A chercher les choses par soi-même plutôt que de croire ce qu'on nous dit. A apprendre, à fouiller, à être soi.
Derrière cette histoire de transmission, j'ai aimé la réflexion autour de la vie, de la mort, de la passation du savoir.
La demi-teinte est donc plutôt positive, au final.^^
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critiques presse (1)
Elbakin.net
07 mars 2019
L’ensorceleur des choses menues fourmille de bonnes idées, bien que certaines semblent maladroitement exploitées. Le final surprenant, l’originalité de la narration et du monde des nécromants, des mages et des ensorceleurs, ainsi que la personnalité attachante des héros, forment une œuvre de qualité qui s’écarte volontairement des sentiers battus de la fantasy et met en valeur l’imagination d’un auteur français prolifique.
Lire la critique sur le site : Elbakin.net
Citations et extraits (4) Ajouter une citation
C'est quand son père vient à mourir qu'un homme sait n'être qu'un enfant vieilli. Perdu, il regarde derrière lui, n'y trouve quiconque et cherche un cap que personne n'est plus là pour fixer. Puis il se tourne vers ses propres héritiers et lit avec effroi dans leurs yeux l'unique question d'importance : Papa, où allons-nous ? Il n'en sait rien, bien sûr, le papa ; il devient soudain adulte et fait connaissance avec la peur.
Heureusement pour lui, Barnabéüs n'avait aucune descendance et pouvait vivre seul ses premiers pas d'errance.

[Incipit]
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Ils apercevaient au loin la plage où ils avaient été débarqués la veille, minuscule et dérisoire. Au dessus, une balafre claire striait la roche grise.

– Je ne vois effectivement pas d’issue. Comment aurions-nous pu quitter les lieux ?

– Il n’y en avait pas, Barnabéüs. On nous a laissés là pour que nous y mourions.

– Comment cela ?

– Et on a fait ébouler la falaise pour sceller notre tombeau ; les mages ne voulaient pas que nous survivions. À compter de ce jour, il ne faut plus se fier à personne.
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— Quel est cet animal?
— Cela non plus, votre père ne vous l'a pas expliqué? (Elle arbora une mine désolée.) Il s'agit d'un dragon. Ce sont des reptiles volants, mais on les désaile à la naissance, et on procède aussi à l'ablation dans leur gorge d'un petit organe qui enflamme le gaz qui provient de leur estomac. Il n'en subsiste plus qu'en captivité; on s'en sert pour le trait et la boucherie. Ces animaux étant parfaitement stupides et ne montrant aucun état d'âme, nous faisons très attention de ne pas les laisser pondre hors de leur enclos.
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Voyager, c’est comparer, c’est poser des questions gênantes et finir par demander des comptes.
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Videos de Régis Goddyn (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Régis Goddyn
A l'occasion du festival "Imaginales" à Epinal, rencontre avec Régis Goddyn autour de son ouvrage "L'ensorceleur des choses menues" aux éditions Atalante.
Retrouvez l'ouvrage : https://www.youtube.com/edit?ar=3&o=U&video_id=L4jPlW2X9WY
Notes de Musique : Youtube Audio Library.
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