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sur 1857 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A vous faire chavirer. Immersif et tragique. Un peu trop insistant sur le sujet. Peu être redondant lorsqu'il évoque ces sentiments.
Même en le lisant en diagonale on s'enrichit de sa prose et l'on applaudit les procédés littéraire. Très beau, à lire lorsqu' on a pas de problème mentaux par contre car très suicidogène (effet Werther)
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Goethe place l'exposition dans un cadre tranquille afin de démontrer la capacité de Werther à se calmer et à s'observer ainsi que les autres sans jugement sévère, capacités que Werther perdra lorsqu'il commencera à osciller entre la manie et la dépression. L'amour non partagé de Werther pour Charlotte est le moteur du récit global du livre. Ses actions dictent sa santé mentale. le bal est l'incident déclencheur du livre, et c'est une frénésie d'activité en comparaison avec les précédentes activités solitaires de Werther dans la nature au cours de l'exposition. L'orage de fin de soirée constitue un premier point culminant qui symbolise à la fois l'euphorie que Werther ressent en présence de Charlotte et illustre que, comme l'éclair, ces sentiments exacerbés sont à la fois électrisants et dangereux.

C'est donc l'histoire d'un jeune homme sensible et artistique qui démontre les effets fatals d'une prédilection pour les absolus, qu'ils soient ceux de l'amour, de l'art, de la société ou de la pensée. Comme il est incapable de concilier ses fantasmes et ses idées intérieures et poétiques avec les exigences du monde quotidien, Werther s'engage sur une voie dangereuse
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Une oeuvre majeure tant par son "apport" à l'histoire de la littérature que par ses qualités intrinsèques.

Ces souffrances, je les avais lues il y a une quinzaine d'années. Je les avais lues sans m'en souvenir. Moins que lues, j'avais dû les survoler. Impossible de m'en rappeler la teneur.

Je m'y suis donc replongé avec quelle délectation. Point de mièvrerie et un roman épistolaire qui semble intemporel. Alors bien sûr la suite de l'histoire de la littérature, de la poésie, du cinéma vont multiplier les personnages romantiques. Mais les souffrances de Werther renvoient aux premiers amours, aux amours adolescents incandescents, tellement forts et complets qu'ils brûlent tout et surtout la perspective. L'amour de Werther pour Charlotte est tout, il s'aime de l'aimer, il s'aime parce qu'elle l'aime. Dans quelle mesure, l'amour que l'on porte à l'autre est-il narcissique?

La conquête, la drague, les prémices sont-elles plus fortes que l'acte d'amour? L'intensité qui précède le premier baiser n'est-elle pas plus puissante que le baiser lui-même.

Tout cela paraît réchauffé, vu et lu mille fois. Et pourtant, je me suis pris, surpris par la réminiscence de ces élans d'ado passionnés. Fredonnant, les amoureux des bancs publics, je m'attristais à la lecture de l'érosion de ces passions et de la germination d'un cynisme croissant avec l'âge.

Les souffrances du jeune Werthe est sans nul doute une oeuvre pionnière de la littérature mais également un roman intemporel, un véritable classique.
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J'avais trouvé mièvre ce roman de Goethe à l'adolescence.

Il n'en est plus de même aujourd'hui, non que je sois devenue « fleur bleue », mais au contraire parce que ma lecture n'est plus centrée exclusivement sur l'amour malheureux de Werther.

J'ai été sensible au style libre et spontané, aux phrases non terminées, suggérant la pensée non dite qui affleure. J'ignorais qu'on pût écrire ainsi à la fin du 18ème siècle ( la présente traduction respecte l'écriture de Goethe) ;

J'ai vu le brasier charnel dans lequel se débat le héros : je n'avais perçu à 16 ans qu'une passion cérébrale un peu forcée, ce qu'elle n'est assurément pas ; même si sa naissance contient de l'artifice ( on sent bien Werther disponible, avide de vivre une grande histoire ) ; même s'il y a incontestablement des poses de sa part ( que moque l'auteur au passage : « Que je m'adore depuis qu'elle m'aime ! » ) ;

Il y a cette blessure d'amour-propre permanente du bourgeois en butte à l'arrogance de caste des nobles dont il se sent pourtant l'égal : cuisantes humiliations ;

Il y a ces raisonnements brouillés par la passion dont la plume de l'auteur excelle à restituer le naturel : comme il arrive dans les débats d'idées lorsqu'on mélange une thèse avec la thèse adverse pour justifier à tous prix une opinion (ici Werther défend le suicide comme un acte courageux tout en soutenant qu'étant le résultat d'une maladie de l'âme, on ne saurait en rendre le malade responsable ).

Il y a enfin, au gré des rencontres de Werther, une puissante évocation des mécanismes de projection, au point qu'un être aussi romantique que lui se sent proche du violeur et de l'assassin dont il plaide la cause auprès des autorités.

Finalement, cette histoire n'est pas une histoire à l'eau de rose.


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Je ne savais pas que l'on pouvait décrire l'amour désespéré avec une telle force.

Le jeune Werther m'a paru au début très serein, en harmonie même avec la nature qui l'entoure, appréciant chaque détail de la vie, chaque arbre, chaque rencontre. Un jeune homme plein d'avenir. L'explosion d'émotions fortes et d'emportement qu'il manifeste régulièrement après sa rencontre avec Charlotte, dès lors qu'il se retrouve enchaîné à elle corps et âme, constitue une vraie rupture.

Comme son cheminement a résonné en moi. Moi aussi j'ai sombré dans un coup de foudre désespéré. Moi aussi je me suis incrusté dans la famille de ma belle, quitte à y rencontrer son « amoureux » qui me paraissait ne pas se préoccuper d'elle. Moi aussi j'ai souffert et espéré pourtant.
Moi aussi je suis parti, loin. Et cela m'a été bénéfique. Werther m'a paru sauvé lui aussi. Son travail auprès de l'ambassadeur semblait si efficace, au moins pour oublier Charlotte. Même s'il n'appréciait pas ce fat d'ambassadeur, il a fait de belles rencontres. Mais une autre souffrance l'attendait : le mépris de classe.
Mais je me trompais. Charlotte n'a jamais quitté ses pensées. Werther est revenu espérer et souffrir, entretenir son désespoir, et malheureusement gamberger. Cercle vicieux. Pente fatale.

La joie ou dans l'abattement se semble cependant n'avoir aucun effet sur la qualité de son expression écrite. Serein ou énervé, c'est toujours sublime. La traduction de Pierre Leroux date de 1865. Même revue par Christian Helmreich, elle reste profondément « stylée », poétique. On n'écrit plus ainsi aujourd'hui, et c'est dommage. Au-delà de l'histoire, la langue est merveilleuse.
Je me serais juste passé de la reproduction des chants d'Ossian, supposés traduits par Werther, qui prennent beaucoup de place. Il faut admettre cependant qu'ils sont pour beaucoup dans la scène théâtrale entre Charlotte et Werther, peu avant la fin.

Un grand plaisir de lecture.
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Cela fait longtemps que je veux lire « les souffrances du jeune Werther » et par la même occasion découvrir Goethe. Mais ce roman me faisait peur, je craignais une lecture difficile. La critique d'Oliv m'a rassurée sur ce point et m'a pleinement convaincue de m'atteler à cette lecture. J'ai bien fait de dépasser ces craintes.

Oliv avait totalement raison, « les souffrances du jeune Werther » s'avère un roman facile à lire et très accessible malgré son statut de classique du 18ème siècle. Je ne vais pas proposer ici un avis objectif sur le fond ni la forme du roman. Oliv le fait très bien dans son excellent billet que je vous invite à aller lire pour vous faire un véritable avis. Je vais me contenter ici de dire pourquoi j'ai été tant émue par ce récit.
Je parle d'émotion mais en réalité, cela va au-delà de l'émotion, j'ai été bouleversée. Et en fait, ce n'est pas tant par le récit de cet amour non partagé que j'ai été touchée mais par le personnage de Werther. J'ai ressenti une telle connivence avec lui… Pas vraiment pour l'histoire d'amour malheureux en elle-même, même si je la comprends et si j'en ai déjà ressenti les affres. C'est vraiment la personnalité de Werther qui m'a remuée le coeur. Je suis très proche de lui. Cette proximité d'âme ne pourra, selon moi, être vraiment ressentie que par les gens non normés. Seuls ceux qui ont en eux cette extrême sensibilité pourront comprendre pleinement ce que ressent Werther. Cette sensibilité qui fait ressentir si intensément les belles choses comme les mauvaises. Cette sensibilité qui mettent les larmes aux yeux lorsqu'on contemple la beauté de la mer, la grâce d'une mésange ou la fragilité d'une fleur sous le vent. Cette sensibilité qui donne envie parfois de crier au monde combien je l'aime. Cette sensibilité qui fait que son coeur se déchire face à ce qui, pour les gens normés, ne seraient qu'une petite contrariété. Cette sensibilité qui fait d'une peine de coeur banale une tragédie digne des romances les plus émouvantes. Si vous êtes le genre de personnes, et je dis cela sans jugement, tant mieux pour vous, qui parvient ne pas prendre à coeur, de façon exacerbée, les soucis quotidiens, vous ne pouvez pas pleinement comprendre Werther. Si vous êtes le genre de personnes qui ne pleure pas en revoyant la mer 15 ans après l'avoir vue la dernière fois, vous ne pouvez pas comprendre Werther. Si vous êtes le genre de personnes qui ne meurt pas chaque fois que l'être aimé semble être distant, vous ne pouvez pas comprendre Werther.
Je comprends pleinement Werther, car je suis comme lui. Comme Werther, chaque sentiment, chaque émotion, je les vis avec une force et une intensité qui me ravissent parfois et me brisent souvent. Ces sentiments emplissent entièrement mon coeur et mon âme et les submergent.

J'ai bien conscience que ce billet ne contient aucune idée, n'est en rien pertinent ni enrichissant. J'étais incapable de proposer une chronique argumentée ou réfléchie, je ne pouvais que laisser mes sentiments s'exprimer. Werther a rejoint Mme Bovary et Merricat (de « Nous avons toujours vécu au château » de Jackson) dans mon petit sanctuaire personnel qui réunit les personnages en qui je me reconnais, mes frères et soeurs d'âme.
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Les souffrances du jeune Werther/ Johann Wolfgang von Goethe
Publié en 1774 anonymement et remanié en 1787, die Leiden des jungen Werthers est un roman épistolaire, le premier de Goethe. Il lui apporta rapidement notoriété considérable dans toute l'Europe. le fait de mettre en scène le suicide de son héros séduisit immédiatement une certaine jeunesse et fit des émules parmi les candidats au suicide qui costumés à la Werther d'un frac bleu et d'une culotte jaune se précipitèrent dans l'autre monde avec un exemplaire du livre dans leur poche. Il y a une part autobiographique dans ce récit, car les amours de Goethe avec Charlotte Buff déjà promise ont largement inspiré l'auteur.
L'oeuvre est divisée en deux livrets.
Dans le premier, Werther installé à Wetzlar fait la rencontre d'une jeune femme, Charlotte, fiancée à Albert, et en tombe éperdument amoureux.
Dans le second livre, Werther qui a décidé de s'éloigner fait la rencontre d'une autre femme mais il ne peut oublier Charlotte qui entre temps a épousé Albert.
La suite, on la connaît et ni la lecture de la poésie d'Homère ni celle d'Ossian ne pourront consoler Werther de cet amour impossible.
Dans ce roman, on évolue dans une société courtoise et de bonnes manières et comme l'ont dit certains critiques, cette courtoisie passe au laminoir moeurs et sentiments.
Werther est un être entier, incapable de trancher ou de partager, comme frappé d'une inertie violente.
Un certain romantisme baigne toute l'histoire mais un romantisme maîtrisé car Goethe a plutôt la fibre sèche. Il reste un classique du Sturm und Drang.
Goethe crée dans ce roman le prototype du héros romantique dominé par une passion fatale et il émeut toute l'Allemagne et l'Europe entière qui sera alors atteinte par le Mal du Siècle qui les conduit au suicide.
Werther écrit à son ami Wilhelm : « Je me trouve bien ici. La solitude de ces célestes campagnes est un baume pour mon coeur, dont les frissons s'apaisent à la douce chaleur de cette saison où tout renaît. »
Plus loin parlant de Lotte : « Lorsqu'en parlant elle pose sa main sur la mienne, que dans la conversation elle se rapproche de moi, que son souffle céleste peut atteindre mes lèvres, alors je crois que je vais m'anéantir comme si j'étais frappé de la foudre. »
Le livre II se termine sur cette réflexion : « Qu'est-ce que l'homme, ce demi-dieu si vanté ? Les forces ne lui manquent-elles pas précisément à l'heure où elles lui seraient le plus nécessaires ? Et lorsqu'il prend l'essor dans la joie, ou qu'il s'enfonce dans la tristesse, n'est-il pas alors même retenu, et toujours ramené à la morne et froide conscience de sa petitesse, alors qu'il espérait se perdre dans l'infini ?
Un grand classique qu'il faut avoir lu, car il ouvre la voie au Romantisme.
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Dans le premier livre :

Werther est un jeune homme qui décide de vivre à W pour tenter de s'établir et d'y faire carrière. Il marche dans la nature, observe le voisinage et il noue des relations avec des personnes dont un bailli. La femme de ce dernier est morte et il élève seul ses 9 enfants en compagnie de sa fille aînée, Charlotte. Werther rencontre Charlotte est il ressent immédiatement une puissante attirance pour elle. Cependant, cette dernière est fiancée à Albert. Werther est amené à le voir et il lui trouve de belles qualités. Amoureux fou de Charlotte, il décide de quitter W et d'aller vivre en ville.

Dans le second livre :

Werther délaisse sa lecture d'Homère pour celle d'Ossian. Il tente de nouer une relation avec une jeune femme. Lors d'un événement social auquel il participe et auquel prend part aussi la jeune femme, il est amené à comprendre qu'il ne fait pas partie de la société aristocratique et il vit très mal cette humiliation. Il quitte la ville et retourne à W plus amoureux que jamais de Charlotte qui est alors mariée à Albert. En lui faisant un soir la lecture, il réalise à quel point son amour pour Charlotte s'avère impossible. Il met fin à ses jours.

Mes impressions

J'ai dévoré ce classique allemand… Je dois avouer que j'adore la littérature épistolaire qui permet à mon humble avis de connaître plus en profondeur les personnages. Je comprends aussi l'engouement pour ce livre. Werther est un jeune homme tourmentée, éveillé, possédant une lucidité désarmante.

«La vie humaine est un songe : d'autres l'ont dit avant moi, mais cette idée me suit partout. Quand je considère les bornes étroites dans lesquelles sont circonscrites les facultés de l'homme, son activité et son intelligence ; quand je vois que nous épuisons toutes nos forces à satisfaire des besoins, et que ces besoins ne tendent qu'à prolonger notre misérable existence ; que notre tranquillité sur bien des questions n'est qu'une résignation fondée sur des revers, semblable à celle de prisonniers qui auraient couvert de peintures variées et de riantes perspectives les murs de leur cachot ; tout cela, mon ami, me rend muet. Je rentre en moi-même, et j'y trouve un monde, mais plutôt en pressentiments et en sombres désirs qu'en réalité et en action ; et alors tout vacille devant moi, et je souris, et je m'enfonce plus avant dans l'univers en rêvant toujours. Que chez les enfants tout soit irréflexion, c'est ce que tous les pédagogues ne cessent de répéter ; mais que les hommes faits soient de grands enfants qui se traînent en chancelant sur ce globe, sans savoir non plus d'où ils viennent et où ils vont ; qu'ils n'aient point de but plus certain dans leurs actions, et qu'on les gouverne de même avec du biscuit, des gâteaux et des verges, c'est ce que personne ne voudra croire ; et, à mon avis, il n'est point de vérité plus palpable.» (p. 49-50)

Je trouve cette citation tellement juste, tellement moderne, que je me retrouve dans cette dernière (satisfaction des besoins, prison de l'être humain, rêve versus action). Werther jette un regard sur la société qui l'entoure et sur la vie. Grâce à ses confidences, Werther partage sa vision et il s'avère facile de s'identifier à lui.

Mais encore, comme le mentionne le titre, Werther souffre. Ses souffrances sont liées aux sentiments qu'il ressent pour Charlotte et à l'impossibilité de concrétiser l'amour qui le consume. le feu de la passion brûle sa chair, imbibe ses pensées, anime son âme. Sa perception de la vie est filtrée par ses sentiments et ses souffrances. Comme il le mentionne à Charlotte car c'est elle qui remet les armes de son mari (qui serviront à son suicide) à son domestique :

«Et toi, esprit du ciel, tu favorises ma résolution, et toi, Charlotte, tu me présentes cette arme, toi des mains de qui je désirais recevoir la mort. Ah! et je la reçois en effet de toi! […]M'aurais-tu fermé ton coeur, à cause de ce moment même qui m'a uni à toi pour l'éternité? Charlotte, des siècles de siècles n'effaceront pas cette impression, et, je le sens, tu ne saurais haïr celui qui brûle ainsi pour toi». (p. 184)

Je ressens à quel point les pulsions de vie versus les pulsions de mort sont étroitement liées (le feu = l'amour, l'arme = la mort).

Werther ne peut concrétiser son amour dans la vie. La seule option qu'il a et sur laquelle il peut jeter son dévolu : l'éternité. Comme il le soulève à Charlotte :

« Charlotte, dis-je en lui tendant la main et en sentant mes larmes couler. Nous nous reverrons! En cette vie ou en l'autre nous nous reverrons!» (p. 106)

Les Souffrances du jeune Werther est un grand livre mettant en scène un homme tourmenté et habité d'une sensibilité artistique hors du commun. Son amour pour Charlotte est immense, tragique, unique. Si vous n'avez jamais lu ce classique, je vous le recommande fortement. Vous allez naviguer dans les méandres d'une âme tourmentée et exaltée. J'espère que vous aimerez autant que moi cette histoire qui a traversé le temps car c'est surtout une magnifique confession amoureuse.
https://madamelit.ca/2022/11/28/madame-lit-les-souffrances-du-jeune-werther-de-goethe/
Lien : https://madamelit.ca/2022/11..
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Il y a près le la petite ville De W., un vallon que Wether aime beaucoup. Il y aime tout: les insectes qui y grouillent avec joie, les oiseaux qui chantonnent des mélodies gracieuses, le feuillage reluisant de soleil, les arbres centenaires. Tout est ici le reflet même de la beauté de Dieu. C'est là aussi que vit Charlotte. Lorsque Werther en parle à Wilhelm dans les lettres qu'il lui adresse, les mots lui manquent pour la bien décrire. le mieux est peut-être de l'imaginer quand elle distribue le pain bis comme dessert à ses jeunes frères et soeurs et que sa gentillesse se reflète dans l'amour que lui porte sa famille. Elle a un sourire si doux, des gestes si légers... Pourtant une cousine lui avait bien dit, au jeune Werther, de se méfier, de ne pas tomber amoureux de Charlotte, que Charlotte était l'épouse d'Albert. Albert par ailleurs est un homme bien aimable et, dans ses lettres à Wilhelm, Werther n'en parle qu'en termes élogieux: un homme serein, au sens aigu du devoir, des responsabilités... En un mot le contraire de Werther dont l'enthousiasme déchaîné le fait défendre l'acte criminel d'un larron coupable d'un meutre passionnel. Oui, car Werther brûle de passions, il ne peut souffrir une existence régie par la routine, l'arbitraire de conventions formelles. Werther brûle d'amour pour Charlotte et cet amour, le lecteur le comprendra bien vite, ne peut que mener à une tragédie...

Ce roman épistolaire eut un succès immédiat et international. Il propulsa le jeune Goethe au firmament de la littérature mondiale. À mon avis cela est tout à fait mérité: le roman de 1774 n'a pas pris une seule ride!
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Je l'ai relu après cinq ans, et c'était comme découvrir une oeuvre. On découvre un personnage hyper sensible, excessif, sanctifiant toute la nature qui l'entoure, invoquant l'infini, dieu pour faire l'éloge de cette vallée si chère à son âme, tel un jardin d'Eden qui ne cesserait de ravir Werther en lui prodiguant tout le bonheur que peut souhaiter un homme.
Tout n'est que transfiguration, poésie, esthétisation qui finira par se confronter au sort funeste qui viendra balayer comme d'un revers de la main la joie du héro, alors tomber sur le mauvais fruit, disons plutôt le fruit défendu sur lequel il exercera une cristallisation destructrice. Tout ne devient que souffrance, les journées ne brillent plus, la nature n'évoque plus aucune sérénité, après s'être ouvert entièrement aux charme de l'univers, son être si sensible et vulnérable l'est aussi aux venins de l'amertume qui vient corrompre tout sur son passage.
Niait et exubérant dans son amour, le refus de Charlotte promise à un Albert ami, puis rival, creusera en lui une profonde plaie, et les souffrances et sa mélancolie le mènerons jusqu'au suicide.

Très difficile de pouvoir vivre avec Werther tant d'émotions si démonstratives, doté d'une vision idéaliste et démesurée sur tout ce qui l'entours, sans doute un personne un peu trop vivant, d'une âme trop vive, pour être saisit comme il se doit par le communs des mortels !
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