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3,75

sur 1850 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
« Les Souffrances du jeune Werther » est un de ces livres que j'ai du mal à « étoiler ».
C'est souvent le cas avec les classiques passés depuis longtemps à la postérité. Disons que leur renommée se suffit à elle-même ...et que je ne me sens pas capable de les apprécier à leur juste valeur.
Ceci dit, je vais tout de même vous donner mon ressenti. On est là pour ça, non ?


Petit résumé rapide : Werther, jeune homme ambitieux issu de la bourgeoisie tombe amoureux de Charlotte, au cours d' un bal. Cette dernière est pourtant fiancée à Albert, jeune homme aux nombreuses qualités. Qu'à cela ne tienne, Werther s'entête dans cet amour platonique. S'ensuivent entre les trois personnages des relations d'affection, d'amitié, d'amour et de jalousies. Au fil de l'histoire, Werther confie ses sentiments à Charlotte tout en mettant en avant ses pulsions morbides.
Je ne vous dévoile pas la fin même si cela doit être un secret de Polichinelle !


Le lecteur vit cette histoire à travers les lettres que Werther écrit à un ami de sa province natale, pendant une bonne partie du roman. Cette forme épistolaire renforce naturellement l'identification possible du lecteur au personnage. Tantôt exalté, tantôt mélancolique, Werther étale ses états d'âme, sans ...état d'âme. le roman paru en 1774 se verra d'ailleurs interdit à la vente par les autorités locales de Leipzig en raison de son immoralité et de son apologie du suicide. Ils n'avaient pas tort ! Une véritable vague de suicides déferle chez les jeunes gens peu de temps après sa publication.
Au-delà de cette anecdote, ce roman connaît un succès fulgurant, devient un phénomène de mode et va influencer bien d'autres romans. On le considère comme l'un des précurseurs du romantisme.


Me voilà donc avec un chef d'oeuvre sur les bras...Si ce n'était son poids, je n'aurais aucun mal à le porter -180 pages, c'est une bagatelle- mais il ne s'agit pas de cela, vous vous en doutez bien !
Il s'agit maintenant de savoir si oui ou non j'ai aimé ce livre.
Eh bien, « p'têt ben qu'oui, p'têt ben qu'non » vous répondrai-je, en normande d'adoption que je suis …


J'ai aimé le lyrisme poétique qui se dégage de cette oeuvre, la relation de Werther avec la nature. Toute description du paysage est un véritable miroir de son âme, qui n'est pas sans rappeler les écrits de Rousseau. Jugez plutôt : «  Il règne dans mon âme une étonnante sérénité,semblable à la douce matinée de printemps dont je jouis avec délices. » C'est beau, non ? !
Et un peu plus loin alors que Werther succombe au désespoir « De même que la nature s'incline vers l'automne, l'automne commence en moi et autour de moi. Mes feuilles jaunissent et déjà les feuilles des arbres voisins sont tombées. » C'est vraiment cet aspect du roman qui m'a le plus séduite. Ces envolées lyriques et cette symbiose entre le personnage et la nature.


J'ai beaucoup moins apprécié le côté exalté et pleurnichard de Werther. Autant je trouve craquant les hommes qui écrasent une petite larme en toute discrétion, autant les hommes qui pleurent abondamment pour un oui pour un non m'agacent. Petit extrait à l'appui : « Ah ! Lorsque, encore à demi dans l'ivresse du sommeil, je la cherche, et là-dessus me réveille, un torrent de larmes s'échappe de mon coeur oppressé et je pleure inconsolable devant le sombre avenir qui m'attend. » Je comprends bien qu'on puisse aimer follement, passionnément, qu'on se jette à corps perdu dans un amour impossible et platonique mais je crois bien que j'ai passé l'âge de ce sentimentalisme à outrance...
Certains adolescents pourront s'y retrouver sans doute... (Reste à espérer que ça ne leur donne pas de mauvaises idées.)
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Wolfgang Goethe (1749-1832), âgé de 23 ans vient, en 1772, conforter sa formation de juriste dans la petite ville de Wetzlar auprès de la Haute Cour germanique, ce séjour aura des répercussions majeures sur l'histoire de la littérature du XVIIIème.
Lors d'un bal, il rencontre Charlotte Buff dont il tombe amoureux . Mais celle-ci est fiancée et bientôt épouse Christian Kestner. Cette expérience malheureuse et un évènement tragique, le suicide d'un jeune homme épris de l'épouse de son supérieur, vont inspirer au jeune Goethe ce roman épistolaire.
Werther, personnage imaginé devient réel, animé par les propres sentiments de Goethe et ce fait-divers tragique.
Christian , Albert dans le roman, le mari de Charlotte – Lotte- et Werther ( l'épistolier qui se confie à son ami) , deviennent amis, Werther est invité souvent chez lui. Ce partage de la vie familiale renforce la passion qui devient détresse et souffrance exacerbée.
Il n'y a plus qu'une issue pour échapper à ce mal qui le ronge, le suicide, au coeur de la grande nuit étoilée.
Un court roman qu'on peut étudier, disséquer, pour y trouver matière à réflexion sur la passion, l'art du bonheur et du malheur, la mort, le suicide...


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Quelle délicate tâche que celle de juger négativement -relativement à la renommée de l'oeuvre- un tel classique ! C'est pourtant à celle-ci que je vais m'employer.
J'ai en effet été déçu à la lecture de cette ouvrage dont j'avais énormément entendu parler, et dont la préface n'a fait qu'exagérer ce sentiment d'attente -j'avoue que l'anecdote selon laquelle Napoléon l'aurait relu sept ou huit fois m'a intrigué. Je ne vais pas vous résumer le livre, vous en connaissez sûrement les grandes lignes, les suicides ayant eu lieu à la suite de sa lecture participant à la propagation de sa légende.



Le romantisme à l'état pur, avec tout ce qu'il a de magnifique et d'insupportable, voilà comment je résumerais cette histoire et la façon dont elle est narrée. Il est indéniable que le style est raffiné et que certaines images sont magnifiques, mais il s'agit là d'un baume bien inefficace face aux excès sentimentaux qui caractérisent ce romantisme. "Oh ! comme je suis malheureux ! Oh ! comme je souffre ! Oh ! comme le monde entier m'en veut ! Oh ! comme la nature est belle !", je caricature à peine, c'est un côté qui m'a rapidement exaspéré.
Ne vous méprenez pas, je n'ai pas jeté mon livre à la figure de la première personne paraissant rêveuse que j'ai croisé, c'est évidemment le propre du romantique toutes ces exagérations et je savais plus ou moins à quoi m'attendre, mais il faut reconnaître que celles-ci ne m'ont pas conquis. En somme, c'est loin d'être un mauvais livre, mais l'avantage des classiques est aussi leur plus grand défaut : on les considère comme des valeurs sûres, quand ils ne se révèlent pas conformes à nos attentes, c'est-à-dire, quand on ne découvre pas, si ce n'est un chef-d'oeuvre, au moins un grand livre, on est déçu. Et c'est là précisément ce qui m'est arrivé.
Je comprends parfaitement que l'on puisse s'extasier devant ce type de personnage, sans doute est-ce là quelque chose d'imputable à un caractère, une façon de penser. En ce qui me concerne, la lamentation constante, comme l'extase à petits frais, ne font pas partie de mon idiosyncrasie.



En résumé, la déception prime après la lecture de cet ouvrage que je reconnais volontiers comme bon et primordial dans l'histoire littéraire, mais ces deux dernières qualifications ne sauraient me contenter relativement à l'attente que j'ai de la visite d'un tel monument. Goethe n'a pas pour autant perdu mon intérêt, je lirai -avec cette même attente, j'imagine- ses autres oeuvres, ce genre de désappointement ne saurait me dissuader de poursuivre la découverte d'un tel auteur.
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Voici un ouvrage que je souhaitais lire depuis longtemps et qui me laisse un sentiment partagé. D'abord je suis un peu mécontente d'avoir été une lectrice trop consciencieuse qui a tenu à lire l'introduction écrite par Antoine Blondin. Quelle idée saugrenue! Employant un ton proche de l'ironie il dessert beaucoup l'oeuvre de Goethe, et non content de cela il dévoile la chute du roman.
Ce livre est constitué de trois parties, la dernière "L'éditeur au lecteur" est celle qui me séduit le plus, donnant la clé de l'attitude du malheureux Werther et expliquant son cheminement. Les deux premières parties, épistolaires, présentent des longueurs et me semblent très désuètes. Je n'ai pu lire ce roman sans avoir une pensée pour la toile de Caspar Friedrich "Le voyageur contemplant une mer de nuage".
Une oeuvre très allemande, et annonçant les prémices du courant romantique... un ouvrage que l'on savoure peut-être davantage adolescent lorsqu'on connaît ses premiers émois, ses premières déconvenues amoureuses... Un classique qui aurait pu sans doute me séduire lorsque j'avais 17 ans, mais que je découvre bien trop tard... Werther a la larme bien trop facile, oui cette oeuvre est trop mièvre à mon goût... Un rendez-vous raté, c'est dommage il y a de beaux passages, notamment les descriptions de la nature...
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Un roman emmerdant comme un amour non consommé devant se contenter de promenades en calèches, de bals sanctionnant la drague, de jeux et de tartines avec la marmaille – en ne cessant jamais de s'arrimer à l'espoir que l'aimée aimera. Plongée directe dans la torpeur de ces jours d'espoir s'accrochant au moindre signe, c'est-à-dire à rien.
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Ou le désespoir d'amour ... thème toujours d'actualité, me direz-vous ! D'accord sur ce point, mais pas raconté comme cela, pas avec ces mots là, pas avec ces élans lyriques exacerbés, pas avec ces trémolos dans la voix, pas avec tout ce "trop" qui rend ce livre "écoeurant" de romantisme ! En tout cas, pas comme cela... aujourd'hui ! Mais ...
Je revois mon prof d'allemand, la larme à l'oeil, nous lisant en allemand des passages de ce premier chef d'oeuvre du jeune Goethe, mais la larme à l'oeil de rire, hein, et non d'émotion ! car, pour lui, imaginer ce fringant Goethe écrivant cela était à se tordre.
Évidemment, lorsqu'on visualise l'écrivain, abandonnant à son triste sort la douce Frédérique Brion, son premier amour, séduite et abandonnée, après lui avoir concocté des vers enflammés ! il y a vraiment de quoi rire.
Vue sous cet angle, la chose ne manque pas de piquant. Vous en conviendrez aisément, je présume !
Mais ...
Quoi qu'il en soit, il faut reconnaître que ce bougre de Goethe a un sacré souffle ! et que sa description enflammée de la passion naissante a tout du chef d'oeuvre. On peut difficilement faire mieux, sauf peut-être Racine dans Phèdre, qui, en quatre vers concis, dépeint les ravages du délire d'amour :
Je le vis, je rougis, je pâlis à sa vue
Un trouble s'éleva dans mon âme éperdue
Mes yeux ne voyaient plus, je ne pouvais parler
Je sentis tout mon corps et transir et brûler.
Et là, il est vrai qu'on atteint le niveau de l'indépassable chef d'oeuvre.

Mais Goethe a l'art de mettre en évidence le désir d'absolu que chaque être humain porte en lui et que Werther déploie jusqu'à l'incandescence.
Si, chez Goethe, la chose prend un peu plus de temps que chez Racine, pour autant, elle n'en est pas moins ardente et dévastatrice, au point d'amener le jeune Werther (comme Phèdre) à la mort !

Et là, le talent de Goethe est véritablement éclatant.
Quelle maestria dans l'art d'orchestrer un départ pour l'au-delà !
Au lyrisme succède la sécheresse, mais il ne s'agit pas là de la sécheresse de l'écrivaillon d'aujourd'hui, sans envergure, incapable d'aligner plus de trois mots ! Non, ce qui éclate à la fin de l'ouvrage, dans un style totalement novateur pour l'époque, en phrases courtes, hachées, percutantes, c'est l'urgence de l'action, cette action définitive, qui emporte Werther vers l'au delà, là où se consume l'esprit, là où le désir s'achève, là où intervient enfin le repos de l'âme.
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Le jeune Werther croise un jour la route de Charlotte, la fille du bailli. Il en tombe éperdument amoureux. Tout les rapproche, ils ont les mêmes goûts, la même sensibilité. Hélas, la belle Charlotte est promise à Albert, auquel sa mère, sur son lit de mort, l'a confiée.
Ô rage ! ô désespoir ! Est-il permis que la jeune femme doive être à un autre, quand Werther l'aime plus que tout au monde? La situation est intolérable et le héros décide d'accepter un emploi auprès d'un ambassadeur, afin de s'éloigner. Il résiste quelques mois... puis revient. Il trouve Albert et Charlotte mariés. Ses sentiments le rongent. L'issue fatale semble inévitable.

Je n'attribue que trois étoiles aux Souffrances du jeune Werther. Moi qui, d'habitude, adore le romantisme, je n'ai pas du tout accroché à ce grand classique. Les lamentations de Werther m'ont fatiguée. Il n'est effectivement pas suffisamment raisonnable pour que le trio parvienne à trouver un équilibre. de quel droit recommence-t-il à tourmenter Charlotte après son mariage? Elle l'aime aussi, d'accord, mais elle a fait un choix : celui de respecter les souhaits de sa mère, mais aussi celui de préférer une relation paisible à la passion imprévisible de Werther. Que serait-il resté de tout cela au bout de quelques mois, quelques années? La passion passe. D'après moi, Charlotte voit juste quand elle déclare au jeune homme que ses sentiments sont en grande partie alimentés par le fait qu'elle soit hors de portée.
Alors, bien sûr, le style est remarquable, quelles envolées ! Ce n'était toutefois pas suffisant pour effacer l'agacement que m'a inspiré Werther.

Challenge ABC 2021/2022
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Les souffrances du jeune Werther, un roman à lire absolument?
Pas pour ma part.

On m'avait beaucoup vendu ce livre de Goethe "inspiration du romantisme" "grand classique de l'amour tragique"… il aurait même déclenché à sa sortie une vague de suicides dans la jeunesse allemande.

Certes, j'ai aimé l'histoire (qui m'a captivée et que j'ai terminé en une matinée), les belles descriptions de la nature "état d'âme", et les personnages (bien qu'assez classiques finalement), mais ce n'est pas un livre qui me marquera profondément comme le furent certains autres, pourtant moins réputés.

Je nuancerai simplement mes propos en disant que, tout de même, Goethe a eu un éclair de génie en écrivant cette histoire. L'évolution de Werther est finement menée et les sentiments qu'il ressent sont passionnés et réels. Malgré une certaine déception, il faut reconnaître que ce roman est assez virtuose. Peut-être ne suis-je tout simplement pas réceptive au style romantique trop exalté, voire agaçant par moments.
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J'ai lu ce livre alors que j'étais étudiante et j'ai trouvé le sujet plutôt rare en littérature. C'est l'histoire d'un jeune homme qui va subir les tourments de l'amour et de l'ambition. Il est amoureux d'une femme qu'il ne peut conquérir car promise à un autre. Il va de déceptions en déceptions, de rejets en frustrations et ce malgré, des désirs qui sont, somme toute, assez banals. Au fond l'histoire raconte peu de choses et on ne peut s'empêcher de penser que Werther aurait pu, après cet échec, chercher une autre compagne comme bien d'autres...Mais Goethe a su décrire avec des mots délicats emprunts d'un lyrisme pathétique les souffrances de son personnage. Il n' a rien d'exceptionnel à priori si ce n'est cette force intérieure, son amour et ses projets auxquels il ne peut ou ne veut renoncer...Un livre qui a marqué son époque et un héros qui est devenu une référence pour ceux qui ont été tenté un jour par le suicide...
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J'avais souffert sur les Années d'apprentissage de Wilhelm Meister, trop longues, trop larmoyantes pour moi. Je m'étais dis que je devais être trop cynique pour l'apprécier. Mais ayant lu récemment Fragments du discours amoureux de R. Barthes, j'ai voulu retrouver Goethe, avec cette oeuvre bien plus courte, un sommet du pré-romantisme européen.
Mais peut-être que justement, je savais déjà tout sur cet ouvrage avant de le commencer, de l'habit bleu et jaune de Werther qui a inspiré une mode, de la figure maternelle de Charlotte, vue non comme un objet de désir mais comme une vierge dévouée au milieu de sa famille, de la beauté des tilleuls à la grandeur des précipices, de l'harmonie entre les sentiments du héros et le paysage et le temps du ciel, du paternalisme charitable mais condescendant sur ceux qui ne sont pas encore les classes inférieures, et jusqu'à la fin du texte, à l'origine elle aussi d'une mode à la fin du XVIIIème siècle. Je n'ai donc été surprise par aucun élément de l'intrigue. Werther m'a autant insupporté pour sa complainte permanente sur lui-même, son auto-apitoyement, que Wilhelm.
En revanche, j'ai trouvé intéressant l'opposition entre le génie et l'honnête homme. Elle n'est pas formulée comme ça, mais Albert n'est pas détestable, au contraire, c'est un brave fiancé et un brave homme, qui aime avec raison tout en s'occupant tranquillement de ses affaires. C'est la carrière qu'on propose à Werther. Mais il rejette ce conformisme bourgeois, cette vie rangée - termes anachroniques. Lui, il se dit non pas un génie, mais un homme de coeur, conscient que "ce qu'il sait, tout le monde peut le savoir" : sa singularité n'est donc pas sa science mais son coeur, et donc son individualité qu'il revendique. C'est ce que j'ai préféré dans l'oeuvre, cette réflexion qui est, elle aussi, à l'origine du romantisme - plus que les larmes de la passion.
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