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Liliane Lainé (Traducteur)Claude Lainé (Traducteur)Robert Castel (Préfacier, etc.)
EAN : 9782707300836
452 pages
Editions de Minuit (01/11/1968)
4.21/5   40 notes
Résumé :
Avant de devenir professeur de sociologie à l’université de Berkeley, Erving Goffman s’est fait, trois années durant, l’ethnologue scrupuleux des malades mentaux internés dans les hôpitaux psychiatriques. Il présente dans Asiles une interprétation en profondeur de la vie hospitalière qui situe les pratiques thérapeutiques quotidiennes dans leur cadre le plus objectif, celui d’une “ institution totalitaire ”, c’est-à-dire d’un établissement investi, comme la prison o... >Voir plus
Que lire après Asiles : Études sur la condition sociale des malades mentaux et autres reclusVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
J'ai fini cet ouvrage de quelques 400 pages, et je dois dire que je ne sais pas trop quoi vous dire... D'abord, je ne sais où classer cet ouvrage. Sociologie de la médecine ? Sociologie des organisations ? Etc.
Peu importe, j'ai apprécié cet ouvrage (par moment) car il permet une grille de lecture sociologique pour de nombreuses organisations. Quelles relations sont entretenues par exemple ? Avec quelle(s) logique(s) ? Pourquoi les agents sociaux agissent ainsi et pas autrement ?
Un autre élément qui m'a particulièrement frappé est l'analyse d'une organisation comme entreprise idéologique ; en somme, c'est l'institution qui fait le personnage. Par exemple, c'est l'hôpital psychiatrique qui fait le malade (ou plutôt son étiquetage - Cf. Becker) ; ou encore l'université qui fait l'étudiant. Ici, Goffman critique bien cette idée et il a raison : les malades mentaux ne sont pas homogènes et ne dépeignent pas une seule et unique réalité sociale. de même pour les étudiants, ils ne sont pas tous les mêmes ; il y autant d'étudiants que d'agents sociaux. (C'est d'ailleurs ce que disaient Passeron et Bourdieu dans Les héritiers...).
Autre point intéressant : la logique gestionnaire qui se cacherait un peu dans toutes les organisations. Peut-être que Goffman exagère selon moi un peu, mais au fond, il n'a pas totalement tort, dans le sens où ce point devrait être analysé par tous les sociologues, lorsque ces derniers étudient une organisation.
Par contre, cet ouvrage ne cesse de se répéter sur nombre de pages... C'est vraiment dommage ! Pas besoin de répéter six fois un point pour que le lecteur le comprenne... Une ou deux fois, c'est suffisant !
Sinon, je conseille cet ouvrage à tous les étudiants en sociologie ; c'est un incontournable !
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Cette étude fut à la base des réformes du système asilaire américain des années 1970. Erving Goffman, qui a observé et partagé la vie des reclus, décrit les traitements infligés : la profanation systématique de la personnalité au moyen de techniques de mortification : isolement, formalités d'admission, perte de contrôle de sa présentation personnelle, perte d'attributs de son identité.

L'auteur part du point de vue du patient et non du psychiatre (« Je suis arrivé à l'hôpital sans grand respect pour la psychiatrie »). Il approche la maladie mentale sous l'angle de la sociologie. Il y a un parallèle à faire avec les travaux de Michel Foucault sur le système carcéral lorsqu'il se demande si le système hospitalier ne crée pas lui-même ses propres malades mentaux ou du moins si au lieu de les soigner il ne contribue pas à alimenter leur pathologie.

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Publié en 1968, le sociologue Erving Goffman est un des piliers du mouvement de l'anti psychiatrie. Malheureusement s'ils ont eu de très bonnes idées, ils ne nous ont pas donné d'autres modes d'emplois.
pendant 438 pages l'auteur s'ingénie à nous dire qu'il faut brûler les Hôpitaux psychiatriques. Lu en 1999.....je suis allée jusqu'au bout parce qu'il le fallait...Mais la longueur de ce livres anti....me fait toujours douter de l'intérêt du concept.
Quand un concept est bon, point n'est besoin de le crier sur les toits et de critiquer sur des pages les autres concept. On est sur de soi, ou non ! qu'on se trompe ou non.
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à relire.... !
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu'on prend en compte la totalité de ses raisons d'agir, le malade est toujours moins fou qu'il n'apparaît dans le système des raisons médicales, comme l'ignorant est toujours moins stupide qu'il ne semble à l'homme cultivé si l'on interprète sa conduite à partir de sa propre culture, au lieu d'y voir de simples manquements à la rationalité savante.
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Dans la vie quotidienne, lorsqu'un individu se trouve dans l'obligation de subir des événements ou d'obéir à des ordres en contradiction avec l'idée qu'il a de lui-même, il peut, jusqu'à un certain point, sauver la face en boudant pour exprimer sa réprobation, en refusant de prodiguer les signes de déférence habituels, en jurant à part soi, en manifestant discrètement son mépris, son ironie ou sa dérision.
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L'institution totalitaire est un mixte social, à la fois communauté résidentielle et organisation réglementée. En cela réside son intérêt sociologique spécifique. Mais il y a d'autres raisons de s'intéresser à ces établissements qui sont, dans nos types de société, des foyers de coercition destinés à modifier la personnalité : chacun d'eux réalise l'expérience naturelle des possibilités d'une action sur le moi.
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On finit très souvent par découvrir que la folie ou le « comportement anormal » attribué au malade résulte pour une grande part, non de sa maladie mais de la distance sociale qui le sépare de ceux qui le déclarent tel.
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La barrière interposée entre le reclus et le monde extérieur constitue la première amputation que subit la personnalité.
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Video de Erving Goffman (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Erving Goffman
Conférence Comment se conduire dans les lieux publics de Erving Goffman par Daniel Cefai En France ce que Wolfgang Lepenies appelle la troisième culture ces sciences sociales coincées entre le littéraire et le scientifique est paradoxalement assez peu reconnue la culture générale semble en effet trop souvent pouvoir s'en dispenser C'est un paradoxe dans la mesure où la France est avec Comte Tocqueville et Durkheim notamment l'un des berceaux de ce pan considérable de la pensée Sise entre les rues Emile Durkheim et Raymond Aron la Bibliothèque Nationale de France a décidé de lancer un cycle dédié aux grands livres qui dessinent une bibliothèque idéale des sciences sociales Il s'agit d'inviter à lire et relire quelques-uns de ces grands ouvrages en compagnie d'un chercheur contemporain manière de replacer ces livres dans l'histoire des idées mais aussi et surtout de souligner leur pertinence contemporaine les usages qui peuvent en être faits Cycle proposé par Sylvain Bourmeau Par Daniel Cefai sociologue directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
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