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EAN : 9782743627379
376 pages
Payot et Rivages (02/04/2014)
3.55/5   11 notes
Résumé :
Une jeune fille venue d'Ukraine fuit à travers les rues de Barcelone, traquée par un tueur. L'ultime affaire du vieil inspecteur Mendez, le héros fétiche de Ledesma, qui enquête dans une ville crépusculaire, ravagée par la spéculation foncière et la prostitution industrialisée. Une ville où le coeur de Mendez a des souvenirs que la tête oublie .
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Je poursuis mon voyage dans l'univers de Méndez, l'inspecteur barcelonais de Francisco Gonzales Ledesma.
La recette ne me lasse pas. Mieux, plus je progresse dans la lecture, plus je jubile.
Des morts bien pires est la dernière enquête de Méndez. On se demande pourquoi Ledesma s'en débarrasse ainsi. Une balle chopée alors qu'il vient d'élucider une affaire de meurtres des plus sordides perpétrés par un réseau international de traite des blanches dirigé par un barcelonais du nom de Müller (sic).
La méthode Méndez est toujours la même. Courage, désobéissance, opiniâtreté, doutes.
Je ne partage pas cette assertion de la 4ème de couverture « en difficulté avec ses supérieurs, le vieil inspecteur Méndez… »
En fait, Méndez se fout complètement de ses supérieurs. Il joue pour eux le rôle qu'ils s'attendent à le voir jouer :
-Putain de merde, Méndez !
- Putain de merde, Monsieur le commissaire !
Et tous deux se regardent droit dans les yeux. le dialogue entre gentlemen, le contact humain, est enfin rétabli.
- Méndez, vous êtes arrivé de cet immeuble du parc Cervantes dans un véhicule de patrouille. Vus aviez l'air complètement paralysé (…) comme si on vous avait obligé à tailler une pipe au beau milieu des Ramblas.
(…)
- Fait chier, Monsieur Monterde !
- Fait chier, Mendez !
- Je dois vous poser quelques questions, car il m'arrive d'avoir la sensation de ne me souvenir de rien.
Comme toujours chez Ledesma, l'histoire mérite le détour, bien construite, crédible, jamais très loin de l'actualité et de la réalité des adhérences, via des couches empilées les unes sur les autres, entre le pouvoir et le grand banditisme. La question de la prostitution dite de luxe et de la présentation qu'en font les médias (cf les « affaires » DSK ou Trump) est traitée avec un luxe de détails jamais racoleurs.
L'existence de réseaux, s'abritant derrière des motifs humanitaires, faisant miroiter à de jeunes femmes, venus le plus souvent de pays d'Europe centrale et orientale, mais aussi d'Afrique et d'Amérique du Sud, la possibilité de carrières artistiques fulgurantes à l'ouest, est le ressort de l'intrigue.
En Espagne, et à Barcelone particulièrement, les agissements d'une filière ukrainienne sortent de la discrétion souhaitée par les commanditaires. Méndez fait tout de suite la bonne analyse, mais sa hiérarchie redoute son côté rentre-dedans et lui interdit d'investiguer plus avant.
Son réseau de relations dans la Barcelone d'autrefois, son instinct, son flair, vont le conduire directement à la solution.
« Il arrêta de penser, ce qui était mauvais signe. Cela voulait dire que Méndez finirait par entreprendre une action illégale malgré son indiscutable respect de la loi et du serment afférent à sa fonction. »
La conduite de l'enquête par Méndez est l'occasion d'un voyage surréaliste dans Barcelone :
« Rue Tallers, le dernier endroit de la ville où l'on peut encore trouver des machines à écrire. Boutiques de disques pour collectionneurs. Un ou deux restaurants pour une tambouille de première nécessité, une boulangerie, un tabac où l'on achetait des volutes de fumée, et peut-être, des volutes de temps. Nous avons tous besoin de bribes de temps afin de nous persuader que la vie ne nous accule pas. »


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Si vous ne connaissez pas les polars de Francisco Gonzalez LEDESMA, auteur espagnol, ils sont à découvrir absolument.

Des morts bien pires démarre par la fuite éperdue, sans espoir, d'une jeune ukrainienne dans les rues de Barcelone. Elle fuit un réseau international de prostitution qui lui a fait miroiter un avenir meilleur en Europe. Elle finira assassinée dans un immeuble des vieux quartiers promis à la démolition, ainsi qu'une jeune fille innocente qui a eu le maheur de lui ouvrir sa porte.

L'inspecteur Méndez, relégué par sa hiérarchie à des tâches mineures, va se lancer dans une enquête solitaire, employer tous les moyens illégaux pour punir les assassins et leur appliquer la seule loi qui compte à ses yeux, la loi de la rue.

Il va côtoyer Eva Ostrova, elle ausi happée par ce réseau mais qui a pu s'échapper et est hébergée par la Patri, ancienne prostituée. Eva, aidée par un membre du réseau, va engager un processus de vengeance sanglant.

Une autre Barcelone que celle des cartes postales des plages de la Barceloneta, des quartiers chics de Gracia nous est décrite par Francisco Gonzalez
LEDESMA, celle des vieux quartiers sombres, des ruelles étroites et dangereuses, du linge qui pend aux fenêtres, des bars à l'hygiène problématique, des solidarités de la rue. Ce monde étant attaqué à coups de pelles mécaniques, cette description est empreinte de nostalgie, mais l'auteur nous donne l'espoir de croire qu'il est bien vivant.

Si l'inspecteur Méndez arrive, seul, sans moyens, à pourchasser l'odieux Muller et ses sbires, avec la seule aide de son intelligence et de ses connaissances, ce qui pourrait paraître un peu facile à l'amateur de thrillers techniques et procéduraux, l'essentiel n'est bien entendu pas là.

L'essentiel tient dans la description d'un monde - certes imparfait - qu'on croyait immuable qui disparaît doucement, sans faire de bruit, remplacé par un univers changeant, mondialisé, sans repères durables, dans lequel Je compte beaucoup plus que Nous.

Au delà de cette cruelle réalité,de la violence innommable, Francisco Gonzalez LEDESMA peint avec jubilation et poésie un univers joyeux, humain, mortel.
Lien : http://occasionlivres.canalb..
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Avec ce livre, je dis adieu à l'inspecteur Mendez : son auteur nous a quittés voici deux ans, et j'ai lu toutes les aventures mettant en scène cet anti-héros. Surtout, il met en scène la ville de Barcelone et ses transformations, laissant de côté l'ancien monde et les petites gens, laissant la place à la spéculation et à une faune bien peu fréquentable.
N'oublions pas la mondialisation. C'est beau, le commerce. Pas de petits profits, la loi de l'offre et la demande domine, et quand on demande des femmes dociles et jetables, il est des personnes pour en importer, en tirer des bénéfices et ne pas avoir de scrupules. Les pertes existent aussi dans ce domaine, les dommages collatéraux aussi : une jeune fille, témoin involontaire, est assassinée elle aussi. Son père sombre dans la dépression. Mendez, lui, a les mêmes ordres que d'habitude : ne pas enquêter, ne pas faire de vague.
Comme si ses chefs ne le connaissaient pas ! Mendez n'a jamais rien possédé, il n'a donc rien à perdre, si ce n'est son honneur, dont il a une conception très particulière. Oui, Mendez se retrouve toujours au bon endroit, pour enquêter, au bon endroit pour empêcher certaines personnes de commettre leurs forfaits. Quant à avoir un rapport négatif de plus, il en a la saine habitude.
Mendez, c'est le contraire des policiers de romans produits au kilomètre. Ce qui lui importe, c'est de prêter sa voix aux victimes, à toutes les victimes, y compris les siennes. On laisse trop la parole au coupable, pour ne pas dire au bourreau. Ils fascinent même certains. Rendons-leur leur vraie dimension, leur juste place.
Mendez écoute, entend, celles et ceux qui n'intéressent personne, ancienne prostituée, proches des victimes. A lui, les chiens perdus qu'il n'oublie pas de nourrir – dans tous les sens du terme.
Il est une lueur d'espoir qui apparaît – fine et ténue. Cependant, il faut déployer vraiment beaucoup d'énergie pour la saisir et la faire briller plus fort.
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Le monde dans lequel nous évoluons est plein de personnes déplacées, ce qui nous offre d’énormes possibilités. Des Africaines, des Sud-Américaines, la plupart très belles, frappent à notre porte sans que nous ayons à bouger même le petit doigt. Elles ont découvert un nouveau monde, ou du moins essaient-elles de le découvrir, et ce monde, c’est nous qui le dominons en grande partie. Les vieux pays de l’Est ont vu toutes leurs structures morales et toutes leurs certitudes voler en éclats. Depuis pas mal de temps, ils voient l’Occident comme une terre promise, et nous – il eut alors un sourire quelque peu amer –, nous pouvons ouvrir quelques portes de ce paradis.
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Et voilà que quelqu’un leur offre l’occasion d’une tournée en Europe, probablement en commençant par l’Espagne. Tout baigne, tout est minutieusement préparé pour que la réalité coïncide avec les rêves des jeunes filles. Elles acceptent et se retrouvent alors confrontées à la vérité : on les enferme, on leur vole leur passeport, et celles qui n’acceptent pas leur destin sont sévèrement punies. Mais il y a autre chose : elles savent que, si elles résistent, les membres de leur famille courent le risque d’être assassinés, car ils sont connus des trafiquants. Ils peuvent être assassinés, tout comme elles.
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La traite des Blanches est un phénomène international qui brasse de très gros intérêts et ôte la vie à des centaines de femmes qui n’ont commis que deux péchés : être pauvres et avoir de l’espoir.
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Les économistes affirment que la traite des Blanches est plus importante et brasse plus d’argent que le trafic d’armes, mais les honnêtes pères de famille qui incarnent la grandeur de cette ville feront bien de ne pas les croire. Il n’y a jamais eu de statistiques fiables concernant la traite des Blanches, car c’est un négoce qui se cache au milieu des transferts de fonds, de même qu’il n’y en a jamais eu sur la prostitution, car c’est un négoce qui se cache entre les draps.
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Elle n’était plus toute jeune, mais elle était l’image du temps, du temps exact qu’il faut à la sagesse et aux rêves, à la création de la femme, aux fétiches, aux miroirs, aux ciels de lit, aux dames apaisées sur leur couche rectangulaire. Elle était toutes les femmes à quatre pattes, tous les yeux entrouverts, tous les pubis secrets et toutes les langues qui vibrent dans le temps.
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