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EAN : 9782377292202
80 pages
Libertalia (19/08/2021)
3.7/5   5 notes
Résumé :
Des scriptoria de l’époque médiévale aux cassetins en télétravail, le vieux métier de correcteur n’a pas fondamentalement changé. Malgré les transformations technologiques et industrielles, le correcteur est toujours celui qui valide tant sur le fond que sur la forme tout texte publié, quel que soit son support, afin d’en rendre la lecture la plus aisée et agréable possible. Les conditions d’exercice, elles, ont en revanche profondément changé et, si le métier est t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Guillaume Goutte l'envers du décor d'un métier qu'il connaît bien, et défend tout aussi bien !

Après un petit glossaire en début d'ouvrage pour expliquer les termes qui jalonneront l'ouvrage - relevant aussi bien des différents statuts que des étapes de la fabrication d'un texte - l'auteur rentre dans le vif du sujet en présentant l'histoire des correcteurs et correctrices ainsi que les façons modernes d'exercer le métier.
L'occasion d'avoir un "retour d'expérience" sur le travail à domicile, grandement mis en avant depuis le début de la pandémie de la Covid-19.

La précarité est le mot d'ordre pour les correcteurs et correctrices, et Guillaume Goutte, par ailleurs délégué syndical, ne laisse rien au hasard dans son analyse au couteau des réalités du métier.

Autre point intéressant, décrit au-delà du strict secteur professionnel évoqué, l'autoentrepreunariat, désormais appelé microentrepreneuriat, qui se révèle être une formidable fausse bonne idée selon l'auteur.

"Arnaque" aux droits d'auteurs, pression pour passer au microentrepreneuriat, différence entre la presse et l'édition, autant de thématiques traitées dans cet instructif petit ouvrage.
Nouvelle réussite des éditions Libertalia, ce qui n'étonne guère.
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Une précieuse lecture pour saisir ce qui se joue, socialement et économiquement, sous la précarité toujours mieux organisée par certains types d'employeurs et de donneurs d'ordre, y compris dans les très emblématiques industries culturelles que sont une grande partie de la presse et de l'édition.


Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2022/09/15/note-de-lecture-correcteurs-et-correctrices-entre-prestige-et-precarite-guillaume-goutte/

Petit livre instructif et combatif publié en août 2021 chez Libertalia, « Correcteurs et correctrices » propose à la fois, à traits de plus en plus fins en approchant de l'époque contemporaine, une histoire du métier de la correction – qui, rappelons-le, n'est pas uniquement typographique et orthographique, loin s'en faut -, une mise en perspective des évolutions technologiques, techniques et sociales en cours (où la simple automatisation, ou mise en service d'intelligence artificielle, pèse en réalité de très peu de poids face aux réflexes économiques de la majorité des actionnaires et dirigeants des groupes de presse et d'édition), et enfin – et peut-être bien surtout, in fine – une méthodologie de lutte, juridique et sociale, contre les abus de précarité qui dévastent cette profession – comme d'autres, certes, mais de façon ici particulièrement emblématique, drapés dans un mélange détonant de fausses évidences, de nécessités imaginaires et de poids des (mauvaises) habitudes – pour un triste résultat sur lequel, hélas, Guillaume Goutte, par ailleurs secrétaire délégué des correcteurs au Syndicat du Livre CGT, n'a nul besoin de s'appesantir tant il est visible dans de trop nombreuses publications (même s'il prend soin de signaler attentivement les heureuses exceptions existantes), chaque année désormais. « Correcteurs et correctrices », minutieusement conduite et documentée, constitue une belle et triste démonstration, dans un secteur bien particulier mais hautement significatif, de la précarité organisée comme arme de fausses économies à moyen et long terme, de perte drastique de qualité, mal masquée par toutes sortes de changements d'indicateurs ou d'aveuglements plus ou moins volontaires, et de déréliction humaine et sociale soigneusement ignorée par les propriétaires et par leurs relais directs.

Lien : https://charybde2.wordpress...
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C'est en écoutant le podcast de Dlivrable,« être correcteur ou correctrice », dans lequel la lectrice-correctrice Sophie Hofnung est interviewée, que j'ai entendu parler du livre de Guillaume Goutte :« Correcteurs et correctrices, entre prestige et précarité », publié aux Éditions Libertalia.

Bien que cet ouvrage soit court (80 pages) et se lise rapidement, tant il est intéressant, il est grand par son contenu, qui nous éclaire sur ce métier prestigieux dont les conditions de travail contraignent malheureusement - et de plus en plus - ses professionnels à vivre dans la précarité.

En effet, les conditions d'exercice de ce métier majoritairement féminin on changé avec le temps - et pas pour le meilleur -, obligeant bien souvent les correctrices et correcteurs à devenir micro entrepreneurs pour exercer.

Cet ouvrage est une plongée réaliste dans les coulisses d'un métier fascinant et prestigieux qui est toujours reconnu, mais dont ses professionnels peinent à s'en sortir financièrement.

Un ouvrage nécessaire à mettre entre les mains de tous les professionnels et aspirant(e)s correctrices et correcteurs, afin qu'ils acquièrent une vision globale du métier dans lequel ils évoluent ou vont évoluer, qu'ils en comprennent les challenges et enjeux, qu'ils aient connaissance des différents recours possibles quand viendra le moment pour eux de défendre leurs droits, et qu'ils entrent dans cette aventure en connaissance de cause.

Assurément, il est toujours l'heure de se battre pour améliorer les conditions de travail de ce métier des plus utiles, dont nul n'a d'intérêt à ce qu'il disparaisse.

Une lecture qui réveille !
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
De manière générale, l'édition est le monde des bas salaires, des qualifications non reconnues, de la polyvalence destructrice des savoir-faire et des relations sociales engluées dans un paternalisme culpabilisant et démobilisateur. La presse, elle, bénéficie encore de quelques digues construites par des décennies de combats syndicaux, mais la précarité s'y installe de plus en plus et c'est désormais un univers où se côtoient deux "mondes", et où l'ancien perd du terrain sous les coups de boutoir de la flexibilité, des appétits actionnariaux et des illusions charriées par le tout-numérique, au sein d'une profession qui perd sa culture syndicale et le goût des engagements collectifs. (78)
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Aujourd’hui, la majorité des correctrices et correcteurs en activité sont des travailleurs payés à la tâche, à la pièce. Ce tâcheronnage, que d’aucuns pourraient croire d’un autre âge, s’exprime à travers divers statuts ou formes de rémunération, dans le cadre du salariat (statut de travailleur à domicile, rémunération à la pige, contrat de travail à durée déterminée) ou du travail prétendu indépendant (microentrepreneuriat, rémunération en droits d’auteur). Si les conséquences pour les correcteurs peuvent quelque peu différer d’une branche à l’autre, d’un statut à l’autre, la précarité est, en revanche, la règle pour tous. Car le paiement à la tâche, c’est d’abord l’assurance d’avoir des revenus qui fluctuent d’un mois à l’autre, d’une année à l’autre, sans grande visibilité, les charges de travail prévues pouvant être annulées ou reportées à tout moment. Au-delà des mois difficiles que cela entraîne inévitablement pour beaucoup, cette fluctuation de l’activité implique aussi bien souvent des modes et des rythmes de vie précaires, où l’on s’interdit de prendre des congés par peur de passer à côté d’un « plan travail », où l’on s’impose des journées ou des semaines de travail dépassant largement l’horaire maximal légal, parce que plusieurs employeurs donnent du travail en même temps et avec des délais similaires. À cette précarité économique s’ajoute aussi une précarité « administrative », car à une époque où l’on nous demande partout des garanties de stabilité financière, de revenus fixes – ici pour louer un logement, là pour obtenir un crédit -, être soumis au paiement à la tâche, ne pouvoir présenter que des fiches de paie où le montant du salaire fait le yo-yo, est un boulet que l’on traîne et qui nous handicape lourdement au quotidien.
Ce qui frappe, c’est la diversité des formes que prend ce tâcheronnage et qui lui a permis de s’imposer dans la plupart des secteurs d’intervention du métier de correcteur – édition, presse, communication -, et il est nécessaire de les disséquer pour prendre la mesure de l’ampleur de la précarisation quasi achevée de ce métier séculaire.
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La foi aveugle en l'informatique et ses logiciels aux mille promesses - jamais tenues, s'agissant des correcteurs automatiques - ont servi à habiller des politiques de réduction des coûts et des masses salariales supportées en partie par les correcteurs. (43)
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L’objectif de ce petit ouvrage est de faire le point sur les réalités du métier de correcteur au XXIe siècle, dans la presse et dans l’édition, et sur les enjeux dont l’activité syndicale doit se saisir pour permettre aux correcteurs de faire face et de rebondir. Car, objectivement, le métier n’a aucune raison de disparaître, même s’il est depuis longtemps l’un des laboratoires des nouvelles formes de travail qu’impose la restructuration capitaliste. De celles qui, aujourd’hui, s’affichent dans les rues avec les coursiers à vélo ou les VTC, mais qui gangrènent le métier de correcteur depuis déjà plus d’une décennie. En décrivant la situation des correctrices et correcteurs, c’est aussi le tableau social de l’édition et de la presse qui se dessine et qui vient considérablement écailler le vernis. Car derrière les discours sur l’éducation, l’émancipation et la culture, il y a une chaîne de production où la précarité s’est durablement installée.
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En 2010, on a même vu sept correcteurs des éditions Harlequin (Hachette Livres) devoir saisir un conseil de prud'hommes après que leur employeur a décidé de ne plus comptabiliser les espaces typographiques dans le nombre de signes rémunérés, ce qui revenait, ni plus ni moins, à leur retirer un cinquième de leur salaire ! (74-75)
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