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Une enquête d'Hippolyte Salvignac tome 3 sur 6
EAN : 9782812926464
De Borée Editions (12/03/2020)
3.46/5   28 notes
Résumé :
Point de repos pour Hippolyte Salvignac, l'antiquaire rentré au service de la police de Clemenceau.
Un mystérieux cadavre vient d'être découvert à Giverny, à deux pas de la maison du peintre Claude Monet.
Flanqué de son inséparable complice, l'inspecteur Lerouet, le voilà plongé au coeur d'une intrigue où l'on ne compte plus les crimes extraordinaires : assassinat du peintre Steinheil, époux de l'ancienne maîtresse du président de la République, meur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Tout d'abord merci à Babelio et aux Éditions de Borée pour ce roman.
L'antiquaire Hippolyte Salvignac et l'inspecteur Jules Rouet sont amis et se retrouvent embrigadés, à la demande de Georges Clemenceau, dans une enquête concernant un cadavre trouvé aux abords de la maison de Claude Monet. Celui-ci est embarrassé voire déprimé par cette découverte d'autant plus que, quelques jours plus tard, son beau-frère sera également assassiné. Ces meurtres ont-ils un rapport entre eux? Au fur et à mesure de l'histoire, on apprend qu'il y a plusieurs crimes non résolus de vagabonds mais quel est le point commun, qu'est-ce qui relie ces crimes entre eux?
Après un début un peu touffu, beaucoup de crimes d'entrée de jeu et beaucoup d'informations (sont- elles toujours utiles ou l'historien a-t-il voulu se faire plaisir?), on voit où le récit veut nous entraîner.
Par le biais de cette enquête, le lecteur assiste à plusieurs événements du début du XXème siècle: le transfert du corps de Zola au Panthéon dans la tumulte, le meurtre du mari et de la mère de Mme Steinheil (ex- maîtresse de Félix Faure), l'affaire Dreyfus et les tensions engendrées au sein du peuple français mais aussi au niveau de l'Etat,...
Cette enquête nous fait également voyager à travers la France. Les lieux sont détaillés de telle sorte qu'on se projette dans le jardin de Monet, dans les campagnes, en bord de Seine,...
L'auteur est un historien. Cela se ressent dans son écriture notamment, au travers des évènements évoqués mais aussi au travers des descriptions minutieuses de l'archéologie des lieux visités (cathédrale, ancienne abbaye, la résidence de Monet,...) ou des objets de l'époque,...
Au travers du roman, on croise des gens célèbres comme Maurice Leblanc ( Père d'Arsène Lupin), Claude Monet, Georges Clemenceau, Picasso est également évoqué.
J'ai passé un agréable moment à parcourir la France en compagnie d'Hippolyte et j'ai beaucoup apprécié la rencontre chez Claude Monet. On fait un bon dans le temps et ce temps est celui des voyages en charriot, en train, à pied ou parfois en voiture donc, on prend le temps de découvrir un paysage, une cathédrale, un cours d'eau, ...
L'enquête est placée au second plan. Toutefois, il nous faut attendre la fin du livre pour découvrir le coupable mais, là n'est pas l'essentiel.
Si vous cherchez du suspens, passez votre chemin mais si vous voulez voyager dans le temps et dans la France, ce livre est pour vous. Bonne lecture!
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Je tiens à commencer en remerciant grandement les éditions de Borée pour l'envoi de cet ouvrage. Je remercie également Babelio pour l'organisation de la Masse Critique qui m'a permis de le recevoir.

Le mélange polar et roman historique est sans conteste une valeur sûre. Environnement dépaysant, sociétés nouvelles pour le lecteur et même la possibilité de quelques personnages historiques en invités plaisants. Mais n'est pas Jean-François Parot qui veut. Pour que la sauce marche il faut bien entendu une certaine érudition sur la période concernée. de ce coté là aucun problème avec Philippe Grandcoing. La question sera plus de savoir s'il est capable de nous présenter une histoire intéressante.
Là-dessus l'auteur ne prend aucun risque. L'histoire consistera principalement à enchainer les personnages historiques marquants. Clémenceau, Monet, Maurice Leblanc, etc… L'enquête en elle-même manque d'intérêt intrinsèque. Philippe Grandcoing cherche surtout à dresser une carte postale de Paris et de la Normandie durant cette période, et surtout à mettre en avant le climat social et politique de l'époque. Mention spécial aux tensions entourant le transfert des cendres d'Emile Zola au Panthéon, très biens présentées. Mais l'intrigue criminelle au centre du récit elle, n'est pas fascinante, et la révélation finale sent un peu la facilité scénaristique. Il faut dire qu'au vu de la narration il aurait été difficile de faire autrement. Disons le tout de suite, la couverture qui nous vend « Une enquête d'Hippolyte Salvignac » n'est pas loin du mensonger. N'ayant pas lu les autre livres de la saga j'ignore s'il s'agit d'une spécificité de l'auteur, si le personnage principal se contente de vivre sa vie, d'aller d'un point à un autre, tout en discutant avec d'autres personnages qui lui donne directement les indices (sans qu'il n'ait à les chercher particulièrement je veux dire) voire fasse les réflexions à sa place. Il en résulte une certaine impression de voire une enquête du point de vue d'un Watson, plus compétent pour provoquer les déductions chez les autres que pour les produire lui-même. En soit le parti pris n'est pas mauvais, mais en plus d'être présenté comme un enquêteur par la couverture, les autres personnages font bien référence à lui de la sorte.

Alors qui est-il cet Hippolyte Salvignac ? Personnage étrange en fait. Etrange car il ne ressemble pas à un personnage de fiction. Il ressemble en fait plus à un personnage réel. Il s'occupe en effet différents aspects de sa vie, s'intéresse à plusieurs choses en même, ne possède aucune obsession particulière. La majorité du temps les personnages principaux de romans n'ont à l'esprit qu'une ou deux choses en même temps, et tout les éléments du récit y font référence. Pas ici. Hippolyte gère ses affaires dans ce qu'elles peuvent avoir de banales, s'occupe de ses relations, sans que tout cela ne soit traité comme des éléments de fiction. En somme quelque chose de très naturel et réaliste. Après cela ne va pas sans conséquences négatives. La première, à fortiori sans avoir lu les autres tomes de la saga, est l'impression de stagnation qui en ressort. La deuxième est un double désintérêt. Un désintérêt pour les éléments de la vie d'Hippolyte face à l'enquête policière en cours, mais aussi un désintérêt face à cette enquête en raison de l'insistance sur ces aspects quotidiens et sur le contexte historique. Sinon le personnage n'a rien de déplaisant. Bien au contraire, il a l'air serviable, amical, jamais hautain ou méprisant. Il ne semble toutefois pas disposer de capacités d'enquêtes justifiant le fait que Georges Clémenceau en personne fasse appel à lui pour enquêter. Pour le reste des personnages il n'y a pas grand-chose à dire. Ils font le travail, et à l'image du héros ils paraissent tous très naturels et réalistes, y compris, et c'est le plus impressionnant, les historiques.
De cet aspect réaliste ressortent des dialogues naturels et vivants mais qui comprennent le plus gros défaut stylistique de l'ouvrage. En effet de nombreux dialogues s'attardent sur les détails quotidiens et triviaux, pour repasser à la narration extérieure lors des passages importants. Ce fait accentue l'impression de désintérêt du récit pour l'intrigue principale dont j'ai déjà parlé.

Il ressort donc de cette lecture un mélange de frustration et d'intérêt. Frustration car on a l'impression que ce n'est pas l'enquête qui est au centre du récit. Intérêt cependant, car, surtout pour un amoureux de l'Histoire comme moi, on a une vraie sensation de promenade dans cette époque, peut-être pas aussi belle qu'on le dit.
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Si vous connaissez la Normandie, alors ce roman est fait pour vous. Je ne parle pas seulement pour les amateurs de Giverny et de peintres impressionnistes, non, je pense à ceux qui aiment la Normandie, toute la Normandie, et pas forcément celle qui est la plus connue. La preuve : nos enquêteurs passeront par Bernouville, petit village cis non loin de la ville dans laquelle j'enseigne.
Un cadavre a été retrouvé non loin de Giverny ! Il s'agit certes d'un parfait inconnu, d'un vagabond, le fait est pourtant qu'il a été assassiné. Cela aurait-il un rapport avec le peintre ? Cela paraît peu probable mais au même moment, ou presque, son beau-frère est assassiné. Nous ne sommes pas dans le même monde que pour le premier meurtre, nous sommes dans la bonne société, et l'on y meurt de mort violente assez fréquemment, il faut bien le dire. Avantage : en fonction de la position sociale du meurtrier ou de la meurtrière, en fonction aussi de ce qu'il est nécessaire de cacher, le procès peut se dérouler de manière très sereine, parce que tout est déjà joué d'avance.

Pour les petits gens, c'est un peu plus compliqué – notons au passage le mépris de ceux qui se disent grands pour les domestiques, ceux pour qui, justement, il n'est pas vraiment de grands hommes. Soit l'on ne voit pas qu'ils ont été assassinés – un accident est vite arrivé, un accident est fréquent – soit l'on ne mène pas toutes les investigations nécessaires pour trouver l'identité du coupable. Je sais que ce n'est pas tout à fait le sujet du livre, mais en compagnie de Salvignac et de Lerouet, que j'ai trouvé un peu en retrait pendant une bonne partie de l'enquête, l'on évolue tout de même au beau milieu de l'élite culturelle et intellectuelle : l'on croisera Monet, bien, sûr, Clémenceau mais aussi Maurice Leblanc, ses soeurs et sa nièce.
Alors oui, j'ai aimé lire ce livre, cependant j'ai trouvé son dénouement un peu amer. Je ne conseille pas non plus de chercher à savoir ce qu'est devenue Marcelle Prat, la nièce de Maurice Leblanc : c'est tout aussi déprimant, et c'est aussi l'inconvénient de méler des personnages bien réels à des personnages inventés, l'on ne peut changer leur destin.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Mai 1908. Jules et sa compagne Madeleine ont racheté une auberge située sur les bords de Seine, entre Vernon et Gaillon, nommée l'auberge de la Vierge. Salvignac, qui apprécie particulièrement ce coin de campagne, y séjourne régulièrement. C'est alors que Clémenceau s'invite pour un déjeuner, non pour admirer le paysage mais pour confier à Jules une nouvelle mission: mener une enquête discrète sur le cadavre d'un homme inconnu, criblé de coups de couteau au niveau du coeur, découvert dans un fossé non loin de la maison de Monet, à Giverny; apparemment, l'homme aurait été assassiné plus loin, dans la rivière, et son corps déplacé après le meurtre.
Pourquoi repêcher un cadavre et l'abandonner ensuite sans se donner la peine de le cacher? Pour brouiller les pistes? Quelques jours plus tard, le 31 mai, le peintre Adolphe Steinheil et sa belle-mère sont retrouvés assassinés dans leur maison de l'impasse Roncin, à Paris. Marguerite Steinheil, l'épouse, est retrouvée vivante, ligotée dans sa chambre. Pourquoi Clémenceau s'intéresse-t-il à ce fait divers? En souvenir de la mort du président Félix Faure, décédé neuf ans plus tôt d'une crise cardiaque dans les bras de la belle Marguerite? Pour ses conséquences politiques: "A l'époque, il s'est murmuré que la mort de Félix Faure n'était pas un accident...Que Meg serait repartie de l'Elysée avec des documents compromettants, ou qu'elle aurait tué le président parce qu'il venait de se rendre compte qu'elle l'espionnait pour le compte d'adversaires politiques ou d'une puissance étrangère. A coup sûr, on va reparler de l'affaire Dreyfus dans les jours qui viennent." (Page 28).
Bien qu'Hippolyte soit promu auxiliaire de police afin de seconder Jules dans ses investigations sur les deux affaires, l'enquête sur le mort mystérieux piétine: le corps n'est toujours pas identifié, aucun témoin ne s'est présenté; la police ne dispose d'aucun indice matériel. C'est alors que le beau-frère de Claude Monet est assassiné chez lui, à Paris, dans des conditions qui rappellent singulièrement le meure d'Adolphe Steinheil.
Quel lien entre ce que la presse appellera "Le Crime de l'impasse Ronsin", la mystérieuse série d'assassinats dans l'entourage du peintre Claude Monet à Giverny et à Paris, et l'affaire des deux pensionnaires de l'hôpital de Rouen décédés peu de temps après leur sortie dans des conditions dramatiques? de la Normandie au Limousin, Salvignac, secondé par l'écrivain Maurice Leblanc, qui se fait fort d'échafauder des théories plus abracadabrantes les unes que les autres, aura fort à faire pour démêler les fils inextricables de ces affaires criminelles, parfois au péril de sa vie.
Allusion à la Brigade mobile: nouvel organe de police créé en 1907, par Clémenceau sur les conseils de Célestin Hennion, directeur de la Sûreté générale, ancêtre de la police judiciaire française, dont la mission est de "traquer les criminels en apportant son aide aux policiers et gendarmes locaux, mener des enquêtes à grande échelle sans tenir compte des découpages administratifs qui entravaient la bonne marche des procédures policières et traquer des suspects sur tout le territoire." (Page 154) =>Les fameuses Brigades du Tigre.
Le +: la fiction habilement intégrée dans la réalité: Maurice Leblanc qui demande à Salvignac des renseignements pour son prochain roman, et qui aide ce dernier dans ses investigations en décortiquant les meurtres sur lesquels il enquête, comme s'il écrivait un roman policier; évocation d'un crime célèbre (le crime de l'impasse Ronsin) diluée dans une enquête policière fictive; répercussions de la panthéonisation des cendres de Zola sur les enquêtes de Lerouet.
Le ++: côté didactique du roman rendu vivant par les dialogues expliquant certaines notions de façon claire, avec des mots simples et justes, notamment l'impressionnisme: "Je pense qu'il veut nous faire réfléchir à ce qu'st la couleur, la lumière. Ce qui compte, c'est l'effet. Ses tableaux ne sont pas là pour reproduire une réalité, raconter une histoire. Ils sont la saisie d'un instant fugace, une impression à un moment donné." (Pages 83-84).
Tuer est un art fourmille d'anecdotes et de détails sur la vie mondaine, culturelle et politique de l'époque, créant un canevas sur lequel l'auteur tisse la crédibilité de son intrigue. Un polar historique de grand classe, passionnant et addictif. Des personnages intéressants et attachants que l'on a plaisir à retrouver au fil de leurs enquêtes.
Lien : https://legereimaginarepereg..
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On commence vraiment à s'attacher au personnage créé par Philippe Grandcoing dans ce troisième épisode mettant en scène Hyppolite Salvignac et son ami l'inspecteur Jules Lerouet.
La petite quarantaine, mais vite essoufflé, séducteur et élégant, toujours célibataire mais cependant un peu complexé par son origine de fils de notaire quercynois, pas très à l'aise dans la société intellectuelle parisienne Salvignac est passionné d'art ancien mais fréquentant aussi les artistes les plus iconoclastes de l'époque.
Pour le lecteur qui aime se replonger dans l'atmosphère des tableaux de Jean Béraud, c'est un plaisir … L'intrigue ne sert ici, finalement, que de prétexte à partir sur les routes de Normandie en compagnie de Maurice Leblanc et de sa soeur Georgette, actrice célèbre et compagne de l'écrivain belge Maurice Maeterlinck, et même si tout tourne autour du vieux maître bardé de doutes Claude Monet et de sa sublime propriété de Giverny.
Même si Clémenceau lui fait l'honneur de sa confiance, Salvignac joue un peu les utilités sans vraiment comprendre pourquoi - et pas plus que la police ou la gendarmerie - une série de cadavres de vagabonds parsème les rives de la Seine : des hommes de rien, chétifs ou malades … mais qui semblent avoir pour seul point commun : une proximité pouvant perturber Claude Monet, le très bon ami du ministre de l'Intérieur. L'enquête doit donc rester discrète mais elle va recevoir l'appui d'un homme aussi sagace que célèbre : le « père » d'Arsène Lupin. L'auteur rend ici un hommage appuyé à Maurice Leblanc, tout comme, voici quelques années le fit Michel Bussi dans ses romans « Nymphéas noirs » et « Code Lupin ».
Encore un prétexte pour visiter les grand sites comme les falaises d'Etretat, la cathédrale de Rouen, les ruines de Jumièges et l'abbaye de Saint Wandrille, le pont de Vernon, le château de Tancarville … A plusieurs reprises, il suffit de consulter les images de ces décors pour vérifier combien la description en est fidèle.
En fait, et comme il est d'usage, la clé de l'énigme n'apparaît que dans les derniers chapitres, avec une scène de suspens et une fin tout à fait morale de cette sombre histoire, où l'auteur ne peut s'empêcher de nous enseigner le détail des grandes affaires de cette « Belle Epoque » comme les derniers ressauts de l'affaire Dreyfus et l'affaire du double meurtre de l'impasse Ronsin qu'il connaît si bien.
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il s’arrêta quelques instants pour profiter de la fraîcheur du petit square ceinturant la chapelle expiatoire érigée à l’emplacement de la fosse commune qui, durant la plus de vingt ans, avait abrité les dépouilles de Louis XVI et de Marie-Antoinette. Modeste et incongrue oasis de de verdure au cœur des Grands Boulevards, elle était tel un vestige de temps reculés, une butte-témoin d’un monde révolu, celui de la Restauration appelant à expier les crimes de la Révolution, celui d’une Église élevant le dernier monarque de droit divin au rang de martyr, celui d’une noblesse revenue d’émigrations, sans avoir rien oublié, mais sans avoir rien appris non plus.
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Le 17 juin, après dix jours passés à la campagne, Salvignac se résolut à rentrer à Paris. La veille au soir, Lerouet était revenu de la capitale, affichant un air soucieux et maussade. Durant tout le repas, il se mura dans le silence, ne répondant que par monosyllabes aux questions de Madeleine et d'Hippolyte. Enfin, au dessert, il laissa exploser sa colère. Il n'en pouvait plus de travailler avec des incapables ou des corrompus. Il vomissait la guerre entre services, les coups bas et les règlements de comptes politiques. Hippolyte tenta un commentaire. Mal lui en prit. L'inspecteur bondit de sa chaise tel un diable et monta s'enfermer dans sa chambre.
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Hippolyte Salvignac contemplait les berges ombragées du fleuve qui défilaient sous ses yeux. En amont de Gaillon, les flots de la Seine avaient formé de vastes îles sablonneuses ceinturées d'aulnes et de saules, envahies par de hautes herbes ondulant sous la brise. Les occupants des lieux, aigrettes, canards, poules d'eau, s'envolaient à leur approche. Il se prenait à imaginer qu'il était un explorateur descendant quelque rivière au cœur d'un continent sauvage et inconnu. De temps à autre, la cheminée en briques rouges d'une usine ou le panache gris d'une péniche à vapeur le ramenait à la réalité : il canotait au cœur de la France de 1908. Et nombreux étaient ceux qui, comme lui, profitaient des agréments de l'endroit. Pêcheurs confortablement installés sur la rive ou calés au fond de leur barque, promeneurs solitaires, bandes de jeunes gens en goguette, flâneurs du dimanche et familles parties pique-niquer au bord de l'eau.
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- Ce cher monsieur Salvignac. Cela faisait un bail ! Presque un an, je crois. Comment vous portez-vous ?
- Fort bien, Monsieur le président du Conseil.
- Allez, allez. Pas de protocole entre nous. Laissez tomber les titres. Je vous rappelle que nous avons passé toute une soirée ensemble au bordel. Ça crée des liens.
Salvignac rougit à l'évocation de cette nuit où il avait tellement bu qu'il ne se souvenait de rien, ce qui lui avait valu de connaître quelques jours durant les geôles de la prison de la Santé et les dédales du palais de Justice.
- Oh ! A ce propos, poursuivit Clemenceau, je crois que je ne vous ai jamais vraiment remercié.
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De part et d'autre, des bordures d'iris, d'asters, de marguerites et de campanules formaient deux murets multicolores ondoyant sous la brise. On eût dit qu'un jardinier paresseux avait laissé faire la nature. Les fleurs semblaient pousser en touffes désordonnées, se mêlant les unes aux autres dans un foisonnement digne d'une jungle tropicale. A y regarder de plus près, il était évident qu'une telle composition de couleurs, qu'une telle construction de plans et de perspectives, qu'un tel ordonnancement savant des formes ne pouvaient qu'être le fruit d'un projet mûrement réfléchi
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