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EAN : 9782377560516
336 pages
L'Ogre (22/08/2019)
2.94/5   8 notes
Résumé :
David remarqua que le pompier était une femme. Il sentit le monde basculer jusqu’à ce qu’il porte son uniforme à elle. Ses cheveux blond paille, ceux de la femme, étaient attachés en queue-de-cheval. Il n’avait encore jamais fait l’expérience d’une queue-de-cheval. Elle lui donnait l’impression d’avoir un poids à l’arrière de la tête. Un poids qui se terminait en un seul point et lui donnait ainsi l’impression d’avoir, là, derrière, une ouverture par où des liquides... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
= Un deuil difficile et un décès étrange. =

‘‘Le scotch entourant le paquet était doublé de ficelle cirée. David tâtonna en essayant de glisser les ongles sous le bord du ruban adhésif. Il n'avait aucune envie d'aller chercher un couteau à la cuisine et préféra perdre du temps à examiner chaque recoin du colis pour trouver l'extrémité qu'il allait pouvoir décoller. A l'intérieur se trouvait une boîte en polystyrène, fermée elle aussi par du scotch épais. Un reçu était attaché au couvercle, indiquant des frais de crémation…''

David vient de perdre sa femme Franny. Elle morte dans des conditions étranges et suspectes.
Il va découvrir un peu partout et par hasard chez lui d'étranges mots de menaces. Il décide de mener son enquête afin de découvrir ce qui est réellement arrivé à sa femme et surtout l'auteur de ces messages.

Un roman dont la thématique principale est le deuil. Celui d'un homme qui se laisse lentement sombrer.

Au début du roman, j'ai été dérouté de ma lecture l'autrice fait des va et viens dans le temps. Racontant parfois des bouts de vie passée de David sans transition, ce qui m'a un peu perdu dans ma lecture.
Puis par la suite, je me suis habituée et c'est devenu plus clair et fluide.

Le lecteur est plongé dans un univers original et bizarre (dans le bon sens du terme).
La difficulté d'affronter la mort d'un être chère, parfois la violence de certaines scènes décrites, mais aussi un récit parfois accueillant l'humour, fait que ce roman est vraiment original tant par son contenu que par le style de l'autrice.

Une belle histoire mais qui m'a laissé sur ma faim quant au dénouement de l'histoire.

Lien : https://livresdeblogue.blogs..
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Réalité hypnotique égarée sous la pression hallucinatoire des hantises et autres obsessions endeuillées. Cauchemar vrillé de pertes, souvenirs et traumas qui éclairent mais n'expliquent pas la personnalité du rêveur, Menaces est un livre troué d'instantanées. Par l'histoire d'un repli, de la lente et incertaine remontée de David après la perte de sa femme dans d'obscures circonstances, Amelia Gray laisse surgir la menace qu'est toujours le réel.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Roman vraiment bizarre très difficile à comprendre.
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Que sont ces mots menaçants disséminés dans la maison banale où le dentiste David tente de vivre le deuil de son esthéticienne d'épouse ? Un roman absolument étrange, doux et grinçant à la fois, pour dire en images venues d'ailleurs la perte de l'être cher.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/10/30/note-de-lecture-menaces-amelia-gray/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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critiques presse (2)
LesInrocks
12 octobre 2020
Une écriture au scalpel, ultra-précise bien qu'elliptique, ouverte aux interprétations multiples. Un récit qui prend rapidement la tangente, se déploie en boucles hypnotiques, emmène au bord du vide.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Actualitte
28 août 2019
Un drame psychologique, mâtiné d’un mystère ambiant, qui entretient une atmosphère effrayante — sur fond de bruit d’essaim de guêpes… En plat, Menaces parle d’espoir : après la tempête vient le soleil – et qu’en dépit de la tristesse et de l’oppression constantes, l’humain a besoin de ce regard tourné vers l’avenir.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Franny ne lui avait jamais reproché ses moments de confusion. Un jour, un groupe de geais querelleurs les avait stoppés dans leur promenade. Deux des oiseaux se tournaient autour, louvoyant et s’esquivant, se becquetant les ailes avant de reculer. Ceux qui les entouraient poussaient ensemble une sorte de violent bruit d’eau. Leurs ailes bleues étaient déployées, comme si quelqu’un avait laissé tomber son écharpe au sol. Ils évoluaient en ligne serrée autour des combattants au centre.
Elle lui avait pris la main : « Tu es au milieu de la route », avait-elle dit.
Il savait qu’avec Franny il s’était trouvé quelqu’un de bien. Après seulement quelques mois de rencards au cinéma, ils avaient annoncé leurs fiançailles. Ils avaient invité le père de David au restaurant et lui avaient appris la nouvelle au moment où les plats arrivaient. Le père de David songea à quel point Franny était grande, à quel point elle était plus grande que son fils. Même avec les deux assis en face de lui à table, il pouvait voir les fines lignes droites de la colonne vertébrale de Franny qui la faisait se dresser plus haut que son pauvre fils de trente ans, avec sa calvitie précoce, qui se battait contre un bout de viande avec le côté de sa fourchette. Franny avait l’air plus forte et plus vieille et plus intelligente que son garçon. Avec son couteau à beurre, et sans rompre le contact visuel avec le père, elle poussa le petit morceau de steak errant sur la fourchette tâtonnante de David. « Quand même, pensa le père de David, épouse une colonne bien droite et elle deviendra le bâton sur lequel t’appuyer. »
Ce sont les patients réguliers de David qui posèrent le plus de questions. Il y avait ses amis d’enfance, Samson et l’autre, celui dont David n’arrivait jamais à se souvenir du nom, même lorsqu’il avait son dossier contenant près d’une vie entière d’historique dentaire ouvert sur les genoux. David était resté en contact avec ses vieux amis qui venaient le voir tous les ans pour leurs bilans. Ils discutaient en général des petites victoires et des défaites ordinaires des équipes de sport locales. Ses assistantes laissèrent fuiter la nouvelle des fiançailles, avant de persuader David de leur montrer une photo de sa future mariée. Après cela, tout le monde voulut en savoir plus sur sa poigne, sur ses talents de cuisinière, et si elle pouvait les aider à porter une table en chêne au troisième étage.
Les questions qu’on lui posa furent directes mais pour l’essentiel polies. Un patient qui travaillait à la faculté d’art de l’université locale lui demanda s’il pourrait utiliser Franny comme modèle pour son cours de dessin vivant, estimant que son anatomie offrirait ainsi une interprétation visuelle simplifiée.
« Elle est massive », dit un oncle du côté de son père qui venait le voir tous les deux ou trois ans pour ses dents et qui avait reçu un email des assistantes avec une image en pièce jointe. « Je ne dis pas ça méchamment », insista-t-il par-dessus les bruits d’aspiration.
David savait que ses patients et sa famille essayaient simplement de résoudre le mystère physique qu’était Franny. Mais la vérité est qu’il s’était toujours considéré comme un homme de taille moyenne, jusqu’à ce qu’il la rencontre et se rende compte à quel point il était petit. Une perspective qu’il appréciait.
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Le scotch qui entourait le paquet était doublé de ficelle cirée. David glissa ses ongles sous le bord du ruban adhésif et essaya de tirer. Il n’avait aucune envie d’aller chercher un couteau à la cuisine, et préféra perdre du temps à examiner chaque recoin du colis pour trouver l’extrémité qu’il allait pouvoir décoller. À l’intérieur se trouvait une boîte en polystyrène, fermée elle aussi par du scotch épais. Un reçu était attaché au couvercle, indiquant des frais de crémation de 795 $, des frais d’emballage de 25 $ et des frais de livraison de 20,95 $.
Le colis faisait une cinquantaine de centimètres carrés. Il était criblé d’autocollants rouges avec un dessin de verre brisé imprimé dessus. L’adresse de retour était celle d’un funérarium de la ville. David posa le colis sur la table basse entre les magazines de cuisine de Franny et un tas de vieux journaux. Certains des mots croisés terminés dataient d’il y a plusieurs semaines, plusieurs mois peut-être. Franny avait l’habitude de lire le journal et David de remplir les mots croisés. Il emporta les journaux au sous-sol et les empila dans un coin reculé.
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David connaissait bien le déclin. À la mort de son père, le sous-sol de la maison en avait été la victime tacite. Son père avait pris l’habitude d’y descendre même quand il avait eu du mal à marcher, s’accrochant à la rampe et s’arrêtant à chaque marche pour souffler, examinant les imperfections sur le mur. Quand il réémergeait, il disait parfois « Sous nos pieds et hors de nos têtes », mais finissait toujours par y retourner. Pendant ses derniers jours, David entendait son père au sous-sol presque tous les soirs. On aurait dit qu’il fouillait des cartons et qu’il enfonçait des clous dans des planches.
Après sa mort, le sous-sol s’était vu submergé par le laisser-aller. Cet endroit composé d’une chambre d’amis, d’une salle de bains, d’un salon, d’un atelier, et d’une remise sur dalle de béton, s’était transformé en une seule et même entité dévastée. De la poussière s’échappait des aérations encombrées, se déposant en fine couche sur les outils de l’atelier. La chambre d’amis débordait de pourritures. Dans la salle de bains, l’eau des toilettes s’était évaporée en laissant une ligne minérale dessinée sur la céramique. Un oiseau avait construit son nid dans la fenêtre fissurée du sous-sol et des brindilles étaient éparpillées au sol. Sans autre source d’air, la moisissure avait envahi les murs humides. Les tuyaux abritaient tout un écosystème de rouille. Une unique pousse verte émergeait de la bonde du lavabo de la salle de bains. Les murs semblaient recouverts d’un duvet. Les cartons étaient ramollis par l’humidité. Dans la chambre d’amis, un tas de feuilles ressemblait à une bauge d’écureuil. Le placard de la chambre renfermait des manteaux rendus légers par le travail des mites. Sur une étagère de la remise, l’une des conserves de pêches avait éclaté et laissé couler son contenu le long du mur, attirant des fourmis, qui avaient alors attiré des lézards, qui avaient attiré un chat, entré là en déchirant l’une des moustiquaires et laissant derrière lui les queues tortillantes de ses proies. Le chat avait quitté les lieux avant que David ne découvre les dégâts, laissant malgré tout l’odeur chargée d’ammoniaque de son urine sur une pile de livres de cuisine dans un coin de la remise. David les recouvrit avec d’autres livres de cuisine, qu’il avait descendus de la cuisine parce qu’il ne voulait plus les voir. Une inondation suite à l’explosion d’un chauffe-eau avait finalement permis d’unifier le tout en une couche solide et pourrissante.
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Bien qu’adulte elle n’eût jamais touché une cigarette. Franny adolescente récupérait les mégots dans le sable des cendriers de la gare routière pour les fumer. Si l’un des passagers qui l’observait s’approchait pour lui en offrir une des siennes, elle refusait. Elle estimait qu’une cigarette entière la rendrait malade. Souvent, celles qu’elle trouvait portaient des traces de rouge à lèvres, comme des empreintes de doigts cramoisies, et Franny les allumait en imaginant le genre de femmes qui décidaient de se mettre du rouge à lèvres pour faire le trajet entre l’Ohio et le Michigan.
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sous n’importe quelle forme, boules ou autres, avaient le pouvoir de se jouer des vivants tout en les avertissant de leur présence. Tous les fantômes avaient tendance à trouver cela très drôle.

Certains étaient muets alors que d’autres murmuraient pour se tenir compagnie. D’autres encore avaient le pouvoir de frapper des chaînes contre les murs, mais des chaînes fantômes, qui réagissaient différemment de celles que l’on trouve enroulées sur des bobines dans les magasins de bricolage.
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