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EAN : 9782377560240
256 pages
L'Ogre (07/02/2019)
3.95/5   11 notes
Résumé :
"Fruit imaginaire des amours occultes de Georges Bataille et David Lynch, Le Chant de la mutilation de Jason Hrivnak est une méditation troublante et surréaliste sur les démons qui nous hantent et sur la nature du mal." - Brian Evenson

Thomas entend des voix. La plus importante d’entre elles est celle d’un démon nommé Dinn. Le démon réarrange la santé mentale déclinante de Thomas pour en faire une sorte d’aventure cauchemardesque, une occasion de lais... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Jason Hrivnak, né en 1973 à Toronto, est titulaire d'un diplôme en littérature et travaille dans le monde de l'édition canadienne. le Chant de la mutilation, son deuxième roman, est paru en 2019.
Premier plan : Un démon a jeté son dévolu sur un humain et met tout en oeuvre pour l'enrôler dans ses légions. Arrière plan : Récit du parcours d'un jeune homme banal qui finira SDF, de ces malheureux qu'on croise parfois dans nos ville, apparemment « fous », parlant tout seul, vivant dans un monde intérieur complètement hors de la vie des passants qui s'écartent à sa vue…
Voici grosso modo, le résumé de ce roman, tel que je pense l'avoir compris. Des bouquins incompréhensibles j'en ai lus, mais celui-ci mérite un prix car il frôle même l'illisible ! du moins est-ce mon avis et je vais tenter de m'expliquer.
« Toi qui entre ici abandonne toute espérance » la citation de Dante n'a jamais résonné aussi lugubrement.
Le roman n'a pour ainsi dire, ni début, ni fin, le lecteur tombe dedans et après…. Soit il regagne la rive après quelques pages et se sauve en courant, soit pris par le courant et tout en se débattant, il essaie désespérément de ne pas se noyer, ignorant les trucs affreux et nauséabonds qui flottent à ses côtés, clignant des yeux, recrachant les dégueulasseries ingurgitées contre son gré, se cramponnant à une idée fixe, le texte n'est pas si long que ça, le calvaire finira par cesser.
Tout le roman n'est qu'une longue litanie diabolique. le démon, narrateur, s'adresse à sa victime, lui serinant sans cesse son programme « j'ai juré d'entraver l'humanité dans toutes ses entreprises et de veiller à ce que ses fils et ses filles, (…), demeurent à jamais des animaux, à jamais des esclaves. » Pour ce faire, il lui rabâche aux oreilles et avec force détails, toutes les turpitudes et horreurs commises par les hommes (violences sexuelles, tortures, crimes, sur des adultes ou des enfants etc.), prévenant que tout cela n'est rien comparé à ce que lui, et ses affidés sont capables de faire.
Tout le bouquin est fait de cette liste de crimes et j'ai pensé à certains textes de Sade, ceux de ses plus « gratinés » ou bien aux tableaux de Jérôme Bosch, le tout déployé sur un ton proche de certains romans de Maurice G. Dantec, froid, clinique, inexorable. Nous ne sommes pas dans un thriller d'horreur, l'écrivain ne cherche pas à faire monter la tension, la libérant par des scènes gore ou effrayantes, non, il déroule par la bouche du démon, l'insoutenable réalité des horreurs commises chaque jour par des humains, votre voisin (qui viole ses enfants), cet autre ailleurs qui assassine une femme dans une ruelle sordide… Et tous ces crimes s'empilent, s'empilent… le démon n'hésitant pas à recourir à la répétition pour enfoncer son clou dans le crâne de sa victime qui endure, sombrant chaque jour un peu plus.
J'arrête là, je vois que vous n'avez plus rien à vomir. Vous avez compris, le monde est affreux, les humains sont les marionnettes du Mal et les « bons » ne sont que des recrues à venir. Les mortels ne doivent pas rechercher la société, ils doivent vivre seuls pour moins souffrir car l'amitié et l'amour n'existent pas.
Au sortir d'une telle lecture/expérience la vraie question que je me pose n'est pas de quoi parle ce bouquin exactement ? Mais plutôt, quel genre de cerveau peut concevoir un tel roman ? Jason Hrivnak me fiche une trouille d'enfer et certains détraqués diront que Satan l'habite.
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Étincelante et étouffante cette violente plongée dans le démonisme de la schizophrénie ouvre sur un livre-monde, un labyrinthe de variations de voix, de vérités toujours à déchiffrer. de Sade à Bataille en passant par Artaud, le chant de la mutilation paraît d'abord miroir de nos excès. La prose hallucinée, précise et craquelant comme un cauchemar, de Jason Hrivnak, offre une épreuve de la réalité, outre la révélation de c réel inacceptable touché par la folie, ce grand romancier canadien met à jour les mécanismes et douleurs des récits où s'écoulent nos vies. Un très grand roman.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Dans la lignée de la maison des épreuves mais de manière plus indirecte (La maison déroulait une série de questions à choix multiples, sans solution, nous mettant seul-e devant nos choix et nous poussant à réfléchir aux conséquences desdits choix) , le chant de la mutilation est un roman qui met le lecteur dans une position critique vis-à-vis de lui-même, en ceci qu'il est écrit en grande majorité à la deuxième personne, puisqu'il s'agit d'un discours que tient le démon Dinn à son apprenti (nommé Thomas à une ou deux pages mais le nom importe peu car il peut s'agir de n'importe qui), ce qui m'a tout de suite mené à réfléchir à comment je serais, ce que je ferais à la place de l'apprenti démon. En effet, Dinn affirme aussi ne pas s'intéresser aux occultistes ou aux personnes qui font régulièrement le mal, mais plutôt aux personnes comme vous et moi, chez qui le mal est potentiel, dormant. Cela amène le lecteur à se questionner, à faire face au mal que lui-même porte au quotidien… Les pulsions, les images de violence qui peuvent nous assaillir, les envies de meurtre, etc.
Lien : https://lemondedurevelecteur..
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La fabrication d'un Démon ou le songe ultime du schizophrène – et ce qui s'obstine à y résister. Proprement hallucinant.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2019/02/13/note-de-lecture-le-chant-de-la-mutilation-jason-hrivnak/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Un nouveau piège, voilà ce que propose Jason Hrivnak avec le Chant de la mutilation. Plongée schizophrénique sans concession ou formation démoniaque baignée dans le sang et l'horreur ? Tu choisiras ton chemin dans le noir, marchant sur du verre brisé ou voguant dans une mer de charognes.
Un fabuleux cauchemar à la logorrhée hypnotisante parsemé de visions dignes d'un Clive Barker sous acide.

Pour la critique complète, rendez-vous sur le site www.justaword.fr
Lien : https://justaword.fr/le-chan..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
« J’en ai déjà vu dans ton genre, dis-je. Vous croyez que les plaies qui marquent mon corps sont une simple sorte d’accoutrement, que la violence autodestructrice est un accessoire du démonisme que vous pouvez prendre ou laisser à votre guise. Mais la vérité, c’est que mes plaies constituent la preuve la plus tangible de mes exploits, car une recrue ne saurait acquérir aucun des talents nécessaires sans endurer de souffrances monumentales. Le potentiel démoniaque d’un individu donné réside d’abord dans la haine de sa propre mortalité et ensuite dans l’acmé de la violence dont il fait preuve en expulsant cette mortalité de son corps. Si je ne m’abuse, tu n’as associé à ton nom nul exploit lié à la dégradation du moi. Tu ne sais rien de l’angoisse élective et aucun niveau d’achèvement dans quelque sous-domaine de notre art ne peut pallier ce manque précis. Embrasser réellement la voie senestre signifie se jeter volontairement dans la déchiqueteuse du programme, soumettre ton corps à la longue maltraitance dont aucune partie ne sortira indemne. Ça signifie me battre à la course pour découvrir la douleur que tu es le moins apte à endurer », dis-je.
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J’avais passé la nuit à son chevet, à le regarder dormir. La moindre contraction visible sur son visage ne faisait que renforcer mon désir de lui nuire. Je le réveillai une heure avant l’aube et lui ordonnai d’aller prendre son service dehors, lui dis de se dépêcher s’il ne voulait pas sentir toute la puissance de mon courroux. Il avait dormi tout habillé, sans ôter ses chaussures, et il se leva du lit avec une expression hagarde, l’air penaud de celui qui a oublié de se réveiller et n’a fait que glisser d’un cauchemar à l’autre. J’attaquai en l’accablant d’insultes, m’attachant à sa personne telle une ombre nocive alors qu’il traversait la pièce plongée dans l’obscurité. Je lui dis que son visage ressemblait à de la charpie. Je lui dis qu’un intellect aussi chétif que le sien ne pouvait être que le résultat d’une grave lésion cérébrale. Dans une sorte de rêve éveillé, je lui montrai la séquence en accéléré d’un néocortex en proie à l’ischémie, les lésions s’épanouissant telles des volutes là où la matière grise s’était nécrosée. « Imagine que l’immeuble brûle, dis-je. Imagine que l’étage s’effondre. Imagine ce qu’il te plaira, mais sors de ton hébétude si tu ne veux pas que, dans une effusion spontanée de dégoût, je t’éviscère sur place. »
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Si tu veux vraiment me rejoindre dans la légion, alors tu dois apprendre non seulement à traiter tous les humains comme tes ennemis jurés, mais en outre à le faire a priori, porté par la foi inébranlable qu’en chacun d’eux gît une infamie au-delà de toute mesure. Ne perds pas de temps à jauger leur comportement, à peser comme un pharmacien des enfers les mérites de chaque cas particulier. Brutalise-les tous, incinère-les tous. La condition humaine est une souillure qui en soi fournit une justification suffisante à qui veut tourmenter et détruire celui qui l’exhibe.
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Agir c’est pécher, et la tragédie des mortels n’est pas qu’ils commettent le mal, mais le commettent de façon aussi mesquine, la réplique bâclée d’une vague et fausse resucée de la notion de vertu.
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Tu assistes à l’assaut de réalités embryonnaires, déchaînées par la seule force de mes paroles, car nous autres démons imposons notre volonté au monde matériel en le corrompent d’abord nommément.
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Videos de Jason Hrivnak (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jason Hrivnak
Jason Hrivnak vous présente son ouvrage "Le chant de la mutilation" aux éditions de L'Ogre.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2285931/jason-hrivnak-le-chant-de-la-mutilation
Notes de Musique : Free Music Archive
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