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EAN : 9782266023610
478 pages
Pocket (01/10/1988)
3.64/5   83 notes
Résumé :
En 1843, Lakshmi, rani de Jansi, devient veuve. Elle choisit alord d'assurer le gouvernement de ce petit état du nord de l'Inde en place de son fils adoptif Damodar, encore trop jeune. Mais les autorités anglaises qui gèrent le pays décident de la destituer et de gouverner directement Jansi et elle doit s'incliner.
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Un bon roman historique, bien écrit, romancé mais de manière raisonnable, plausible, sans chichis, un magnifique portrait de femme, d'une reine indienne, dont je n'avais jamais entendu parler auparavant, au destin hors norme, dans lequel la guerre, la stratégie, les complots, côtoient le romantisme, la passion, l'amour.
J'ai découvert un pan de l'Histoire dont on parle peu, la conquête de l'Inde par les Anglais, ou plutôt la re-conquête, après la tentative de rébellion des peuples indiens au milieu du XIXème siècle.
Sur le plan strictement littéraire, nous avons affaire à un style de facture classique, sans effet, mais très agréable à lire. L'action prime sur l'écriture. Mais avec réussite.
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Avant la lecture de la Reine des cipayes de Catherine Clément, je possédais déjà dans ma bibliothèque cette biographie romanesque de Lakshmi, la Reine de Jhansi, par Michel de Grèce. Précédant de presque trois décennies (1984) le livre de Clément qui ne la mentionne pas, La femme sacrée me paraît, de par son envergure (presque 500 p.) ainsi que ses sources bibliographiques, historiquement plus véridique que ce dernier. Mais la question de la véridicité historique est-elle pertinente dès lors que les deux ouvrages se réclament du genre du roman, et surtout que les documents historiques concernant la révolte des cipayes qui ont échappé à la destruction ne rapportent uniquement que le point de vue des vainqueurs, de l'historiographie anglaise, lequel n'est adopté ni par l'un ni par l'autre de nos biographes ? La question intéressante me paraît plutôt être la suivante : hormis les points de fond et ceux de détail communs entre les deux travaux, quel aspect de la personnalité de l'héroïne a conquis nos deux auteurs pour en créer des personnages qui, en fin de compte, sont assez différents ?
Dans ma lecture de la biographie de Clément, j'avais été frappé surtout par côté de la légende qui s'est développée autour du parangon de la reine guerrière dotée d'un ethos universel puisqu'elle lutte pour une cause juste. La destinée de la Lakshmi est tout entière tracée vers la réalisation de cet idéal humain et accessoirement féminin. Aussi bien la trame que les personnages secondaires du roman de Clément ne sont conçus que de manière à placer en exergue le caractère exceptionnel et fulgurant de l'héroïne.
Par contraste, la protagoniste de l'ouvrage de Michel de Grèce est d'abord une femme, beaucoup plus influencée par ses amours, et donc par des figures d'hommes, et aussi plus sujette à ses doutes et incertitudes, et aux aléas de l'histoire, dont le déroulement tragique pourrait très bien n'être que le fruit d'une conjuration ourdie contre la Rani par une autre « roitelette » voisine jalouse.
La Lakshmi de Michel de Grèce est en souffrance sous le joug d'un mari malade et cruel, en conflit continuel contre des traditions oppressantes, elle est passionnément amoureuse d'un Anglais et ensuite, lorsque la révolte la contraint à se défendre contre les armées anglaises, sa personnalité de guerrière se déploie grandement au contact avec deux autres amoureux qui sont des rebelles à l'autorité coloniale. Certes, son goût de l'exercice de la royauté, l'intérêt placé au premier rang pour la régence de son fils adoptif, ses tergiversations avant d'embrasser la lutte armée contre les Anglais, et enfin ses talents extraordinaires de tacticienne et sa bravoure incomparable dans les batailles appartiennent aux points communs entre les biographies et peuvent sans doute trouver leur place dans les sources historiographiques anglaises.
Le choix de Michel de Grèce de rendre à sa protagoniste une plus grande humanité, une plus grande complexité de caractère, même au prix de privilégier en elle une féminité assez conventionnelle, sentimentale, voire sensuelle, me paraît tout compte fait plus moderne que celui de Catherine Clément. Naturellement, le côté plutôt politique du récit en est conséquemment écorné, car si la répression impérialiste britannique, dans toute sa brutalité et sa tyrannie, ne peut en aucun cas être excusée, la résistance indienne, au-delà des revers militaires, apparaît dans ce roman sous un jour particulièrement défavorable, que la lumière éblouissante de l'héroïsme de Lakshmi ne suffit pas du tout à illuminer.
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Que dire que je n'ai pas déjà dit 100 fois à propos d'autres bouquins ?

Je me suis intéressée à l'auteur après avoir lu un bouquin sur la famille impériale russe.
J'ai choisi la femme sacrée par hasard chez un bouquiniste. Et je n'en suis pas déçue du tout. Parfois, il y a eu quelques moments de lassitude, ça se tire un peu en longueur. Mais l'aventure reste passionnante et la recherche de l'auteur est indéniable.
C'était un bon moment de lecture pour qui aime l'histoire, l'aventure de l'Inde de surcroit, la révolte des Cipayes. Il y a un peu d'amour mais point trop n'en faut, il ne s'agit pas d'un roman à l'eau de rose.
Voila, une belle lecture.... sera ma conclusion.
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Un magnifique roman historique qui évoque avec brio la révolte des cypayes et la maharani de Jhansi, courageuse héroïne, fidèle à son peuble mais torturée par un amour impossible : romanesque, historique, passionnant !
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Michel de Grèce n'est plus très lu. Il a pourtant laissé d'excellents romans historiques, bien documentés, qui apportent un éclairage original sur le destin hors du commun de certaines figures, souvent féminines.
Dans La femme sacrée, il retrace l'histoire de la râni de Jhansi, Lakshmi Bâî, qui fut entraînée dans la révolte des Cipayes en 1857 et devint l'une des grandes héroïnes de la résistance indienne à la colonisation anglaise.
La forme romancée de l'ouvrage en permet une lecture agréable et facile où l'action domine sur des sentiments toujours présents, mais toujours ou presque au second plan.
L'un des mérites du roman est de montrer combien préjugés, désinformation et méconnaissance des autres viennent s'ajouter aux effets de décisions maladroites, voire iniques, pour influer fortement sur L Histoire.
J'ai apprécié La Femme Sacrée, touché par le portrait de cette femme et heureux de découvrir une page que je ne connaissais pas de l'histoire indienne.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
« - Ne reculez pas comme des lâches ! Que ceux qui veulent se battre me suivent, hurla-t-elle.
Puis, sans attendre, elle chargea les artilleurs du Maharajah de Gwalior à la tête de deux cents cavaliers patans. Elle fonçait sur l'ennemi, craignant à chaque instant le boulet qui l'emporterait, la balle qui la blesserait. Pour la première fois, elle avait peur, si peur qu'elle ferma les yeux, laissant son cheval galoper au hasard. Akbar et les cavaliers qui l'encadraient poussaient le cri de guerre de la révolution. "Din ! Din !" entendait-elle à ses côtés. Soudain, le même cri s'éleva en face. Stupéfaite, Lakshami ouvrit les yeux. Les soldats de Gwalior ne tiraient plus. Ils hurlaient "Din ! Din !", ils riaient, ils agitaient joyeusement leurs fusils en l'air et fraternisaient avec les rebelles. La Rani était déjà sur leur première ligne, entourée de dix, vingt, cinquante soldats du Maharajah. Un instant elle se demanda s'ils voulaient la jeter à bas de son cheval et la tuer. Dans un réflexe de défense, elle se débattit comme un diable. Mais non, ses assaillants voulaient simplement l'approcher, la toucher.
- Vive Lakshmi, vive la Reine de Jansi, criaient-ils.
Autour d'elle, ses cavaliers formaient la même vague d'enthousiasme. Les soldats des deux armées se jetaient dans les bras les uns des autres, s'étreignaient, s'embrassaient, et tous en chœur hurlaient : "Din ! Din !" Alors la Rani éclata de rire et, se joignant à la liesse générale, s'écria, elle aussi : "Din ! Din !" » (p. 429)
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- Non pas maintenant , je suis trop énervée
Il l'a rattrapa, se jeta avec elle sur les coussins et commença à lui arracher ses vêtements . Elle se débattait, se tordait en tous sens, le griffait mais sa résistance céda, elle se laissa déshabiller et caresser puis elle l'attira vers elle et l'enserra doucement dans ses bras
Plus tard, il tourna la tête et posa sur elle ses yeux bleus et rieurs.
- Je t'aime, je t'admire, c'est pour cela que je veux que tu sois la meilleure toujours.
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- La grande révolte de l'Inde est en passe d'échouer, elle a déjà échoué. Je n'ai pas voulu y participer, les Anglais m'y ont forcée. Elle est devenue ma cause et c'est une cause perdue.Tout de même, cent cinquante millions d'Indiens contre quarante-cinq mille Anglais !
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- Je l'ai toujours dit, Reine ! Le seul homme parmi nous, c'est toi !
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Vidéo de Michel de Grèce
« […] toute chose vraie est prophétique et inonde son temps de lumière, et c'est à la poésie qu'il incombe de répandre cette lumière ; c'est pourquoi l'esprit ne doit et ne peut surgir qu'à travers elle. L'esprit ne surgit qu'à travers l'inspiration… » (Bettina von Arnim, Begeisterung)
« Hölderlin (1770-1843) a seize ans. […] déjà, c'est de poésie surtout qu'il se nourrit […]. […] ce sera toujours immédiatement, antérieurement à toute réflexion, à tout vouloir, au désir même, que le monde bourré de sa charge de sacré l'assaillera, indubitable, indéchiffrable. […] […] Hölderlin méditera longtemps, et avec quelle profondeur, sur la Grèce ; mais il ne l'aurait pas fait, ni de cette manière, s'il n'avait été d'abord emporté, ravi (au sens le plus fort). […] » (Philippe Jaccottet, avant-propos)
« […] Jamais peut-être la haute tristesse méditante n'a été si magnifiquement exprimée. Parfois ce génie devient obscur et sombre dans le puits amer de son coeur ; mais le plus souvent, son apocalyptique étoile Mélancolie brille, merveilleusement touchante, au-dessus de la vaste mer de ses émotions. […] » (Clemens Brentano à Philipp Otto Runge, le 21 janvier 1810)
« […] je parle comme quelqu'un qui a fait naufrage. On est alors porté à conseiller aux autres de rester au port jusqu'à l'arrivée de la saison propice au voyage. J'ai de toute évidence voulu m'élancer trop vite, j'ai aspiré trop tôt aux grandes choses, et je l'expierai sans doute tant que je vivrai ; il est peu probable que je réussisse parfaitement en quoi que ce soit, faute d'avoir laissé mûrir ma nature dans la tranquillité d'une modeste insouciance. […] » (Friedrich Hölderlin à son frère, Francfort-sur-le-Main, le 12 février 1798, traduction par Denise Naville)
« Durant toute la première moitié de sa vie, Hölderlin est resté presque inconnu ; la démence, durant la deuxième moitié de cette vie, l'a maintenu dans une étrange absence où, du monde des hommes, il ne voyait plus que les images des saisons. […] » (Philippe Jaccottet, avertissement)
« […] […] Il affirme que la source de la sagesse est empoisonnée aujourd'hui, que les fruits de la connaissance sont des noix creuses, une tromperie. […] » (Fragments de l'entretien du menuisier Zimmer avec l'écrivain Gustav Kühne, qui rendit visite à Hölderlin au cours de l'été 1836)
« […] C'est ainsi : qui hante de trop près les dieux, ils le condamnent à la misère. […] » (Bettina von Arnim, Die Günderode, 1840)
0:00 - le Laurier (poème) 0:18 - Lettre à Neuffer
Hypérion ou l'ermite De Grèce : 0:57 - 1er extrait (Hypérion à Bellarmin) 1:45 - 2e extrait (Hypérion à Bellarmin) 2:29 - 3e extrait (Hypérion à Bellarmin) 2:56 - 4e extrait (Hypérion à Bellarmin) 4:24 - 5 extrait (Hypérion à Bellarmin)
5:14 - Lettre à son frère 5:46 - Lettre à Johann Gottfried Ebel 7:05 - Lettre à Neuffer 7:22 - Lettre à son frère
Empédocle : 7:54 - La mort d'Empédocle (extrait)
8:11 - Lettre à Suzette Gontard
Période des grands poèmes : 8:57 - Vocation du poète 10:14 - le pain et le vin 11:25 - L'archipel 12:13 - Comme au jour de repos
13:51 - L'esprit du Temps 14:18 - Générique
Référence bibliographique : Friedrich Hölderlin, Oeuvres, édition publiée sous la direction de Philippe Jaccottet, Éditions Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade, 1967
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