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Citations sur Léviathan (116)

Il fallait, pour renouveler son plaisir, que son repos fût traversé de nouveau et qu'elle pût dans la lutte savourer le goût du triomphe ; il fallait en un mot que la proie se révoltât et tentât de se libérer. De là venait le mépris que nourrissait Mme Londe à l'endroit de ses clients. Elle n'avait que faire de leur soumission, elle ne prisait leur obéissance que dans la mesure où elle bataillait pour l'obtenir et la conserver.
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Je vois bien que vous ne m'aimerez jamais, dit-il enfin.
Elle ne répondit rien ,et il lui sut gré de son silence, cruel sans doute, mais moins déchirant que ses paroles.
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L'heure qu'elle vivait n'était pas comme les autres, c'était une heure exceptionnelle qui prenait sa place entre des années d'ennui, et il fallait s'en rendre compte et en profiter. En ce moment, elle était l'objet d'une grâce de son destin qui lui offrait quelque chose, et elle ne pouvait l'accepter.
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Pendant des mois elle avait refusé de comprendre ce qui se passait en elle, parce qu'elle avait peur; elle avait toujours eu peur de la vie; si elle n'avait pas eu peur, elle aurait été moins dur envers les autres, mais sa méfiance naturelle portée à voir des ennemis en tous ceux qui l'approchaient et jusqu'en elle-même. A quarante-cinq ans elle en était encore à croire qu'on peut se défaire de ses passions en n'y songeant pas, de m^me qu'un juge fait jeter un criminel au cachot et s'en va dîner. Dans quel horrible désastre sombrait-elle à présent!
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Ces soir, sa patience était à bout. Toute sa vie elle avait vécu à Lorges; maintenant, elle ne sentait plus la force d'y passer un jour. Comme à la veille d'un départ elle comptait les heures et s'inquiétait de la lenteur du temps. Il était inutile de raisonner sur des projets d'avenir, l'essentiel était de quitter un endroit où chaque pierre, chaque visage lui rappelleraient son malheur.
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Et, par une habitude de vieille femme dont le cerveau se trouble avec l'âge et les afflictions, elle remontait constamment le fil de ses malheurs et ramenait les plus petits déboires à une commune origine.

Deuxième partie
Chapitre III
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Pourquoi souffrait-elle ainsi ? pensait-elle . des années entières elle avait connu la tranquillité d'une vie facile et banale, où tout semblait réglé pour toujours, le lever, le coucher, les repas et même les plaisirs et les tristesses; et tout à coup, un grand désordre. Les habitudes les plus anciennes étaient remises en question, le fond de l'existence bouleversé. Chaque heure apportait une émotion nouvelle, chaque jour menaçait de se lever sur un désastre. Quelqu'un était venu qui avait apporté le malheur.

Deuxième partie
Chapitre III
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Elle allait d'un pas si léger qu'on l'entendait à peine et ne cédait qu'à l'extrême fatigue qui, vers la fin de la journée, la jetait parfois tout habillée sur son lit, pareille à ces oiseaux sans but que l'on voit tournoyer dans le ciel et dont une balle meurtrière interrompt les volées éperdues.

Deuxième partie
Chapitre II
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Toutes les phrases du petit drame intérieur qu'elle avait connu, elle aimait à les faire revivre en elle, mais la solitude était nécessaire à cette sorte d'exercice mental et c'était surtout pour ne pas être troublée dans sa méditation qu'elle s'éloignait de chez elle et s'enfonçait dans la campagne.
Peut-être aussi certains paysages exerçaient-ils sur elle un attrait dont elle ne soupçonnait pas toute la puissance. Etait-ce à dessein ou par hasard qu'elle s'asseyait sur la berge de la rivière tout près des arbres où l'on avait trouvé Angèle ? Quelle curiosité la poussait, quel espoir nourrissait-elle ? Elle était trop secrète, une éducation rigoureuse avait mis trop de barrières entre elle-même et son propre coeur pour qu'elle pût porter un jugement précis sur ses actes. Des impulsions irrésistibles lui dictaient sa conduite et l'envie lui manquait de prévoir les conséquences possibles de ce qu'elle allait faire. Seule importait la satisfaction de retrouver en tel ou tel endroit les souvenirs, les émotions qu'elle y cherchait. (....)
Elle savait pourtant la langueur qu'engendraient le lendemain, ces promenades solitaires, lorsque de longues heures de sommeil la rendaient à sa vie banale du matin et que tombait la délicieuse animation de la veille.

Deuxième partie
Chapitre II
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Pourtant quelque chose en elle réprouvait son plaisir, le souvenir d'une éducation austère où les bonnes oeuvres et la lecture de livres pieux avaient joué leur rôle. "Que je suis mauvaise !" pensait-elle avec un sourire involontaire; mais cette connaissance qu'elle avait d'elle-même ne modérait en rien son zèle à lire et relire dans le journal le récit détaillé de l'affreuse découverte.

Deuxième partie
Chapitre II
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