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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Le troisième homme est un petit chef-d'oeuvre artistique, l'ambiance étant le moteur central du récit. Dans une Vienne d'après-guerre sous occupation alliée, l'auteur nous immerge dans une noirceur à l'atmosphère inquiétante, décrivant une ville où une tension exacerbée règne en permanence.
Oscillant entre romans policiers, opus d'espionnage et mélodrame noir, l'histoire nous livre un fil rouge conducteur avec la recherche d'un homme disparu par son meilleur ami.
Comme une sombre lumière, cette quête se transforme en un oxymore énigmatique sur la personnalité du disparu. Entre coups de théâtre rocambolesques, romance froide et chemin initiatique sur l'amitié, le récit est avant tout un extraordinaire tableau mélangeant décor expressionnisme et scénario de film noir.
Une superbe adaptation cinématographique sera faite simultanément en 1949 avec le grand Orson Welles.
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Dans son roman "Viva" Patrick Deville évoque le séjour que Graham Greene effectua au Mexique en 1937 et rapproche la Grande Roue Ferris qui est omniprésente dans le roman "Au dessous du volcan" de Lowry et celle qui, à Vienne, fournit le décor d'une des scènes clé du roman (et du film) "Le 3eme homme". J'ai donc saisi cette occasion pour lire ce roman que j'avais récupéré quelques semaines plus tôt dans une boite à livres, heureuse coïncidence. En fait de roman, il ne s'agit à proprement parler que d'un scénario pour le film que Carol Reed a réalisé en 1947 avec Orson Welles dans le rôle de Harry Lime. Lire le scénario sans avoir vu le film (comme c'est mon cas) est un peu frustrant car on sent que l'auteur va au plus court, ne s'embarrasse guère de psychologie et laisse au réalisateur, au directeur musical (Anton Karas) et au directeur de la photographie (Robert Krasker) le soin de de rendre sensible les rapports étranges entre les protagonistes avec, en toile de fond, l'atmosphère glauque de Vienne, administrée à cette époque par quatre puissances étrangères, les russes, les américains, les britanniques et les français. Si la lecture de ce scénario m'a un peu déçu (et notamment sa fin), il me tarde néanmoins de voir enfin ce film.

Dans l'édition du Livre de poche, on a droit à un "bonus" : le scénario écrit par Greene pour un autre film de Carol Reed, "Première désillusion" (The Fallen Idol en VO). Et c'est une très bonne surprise car ce scénario-là m'a davantage captivé que celui du "3ème homme" : Philippe, un garçon de 7 ans, dont les parents sont partis en vacances pour quinze jours, est resté dans la grande demeure familiale à la charge du majordome Baines et de sa femme, une personne autoritaire et très à cheval sur les principes. Baines, qui a baroudé de longues années en Afrique, confie à Philippe qu'il n'est pas heureux en ménage. Philippe, très fier de la complicité qui s'établit entre lui et le majordome, va découvrir que la jeune personne que Baines fait passer pour sa nièce est en réalité sa maîtresse (prénommée Emmy dans le scénario et Julie dans le film, le personnage étant interprété par la superbe Michèle Morgan). Mais Mme Baines n'est pas une femme à s'en laisser compter et les choses vont très mal tourner...

J'ai pris davantage de plaisir à lire le scénario de "Première désillusion" que celui du "3eme homme". Mettre le jeune garçon comme témoin des turpitudes de ce couple de domestiques, en l'absence de ses parents, puis ensuite comme acteur dans la résolution du drame (après une errance dans la ville à la résonance toute psychanalytique) rend l'histoire très poignante. Peut-être y a-t-il chez Greene une réminiscence de "Ce que savait Maisie" de Henry James ? C'est en tout cas un texte qui m'a vraiment séduit.

Notation : 6/10 pour le 3eme homme et 8/10 pour Première désillusion, donc au final 7/10 pour les deux réunis.
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J'aime me replonger de temps en temps dans un vieux roman. Martins, petit romancier sans envergure, vient retrouver son ami Harry. Seulement celui-ci est mort lors d'un accident de la route. Martins soupçonne plutôt un assassinat. D'abord Harry ne fait pas confiance à la police mais petit à petit, il va collaborer avec Calloway, qui n'est autre que le narrateur de cette histoire. Calloway lui révèle l'autre personnalité de son ex-ami : c'était un traficant de médicaments sans scrupule. D'abord dans le déni, Martins finit par accepter les faits avec colère, ayant l'impression d'avoir été trahi. Il est alors prêt à aller jusqu'au bout de l'enquête qui n'est pas sans surprise.
Et tout cela se passe à Vienne, après guerre, une ville occupée et partagée en secteurs.
Bien écrit mais j'ai été gênée par le fait que ce soit Calloway le narrateur racontant les faits et gestes de Martins.
Dans la seconde nouvelle, Phil est un enfant gardé par deux domestiques. Il s'attache à Mr Baines qui le promène et lui raconte des histoires mais son épouse est acariâtre et fait peur à Phil. Mr Baines est lui-même malheureux en couple et Phil se trouve confronté aux petits secrets des adultes, secrets qu'il ne comprend pas toujours d'ailleurs tout à fait : Mr Baines trompe sa femme. Phil fait un effort mais finit par trahir Mr Baines sans le vouloir, Mme Baines réussit à lui soutirer des informations. Cela ne s'arrête malheureusement pas là et la fin est assez tragique.
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La photo du livre de poche résume bien l'ambiance du roman : sombre, noire !
L'auteur a su nous faire partager le danger, l'incertitude, le doute… toute l'ambiance d'une ville vaincue. Très prenant, le suspens sur ce 3ème homme nous tient en haleine, jusqu'au bout, mais le véritable héros du livres c'est Vienne. Malgré la noirceur, c'est un livre qui m'a donné envie d'y aller.
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Lorsque je pars en voyage, toujours j'emporte un livre avec moi. On obvie ainsi aux petits désagréments obligés : attente à l'aéroport, trajet en train. le livre se doit d'être assez léger, on ne lira qu'à petites gorgées, de peur de galvauder une lecture plus roborative. Donc, ayant choisi comme destination Vienne, je me munissais du Troisième homme, en toute innocence, et quelle fût mon étonnement en découvrant que cette oeuvre avait pour cadre Vienne. La lecture vous offre parfois de ces surprises, de ces cocasseries inattendues, de ces passerelles entre la réalité et l'imaginaire, de ces intertextualités surprenantes. Cela dit, assez de moi.

Nous sommes donc dans la capitale autrichienne, au lendemain de la dernière guerre mondiale, la ville est en partie détruite, fantomatique sous son manteau de neige. La ville est occupés par les alliés; américains, anglais, russes, et français ont chacun une partie de la ville sous leur responsabilité, et l'hypercentre, l'innerstadt, se voit chaque mois, sous la juridiction tournante, d'une des armées d'occupation. Les jeeps qui patrouillent sont occupées par un représentant de chaque armée. Plus le temps avance, moins les russes sont coopératifs. C'est donc dans ce cadre que nous est habillement raconté par un certain Calloway, une sordide et mystérieuse histoire de marché noir de pénicilline, produit qui se fait rare en ces temps de rationnement. Assez curieusement cette longue nouvelle n'aurait pas dû voir le jour, il était d'abord et principalement question de faire un film, qui fut bel et bien réalisé. C'est donc une manière de script étoffé. La suspens est là, l'ambiance pesante de Vienne bien rendue.

Suit une courte nouvelle intitulée fort à propos Première désillusion. Alors que ses parents sont partit en voyage, un jeune garçon de bonne famille reste seul dans une grande maison, avec pour seule compagnie un couple de domestiques. La femme est tantôt impérieuse, tantôt désagréablement servile. le mari qui éprouve une certaine sympathie pour l'enfant, se la coule douce. L'enfant va être confronté au dur univers des adultes, remplis de secrets inavouables, de mesquines cruautés et de soudaines violences. Il en restera marqué toute sa vie, et vivra en reclus pour s'épargner la vue de ses congénères.

En résumé ce cours volume de cent cinquante page à bien rempli son office, distraire agréablement son lecteur des contingences désagréables dont le voyageur doit prendre son partit. Un bon Green qui n'engage à rien.
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The Third Man (Le Troisième Homme) est un roman noir paru en 1950. J'ai eu un peu de mal à rentrer dans le livre au départ car le narrateur n'est pas Rollo Martins. Mais petit à petit, le mystère s'est épaissi et j'avais très envie de connaître la vérité derrière la mort de Harry Lime. L'ambiance est noire, sombre et l'on ne peut faire confiance à personne. L'histoire se déroule à Vienne, après la Seconde Guerre mondiale. La ville est occupée par les américains, les russes et les britanniques. C'est cette particularité qui ajoute de l'intérêt à l'intrigue...
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Même si on n'est pas à New-York, Los Angeles ou Chicago, on est bien ici dans de la série noire pure jus. A commencer par cette atmosphère lourde, collante, comme la neige sale des trottoirs de Vienne. Une Vienne d'après la défaite du Reich où les vainqueurs se sont partagés la ville en quatre parts. Parcourue par des personnages remarquablement peignés, complexes, des flics blasés, des femmes aussi malheureuses que mystérieuses, des ombres et fantômes...
Dans cette série noire, l'histoire n'y est pas racontée à la première personne par le principal protagoniste, Rollo Martin, un minable écrivain qui invente des histoires de Western... Il n'est pas détective privé ; pourtant il enquête... il enquête sur la mort de son ami d'enfance : Lime. A son arrivée à Vienne sur l'invitation de celui-ci, il est étonné de ne pas être attendu à l'aéroport. Et pour cause : son ami n'est pas là parce qu'on l'enterre !
Rapidement l'écrivain se rend compte que cette mort est suspecte et peu à peu il commence à s'interroger sur qui était vraiment son meilleur ami, à découvrir des zones très sombres...
Dans la version que j'ai lue (Le livre de poche de l'édition de 1968), le court roman (qui a servi de travail préparatoire à un scénario de cinéma) est suivi d'un deuxième texte court, tout aussi intéressant : "Première désillusion"". Là aussi avec de superbes personnages, amples, complexes. A commencer par cette Mrs Baines, si effrayante et malheureuse à la fois...
De la bonne vieille littérature populaire.
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À l'origine, le Troisième homme est un texte rédigé par Graham Greene auquel on avait demandé de créer une histoire se déroulant dans une ville des pays occupés par les armées des puissances victorieuses, après la Seconde Guerre moniale. L'auteur choisit Vienne pour les besoins de son intrigue. Nous sommes au début de la Guerre Froide. La capitale de l'Autriche est occupée par les Russes, les Anglais et les Français. le major Calloway, le narrateur, est chargé d'enquêter sur la mort du dénommé Harry Lime. le britannique s'aventure dans une capitale déchirée par le conflit idéologique qui sépare les deux blocs dominants. Pour mener ses investigations, Calloway interroge Rollo Martins, romancier américain spécialisé dans les récits de Western, venu à Vienne pour revoir Harry Lime dont il était un ami de longue date. Voici un roman à la hauteur du génie d'Orson Welles à qui nous devons des monuments immarcescibles de l'âge d'or hollywoodien (La Dame de Shanghai, La splendeur des Amberson, Touch of evil et bien entendu, Citizen Kane). C'est un véritable labyrinthe qui s'offre au lecteur, avec des thèmes qui ne sont pas sans rappeler les écrits d'Albert Camus. le roman aborde la thématique de la dénonciation : doit-on dénoncer un criminel lorsque ce dernier est votre ami ? Non, selon Anna. Oui, d'après Calloway qui informe Rollo Martins que des innocents meurent à cause du trafic que menait son ami. Ce cas de conscience dissimule en réalité une minutieuse analyse politique des rapports au temps de la Guerre Froide : Anna est une réfugiée politique, Rollo Martins est l'Américain qui ne comprend rien aux affaires européennes et préfère s'enivrer par l'alcool pour tout oublier, comme pour se tirer d'un mauvais rêve, tandis que Calloway est l'homme dévoué à son travail ainsi qu'à la cause pour laquelle il se bat.

Dans l'édition parue aux éditions Robert Laffont, la nouvelle intitulée Première désillusion, également rédigée par Graham Greene, était incluse, puisqu'elle succédait au Troisième homme. Dans ce court récit, nous assistons à la prise de conscience de l'existence du Bien et du Mal d'un enfant qui découvre ce que sont les impostures, la tentation. Ce récit a d'ailleurs inspiré l'adaptation cinématographique The fallen Idol (L'idole déchue si nous traduisons littéralement le titre), réalisée par Carol Reed, et sortie en 1948. Philippe, le fils d'un ambassadeur, est confié aux bons soins de Baines avec lequel il développe une complicité, à tel point que le garçonnet fait de lui son héros. Toutefois, Mrs Baines, l'épouse du protecteur de Philippe, est une femme au caractère instable. Tantôt c'est une ménagère tout sucre tout miel, tantôt elle se mue en une impitoyable furie. La perspective du garçonnet oriente le récit et restitue habilement l'exaltation de sentiments comme l'épouvante, la colère, et surtout, le désenchantement, puisque Philippe découvre que Baines n'était pas le héros vertueux qu'il avait imaginé. Si l'intrigue repose essentiellement sur les tensions psychologiques, nous discernons des éléments qui rappellent les romans policiers de Greene. Cette nouvelle offre également une fine analyse des névroses qui se développent dans des lieux exigus, propices à des climats de tensions nerveuses.
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Rollo est un petit écrivain londonien d'après guerre qui se rend à Vienne sur l'invitation de son proche et seul ami, Harry Lime. Mais à son arrivée à Vienne, il ne peut qu'assister à l'enterrement de cet ami. de cette mort qu'il trouve plus que bizarre, Rollo va commencer son enquête et emmener le lecteur dans une course policière avec un soupçon d'espionnage. Ce bref roman, ou cette longue nouvelle est intéressante. Menée avec une très belle plume. Les rebondissement sont attrayants et amènent à une fin digne d'un bon suspens. Outre le suspens de l'histoire, Rollo est un personnage attachant de par ses remises en question notamment sur l'amitié.
Un roman, que je recommande aux amateurs du genre mais aussi à ceux qui veulent s'y initier car il est facile à lire grâce à une intrigue claire due à une écriture fluide et bien structurée.
Lien : http://jenta3.blogs.dhnet.be..
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Ayant revu en DVD le film culte tiré de ce roman...J'ai été tenté de le lite ! le Troisième Homme est un roman noir dont on ne saisit pas tout de suite les faux-semblants et les manipulations. Il faut accepter de se laisser prendre par l'ambiance de cette Vienne d'après-guerre, dévastée et fantômatique, objet de tant de convoitises de la part des Occidentaux et des Russes, pour savourer pleinement cette courte nouvelle. le génie de Greene est de créer une atmosphère étouffante et mystérieuse de manière si concise... Pour ceux qui ont adoré comme moi, il faut absolument marcher sur les pas de Rollo Martins et de Harry Lime en haut de la grande roue du Prater ! ( dès que l'épidémie et le confinement le permettront )
Lien : https://www.babelio.com/livr..
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