Je poursuis la trilogie "
Les dames de la Loire" commencée pendant le confinement, avec ce deuxième tome "La fortune de Marie". On y suit donc la destinée de Marie, une des filles de Julie, l'héroïne passionnée du premier tome, mais surtout celle de ses enfants.
Après la ruine de son père, Marie s'est investie avec Victor son époux dans la gestion du commerce qu'ils ont créé. Heureux en ménage, ils ont eu deux enfants qu'ils élèvent dans le respect des traditions de cette bourgeoisie provinciale dont elle se sent malgré tout rejetée à cause de son statut de "commerçante". Marie n'a qu'un but, celui de restaurer l'ancienne fortune familiale. Mais en grandissant, son fils René se laisse happer par les nouvelles idées de cette France qui change, et son scepticisme religieux l'éloigne de sa mère. Installé à Paris, il partage même la vie de Wanda, une femme divorcée. Sa soeur Mimi quant à elle, se plie aux obligations de la bonne société tourangelle, quitte à y sacrifier son bonheur personnel.
Toujours dans la même veine, avec pour toile de fond l'évolution de la condition féminine,
Ménie Grégoire nous fait découvrir à travers cette famille, l'évolution des idées et l'histoire de la France de la dernière décennie du XIXème siècle jusqu'au début de la Grande Guerre. A cette époque, il est plus facile pour un homme de succomber à ses envies de gloire et d'aventures, malgré les difficultés pour échapper au carcan des traditions et survivre aux déconvenues possibles. le personnage de Wanda, antinomique de celui de Mimi, est intéressant à suivre car en tant que femme divorcée, c'est une pionnière, et les biens-pensants lui font payer les conséquences de son acte.
J'avoue que j'ai été moins enthousiasmée par cette suite. J'ai regretté que l'auteure donne à son roman une orientation plus politique que dans le premier tome. Seul, dans la catégorie des femmes passionnées, le destin de Wanda relève le défi, mais j'ai trouvé que Marie et Mimi n'avaient pas hérité des gênes de leur impétueuse mère et grand-mère Julie. L'ennui, malgré une fort belle écriture, a prédominé et j'accorde un 11/20 à cette lecture.