AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782879293073
392 pages
Editions de l'Olivier (24/02/2002)
2.88/5   4 notes
Résumé :
Dès sa publication, ce livre a fait l’effet d’un coup de tonnerre dans la littérature britannique.
Il y est question d’une sorte d’« enfant sauvage », probablement retardé, doué d’une force peu commune et d’une haine absolue à l’égard des yuppies londoniens qui, depuis peu, colonisent les admirables paysages du pays de Galles pour y installer leurs résidences secondaires. L’histoire s’achève dans un bain de sang, un genre de sacrifice rituel impliquant une ba... >Voir plus
Que lire après Ianto l'enragéVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Malheureusement, tout cela va se finir la tête enfoncée dans la tourbe, recouvert d'une boue mêlée d'os d'animaux pas bien identifiés… On était pourtant prévenu… mais force est de constater que l'éditeur n'a vraiment pas bien fait son travail… Malgré l'odeur nauséabonde, on sent le talent… mais l'Olivier n'a pas su réitérer son bon coup du Chardon à l'héroïne avec ce Poireau bien pourri…

Après le succès de « Trainspotting » de l'écossais Irvine Welsh, il est normal et tentant d'en sortir des avatars, de surfer sur une vague… à lire le résumé, c'est clairement affiché…
Premier problème, avoir cette fois-ci traduit ce titre, et ceci de manière bien pauvre : l'original « Sheepshagger », littéralement « baiseur de mouton », doux sobriquet de nos délicieux voisins d'Outre-Manche pour désigner leurs faux-amis Gallois, n'aurait jamais dû se transformer en « Ianto l'enragé », non jamais. En plus d'en modifier profondément le sens, ce titre détruit en jugeant la fragile ambiguïté que l'auteur veut instiller autour de son personnage principal.
Exit l'interrogation sur l'existence rousseauiste d'un « état de nature », dont la misère et l'apprentissage de la violence viendraient corrompre, éléments centraux de ce roman. Non, on nous le présente comme un « enfant sauvage », et on affuble la couverture d'un diable…

Toujours au rayon traduction, « l'argot des pubs gallois » promis n'est pas du tout rendu en français. On comprend bien la difficulté d'une telle entreprise, mais ici, rien n'a été tenté (bon… il faut dire que ça aurait pu être une déroute plus grave encore…). Les quelques mots et phrases en langue galloise dans le texte n'ont pas été traduits (sûrement comme dans l'original)… Au point où en est…

Le livre en lui-même alterne entre courts flash-backs de l'enfance de Ianto, dans un style très fouillé — ode romantique aux forces mystérieuses de la nature — conversations entre ses anciens amis tentant de trouver des raisons aux meurtres commis, et scènes importantes de sa vie adulte, introspectives mais dites à la troisième personne. La séquence de la rave-party est une grande réussite (yes, we speak from experience…), alors que d'autres s'abîment dans d'interminables dialogues (comme mentionné plus haut pas très bien rendus), à la limite de l'ennui (ce qui pourrait être volontaire… désoeuvrement de la jeunesse, etc.).

Comme annoncée, la violence est omniprésente, et s'étale dans la répugnance, en des descriptions carrément sordides, où la plume de Griffiths est indéniablement talentueuse pour frapper d'effroi. Ce genre de texte, ou de sujet, se déplaçant à jamais sur la corde raide, l'esthétisation de l'horreur étant toujours opposable (coucou Gaspard Noé), bien que parfois nécessaire, le talent à même de transcender l'indescriptible.

Mais l'équilibre n'est pas tenu, les interrogations non assez fouillées, la structure abimée, le tout salement enterré par ce très mauvais travail d'un éditeur qui s'en sort normalement plutôt bien (même si certains fans de David Foster Wallace auraient quelques mots à leur dire…), comme ces whiskies dont le goût de tourbe bascule dans l'exagéré, réservé du coup aux lécheurs de cendrier.
Commenter  J’apprécie          655
Comme l'ibère, le gallois est rude. Quand il fait partie des réprouvés de la vie, le gallois se fait très très rude. le livre conte l'histoire de cet enragé de Ianto, sorte d'enfant sauvage et bizarre grandissant dans un Pays de Galles rural et pauvre, accompagnant dans leurs beuveries et leurs soirées de défonce quelques autres paumés, guère moins sauvages que lui. Mais les autres parlent alors que lui, Ianto, se tait ou ne lâche que de rares paroles, de temps en temps. Quelle est l'origine de ce mutisme, qui est vraiment Ianto ?

Le livre est d'une force incroyable. La rudesse et la sauvagerie des personnages colle à ce pays de tempête. La nature est ici à l'oeuvre mais pas celle des "espaces verts" ou des "parcs naturels". Ici, rien n'est mesuré, tout est excessif. L'hypocrisie anglaise y est honnie. Pourtant au milieu des déchainements de toutes sortes qui jalonne ce livre, quelques fleurs, ou plutôt des promesses de fleurs, tentent de pousser : c'est Gwenno, une des filles de la bande qui bizarrement ne fuit pas ce monstre de Ianto. Sait-elle ce qu'il peut lui en coûter ? C'est aussi Danny, un autre comparse qui cherche à percer le mystère de ce gars pas comme les autres en dépit des rebuffades de ses amis. Eux refusent que les choses soient justes "comme ça", ils refusent de s'en tenir aux jugements simplistes.

C'est un livre violent qui parfois dérange par des descriptions très crues. Amateurs de dentelles ou de point de croix s'abstenir ! Il m'a fait penser par ce thème de la révolte extrême d'un jeune paria au "Seigneur des porcheries" de Tristan Egolf. le Middle West américain n'est toutefois pas la côte ni les montagnes galloises et l'écriture de Niall Griffiths est emprunte de la fureur des tempêtes qui secouent son pays, celle d'Egolf évoquait davantage les tornades qui en une nuit peuvent "balayer" une petite ville isolée dans la plaine. Dans les deux romans, les éléments se déchainent. Et la misère, financière et morale, le thème d'un pays occupé par un envahisseur méprisant et méprisable, les bouseux et les "trolls" chez Egolf, les anglais chez Griffiths, servent de toile de fond à ces deux romans, dont on ne peut sortir indemne.
Commenter  J’apprécie          20


autres livres classés : pays de gallesVoir plus
Les plus populaires : Littérature étrangère Voir plus

Lecteurs (8) Voir plus



Quiz Voir plus

Quelle guerre ?

Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

la guerre hispano américaine
la guerre d'indépendance américaine
la guerre de sécession
la guerre des pâtissiers

12 questions
3194 lecteurs ont répondu
Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

{* *}