Divin GEO qui m'a trimballé durant quelques heures à travers les chemins poussiéreux et lumineux de Compostelle.
Une lecture enrichissante, car je savais peu de choses au fond sur la fascinante histoire de ce pèlerinage millénaire qui a survécu à toutes les époques, à toutes les guerres, à toutes les modes.
Quel personnage quand même ce Jacques le Majeur ! Un des douze apôtres qui apparaît aux yeux des mortels comme le plus modeste des pénitents ou bien vêtu d'une armure flamboyante pour bouter hors d'Espagne le Maure.
C'est pour lui, pour honorer sa grandiose mémoire, que des générations entières de pèlerins vont partir des quatre coins de l'Europe chrétienne pour cheminer jusqu'à son tombeau, à Compostelle.
Même si les Hommes de cette époque étaient faits d'un autre bois que le nôtre, il en fallait de la force d'âme et du courage pour traverser en plein moyen-âge le mont Aubrac ou le col de Roncevaux. du moins, j'imagine !
« le mot pèlerin vient de pérégrin : celui qui voyage en dehors du champ. » le pèlerinage vers un lieu de culte vénéré n'est pas l'apanage de la religion chrétienne. Il se fait en général à pied. Cette longue, lente et parfois harassante marche conduit à un dépouillement de soi et permet au pèlerin d'affirmer sa foi.
« Pour le pèlerinage, l'homme imite Dieu et les saints. Il fait pénitence pour ses péchés. Il acquiert les suffrages des saints. Il vainc donc trois ennemis : le monde en dépensant ses biens terrestres, la chair en s'exposant aux souffrances, le démon en se tournant vers les biens du ciel. » Tout un programme, comme vous voyez !
Aujourd'hui, on peut commencer son pèlerinage aux pieds de n'importe quelle cathédrale ou église. On trouvera toujours la fameuse coquille qui dira : « C'est par là ! »
Au bout de quelques semaines de marche, après avoir traversé tant de lieux chargés d'histoire, peut-être s'être assis sur les mêmes pierres que ses lointains aïeux, le pèlerin arrive à Saint-Jean- Pied-de-Port ; il traverse le col de Roncevaux pour emprunter en Espagne le chemin des Français. Puis il escalade presque en courant le « monte del gozo », dernier Haut-lieu avant son arrivée à Saint-Jacques-de-Compostelle. Arrivé au sommet, comme tant d'autres avant lui, il criera : « Montjoie ! ».
Les pèlerins, ceux du moyen-âge comme les contemporains, disent tous la même chose : ce long et lent et éreintant cheminement les a profondément changé.
Une aventure à hauteur d'homme…
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... Moi, dit quelqu'un, j'ai vu saint Jacques
Au milieu de deux cents hommes d'armes.
Ils allaient tout couverts de lumière,
Enguirlandés de vertes étoiles,
Le cheval que montait saint Jacques était un astre éblouissant.
Saint-Jacques, Ballade ingénue
(Poésie, Federico Garcia Lorca)