Les Gardiens de Ji, Tome 4 : Les vénérables

Pierre Grimbert préparait bien son coup depuis 3 tomes puisque tous les événements obtiennent leur justification dans ce dernier tome. Tous les éléments s'imbriquent pour donner un final hors du commun, servi par une maîtrise du scénario par son auteur exemplaire. En effet, c'est l'heure de toutes les révélations et de toutes les explications alors que le final grandiose pressenti approche à grand pas. Et c'est même de manière précipitée qu'il surprend les personnages, comme le lecteur. L'affrontement final cours sur pas moins de 150 pages et c'est l'occasion pour Pierre Grimbert de montrer sa maîtrise du récit, et sa capacité à décrire des combats et des affrontements longs, cohérents et lisibles. Même si l'issue était plus qu'attendue, j'ai pris plaisir à découvrir l'articulation toute particulière que l'auteur allait lui donner. Je regrette seulement que les plus grands ennemis des héritiers ne fussent utiliser que comme des pions, finalement pas très dangereux en soi, pour justifier l'existence des personnages, de leurs liens très forts, et pour illustrer l'aspect très familial que revendique l'auteur à travers ces romans, à travers même les 3 cycles de Ji, qui se veulent comme un tout.
Je ne regrette pas du tout ma lecture, mais j'attendais tout de même un peu plus de parti pris de ce cycle, un peu plus d'engagement, et un peu plus de tripes. Il n'en reste que le style fluide de Pierre Grimbert offre au lecteur un cycle facile à lire, pas prise de tête, qui se renouvèle de lui même en apporte des pierres à l'édifice qu'est la mythologie de Ji, mais sans renouveler pour autant le genre.

Enfin le Cycle de Ji s'achève, après trois saisons, trois générations de descendants de Ji.

Cette aventure créée par Grimbert aura été superbe, pleine de rebondissements. A chaque "saison", l'auteur a tracé le même schéma : réunion d'un génération de descendants de Ji qui est menacée et doit trouver la solution pour échapper à la mort ; visite d'Usul, Celui-Qui-Sait-Tout, qui livre d'horribles prohpéties aux héritiers ; multiples aventures et révélations, etc. Malgré ce schéma répétitif, l'auteur ne cesse de nous surprendre par des révélations de plus en plus surprenantes, et nous pousse ainsi à toujours vouloir en lire davantage.

Ce dernier tome, qui clos définitivement le Cycle, fait honneur aux précédents. Les personnages sont déchirés par certaines révélations, mais parviennent à y faire face en faisant les bons choix. L'ennemi est plus menaçant que jamais... Je trouve toutefois que le combat final a été peut-être un peu trop rapide. Mais bon, il faut dire que les héritiers ont subi bien assez de souffrances, et se sont montrés suffisamment courageux ; les épreuves ont été bien assez difficiles, pourquoi rajouter davantage de difficultés ?

Une très belle fin, mais qui aurait bien mérité un petit épilogue nous racontant ce que deviennent les héritiers après ces terribles aventures. le dernier chapitre écrit par l'auteur est cependant plutôt rassurant quant à leur avenir.

Voilà enfin cette saga est fini... oui enfin parce les gardiens de Ji dans leurs ensemble sont de trop...

Nous suivons ici la fin de l'aventure des héritiers des héritiers des... oui enfin bon voilà la conclusion quoi....

C'est toujours bien écrit, on ne peut pas enlever ça, mais au final on continu à tourner en rond, pas de surprise, pas d'originalité, juste la recette d'origine vaguement remanié... et encore.

Il est dommage qu'une si bonne série à la base soit défiguré par cette suite qui n'en fini pas de livre, des fois il faut savoir dire stop malheureusement Pierre Grimbert est malheureusement aller trop loin ici, même si la base de se cycle est un bonheur à lire.

Pour moi c'est une réussite. Les personnages sont attachants (bien qu'au début j'ai eu un peu de mal à garder en tête les différentes filiations), la nouvelle intrigue s'imbrique très bien dans les bases mises en place et on ne s'ennuie jamais tellement la narration alterne bien entre moments de calme et moments plus mouvementés.
Malheureusement, j'ai tout de même été un peu déçu par la redondance du schéma narratif qui est exactement le même que celui de la série précédente, le combat final qui démarre de façon assez épique et se finit sans même avoir le temps de dire ouf et le manque d'un épilogue digne de ce nom qui aurait pu nous montrer vraiment ce qu'est ce fameux âge d'Ys (à moins que l'auteur ait décidé de laisser en suspens pour une éventuelle 4ème série, je ne sais pas).
Au final, c'est avec un petit pincement au coeur que je laisse de côté les histoires de ces fameux héritiers de Ji.

J'ai l'impression que l'auteur reprend une fois de plus les mêmes archétypes de personnages. Coulés dans le même moule que leurs illustres prédécesseurs, ces nouveaux héros ne m'ont que très rarement surprise, d'autant qu'ils manquent un peu du charisme de leurs ancêtres (sauf peut être Guédéric). Cette répétition ne s'arrête pas aux personnages, puisque, de manière générale dans les Gardiens de Ji, Pierre Grimbert a repris des éléments des cycles précédents. C'est un peu comme s'il y avait pour lui des passages obligés par certaines épreuves dans son schéma narratif. Et même si le destin est responsable de ces répétitions, il arrive un moment où il a bon dos le destin. La fin m'a également laissée frustrée. Car si elle débute sur une belle lancée épique, on s'échauffe, on vibre, les éléments se déchaînent … au final tout se précipite en deux coups de cuillère à pot. Je serais cependant mauvaise langue si je niais que l'auteur arrive quand même à se renouveler avec quelques belles trouvailles au niveau de l'énigme générale. J'ai particulièrement apprécié la manière dont ces nouveaux éléments s'assemblent avec le reste de la saga pour former un tout très cohérent. Et puis même si par moment il y a une claire impression de déjà vu, péripéties et révélations s'enchaînent très rapidement, sans laisser le temps de s'ennuyer. Il est d'autant plus facile de se laisser emporter dans l'univers de Ji que Pierre Grimbert a un beau petit talent de conteur. Son style est accessible, très vivant et léger. Peut-être parfois trop d'ailleurs, étant donné certains enjeux.
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